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Les capfules, dans cette efpèce, s’ouvrent à
leur fommet en quatre valves, comme les arge-
monc j ce qui les rapproche-de ce genre, il en eft
de meme du papaver argemone. Voye£ cette efpèce.
Nota. D apres ce que dit le citoyen Lamarck à
l article argemone, dans ce Di&iomiaire, il faut
rapporter ici l‘argemone pyrenaica, Linn. que nous
ne connoiflons pas, mais q u i, d'après Linné , a
aes tiges nues & une capfulé à quatre valves qui
ne s ouvrent qu'à leur Commet. Linné lui-même
-etoir tente, oud en faire un genre nouveau, ou d»
ia rapporter aux pavots. Il eil probable, & Je citoyen
Lamarck le foupçonne comme moi, que
cette.plante a quatre pétales & un calice à deux
lolioles. Pourquoi, fans cela , Linné eût-il été
tente de la réunir aux pavots ? Elle a le port du
papavcr alptnum. Linn.
U argemone armeniaca , Linn. qui eft le papaver
orientale , hypecoifolie 3 fruciu mïnimo, Tourn. Cor.
x7 I e“ dans le même cas. Linné dit quelle a une
capfule a trois valvesj mais le citoyen Lamarck,
qui a eu occafîon de l'obferver, allure qu’elle eft
un vrai pavot, ayant un calice de deux feuilles , i
quatre pétales, & produifant des capfules qui,
quoique petites, ne s'ouvrent point différemment
que celles de la plupart des autres efpèces de
pavots connus.
Pa v o t a feuilles obtufes. Papaver obtufi-
foîium. Desf. J
. Pupaver foliis hirfutis , decompofltis ; lobis infe-
riorum obtufis , pilis caulinis adprejfis ,• çapfulis glabres,
cvato-oblor.gis. Desfont. Flor. ait. tom i
pag..407*
Cette plante a une tige droite, fimple, haute
de douze a quinze pouces, couverte de poils ap-
pliqués contre la tig e , garnie de feuilles hifpides,
pinnatifides, dont les pinnules des feuilles infe-:
rieures font courtes, obtufes, difpofées fur deux
rangs, & celles des fupérieures aiguës. Les pédoncules
font longs, dégarnis de feuilles, pileux'
& uniflores. Le calice eft tout couvert de poils
rouffâtres. 11 renferme une corolle d’une belle
couleur rofe, delà grandeur de celle Au papaver
argemone. Linn. La capfule eft ovale, oblûngue
parfaitement glabre.
Cette plante a beaucoup de rapports avec le
papaver dubium , Linn. dont elle diffère par les
poils dont elle eft hériffée , par les pinnules de fes
feuilles inférieures qui font très-obtufes, & par
fes capfules en forme d'un ovale^alongé. Peut-être
n'en eft-elle qu'une fimple variété. Elle croît en
Barbarie, dans les montagnes de l'Atias, proch“
Bélide. 0 r
l i . Pa v o t fugace. P a p a v e r f u g a x .
Papaver çapfulis glabris, orbiculatisç caulibus gla- ,
P A Y
bris , paniculatis ; petalis minimis , fugacibus ; foliis
.pinn.atijid.is , ferratis, hifpiais. (N.)
Cette efpèce eft fort diftin&e, & fe fait remarquer
par fes tiges ramifiées en panicule à leur
ommet 3 & par fes fleurs fort petites, & qui ne
durent que quelques heures.
Ses tiges font droites, étroites, ftriées, glabres
, hautes d’environ un pied & demi, -Amples
jmque vers leur fommet où elles fe divifent en
un grand nombre de rameaux étalés , qui fuppor-
tent des fleurs terminales, &• repréfentent une
ample & belle panicule. Les feuilles font alternes
ou eparfes , pétiolées , aftez voifirves de celles, du
papaver orientale, moins pinnatifides, munies de
quelques poils longs & rares, & dont les pinnules
ont des dents plus ou moins profondes, écartées,
terminées chacune par un long poil fpinuliforme.
