font oppofées, fans ftipules, très-larges, ovales ,
échancrées en coeur à leur bafe, terminées à leur
Commet par une pointe alongée, aiguë , entières
à leurs bords, marquées de nervures.affez fortes ,
dont cinq à fept principales partent du milieu de
l’échancrure 3 fe ramifient médiocrement, & fe
terminent à la circonférence. Elles font coupées
par des veines tranfverles, difpofées en réfeau. La
face inférieure eft toute couverte d’un duvet épais,
ferré, roufiàtre ; la fupérieure eft d’un vert foncé,
chargée de poils extrêmement courts, très-fins,
à peine vifîbles, épars & rares. Les pétioles, pref-
qu’arrondis, font très-velus, & environ d’un tiers
plus courts que les feuilles. Celles-ci ont affez
généralement plus de largeur que de hauteur.
Celles du fommet ont cinq pouces & plus de
large, fur quatre & demi de long.
- Les fleurs .font terminales, difpofées en une pa-
nicule étalée, pyramidale, compofée de rameaux
longs, oppofés, qui fe bifurquent vers leur milieu
en trois ramifications, dont les fous-divifions font
également trifurquées, terminées chacune par une
feule ou par deux ou trois fleurs pédiculëes. Elles
ont un calice à cinq divifions, longues, très-aiguës,
tomenteufes, ainfi que les pédoncules. La
corolle eft très-velue en dehors , d’abord un peu
jaunâtre, blanche à l’époque de fon épanouiffe-
ment. Son tube eft un peu épais, à peine plus long
que le calice , divifé à fon orifice en cinq grandes
découpures ovales, oblongues, aiguës', contenant
quatre étamines, dont deux plus courtes, raillantes
à peine d’ un tiers hors de la corolle. 11 leur
fuccède des baies prefque rondes, noirâtres quand
elles font mûres , d’une faveur un peu brûlante.
Elles contiennent trois à quatre offelets monof-
permes, arrondis d’ un côté , planes de l’autre.
La figure citée de Rumpbius me paroît bien
mieux convenir à cette plante, que celle à laquelle
plufieurs auteurs la rapportent, vol. 4. tab.
49 ( petafites agrefis ) , dont les feuilles (ont finuéès
à leurs bords, & dont les fleurs ont une forme &
un port différens.
Cette plante croît dans les lieux fablonneux au
Malabar , & dans plufieurs autres contrées de
l’Inde. 7? ( F ./ , in herb. Lamarck. )
2. PÉRAGU fortuné, cierodendrum fortunatum.
Linn.
Cierodendrum foliis lanceolatis J integerrimis.
Linn. Spec. Plant, vol. 2. pag. 889. — Amoen.
Academ. 4. pag. 320. — Osbeck. Iter. 228. tab.
i l . -— Burm, Flor. Ind. pag. 137. — Willd. Spec.
Plant, vol. 3. pag. 386.
Arbor^eylanica, fortunata quibufdam. Petiv. Muf.
n*. 870.
Planta fortunata , pinnâ [eylonenfibus. Herm.
Muf. Zeylan. J9.
• Frutex flore perlato > fruftu rotunda. Kteinho'f. ■
Des feuilles lancéolées, de l'aifîelle desquelles
fortentdes rameaux florifères nus, à peine plus
longs que les pétioles, font les caractères qui font
reconnoitre cette efpèce au premier afpect.
C ’ eft un arbriffeau dont les tiges font cylindriques,
d’un gris cendré ou noirâtre, couvertes
d'un léger duvet', garnies de feuilles oppbfées,
pétiolées, très-entières, lancéolées, aiguës, parfaitement
nues, quelquefois un peu ailées fur leur
pétiole , particuliérement vers leur point d'infer-
tion , fouvent un peu finuées ou à peine denticu-
lées a leurs bords. Leur principale nervure, allez
faillante, fe divife en rameaux Amples qui fe terminent
par une courbure, dont le fommet de chaque
rameau s inféré en arc fur le rameau fupérieur,
à une petite défiance des bords de la feuille. Leur
intervalle eft occupé par des veines taillantes ,
furrout a la face inférieure ; tranfverfes, difpofées
en réfeau avec d'autres plus petites, placées en
un Cens oppofé aux premières. Les feuilles ont
deux à trois pouces de long, fur un pouce & plus
de largeur. Les pétioles font un peu arrondis en
dehors, ftriés & prefque plats en deffus", deux
tiers plus courts que les feuilles.
