
tive que celle du perfil. On fait , avec fes tig e s ,
une conferve très-bonne pour les maux de poitrine
& les coliques venteufes. Ses graines , douces -,
très-aromatiques , entrent dans la compcfition-de
plufieurs liqueurs ; elles font mifes au nombre des
quatre femences chaudes mineures; elles paffent
pour apéïitives & diurétiques : on les emploie
avec fuccès dans les obftruétiôns des vifcères , la
fupprefllon des urines, les foibleffes d’eîlomac , la
cachexie, Sic. ton fes prépare en infufion vineufe,
ou on les fait prendre en poudte.
Le céleri cultivé préfente plulîeurs variétés remarquables.
La plus commune, A , celle dont on
fait un ufage plus habituel, ne diffère de l’efpèce
inculte que par la grandeur de toutes fes parties.
Sa tige eft plus droite , plus forte , plus elevée ;
fes feuilles grandes & larges, plus luifantes. Sans
les précautions que l’ on prend pour en adoucir la
faveur, elle en conferveroit même l’âcreté en partie
: fes racines Si tes tiges feroient trop dures pour
être mangées crues en falade.
La fécondé variété, B , eft en tout femblable à
la première , excepté dans la forme & la groffeur
de fes racines, qui font très-épaiffes , affez fem-
blables à celles des navets; auffi l’a-t-on nommée
céleri-rave. Il leur faut une terre graffs , humide Si
légère î c’ eft alors qu’elles parviennent à une groffeur
très-confiJérable j autrement elles retient médiocres
& bien moins tendres : on les mange cuites;
elles font fort agréables* •
La troifième variété, C , préfente quelques différences
dans fes feuilles : les radicales font à trois
lo be s , Si celles des tiges en ont cinq dentées à
leurs bords. On foupçonne cette variété originaire
d’Efpagne : fa fleur eft jaunâtre.
Convient-il maintenant de regarder ces variétés
comme des efpèces diftinéles , ainfi que l’ a fait
Miller? Ce favant avoit obfervé que ces plantes,
qu’il avoit cultivées pendant un grand nombre
d’années, s’étoient conftamment perpétuées avec
les mêmes caractères, par leurs femences. Sans
doute ce moyen eft un de ceux qui ont'toujours paru,
les plus furs pour déterminer l’exifterice d’ une ef-
pèce.j mais font-ils toujours bien certains ? il n’y a
fans doute rien d’ étonnant, quand ; en femant les
graines d’ une phnte dont la culture a changé de-;
nature, on en obtient conftamment.les mêmes va-v
rjétés , furtout fl ces femences font jettées dans
une terre bien préparée : peut-être fau d ro it-il,
pour leur faire reprendre leur état fauvage, autant
de tems qu’il en a fallu pour le leurfaire perdre,ayan t
foin en outre de les reporter dans leur lieu natal &
de les abandonner à elles-mêmes. D ’ailleurs, quels
font ici les Caractères qui différencient ces variétés
? Nous n’en trouvons aucun qui porte fur:
quelque partie eflentielle, telle que fur la difpo-
fition des fleurs, fur quelqu’auribui particulier à
la frnCtincation ; elles ne diffèrent donc que par
, leur grandeur, leur groffeur; par leur faveur, par
j ta force de leurs racines Si de leurs pouffes. Ou
| fent très-bien que ces caractères fe conferveront
: aifément avec des précautions, Si que fi on veut
les obtenir de l ’efpèce fauvage, il faut bien du
j tems & de la patience pour y parvenir. Miller l’a
eflayé : il n'a pas réufli ; ruais eft-ce par des premiers
effais que'l’on force les plantes à perdre leurs
attributs naturels ? Que de tems Si de foins, par
exemple, ne faut-il pas pour aclimater des arbres
.étrangers à. nos contrées? Ces arbres , pour en
venir là , doivent bien certainement changer
jufqu’à un certain point , de nature , afin de
pouvoir fupporter les rigueurs d'une faifon qui,
dans le principe, leur donnoit la mort. Il faut une
difpofition nouvelle Si particulière dans des organes
qui n’étoient point deftinés à fupporter l’ intempérie
de certains climats ; & ce changement,
dans la diipofîtion des organes , en amène nécef*
fairement un dans le port de la plante, je pourrois
en citer un grand nombre d’exemples connus de
tous ceux qui ont>comparé les plantes cultivées
dans nos jardins avec les mêmes efpèces recueillies
dans leur lieu natal. On fait que les plantes des
Hautes«-Alpes , lorfque nous pouvons les obtenir
par la culture , font fi différentes d’elles - mêmes ,
qu’à peine peut-on les reconnoître. Le riccin eft
un arbre allez fort dans les pays chauds ; fes femences
prôduifent, dans nos climats, une plante
annuelle. Créer des efpèces avec ces variétés nom-
breufes que nous fournit la culture, ce feroit nous
jetter dans un dédale dont à la fin aucun fil ne
pourroic nous retirer.
