dai £»ne. ( K v. ) Son ufageeftd’ ünê très-grande j
antiquité > & la culture en eft aujourd'hui ré pan- j
due partout. Elle a fourni phi fleurs variétés très- ]
remarquables , & dont quelques auteurs, Miller
en particulier, ont cru devoir faire autant d’ef-
•pècefs dïflin&es,- ay'arit obtenu conftamment les
mêmes variétés des mêmes femences. La première,
A , fediftinguepar fes feuilles radicales, plus gran- |
des, crépues .& frifées à leurs bords 5 les feuilles j
caulinaires font ovales , mukifides &c .point li- |
néaires.
La variété B eft encore plus remarquable par fes j
racines , d'une faveur douce, affez agréable -, de !
la groffeur d ’une forte carotte. Ses feuilles font
d’ un vert plus foncé que celles du perfil-Commun., j
les divifîons font moins n pm b r e u fe s les lobes I
plus larges & les pétioles bien plus longs.
Le perfil étoit connu des’Grecs & des Romains
’fous le nom d^iùm.'On 'en treffoit les couronnes
des vainque urs dans les jeux ifthmiques. Son odeur,,
forte & pénétrante, étoit probablement regardée
comme propre à exalter l’imagination en agitant
•agréablement le cerveau. Nous •voyons -en effet
q ue , toutes les fois qu’-il étoit queftion-d’enthou-
fiafme , d'exaltation dans des-idées, les perfonnes
qui vouloient s’y livrer , couronnoient leurs têtes
de plantes propres à produire cet effet par leurs
'principes c d Crans , fpiritaeiïx '& volatils. Les
feuilles -du perfil Ont été & font encore aujourd’hui
employées comme ornement dans l’archi-
teélure & dans quelques ouvrages de bijouterie.
Quant -à fes propriétés alimentaires & médicale
s , le perfil eft une des meilleures plantes-pota-
;gères. Ses feuilles , par leur faveur aromatique &
•agréable, donnent à plufieurs de nos alimens un
.goût plus relevé ., rendent les bouillons diurétiques.
Elles fe mangent crues-auffi-bien que c u ites
j elles peuvent, étantféchées^aveciprécaution,
Je conferver pour l’hiver. Les racines fe mettent
quelquefois dans les ;potages;, mais celles de no-
-tre perfil commun ne peuvent y entrer que comme
affaifonnement j elles font trop âcres, trop filan-
dreufes pour être mangées : il n’y a'que celles de
la variété B , qui font rrès-groflès, douces, tendres,
qui puiffent fournir un aliment agréable &
Tains mais on la cultive peu chez nous. Son ufage
*eft plus répandu en Angleterre & en Hollande.
Les beftktux aiment beaucoup le perfil. On
pourroit leur en donner de tetns Vautre pour rez
médier aux inconvéniens des fourrages des prairies
baffes & humides. On prétend que lorfqu’ils en
mangent deux ou trois fois par femaine, ils font
préfervés du tac. Les lièvres & les -lapins en font
-très-friands s mais e’eft un poifon pour les petits
-oifeaux., .
Les racines font apéritives, diurétiques Tk. nour-*
-ïiffautes. Elles font placées au nombre des cinq
grandes racines aperitives. Leur déco&ion eft recommandée
dans les dépôts laiteux. Les graines,
rangées parmi les quatre femences chaudes mineures
, font aromatiques & diurétiques. On les
croit bonnes pour la néphrétique. La decoéïion
des feuilles >eft un bon fudorifique. Appliquées
extérieurement -, elles fervent-à ié foudre les en-
gorgemens laiteux. L’ufage du perlil ne convient
pas à tousles tempéramens. On prétend qu’ il rend
plus fréquens les accès des perfonness attaquées*
d’épilepfîe. On a aufli obfervé que, par fon huile
aromatique & exaltée , il enflamme le fatvg, &
caufe des maux de tê te , furtout aux bilieux.
2. Persil odorant. Vulg. le C éleri. Apium
graveôlens. Linn.
Apiumfoliis caulinis, cieneiformibies,* timbelüs fttf-
filibus. Linn. Spec. Plant, vol. a., pag. 379.—
CEder. Flor. Dan. tab, 790.