Les fleurs, difpofées en panicule terminale , ont
quatre pétales, fort petits en comparaifon de ceux
des autres efpèces, d’un rouge pâle, très-fugaces.
Le fruit eft une capfule petite, globuleufe , glabre,
couronnée par un chapiteau divifé en quatre
ou cinq rayons, de forme conique, obtufe. Cette
plante, rapportée par Michaux de la Perfe, a fleuri
au Jardin des Plantes de Paris, dans le courant du
mois de mai en 1789. ( V . f in herb. Lamarck.^
( POIRET. )
T PAYROLE de la G.uiane. Payrola guianenlis.
JulL Gener. Plant. — Lam. Illuftr. Gener.tab. n e .
Pay-payrola. AubJ. Guian. tom. 1. p. 249. tab.
99' Lam. Illuftr. Gener. 33-1. tab. 125.
C ’eft un arbrifteau de la Guiane, obfervé &
décrit par Aubier, qui forme un genre particulier,
dont |a famille, dans l’ordre naturel, ne nous eft
pas encore connue. Il a pour caractère eflentiel :
Un calice inférieur ; ,cinq pétales rapprochés en
forme de tube , réfléchis a leur fommet fi un fiigmate à
deux lobes ,* un péricarpe biloculaire.
Cet arbrifteau, dit A' b le t, pouffe de fa racine
une ou plusieurs tiges ligneufes, rameufes, hautes
de douze a quinze pieds. Le haut de la tige & les
rameaux font garnis de feuilles alternes, entières,
vertes, liftes, fermes, ovales, terminées en pointe
& fourenues par des pétioles courts, canaliculés
accompagnés à leurbafe de deux ftipules courtes *
aigues & caduques. >
Les fleurs naiffent à l'extrémité des tiges & des
rameaux, ou dans l'aiffelle des feuilles : elles font
difpofées en épis ferrés. On remarque à la bafede
chaque fleur trois petits corps glanduleux : elles
font compofées :
| . l °;, D'dn calice d’une feule pièce, profondément
divile en cinq parties larges, un peu aiguës : elles
s appliquent par le coté les unes fur les autres &
ferrent le bas de ia corolle.
P Ë C
2°. D’une' corolle jaune, a- cinq pétales lon gs , ]
étroits 3 adhère ns en I e m b! ed a n s p re fq ue route lent?
longueur, d’où réfitlte un tube qui fe divife en
cinq lobes , dont quatre égaux, & un plus large ,
plus long & éehancré. Ces lobes, lorlque la fleur
e-ft épanouie , s'inclinent fur le tùbe formé par les
pétales Ils l’ont attachés autour du-difqae qui
couvre le fond'du'calice.
3°. De cinq étamines rapprochées par leurs an- ;
thères, rangées fur le difque autour de l’ovaire ,
compofées de fihrmens courts’, droits, iriférésentre
les detrx lobés des anthères qui s’écartent à leur ;
bafel ij
4°. D ’un ovaire fcipérîeitr, aiTondi, enfoncé dans-
le réceptacle , furmonté d ’un ftyle qui -fe termine
par un fligmate bifide. Lë fruit n’eft pas connu.
Cet arbrifteau croît darts ksgrandesforêts de la
Guiane, qui répondent à l i rivière de Sinamati,
à vingt-cihq milles de fo'n embouchure, il fleurit
dans le courant du mois d'o&obre. Les Galrbis le
nomment pày~payrcda-■*
( POIRET. >
PËCTIS. Pétiis. Genre de plantés à fleurs compofées,
de la famille descorymbifères, qui a quelques
rapports avec les [innià, Linn. qui contient
des herbes toutes exotiques, dont les feuilles font
OppoféëS ou alternes, chargées la plupart de p'oints
glanduleux & frânfparens , lés fleurs terminales &
axillaires. Le càràélère eflèntiel de ce genre eft
d’avoir :
Le réceptacle rtu j Vaigrette ariftére y un calice cy-
Bndrique , cotnpofé de cinq folioles conflit entes , cinq
demi-fl durons radiés.
