lèvres. Les fleurettes du centre, au nombre de
quatre ou cinq, font diviféesà leur orifice en deux
lèvres égales,, concaves., très-entières, velues en
dehors j les fleurettes de la circonférence, au nombre
de huit environ , ont leur limbe partagé en
deux lèvres inégales > l’extérieure eff un peu large,
ov a le , oblongue, marquée de deux ou trois dents
a. ^?n. ^0fnmec » la lèvre intérieure eft très-étroite,
linéaire) entière, réfléchie à fon fommet. Les fe-
mences font oblongues, un peu anguleufes, couvertes
de poils très-courts, à peine fenfibles,
couronnées par une aigrette fétacée, dont les poils
font très-finement denticulés, & une fois plus
longs que les femences.
Cette^plante a été décrite par Bergius & Gært-
ner , d’après des exemplaires de l’herbier de
M. Banck. J’ignore fon lieu natal.
( Po ir e t . )
PEREBIER. Perebea. Genre de plantes à fleurs
dioïques ou polygames, de la famille des orties,
qui renferme des arbres exotiques, originaires de
la Guiane , garnis de feuilles alternes-, ftipula-
céesj des fleurs axillaires réunies fur un placenta
charnu.
Le cara&ère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Des fleurs dioïques , dont les femelles font pourvues
(tun calice, tubulé, à quatre dents ; d'un ftyle terminé
par un fligmate a deux lobes ,• une femence revêtue
par te calice converti en baie.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur femelle offre :
Ï®. Un calice tubulé, renflé & ventru à fa partie
fuperieure , divifé à fon orifice en quatre dents
ovales, aiguës. Point de corolle.
2°. Un ovaire arrondi , furmonté d’un ftyle
épais, oblong, v e lu , terminé par un ftigmate à
deux lobes.
Le fruit eft une baie charnue, fucculente, qui
renferme une femence anguleufe. Ces fruits font
placés fur :
v Un réceptacle charnu, écailleux en dehors, denté
a fes bords, d ’abord concave, & contenant un
grand nombre de fl eurs feHiles} il prend enfui te
une forme convexe après la fécondation, & fe
replie en dehors à la maturité des femences.
Les fleurs mâles n’ont point été obfervées, d’où
il fuit que ce genre doit être dioïque ou polygame.
E s p è c e s .
PÉRÉBIER de la Quiane. Perebea guianenfis.
Perebea foliis amplifiais , ovato-oblohgis. acutis;
flonbus axillaribus # feflibusx
Perebea guianenfis. Aublet. Guian. vol. 2. pàg.
953. tab. 361.
Cette plante n’a encore été décrite que par
Aublet, pu d’après lui. N’ayant point d’autres
connoiflances que celles qu’il nous a données fur
cette belle efpèce, nous nous bornerons à pré-*
fenter ici ce qu’ il eh dit.
C eft un arbre de moyenne grandeur, qui pouffe
de fa racine plufieurs troncs droits, flexibles, dont
la groffeur eu de quatre à cinq pouces de diamètre.
Ces troncs portent des branches ftriées dans
toute leur longueur, garnies de feuilles alternes,
oblongues, ovales, liifes., vertes, luttantes, ondulées
à leurs bords, terminées en pointe, lon-
guès d’un pied & plus, fur environ cinq pouces
de largeur , partagées par une côte faillante en
deffous , d’où partent des nervures latérales, qui
vont, en fe courbant, fe réunir vers le bord. En
prefentant ces feuilles à la lumière, elles paroif-
fent toutes criblées de points tranfparens. Hiles
n’ont prefque point dè pétiole avant leur développement.
Elles font renfermées dans une longue
ftipule membraneufe qui tombe, & laiffe fon im-
preflion fur la branche qu’elle entouroit.
A 1 aiffelle des feuilles naiffent plufieurs fleurs
fur un placenta charnu, découpé à fon bord en
plufieurs parties, & qui en deffous paroît avoir
été chargé d’écailles j ce qui fe reconnoît aux im-
preflïons qui en reftent.
Ce placenta a deux pouces & plus de diamètre,
& fupporte plus de trente fleurs preffées les unes
contre les autres. Chaque fleur eft compofée d’ un
calice alongé en tuyau, renflé par le haut, & divifé
en quatre petites dents. Il renferme un ovaire
arrondi, furmonté d’un ftyle charnu, un peu vèiu,
terminé par un ftigmate divifé en deux lobes, &
chargé de petites pointes noirâtres, qui ne s’ap-
perçoivent aifément qu’avec la loupe.
L ’ovaire enveloppé du calice devient une baie
molle, légèrement velu e, d’un rouge de corail,
de figure o v a le , pyriforme, confervant. à fon
fommet les dents du calice qui ÿ forment un ombilic.
Ce fruit contient une feule femence arrondie
& pointue. Lorfque les fruits font en maturité ,
ce placenta devient convexe 5 & à mefure qu’ils
muriffent, ils s’en détachent & tombent.
Aublet a rencontré cet arbre dans la Guiane,
fur les bords de la rivière de Courou, à vingt
lieues de la mer. Il étoit en fleurs vers la fin du
printems. Il eft nommé par les Galibis, abérémou
& vévé-éperou. Toutes les parties de cet arbre,
étant entamées, rendent un fuc laiteux.On fe fert
de fon écorce pour faire des liens.
( Potret. ) .