Apium foliis caulinis 3 cuneiformibus. Mater. med.
»7-
Apium umbellis feftilibus. Hort. Cliff; IP7. —
Flor. Suec. 248. 262.-7-Roy. Lugd. Bat. u y .—
PollichéPal. n®. 308. — Mill. Diéfc. n0. 4. — Krriph.
Cent, ƒ. n°. 14. — Ludw. Eél. tab. 1*80. — Hoffm.
•Germ. 108. — Lamarck. Elor. franç. vol. 3. 'pag.
445. n°. 1027. II. ?— Desfont. Flor.^atl. vol, ;i .
pag. 266. — Gærtn. de Frucl. Sem. Cent. 2. tab.
22. fig. 9.
Apium foliis pinnatis, pinnis trilobatis. Hall.
Helv. n°. 784. — Blackv. tab. 443.
Apiumpaluftre, feu apium officinarum. C. Bauh..
Pin. 154. — Tourn. Inftit. R. Herb* 3QJ. — Morif.
Hift. 3. ff. 9. tab. 9. fig. 8.
Vulgare apium. Tragus. 464. le.
Apium foliis -infimis3 -.quinato-pinnatis -j caulinis
fummis , ternàtis 3 Jubfèflilibus. Neck. Gallofopag-
-152.
Sefelirgraveolens. Scopol. Carn 2. n°, 360.
Sium apium. Roth.Germ. vol. I. pag. 128. — id.
vol. II. pag.-339.
Apium paluftre. CameraroEpitom. 5 27. Je.
Eliofelinum , paludapium. Lob. Icon. 7.07. —
Dodôn. Pempt. 695. Ic.
Apium. Fufch. Hift. 744. Ic. — Rivin. 3. tab.
'87. — Brunsfel. 3. pag. 107. Ic.
V ulgairement T A che.
A . Apium ( dulce)., foliis ereciis, petiolislon-
-gijfimis^ foliolisquinquelabaiis yferratis. Mill. DiéL
i Apium dulce, celle riJtdlo mm. Tournef. Inftit. R*
Herb. 305. Le C éleri.
Selinum 3 ftve apium dulce. Parkin. Theatr. 926.
Apium paluftre minus, caulibus procumbentibus ,
adalas ftoridum. Tourn. Inft. R. H. 305.
B. Apium ( napaceum ) , foliis patulis , petiolis
brevibus , foliolis quinis , ferratis j radice rotundâ.
Mill.Diél. n®. 6.
Apium dulce de genere, radice napaceâ, Juif.
Vulgairement C éleri-Ra v e .
C . Apium ( lufitanicum ) , foliis radicalibusy trilobatis
; caulinis quinquelobatis , crenatis. Mill,
Di&. n°. 7.
Apium lufitanicum maximum 3 folio trilobato3 flore
luteolo. Boerh. Ind. ait; .
Cette plante, à laquelle la culture eft venue à
bout de donner une faveur fi agréable, qui a converti
fes qualités malfaifantes, fon goût âcre &
déteftable en un ftimulant aromatique & odorant,
eft à peine reconnoiffable dans fon état fauvage.
Aufli plufieurs botaniftes ont-ils refufé de regarder
notre céleri des jardins comme originaire de celui
qui croît naturellement dans lès lieux aquatiques.
C e qui les confirme dans cette opinion , c’eft que
jamais ils n’ont vu le céleri des jardins, même
abandonné à lui-même, reprendre fa ftature baffe,
prêfque rampante, & fes qualités cauftiques. Nous
reviendrons plus bas à l’examen de cette queftion.
Faifons d’abord connoiffance avec le céleri des
champs , plus vulgairement défigné fous le nom
Gâche.
Ses racines font dures , blanchâtres, peu charnues
, fibreufes : il s’en élève des tiges glabres ,
fillonnées, peu élevées, divifées en rameaux diffus,
prefque divariqués , chargés de feuilles liffes ,
prefque luifantes, une & deux fois ailées, com-
pofées de folioles courtes , larges, incifées , lobées
& dentées 5 celles des feuilles fupérieures font
ternées, & fouvent leurs divifîons font longues &
rétrécies. Les ombelles font terminales ou latérales
, prefque feffiles dans l’aiffelle des feuilles.
