
ce cas les botanistes les jugent suffisamment
déterminées par le seul caractère du genre,
et que d’ailleurs tout caractère spécifique devant
être comparatif, il ne peut exister dès
qu’un genre ne renferme qu’une seule espèce
: aussi, en admettant ce principe, je
ne regarde moi - même ces caractères que
. comme provisoires : j’en dis autant du caractère
des espèces plus nombreuses , quoiqu’a-
lors il puisse y avoir comparaison ; mais- ce
rapprochement ne devant pas seulement exister
entre deux espèces, mais entre toutes celles
qui composent le même genre, il s’ensuit
que lorsqu’un genre acquiert un plus grand
nombre d’espèces, on est' souvent obligé de
changer les caractères employés d’abord pour
les premières espèces connues : ces caractères
n ’étoient donc également que provisoires.
D ’ailleurs, on n’a jamais qu’une idée très-imparfaite
d’une plante quand on n’en connoît
que la fructification : quelques traits de plus,
présentés dans une phrase spécifique ou dans
une courte description, achèvent de la peindre.
On éprouve cet inconvénient dans les genres
établis par Forster et plusieurs autres : on
ignore très-souvent si les plantes dont ils ne
. décrivent que les parties de la fructification ,
sont ou de grands arbres ou de petites plantes
herbacées : quelques mots de plus satisferoient
davantage le lecteur, et faciliteroient
les recherches de ceux qui parcourent le pays
natal de ces végétaux.
Comme il n’existe pas encore pour cet
ouvrage de table comparative ni aucun article
de.renvois, le savant auteur des premiers volumes
se proposant de la publier à la fin du
dernier volume, il s’ensuit que, n’ayant pas
pu conrioître très - exactement les change-
mens d’un certain nombre d’espèces, ou présentées
dans des genres déjà décrits, .ou renvoyées
dans d’autres à décrire, il. m’est arrivé,
ou dé mentionner des espèces, déjà présentées
dans d’autres, genres, ou d’en oublier
qui avoient été réservées pour d’autres genres
: c’est un inconvénient difficile à éviter
dans un ouvrage d’une aussi grande étendue
que celui-ci, malgré toute l’attention que j’ai
pu y apporter.
Comme je ne devois, en commençant ce
travail, fournir qu’un certain nombre d’articles
, il étoit juste designer ceux qui m’ap-
partenoient, afin d ’être seul responsable de
mes erreurs : je m’en serois dispènsé si j’eusse
cru m’en trouver^seul chargé, et je préviens
ici le lecteur que, pour la partie qui reste à
publier, tous les articles sans signature m’appartiendront
exclusivement.
PANTE
P A N P A P
I P a N T E ou Papa j a ., P ante. Rumph. Herb.
Amboin. T . i . p. iyo. tab. 52. C ’eft une très-
belle plante de l’Inde, qui doit être placée dans le
genre des ginfens (Panax, L. ) , que les botaniftes
n'ont pas encore èu occafion d'obferver, qu'on
rencontre même rarement à Amboine, fur la côte
d’Halong, où Rumphe l'a remarquée.
Cette plante, d'après cet auteur, s’élève fur
un tronc tendre, articulé, qui produit à fon fom-
met un a fiez grand nombre de feuilles , dont les
plus grandes ont jufqu’à trois pieds de long, pref-
que palmées, divifées à l'èxtrémité de leur pétiole
en feize folioles environ, glabres , lancéolées,
marquées inférieurement de côtes finueufes, portées
fur un pétiole très-long, épais, confidéra-
blement élargi à fa bafe.
Les fleurs, prefque difpofées en ombelle, font
rangées le long d'un pédoncule commun , très-
épais en grappes latérales & nombreufes, qui Apportent
des fleurs auxquelles Accèdent des fruits
très-petits, environ de la groffeur d'un grain de
r iz , d un vert pale, durs, arrondis, terminés par
une pointe courte. Les habitans d’Amboine nomment
cette plante lau takkay à caufe du rapport de
fes feuilles avec une autre plante qu’ils appellent
iakka.