C a r a c t è r e gé-n é r i q ü e .
Chaque fleur offre :
1°. Un calice commun, cylindrique, Compofé de
cinq folioles lancéolées , obtufes , prefqu’égales.
2°. Une corolle radiée, compofée de cinq à fîx
fleurons hermaphrodites dans le difque , & à peu
près d’autant de demi-fleurons femelles à la circonférence.
La corolle des fleurs hermaphrodites eft infun-
dibuliforme , à cinq divifions à fon orifice.
Celle des fleurs femelles eft aftez gértétalement
plus courte que le calice , terminée par une languette
ovale.
30'. Cinq étamines courtes, fyngënèfes dans la
fleur hermaphrodite, dont les anthères font cylindriques.
4°. Un ovaire lihéaite, furmonté d’un ftyle fili-
fbttne & terminé par Un ftigmaïe bifide, dont
P E C n ef
j chaque divifion eft recourbée en dehors. Cet ovaire
offre les mêmes caractères, tant dans les fleurs hermaphrodites
que'dans, les fleurs femelles.
Le calice perfifte& devient', dans les deux fortes
de fleurs, l'enveloppe des femences, qui font fo-
litaires, linéaires, couronnées par une aigrette fef-
fîle, compofée de quelques poils roides/& aigus.
Le-réceptacle eft nu.
Obfervatioris. Ce genre, rapproché des tagetes,
des [imita , dont il eft cependant bien diltinèl,
favoir : des premiers , dont le calice eft mono-
phylie } des féconds, qui ont leur réceptacle garni
de paillettes, fe compofe d’efpècespeu nombreufes
jufqu’alors , mais parfaitement bien réunies par
leurs rapports. Elles ont des feuilles oppofées ( alternes
dans une feule efpèce ) , petites, étroites ,
entières, toutes munies de points glanduleux &
tranfparens. Les fleurs font fort petites, folitaires,
jaunâtres. Leur réceptacle eft nu , & leursfemences
couronnées de quelques poils roides ou de paillettes
très-étroites, (étaeées. Les fleurons & demi-
fleurons font en très-petit nombre , & les corolles
font peu apparentes. Le calice eft compofé de quelques
folioles droites , prefque toutes égales e»
hauteur & point imbriquées.
E s p è c e s .
1. Pectis cilié. Petits ciliaris. Linn.
Petits foliis lineari b us 3 cHiatis. Linn. ÀtïiOCB.
Acad. vol. j . pag. 407.
Jacob ta foliis falicis , ad margines villofis, Piutn.
Spec. 10. Icon. i y i . f . 2.
Cette plante a une tige droite, cylindrique,
ffoiée , n'ayant guère que trois ou quatre pouces
de haut, très-peu ramifiée, divifée en quelques
petits rameaux dichotomes. Ses feuilles font oppofées,
fefliles , prefque connées, linéaires, un
peu aiguës, étroites & longues, très-entières,
ciliées , particuliérement fur leurs bords, depuis
leur bafe jufque vers leur milieu, glabres en def-
fus, couvertes en deftous d’un grand nombre de
petits points glanduleux & tranfparens, très-fen*-
fibles même dans l’état de ficcité. Les petits rameaux,
a-’ifi que les fleurs , fortent de l ’aiflelle
des feuille;»4 mais les fleurs font fefliles» aftez petites*
de couleur jaune. Les femences du centre
font couronnées par une aigrette de cinq poils-
roides,, un peu élargis à leur bafej: celles de la
circonférence n’en portent que deux.
Certê plante croît dans l’Amérique. Les Individus
focs que j’ai obfervës'dans l’herbier du ci-
. foyen Lamarck, vehoieilt' de Saint-Domingue. Ils
âveietlt à peine trdis pouces de haut, caraélèrd
qui fe-rapproche beaucoup mieux de la defcrjg^