* Apium ( bipinnatum )., foins caulinis y bipin-
natisj foliolis incifo-ferratis. Watter. Flor. Carol. P- Vf* • ; . . ( PoiRET. )
PERSISTANT. Perfiftens. C ’eft une expref-
fion qui s’appliquera plufieurs parties des plantes,
& qui annonce que leur exiftence eft prolongée
; au-delà du terme ordinaire de leur durée dans la
plupart,des autres plantes., ou qu’elle's furvivenc à
plufieurs autres parties qui ipériffent, habituellement
avant elles, Ainfi on dit que :
Le calice eft. perfifidnt ( calixperfifiens ) lorfqu’il
furyit à; la corolle , & même lorfqu’ il rèfte avec
elle, ou plus fouvent après elle fur le fruit, auquel,
dans certaines efpèces, il tient lieu de péricarpe,,,
comme, dans les fleurs labiées, la fpuge ,
la mélijfe.t Scc.. ou.dônt il cqurônnne le fommet
ou bien enveloppe la bafe.
' La corolle eft égiïerrierit‘p'erfifiànte ( corolla perfifiens)
lorfqu’au lieu de fe flétrir après l’aCte'de
la fécondation^ elle'refte avec le fruit jufqu’ à l’é poque
de fa maturité j fur lequel elle fe oeffècha
quelquefois fans le quitter, comme dans les plan-
tains.
Les bractées font perfifiantes ( brades. perfifientes')
lorfqu’elles relient avec les fleurs Si les fruits
qu’elles accompagnent.
Les ftipules font perfifiantes {fiipuU perfifientes )
lorfqu’elles exiftent après la chute des feuilles,
tandis que très-ordinairement elles périffent, ou
avec elles, ou plus fouvent avant elles.
Les feuilles font perfifiantes {folia perfiftentia )
lorfqu’ ellés ne tombent point en automne, Si
qu’elles relient fur les branches pendant un ou
plufieurs hivers. La-plupart des arbres dont les
feuilles ont cette propriété, portent le nom d’<rr-
bres verts.
Les racines font perfifiantes ou vivaces ( radices
perennes perfifientes ) lorfqu’elles continuent a
vivre pendant plufieurs années ^quoique leur tige
périffe. Elles en prôduifent alors de nouvelles,
comme celles de la violette, de Vofeille3 Sic.
Enfin, les tiges font perfifiantes ( caules perfiften-
tes) lorfque, dépou'llées tous-les ans de leurs
feuilles, de leurs fleurs & de leurs fruits, elles
confervent la faculté d’en produire d’autres par
les bourgeons, pendant' plufieurs années. Elles
portent plus ordinairement, dans ce cas, les noms
de bifànnuelles ou vivaces, félon le tems de leur
durée.
