
& menues, d’un vert blanchâtre, piquantes, for-
tant deux à deux d’ une gaine commune.
Les fleurs mâles font réunies en un chaton
blanchâtre. Les cônes des fleurs femelles font
pt tits , prefque coniques, pointus, aflez fembla-
bles à ceux du pinus Jÿlvejlris, garnis d’écalies ,
terminées à leur Commet par des éminences taillantes
, formant des pyramides relevées de quatre
arêtes très-feniibles : la bafe de ces écailles forme
prefqu’un lofange, dont la grande diagonale eft
prefque parallèle à l'axe du cône. Ces cônes font
réunis par bouquets de deux, trois ou quatre,
placés autour des branches. 1 es femences font
tort petites, prefque femblables à celles du fapin.
A fcii juger par les fruits qui me font venus de
Riga, dit Duhamel, c’eft avec cette efpèce de
pin qu’on fait les grandes mâtures que nous tirons
de ce pays. On m’a auffi envoyé de Saint-Domingue
des cônes qui reflamblent beaucoup à ceux
de cet arbre : d'où je conclus que, comme ce pin
croît dans le territoire de Genève, en Ecoffe, à
Saint-Domingue & dans plufieurs provinces de
la France, il eft probable que cette efpèce naît
indifféremment dans la zone glaciale, dans la
zone torride & dans la tempérée.
3. Pin mugho. Pinus mugho.
P inus-mont ana , foliis fepihs ternis, tenuioribus,
viridibus ; conis pyramidatis 3 fquamis obtufis. Mi!l.
Dift. m°. 5.
Pinus fylvejlris vtl montana. Ait. Hort. Kew.
vol. 3. p. 366.
Pinus fylvejlris3 montana altéra. C . Bauh. Pin.
411. — Duham. Arbr. vol. 2. p. 134. tab. 31.
n°. 6. — Rozier. Dia. d'Agriculc. vol. 7. p. 682.
n°. 1.? — Tourn. Inft. R. Herb. 586.
Pinus jylvejtris mugho, Jive crein. J. Bauh. 1.
p. 246. Icon»
Pinus fylvejlris, mugho} pinus mugkus. Tabern.
Icon. 938.
Pinus tubuluSj mugho Italorum. DaJech. Hift. 1.
p. 4.7. Icon. Mala.
Vulgairement pin mugho, pin fuffis du Brianpon-
nois, pin crin o\x torckepin.
A. Pinus fylvejlris montana, conis oblongis &
azuminatis. Duham, Arbr. vol. 2. p. 125. n°. 7.
Vulgairement pin d‘Haguenau.
B. Pinus canadenfis bifolia , conis m edi is, ovatis.
Duham. Arbr. vol. 2. p. i2 j . nJ. 8.
Vulgairement pin rouge du Canada.
C. Pinus canadenfo bifolia., foliis brevioribus &
tenuioribus. Duham. L. Ç. p. 126. n°. 9.
Vu’gairement petit pin rouge du Canada.
D. Pinus canadenfis bifolia, foliis curtis & fa l-
cat'iSy conis mediis incurvis. Idem. L. C . n°. 10.
Vulgairement pin gris ou pin cornu du Canada. -,
Ce pin s’élève fort haut, félon Duhamel } il eft
toujours rabougri, & ne parvient guère à plus de
douze pieds d'élévation, d’ après Rozier. Ces
deux favans ont-ils voulu parler du même arbre,
ou Rozier a-t-il défigné, tous le nom de mugho,
l’efpèce ou la variété connue fous la dénomination
de pin fuijfe, dont nous faifons mention à
l’article du pin maritime, ou enfin cet arbre
affe6te-t-il un port différent félon les localités?
Quoi qu’ il en foit, voici la defeription de l'efpèce
dont Duhamel nous a donné la gravure.
Son tronc eft fo r t, divifé en branches étalées,
d’un pourpre noirâtre, & dont les plus jeunes
font un peu pendantes} l’écorce de ces jeunes
branches eft prefqu’écaille ufe, & de couleur de
canelle brillante : le bois, nouvellement coupé,
eft de couleur rouffàtre, très-réfineux. Les feuilles
font étroites, longues d ’environ deux pouces,
d’ un beau v ert, terminées en pointe &. piquantes,
forçant deux à deux, & même Souvent trois à
trois, d’une gaîne commune, félon Miller.