(PoiRET. )
P AP ALU ou V ana-Papalou. Rheed. Hort.
Malab. vol. 4. p. 59. tab. 28. Arbre décrit par
Rheed, qui paroît appartenir à la.famille des ru-
biacées, & avoir de grands rapports avec les.pÿy-
eothria. Linn. Dans ce cas, l'ovaire devroit être
inférieur, & contenir deux femences. La figure &
la defcription de Rheed n'en annoncent qu'une
feule. D’ailleurs, la gravure paroît offrir le fruit
couronné par le calice. Si réellement il étoit inférieur
, alors cette plante appartiendrait à la
famille des gatiliers.
m Son tronc eft revêtu d'une écorce cendrée. Il fe ;
divife en branches quadrangulaires , fillonnées.
Les feuilles font oppofées, glabres, épaiffes, feffiles
, luifantes, d'un vert noirâtre en deffus, d'un ;
vert beaucoup plus clair en deffous, marquées de |
quelques nervures jaunâtres. Les fleurs font.blanches
, terminales nombreufes , difpofées en
croix par 1 oppofition de leurs pédoncules communs.
Elles ont une corolle épaiffe, infundibuli-
forme, a cinq divifions obtufes , réfléchies en
dehors. Le fruit eft une baie de la groffeur d'une
noiiette, aune feule lo ge, prefque ronde, munie
a fon fommet d'un petit ombilic, environné d'une
écorce glabre & jaunâtre, qui contient une pulpe
Botanique. Tome V..
douce , jaunâtre , fucculente , dans laquelle fe
trouve un noyau doux & blanc.
Cette plante croît partout au Malabar. Elle
refte verte toute l'année, fleurit & fru&ifie tous
les ans aux mois d'août, feptembre & octobre »
mais fa feitilité paffe vîte. Les habitans font ufage
; de fes fruits, qu'ils mangent avec les feuilles du
betel, à la place de l'areca ou kaunga. L ’écorce
de cet arbre, féchée & réduite en poudre, paffe
pour arrêter les mouvemens de la bile.
( P oiret. )
PAPARIAN ou Amara LITTOREA. Varia tant.
Rumph. Àmboin. tom. 5. p. 74. tab. 39. f. 1.
. C'eft un arbriffeaupeu connu, qui paroît devoir
être rangé dans un des genres de la famille des
orangers, que Rumphe a obfervé dans l'île d'Amboine.
Ses racines font longues & rampantes. Elles
poufïent des tiges flexibles, couchées, qui fe di-
vifent en rameaux plians, revêtus d’une écorce
glabre, grifâtre, d'où découle un fuc vifqueux.
Les feuilles font alternes , pétiofées, ovales,
oblongues, aiguës, glabres, d'un vert g a i, dentées
en fcie. Sur les rameaux & dans les aiffelles
des feuilles naiffentdes fleurs prefqu'en panicule,
ferrées, de couleur v e r te , compofé>;s de cinq
pétales & d'environ dix étamines courtes. Il leur
Accède pour fruit, de petites baies arrondies, de
la groffeur de celles du genévrier, un peu comprimées
à leur fommet, marquées de trois filions
& de couleur jaunâtre. Elles font triloculaires, &
renferment trois femences dures, noirâtres, triangulaires.
Ses feuilles ont une odeur forte, un peu amère*,
approchant de celle du céleri. Cette plante fleurit
en oélobre , & fes fruits mûriffent en avril & en
mai.
( Poiret, )
PAPAYER. Pagaya. Genre de plante à fleur incomplète
, qui paroît appartenir à la famille des
cucurbitacées, mais qui s'en éloigne par fon ovaire
fupérieur, & fe rapproche des figuiers par foq port.
Spn cara&ère effentiel eft d'avoir deis fleurs
dioïques, favoir :
Des mâles, munies d’un calice à cinq dents, d’une
corollequinquefide, infundibuliformej de dix étamines
inférées au haut du tube, dont cinq alternes
plus courtes.
^ Des femelles, munies d’un calice à cinq dents ,
d'une corolle partagée en cinq découpures, d’un