Les fleurs font placées le long des rameaux ,
particuliérement vers leur partie fupérieure, dans
l'aiffelle des feuilles. Elles font réunies prefqu'en
petits corymbes à l'extrémité d‘ un pédoncule
commun , étroit, à peine pubefcent, long d'un
pouce , divifé à fon fommet en bifurcations ra-
meufes , très-courtes, qui fupportent chacune une
fleur folitaire, donc le calice eft très-ouvert, partagé
à fon orifice en cinq découpures allez profondes,
glabres, ovales , aiguës , perfiflantes avec
le fruit. La corolle m'a paru d'un blanc jaunâtre,
pourvu d‘ un tube à peine plus long que le calice ,
ouvert à fon orifice , & partagé en quatre découpures
ovales, obtufes. Les étamines ont leurs fila-
mens très-fins, capillaires, à peu près du double
plus longs que la corolle, terminés par des anthères
ovales, fort petites. Le piftil a un ftigmate
fimple, plus court que lesifilamens des étamines.
Les autres parties de la fruftification me font inconnues,
& je n'ai pu y obferver ces braétées
ovales, acuminées dont parle Burman.
Cette plante croit naturellement dans l’Inde
& à l'île de Java. Sonnerat l'y a recueillie , & en
a communiqué des individus au citoyen Lamarck.
Tj ( V. ƒ. i i herb. Lam. )
3. PÉRAgu calamiteux. Cierodendrum càlàmi-
tofum. Linn.
Cierodendrum foliis ovalibus , fubdentatis, mdis,
Linn. Mantiff. 90.
Volkameria ( alternifolja ) ,.ramis inermibus /
foliis altérais 3 ovatis , dentatïs ; floribus terminait“
bus. Burm. Flor. Ind. pag. 137. tab. 44.
Cette efpèce diffère du cierodendrum fortunatum
par la difpofition de fes fleurs en une panicule
étalée, par fes feuilles ovales & non lancéolées,
très-irréguliérement dentées à leurs bords.
Sa tige eft droite, lignëüfe, garnie de feuilles
pétiolées/oppofées ( alternes d’après Burman ) ,
glabres, nues a leurs deux faces, ovales , obtufes
ou aiguës, mais arrondies à leur fommet, entières
& rétrécies à leur bafe', dentées irrégulièrement
à leurs bords, portées fur des pétioles qui n’ont
qu’un tiers de leur longueuh Le fommet des tiges
fe divife en quelques rameaux courts, fortis de
l’aiffelle des feuilles, eux-mêmes un peu feuilles,‘
fe terminant chacun par une panicule’ partielle
de fleurs , dont l’enfemblé forme une panicule
générale très-étalée. Les fleurs font un peu plus
petites que dans lès autres efpèces , longuement
pédonculées. Leur calice eft divifé ( d’après- la
figure donnée par Burman ) en cinq folioles lancéolées
, aiguës ; lé tube de la corolle eft prefque
trois fois de la longueur du calice, & les divifions
de fon lirtibe font courtes, ovales & réfléchies.
Cette plante croît à. l’île de Java. 7?
Deux queftions importantes & difficiles à réfoudre
fe préfèntent relativement à cette efpèce.
Linné regarde fon cierodendrum calamitofum comme
le volkameria altermfolia de Burman3 mais il n’ eft
point d’accord avec ce botanifte fur deux points
ëffentiels. Linné dit que-fa plante a les feuilles
oppofées , tandis que les feuilles altérnés font un
des cara&ères de la plante de Burman 3 qu’il les
décrit & les repréfente telles 5 en outré, ce dernier
auteur rapporte fa plante aux volkameria. Apparemment
qu’ il en avoit obfervé les fruits, quoiqu’il
ne nous en parle pas , & qu’ il avoit reconnu
que les offèlets contenoient chacun deux fe-
riiences.