PEREPE. Clufia. Genre de plantes a fleurs po-
lypétalées, de la famille des guttifères, voifin des
garcinia, qui renferme des arbres garnis de feuilles
grandes, oppofées, entières 5 de fleurs pédon-
culées, axillaires, terminales, prefque folitaires,
munies de petites braéfcées fur leurs pédicules, &
dont fouvent un des organes fexuels avorte.
Le cara&ère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice de quatre a fix folioles & plus ,• une co- j
rolle de quatre à fix pétales ÿ un grand nombre d étamines
ÿ point de fly le ; un ftigmate fie f le , en forme
de bouclier , en rayons divergeas ,• une cap fuie de *
quatre a douçe loges, s’ouvrant longitudinalement en !
autant de valves / femences petites , recouvertes d'une \
pulpe fucculente.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs, par l ’avortement d’ un des organes
fexuels, font tantôt mâles, tantôt femelles, &
fouvent hermaphrodites $ chacune d’elles offre :
i° . Un calice perfiftant, compofé de quatre,
f ix , neuf & 'même feize folioles ovales, arrondies,
concaves & imbriquées} les intérieures graduellement
plus petites.
29. Une corolle de quatre à fix pétales grands,
ouverts, ovales ou prefque ronds, concaves, plus
grands que le calice.
3 • Un grand nombre d'étamines, quelquefois
feulement de cinq à huit, dont les filamens font
fimples, rangés autour de i’ovaire, plus courts
que la corolle, terminés par des anthères fimples
& latérales.
40. Un ovaire oyale-oblong, dépourvu de ftyle,
recouvert par un ftigmate pelté, plane, divifé en
rayons en forme d’étoile , obtus & perfiftant.
De fruit eft une capfule fphéroïde, grande, compofée
de quatre à douze loges , ’ creuféè par autant
de filions, s’ouvrant du fommet à la bafe en
quatre ou douze valvës coriaces , arquées , &
furmontées chacune par un rayon du ftigmate. Elles
renferment des femences nombreufes, petites,
recouvertes par une pulpe fucculente, portées fur
un placenta central, anguleux, ou inférées fur des
placentas adhérens intérieurement au fommet des
valves.
Obfervations. Les èfpèces de ce genre varient,
comme ôn l’a vu plus hau t, dans le nombre des
organes de la fructification. Outre des fleurs hermaphrodites
, on en trouve auffi fur le même pied
plufieurs autres à un feul fexe , tantôt mâles,
tantôt femelles. On remarque dans les mâles le
rudiment avorté des organes femelles, & dans les
fleurs femelles.les étamines ftériles font rapprochées
par le.uts anthères & entourent l ’ovaire, j
Il découle de toutes les efpèces qui compofent
ce genre, un fuc laiteux & vifqueux qui rouffit i
l'a it, s'y épaiflit, & forme ou des gommes ou de,
réfines.
C e genre a été deftiné à rappeler la mémoire
du célèbre Clufius ( l ’É c lu fe ) , botanifte très-dif-
tingué, hé à Arras, & dont nous poffedbns plufieurs
ouvrages de botaniqufe très-eftimés.
E s p è c e s .
1. Pérepé à fleurs rofes. Clufia rofea. Linn.
Clufia foliis ayeniis, ■ corollis hexapetaiis. Linn.
Syft. Plant, vol. 4 . 7 ^ ,3 2 8 . — Jacquin. Stirp.
Americ. pag. 270. '
Clufia flore rofeo major, ffuctu fubyiridi. Plum.
Gener. 21.'
Cenchramidea arbor , faxis adnafeens ,• obrotundo,
pingui folio, fructu pomiformi, Pluk. Almag. 92.
tab. 157. fig. 2. .Gatesbi. Carol. i , pag. 99.
tab. 99.
Amat-Caflic. Hift. des V o y . vol. 12.' pag; 608.
Cet arbre s’élève à la hauteur de vingt ou trente
pieds , fur un tronc qui fe divifé en branches étalées
, garnies de feuilles oppofées, pétiolées , très-
entières , en ovale renverfé , fermes, coriaces ,
marquées tranfverfalement de ftries obliques , &
parallèles à leur- face inférieure, très-liffes à leur
i face fuperieure, arrondies à leur fommet , 8c
quelquefois un peu échancrées, rétrécies à leur
bafe, & portées fur des pétioles très-courts.' Les
fleurs font axillaires, fouvent terminales , foute-
nues par des pédoncules épais-, courts, quelquefois
fimples , plus fouvent à deux ou trois fleurs,
garnis à la bafe de bradées courtes, obtufes ,
écailleufes.
Chaque fleur eft compofée d’un calice coloré,
divifé en fix folioles prefque rondes , concaves ,
obtufes, ouvertes , prefqu’ imbriquées, dont les
deux intermédiaires font une fois plus petites que
les deux intérieures, & une fois plus grandes que
les deux extérieures. La corolle eft grande, de
couleur rofe, compofée de fix pétales prefque
ronds, concaves, obtus, très-ouverts, terminés
par un onglet épais & court. Les étamines iont
très-nombreufes, leurs filamens droits, oblongs,
fubulés, rangés fur deux rangs autour de l’ovaire
& de là même longueur, fans anthères dans les
fleurs femelles. L’ovaire eft cylindrique, prefqu’én
forme de colonne, plus court que le calice, i &
marqué de ftries formées par rimpreffion des filamens
, furmonté d’ un ftigmate feflile , orbiculaire,
convexe, ombiliqué, divifé en huit rayons égaux.
Il lui fuccède une capfule verdâtre y groffe, prê t
qu’ arrondie , obtufe, à huit côtes , divifée en huit
loges & en autant de valves épaiffes, coriaces,