leur expanfion, & qui Te détruit affez facilement
avec l'épfderme lorsqu'on laiffe macérer les plantes
dans l’ eau , ou qu’elles font livrées aux infeôtes
qui s’en nourriffent. On apperçoit alors avec facilité
la difpofition admirable des vaiffeaux ou des
nervures qui réfiftent plus long-tems à la deftruc-
tion.
II paroît que nous n’avons pas encore de con-
noiffances certaines fur la nature dè'cette fubf-
tance que Grew nomme parenchyme, & Malpighi
tijfu cellulaire ou réticulaire. Je vais citer ce qu’en
penfe Duhamel dans fon Traité de la phyfique des
arbres.
Grew & Malpighi, d it- il, nous repréfentent
ce tiffu comme étant formé de petites' veffies,
bourfes ou utricules, qui, fe touchant immédiatement,
font des files ou des fuites de -vefïies,
dont la direction eft horizontale } de forte que cès
files de veflies coupent à angles droits les fibres
longitudinales 5 ce qui fait un entrelacement affez
femblable à celui des brins de bois dont une claie
eft compofée. Toutès les utricules, d’après les
auteurs cités, ne font pas tdutes de même grof-
feur ni de la même figure} ce qui fait que Grew
les compare à l’écume qui fe forme fur le vin doux
dans le tems de fa fermentation, & cette compa-
raifon donne déjà affez l’idée d’un tiffu cellulaire.
Il femble que la chair des fruits eft, pour la
plus grande partie, une maffe de tiffus cellulaires,
très-dilatée & fort remplie de fuc. Ces véficules
paroiffent bien fenfiblement dans certains fruits,
comme dans les oranges} mais elles ne font pas fi
fenfibles dans d’autres fruits, comme dans les
poires & les pommes, où j’ ai apperçu un nombre
prodigieux de vaiffeaux qui vont aboutir à certains
corps grenus qu’on nomme des pierres quand
ils ont acquis une certaine dureté. La chair dësL
abricots, des pêches, des prunes, & c . femble
formée par un entrelacement d’un nombre prodigieux
de vaiffeaux qui font revêtus d’ un duvet
très-fin : fi l ’on convenoit que la chair des fruits
eft un tiffu cellulaire très-dilaté & abreuvé de
fucs, il fuivroit des obfervations que nous venons
de rapporter, que ce tiffu eft différemment orga-
nifé dans les arbres de différente efpèce i ce qui
paroît encorè devoir être une c'onféquence de
quelques obfervations que nous avons faites fur
la moelle.
J’ai examiné au microfcope, ajoute Duhamel-,
le parenchyme ou le tiffu cellulaire des racines potagères,
& je n’ai apperçu que de petits flocons
femblables à de petits morceaux de moelle d’ arbre
ou à de la moufle de favon, ainfi que Grew; nous
les repréfente.
J’ ai encore examiné au microfcope des petits
morceaux de tiffu cellulaire que j’avois détachés
par la macération de quelques branches de tilleul:. .
I quelquefois j’en détachois de petits corps ovales
I de figure affez régulière, & que je foupçonnois
être les véficules de Malpighi & de Grew } mais
fouven't je n’y pouvois rien découvrir de régulier}
& quand j ’expofois un des petits corps ovales
dont je viens de parler, à une forte lentille, il me
repréfentoit encore un petit fragment de moelle
d’arbre- : ainfi j’avoue que je n’ai pu parvenir à
appercevoir dans les arbres,.d’une façon bien dif-
tinéte, les bourfes ou les utricules de Malpighi
ou de Grew. Je ne nie cependant pas leur exif-
tencej je me contente feulement d’avertir que
mes obfervations au microfcope me préfentent
l’idée d’un tiffu cellulaire, que je comparerai,
ainfi que Grew Ta fait, à j ’éciime du vin qui fermente.
Quoi qu’il en fo it , ceitte fubftance véficulaire
ou cellulaire remplit les mailles du réfeau ou les
alvéoles qu’elles forment ; de forte qu’elle traverfe
toutes les couches de l’écorce, & qu’elle s’étend
depuis le corps ligneux jufqu’à l’épiderme. Elle
paroît dans les alvéoles comme grenue, & les flocons
ou grains de tiffu cellulaire font plus gros
& plus durs dans les couches corticales extérieures,
que dans celles qui approchent du bois.
La couleur de cette fubftance n’ eft pas abfolu-
ment la même dans tous les.arbres, & Ton obferve
bien plus aifément fa fituation, refpeétivement aux
fibres longitudinales., quand fa couleur eft différente
de ceile de ces fibres. Une circonftance qui
eft encore bien .favorable aux obfervations, c’eft
quand la fubftance dont il s’agit eft plus tendre &
plus fucculente que les fibres longitudinales} car,
comme elle fe contracte en fe de fléchant, les
fibres longitudinales en deviennent alors plus dif-
tinétes.
. On apperçoit dans les groffes écorces du- chêne,
du peuplier, & c . des corps durs qui font aflez
fouvent de figure cubique. Malpighi croit qu’ils
font formés par un dépôt tartareux qu’on doit
regarder comme une dépuration du fuc nourricier
: il- eft vrai que ces concrétions font ordinairement
plus dures que le refte du tifiu cellulaire y
néanmoins elles fe divifent par grains, & elles
pourroient bien n’ être autre chofe qu’un amas de
tiffus cellulaires fort ferrés, ou plutôt qu’ un amas ■
de ces petits grains qu’on apperçoit dans Je tiffu
cellulaire, comme les groffes pierres qu'on-trouve
dans les poires, ne font qu’un affemblage d'un
nombre prodigieux de petites qu’on n’appe.rçoit
dans la chair de toutes les poires qu’ en y prêtant
une attention très-particulière. Au refte, comme
ces corps ne fe trouvent pas dans Técorce de tous
les arbres ni même dans Técoi;ce des jeunes
chênes, il ne paroît pas qu’ils foieht des organes,
effentiels à la végétation.