. Les fleurs mâles font rougeâtres, difpofées en
un chaton alongé,' compofé d’environ une cinquantaine
de petitesj>rapes t.rè'-ferrées; arrondies,
de deux à tfbislignes .de long. .Les fleurs
femelles naiflent fur d’autres branches, à leur extrémité,
réunies trois ou quatre prefqti’au même
point d’infertion relies forment des cônes longs
d’environ deux pouces , fur dix à douie lignes d®
diamètre, ovales, très-pointus à leur fommet,
d’un rouge de canelle v i f & brillant : l’extrémité
des écailles eft très-fajllante & a des formes variables
; mais la. plus ordinaire -eft celle d’une pyramide
carrée a fiez régulière. Leurs femences font
de la grofleur d'un pépin de poire.
Les habi,tans de la campagne fe fervent, dans
plufieurs contrées, du bois de cet arbre pour faire
des torches qui brûlent très-bien.
Cet arbre croît dans les montagnes de la SuifTe,
& fes variétés dans le Canada. ï>-, ( V. f )
Obferv'ations. Nous pênfons, avec Duhamel,
qu’on doit regarder les variétés A. B. C. D.
comme appartenant à l’efpèce que nous venons
de décrire. Voici ce qu’en dit ce favant obfer-
vateur :
« Nous avons reçu d’Haguenau des branches
& des cônes de pin de l’efpèce n°. 7. (A .) ;,
presque femblables au précédent (pinus mugho) ,
avec cette différence que les cônes de celui-ci
Coite longs, menus & pointus : cette efpèce a cela
“de fingüliër, fju’affët foiivèht oft y trouve des
feuilles qtii fortënè trois à trois d’une gaine cortr-
rri lifte.
» Les numéros 8 & .9 (B. C . ) fe nomment,
en Canada, pins rouges : ils ont beaucoup de ref-
femblance avec lé torckepin, à la différence près
que le pin rouge du Canada B. a fes feuilles de
cinq pouces de longueur, & un peu arrondies par
le bout : il paroît auffi que les fruits font un peu
plus arrondis à leur extrémité. Le petit pin rouge
C» a les feuilles de trois ou quatre pouces feulement
de longueur, & déliées, au lieu que le tor-
chepin les a fortes & épaiffes Au refte, ces espèces
fe rapprochent tellement, qu’on peut les
regarder comme des variétés d’ une même efpèce.
» C ’eft avéc le pin rouge du Cärsäda qfi’ôft à
fait autrefois la mâiüfë du vàilfêau du roi lé SàiHi-
Laurent, de foixante canons. Qn trôuvé peu ne
cette efpèce de:.pin dans le bas du fleuve Saint-
Làurent j mais il eh croît beaucoup du côté de
Mont-Réal.
» Le pin gris du Canada, n°. io (D ; ) j pârôît
être ericofe une variété du mugho. Les féuillë&
n’én diffèrent que parce qu’ elles font recoûfbées,
dé fdrte que lès dètix fetfil-les qui fôrtefht d'tiné
gâîne commune, fé touchant pär lés dëilx éxtré-
mrtés j fofhient une èfpècé d’anrieâu. Lès cônes
font de la même grandeur & de la rnêrrrè foftïtè
que ceux du mugho } mais ils font recourbés 1 6c
comme les pointes fe regardent, ils repréfentent
deux cornes naiffantes.
« Ces arbres deviennent fort hauts} mais eothine
ils fbrlt frés-gâirnis dé branches dans prefque toute
la longueur dé leur t ig e , elle eft trop chargéé de
noeuds pour fournir de.bonnes mâtures : c’eft bien
dommage, car le bois du pin gris eft fort réfineux
& trës-pllânt. Oh trouve cette èfpècé de pin dans
lès têr'res fèchts & fabîohftëufés, »
4- P in maritime. Pinits mari tinta.
Piniis foliis geminis , firolilis pyramidatis } fjua-
mis. àblongis , obtufis ; apice tucidis. Gmeî. Syft.