L’ombelle univerfelle eft compofée de rayons allez
nombreux, grêles , à peine longs d’ un pouce ,
parmi lefquelsquelques-uns s'alongent de plufieurs
pouces, & deviennent les pédoncules d’une autre
ombelle univerfelle. Les feuilles , fupérieures, ter-
nées ou lacinîées qui les accompagnent, peuvent
être regardées comme une véritable collerette :
elles n’en ont point d’autres. Les ombelles partielles
font formées de rayons très-courts, à peine
longs de deux lignes, rapprochés. inégaux, très-
fouvent privés de collerette. Les fleurs font petite
s , d’un blanc jaunâtre. On rencontre cette
plante dans les marais & fur le bord des ruiffeaux :
elle croît partout en Europe, & fnême en Barbarie.
( r . v.)
Une odeur forte, défagréable, une faveur âcre,
brûlante, ont toujours fait rejeteer cette plante
comme au moins très-fufpe&e. Quoiqu’elle foit
broutée, par les moutons & les chèvres, elle n’en
eft pas moins inutile dans les prairies j les chevaux
n'en veulent point.
Que des plantes qui déjà s’annoncent, dans leur
état naturel & fauvage , avec des qualités bien-
faifantes qui \féduifent notre odorat par leurs
parfums, notre'goût par une faveur douce , ar«-
matique ou fucrée , il n’eft point étonnant que la
culture s’en empare , & qu’elles deviennent la propriété
de l ’homme induftrieux j mais qu’une plante
qui rebute au premier abord, qu’on ne peut effayer
de goûter fans la rejetter avec répugnance, ait
cependant trouvé place parmi nos herbes potagè-
res,ç’eft ce qu’il eft plus difficile de concevoir. II faut
néceffairement fuppofer que d’heureux hafards auront
détruit les préjugés que le céleri de nos marais
nous infpiroit contre lu i} que des femences
de cette plante, tranfportées dans des terrains
moins humides, déjà même préparés par la culture
, y auront perdu infenfiblemént &par fuite de
générations leur âcrëté originelle , qu’elles auront
produit des plantes d’une odeur moins repouffante ,
& auront infpiré à l’homme l’ idée d'en effayer la
culture. Il feroit fans doute inténeffant de çon-
noître par quels moyens l’induftrie humaine s’e$
emparée d’ un grand nombre de végétaux qui fonç
aujourd’hui pour nous d’une très-grande reffource,
tandis qu’ils nous intéreffent à peine dans leur état
fauvage j tels font en particulier les panais, les carottes
, les choux , les raves , les navets , & ç .
Quoi qu’il en fo it, le céleri, çpmme plante alimentaire
, eft bien moins, ancien que le perfil. Nous
ne favons rien autre chofe fur fon origine, finon
que les Italiens en ont les premiers introduit La
culture. Pour parvenir a ie rendre doux & tendre,
on le fème d’abord fur couche , on le pique en-
fuite en pleine terre , ayant foin de l’arrofer fréquemment.
Dès qu’ il a acquis une certaine hauteur
, on en rapproche toutes les branches & les
feuilles, que l’on réunit ep' botte par le moyen
d’une ligature, & on le recouvre de terre pour le
faire blanchir : privé par-là de la lumière immédiate
du fo le il, il s’étiole, s’attendrit, perd fon
âcrëté, & n’en conferve qu’autant qu’il en faut
pour lui procurer une faveur piquante. On ne fait
guère ufage que de la partie des feuilles qui a été
blanchie , que l’ on coupe le plus près poflîbie de
la racine , & que l’on appelle pied de céleri.
Ces pieds , çoiipé.s M fendus, fe mangent en f^-
lade avec de la mQUtarde , ou bien on les accommode
avec du jus.? çn en met auffi dans la foupe ;
on en accompagne différentes fortes de viandes.
Cette pb.nte provoque l’ appétit 5 elle eft fort
échauffante, l ’on n’en doit ufer qu’avec modération.
Son fuc exprimé pafle pour fudorifique & fébri-
* fuge. Sa racipe eft diur^tiqde i beaiicoup plus acr
B b ij