Linné a donc, obfervé la même plante, & a
reconnu qu’elle n’avoit qu’une feule baie & des
feuilles oppofées. Comment en a-t-il conclu que
c’étoit la même que celle dont parle Burman ?
Deux mots à ce fujet euffent levé tous les doutes,
& nousauroient appris que Burman avoit commis
une erreur, & fur la difpofition des feuilles, & fur
le caractère des fruits ae cette plante. Je ne. fais
pas au refte fi Linné , a parlé de cette plante ailleurs
que dans l’ouvrage que j’ai cité. Il eft poffi-
b!e encore que la pofition des feuilles varie dans
cette plante, & qu elles foient quelquefois alternes
à l’extrémité des "rameaux. Nous avons v u ,
par exemple , à l’article pedali3 que Burman avoit
décrit & reprëfenté le pedalium murex avec des
feuilles alternes, tandis que les individus de cette
plante, rapportés par les voyageurs, & que nousavons
examinés, avoient fous les feuilles oppofées,
très-femblables pour le refte à la plante de Burman.
' 4. PÉRAGU à feuilles de molène. Cierodendrum
phlomoides., Linn.
Cierodendrum foliis ovatis, integris3 dentatis3 an-
gulatifque; peduncuîis axillaribus, fubtrifioiis. Vahl.
Symbol.. 2. p. 74. — Willd. Spec. Plant, vol. 5.
-p. 386.-
Cierodendrum (phlomidis), foliis ovatis3 ferratis3
canis. Linn. f. Suppl, p. 292.'
Volkameria ( multiflora ) , ramis inermihus; foliis
oppofitis3 cprdatisj, fubdentatis, acuminatis,. pedun-
culis axillaribus, multifloris. Burm. Flor. Ind. 137,
tab. 47. fig. I.
Cette efpèce nous offre des caractères affez bien
tranchés dans fes feuilles plus petites que dans
les autres efpèces, ovales, épaiffes, tomenteufes
des deux côtés, anguleufes, dentées, & par fes
pédoncules communs, partagés“à leur fommet en
trois autres partiels & uniflores.
Ses tiges font dures, ligneufes, blanchâtres,
pubefcentes, prefque cylindriques, garnies de
feuilles oppofées, pétiolées, .larges , ovales, ^ai-
guës, épaifles, tomenteufes & d’un blanc jaunâtre
à leurs deux faces, entières à leur partie
inférieure, dentées & prefqu’anguleufes depuis
leur milieu jufqu’à leur fommet, prefqu’auffi larges
que longues : leurs pétioles font cylindriques, velus,
blanchâtres, longs d’environ un demi-pouce,
un peu plus courts que les feuilles.
Les fleurs, par leur enfemble, forment une panicule
étalée, compofée de rameaux particuliers,
qui fortent, comme autant de pédoncules communs,
de l’aiffelle des feuilles fupérieures : ils font
i blancs, tomenteux, à peu près de la longueur des
feuilles, divifés à leur fommet en trois pédoncules
partiels, oppofés, linéaires, uniflores, munis
chacun à leur b afe, & à chaque point de la dichotomie,
de deux petites braCtées ovales, aiguës,
entières, blanchâtres & tomenteufes. Le calice
eft glabre, campanule, divifé à fon orifice, &
jufque vers fon milieu, en cinq découpures ouvertes,
lancéolées, très-aiguës. La corolle eft
blanche, compofée d’ un tube grêle, au moins
trois fois plus long que le calice, droit, un peu
élargi vers fon orifice, où il fe partage en cinq
lobes affez courts, ovales, arrondis à leur fommet
& un peu réfléchis en dehors. Les étamines
font de moitié plus' longues que la corolle, affez
droites & rapprochées, ou plutôt moins ouvertes
que dans les autres efpèces. Le piftil eft prefque
de la même longueur.
Cette plante croît dans les Indes orientales. Ella
y a été recueillie par Sonnerat > qui en a commu*