Nât. vol. 2. pag. 1072.' rt°. 8. — Làm. Flor, fîànç.
vbh 2. psg. 2öi<-4iö. 175. VI.
P in us ( pinafter foliis geminis, ynargine fubaf
péris , cünis oblohgo-càhicis } fb ih b'réviôriBus, bafi
attenuatis , fquamis echinaus. Ait. Hört; Ke'W.
vol. 3. pag. 367.
Pirius mütitirha , foliis geminii , lûrtgîoHbüs, gla-
bris,* conis longioribùs tenuioribufqué. Mill. Di6t.
7-,
Pinus ntaritima fecunda. Tabern. Icon. ,937.
Pinafter latifoTiüs, julis virefcentibùs fcu pallèf-
ce'ntibu's. Bauh. Pin. 492.
Botanique. Tome F .
Piïtàfler tètiuifolius, julô purpurafcéhte. C . Bauh-.
Pin. 492.
Pinus maritima altera Mathioli. C . Bauh.Pin.-—
ld. Duham. Arbr. vol. 2. pag. 133. tab. 29. n°. 4.
— Dalech. Hiît. vol. 1. pag. 4^. Icon. n
A. Pinus fytvèfiris maritirtia, eohis firmiteri ratnis
adhiréhtibüs. Tour h. Inft, R. Herb. pâg. y8 6. —
J. Bauh. Hift. 1. pag. 245. Icon-.
Pinus maritima major. Dodon. 861.
Pinus maritima prima. Tabern. Icon. 936'. —
Duham. Arbr. voL 2. pag. 133. tab. 28. n°. 2.
Pi/foƒ ( fylvéftris ). Var. g,'. Liriti. L. C.
Pinus maritima. Dalech. Hift. vol. I. pag. 44*
Icon,
Pinus ma ri tinta fnittori J. Bâ’üh. L. C .
Vulgàirëmëftt grand et petit pin maritime, pin de
Börtièdux.
B. Pinus helvetica. ( Pin de Snifte. ) ?
Cêt arbre rie s-’éîèVe brdiriaiTëtfférit qti’â ûnè
hauteur médiocte: fon trbftc efttfrôït, foriécorcé
lifté, grifâtrê, Un peu rougè1 for les jèimës poüfTcSr
fes rameaux étalés, garnis de feuilles longues dé
quatre à cinq pouces, étroites ou un peu élargies,
concaves à leur iuirface fup'érieure, d’un tfert fonc
é , très-lifles, pointues, piquantes, réunies deux
à deux dans une gaine affez longue & rnërrtbra-
neufo j mnnips à leur bafe d’une écaille réfléchie
en dehors à fori fommet.
Les cônes font d’une gf ofleür médiocrë » étroits,
d’un jaune lurfaiït, alongés, élargis à leur bafe*
rétrécis infenfiblement ett pyrâmidè, portés fur
des pédoncules courts, ligneux , qui tiennent
fortement aux branchés , & font recourbés en
dehors, fouvent oppôfés deux à dèux.
Cet arbrè varie tant dâns là largeur que dans !a
longueur de fes feuilles, ainfi que dans leur coti-
leur. Les fleurs mâles forment ordinairement d’aflèz
Beaux bouquets dé cooleùt blanche ou roiigë, 6c
les écailles des cônes, quoitju^ifn péü variées ,
ont leur fommet conique, plus ou moins (aillant,
rerrniné, ou en pointe, ou par un mamelon. Dans
le grand pin maritime, iès cônes font au rhoins
deux fois plus gros que dans les autres variétés.
■ Coftvieht-il de rapporter à cette efpecë ou à
quëlqui’autre lë pin cultivé depuis long-tems aii
Jahiih dès Plantes de Paris foùs le fiom dé pin de
Sùijfé, 6l qü.i ,a en effet de grands rapports avec
fes pins maritimes ?: Sés branches font dîffufes ,
ÿabbVgpi& }iès^mfle^ àrféz largés. Quelques bo-
iàftiftës lè regàr'dénf comme-une eipecé diftiftètè,
à caufe" dè ion port j mais riôùs avons déjà remarq
ué, en pariant du pin fauvagë, que le port dè
V v