( P O ïR E T . i »
PÀRIANE des champs. Pariana campefiris. Aubl.
Guian. t. 2. p. 876, tab. 337.
Genre de plantes à fleurs monoïques, de la famille
des graminées, à étamines nombreufes, dont
le caractère effentiel eft d’avoir :
U11 calice unifiore a deux valves.
Fl. mal. Balle de la-corolle plus grande que le calice
y étamines nombreufes.
Fl. ferai. Balle calicinale, plus grande que la corolley
un fiyle y deux fiigmates y femences adhérentes a la
corolle.
' Il s’élève de fes racines plufieurs tiges droites,
hautes d’un ou de deux pieds , munies à chacune
de leurs,articulations de feuilles alternes, larges,
ovales , aiguës, liffes, ftriées dans toute leur longueur,
verdâtres en deffus, plus pâles en deffous,
comme rétrécies en pétiole vers leur gaîne. Celle-
ci eft garnie, à fon orifice , de poils très-longs,
rouffâtre^ &. roides.
Les fleurs forment un épi terminal, le long duquel
elles fe trouvent difpofées par verticilles très-
rapprochés , préfentant à chaque verticille des
fleurs mâles & une feule fleur femelle.
' Les fleurs mâles font fefliles , verticillées, com-
pofées :
! i° . D’ un calice unifiore ,à deux valves courtes,
aiguës.. ; > ’
20. D’une corolle à deux valves , plus grandes
que celles du calice , ovales, aiguës, l’intérieure
plus étroite.
30. D’environ quarante étamines, dont les fîla-
mens'capillaires fupportent des anthères oblon-
gues, linéaires 3 à deux loges.
Les fleursfemelles font Tolitaires à chaque verticille.
Elles offrent :
i ° . Uq cahee à deux valves ovales, concaves,
aiguës.
2°. Une corolle à deux valves aiguës, ciliées vers
leur fommet, plus courtes que celles du calice.
• 3e*;-Un ovaire trigone , muni d’un ftyle long,
velu & furmonté de deux ftigmates velus. Le fruit
çonfifte en une feule femence triangulaire, ren-
Ferméë'dans la corolle. .
Cette plante croit a l’ile de Cayenne, fur la
route qui conduit à Loyola. Elle fleurit & fruftifie
dans le mois de janvier.
( PoiRET. )
PARIÉTAIRE. P ürietaria. Gen-re de plantes à
fleurs incomplètes, de la famille des figuiers,
Lam. ou des .orties, ,Jujf. qui a les plus grands
rapports avec le genre des orties & celui despro-i
| cris3 qui comprend des plantes herbacées, quelques
unes frutefeentes, prefque toutes exotiques,
donc le s feuilles font.ait. rnes ou oppofées, glabres
ou rudes, la plupart munies de itipules 5 les
fleurs, axillaires, conglomérées ou en grappes.
Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Des fleurs hermaphrodites, munies à‘un calice a
quatre divifions .y point de corolle y quatre étamines ,
un fiyle i une feule femence fupérieure & oblongue.
Des fleurs femelles, pourvues à*un calice h quatre
divifions, point de corolle , point d'étamines y un
fiyle y un fiigmate en tête y une femence.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font renfermées dans un involucre
plane à trois ou fix divifions profondes, dont les
deux extérieures & oppofées font plus grandes,
& qui contient ordinairement deux fleurs hermaphrodites
& une fleur femelle.
La fleur hermaphrodite a :
i° . Un calice plane, d’une feule pièce, à quatre
| divifions obtufes , de moitié plus courtes que Tin-
voliicre, point de corolle.
2°. Quatre étamines, dont les filamens font fu-
bulés, très-recourbes avant la floraifon} qui fe
•redreffent avec élafticiré lorfqu’elle a lieu j & font
alors plus longs que le calice. Des anthères à deux
loges.
30. Un ovaire fupérieur, ovale , furmonté d’ un
ftyle filiforme, coloré, que termine un fiigmate en
tête, à plufieurs divifions capillaires, courtes, en
forme de pinceau.
Le fruit çonfifte en une feule femence , ov a le ,
recouverte par le calice qui s’agrandit, s’alonge,
devient campanule-, . & Te ferme à fon orifice par
le rapprochement de Tes divifions.
La fieur femelle » placée dans Tinvoluere , entré
deux hermaphrodites, ne diffère de la fleur hermaphrodite
que par la privation d’étamines.
Obfervations. Nous avons déjà dit à Tartfcle
ortie y que ces deux genres, à ne confidérer que
leur fructification, étoient fi volïîns, que les espèces
qui les compofent, font livrées pour ainfi
dire à l’arbitraire .des botaniftes, furtout lorf-
qu’on ne peut les examiner que dans les herbiers.
Les fleurs font monoïques ou dioïques dans les
orties} elles font polygames dans les pariétaires.
D’après cette feule confidération,.il eft difficile de
féparer ces deux genres, puifque fi déjà les orties
fo n t , les unes monoïques , les autres dioïques ,
pourquoi ne s’ en trouverait-il pas de polygames?
Mais les premiers botaniftes qui ont établi ces
deux genres , one eu particuliérement égard à leur