PERSONNÉES (fleurs). Plos perfonatus. C ’ eft
le nom que Tournefort a donné aux fleurs dont
la corolle, monopétale, irrégulière, fe divifé, à
fon orifice, en deux lèvres ordinairement rapprochées
ou peu écartées, Si dont les femences, au
lieu d’être nues dans le fond d’un calice perfiftant,
font renfermées dans une 'capfule. C ’elt particu-
l ’érement ce dernier caractère qui fépare les fleurs
perfonnées des fleurs labiées, celui qui eft fondé
fur la corolle n’étant pas fuffifamment prononcé.
Les antirrhinum ont des fleurs perfonnées.
P ersonnées ( famille des ). Les plantes dont
les fleurs font perfonnées, fe rapprochent entr’elles
par des rapports fi nombreux , foit dans les parties
de la fructification , foit dans la difpofition, la
forme de leurs feuilles, enfin dans tout leur en-
femble, qu’elles forment un groupe bien diftinCt
Si féparé des autres plantes : c’t-ft d’après ces con-
fidérations que la plupart des botaniftes, furtout
les modernes, en ont formé une famille particulière,
à laquelle Lamarck a confervé le nom de
perfonnée, Si que Juffieu, d’après des différences
particulières tirées du fruit Si de la difpofition
des femences fur le placenta, ainfi que des différentes
formes de celui-ci, a divifé en plufieurs familles,
fous le nom de pédiculaires,. fcrophulaires,
acanthes 3 &c. qui fe trouvent la plupart contenues
4ans les perfonnées de Lamarck,
Le caractère des perfonnées eft d’avoir un calice
perfiftant, affez ordinairement tubulé, à cinq di-
vifions ou partagé en deux lèvres à fon orifice ;
une corolle monopétale, irrégulière le plus lou-
v en t, divifée à fon orifice en deux levres, de
formes variées ; deux ou quatre étamines, dont
deux plus longues Si deux autres plus courtes ;
un ovaire fupérieur furmonté d’un leul ftyle, terminé
par un ftigmatè fimple ou bilobé. Le rruit
coufifte ordinairement en une capfule à deux loges,
à deux valves, contenant plufiems femences, donc
le placenta eft tantôt central, d autres fois oiar-
ginal. Les cap fuies elles-mêmes ont quelquefois
plus de deux valves, & s’ouvrent, ou à leur fom-
mer feulement, ou dans toute leur longueur. Dans
quelques genres le fruit eft une baie.
La plupart de ces plantes ont des tiges herbacées,
des feuilles oppôfées, plus rarement alternes;
les fleurs oppofées ou verticillées, en ép i,
rarement en panicule, munies la plupart de
braétées.
Un grand nombre de perfonnées font des plantes
fufpeâes, qu’ on ne doit employer qu’avec
beaucoup de réferve : la plupart paffent pour diurétiques,
apéritives; quelques-unes font purgatives
Si même vomitives.
PERVENCHE". Vinca. Genre de plantes à
fleurs monopétalées, de la famille des apocinées,
qui comprend des fous-arbriffeaux à tiges frutef-
centes, diffufes, rampantes , dont les feuilles font
entières, oppofées, & les fleurs axillaires. Le ca-
raétère-effentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice f i cinq divifions ; une corolle tabulée,
dont le limbe fe divife en cinq lobes tronqués obliquement
: cinq étamines tnembraneufes; fiigmate double ,
un inférieur en écujfon, un fupérieur eapité; • deux
capfule s alongées; femences nues.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
î®. Un calice perfiftant, inférieur, divifé en
cinq découpures droites Si aiguës.
i ° . Une corolle monopétale, tubuléé, dont Je
limbe a la forme d’une foucoupé ; le tube eft plus
j l'ong que le calice, cylindrique à fa partie inférieure
, élargi vers le haut, pliffé en cinq angles
à fon orifice|j le limbe eft divifé en cinq grandes
découpures planes, tronquées obliquement à leur
fommet.
3°. Cinq étamines attachées vers l ’orifice du
tube, munies de filamens très-courts, élargis à
leur partie fupérieure en écailles concaves, courbes,
terminées par des anthères membraneufes^
Si comme farineufes à leurs bords»