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& plus finement découpées , par les gaînes de leurs
petio.es, qui ne font point du tout dilatées à leur
Paie j enfin par leurs ombelles bien plus petites.
Les racines font fibreufes : il s'en élève une tige
un peu flexueufe, afcendente, anguleufe, flriée,
glabre a fa partie inférieure, velue vers fon extrémité,
haute d un pied & plus, & divirée en ra-
meaux a ternes, étalés , plus grêles, mais d'ailleurs
lemblables aux tiges, garnis de feuilles hériffées,
deux fois ailées, corupofées de folioles incifées
vx denticulées en dents de fcie. Les ombelles font
terminales. Les pétioles ainfique les pédoncules,
lont couverts de poils blanchâtres, fermes, rudes
« appliqués contre les tiges. Lés femences font
Ovales, oblongues.
Cette plante fe rencontre au Japon, où elle eft
allez commune. Le nom que les nabitans du pays
lui donnent, répond à celui d‘aiguille du diable.
J. C erfeuil glabre; Ckerophyllum glaberrimum.
Ch&rophyUum foliis radicalibus, bi aut triternatis;
follo/is ovatis, obcujîs; caulinis lanceolatis ; invo~
lue ns fubnul’isfeminibus Uvibus> acutis.
Scaudix glaberrima. Desfont. Flor. atl. vol. i
p. z6o. tab. 74.
Cette plante a des tiges droites, rameufes, glabres,
hautes d'un à deux pieds & plus, légèrement
Mnees. Les feuilles radicales & tes caulinaires inferieures
font deux & trois fois ternées, portées
fur de longs pétioles , compofées de folioles ovale
s, incifees, lobées & inégalement dentées, à
dents obtufes ; les feuilles du milieu & les fupé-
rieures font pinnées, à pinnules lancéolées. Les
ombelles font oppofées aux feuilles, pédonculées
légèrement convexes, uniformes, divifées en om-
beilules diftméles, munies de rayons filiformes.
La collerette, tant univerfelle que partielle, eft
compofée d une ou de deux folioles étroites, qui
manquent bien fo.nvent. Les fleurs font blanches •
celles du centra avortent pour la plupart. L'ovaire
j mnoonte de deux ftyles droits; il lui fuccède
des femences étroites, alongées, très-glabres &
aiguës.
Cette plante a été recueillie par le citoyen
Desfontames, dans les environs de Tlemfen, au
mont Atlas.
(POIRET.)
Ubispbolus. Gærtn. Caryocar
Willd Genre de plantes qui paroît très - voifïn de
la famille des favoniers , qui comprend des arbres
exotiques à rameaux oppofés, garnis de feuilles
oppofées & dïgitées , dont les fleurs font terminales
, en corymbe ou en épi. Le caraâère eflentiel
de ce genre eft d’avoir :
Un calice. monophylU , a cinq divisons , cinq pc-
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taies , fouvent quatre ftyles ; quatre drupes renfermant
chacun une noix monofpermç.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice d’une feule pièce , charnu , to-
menteux , divifé en cinq lobes arrôndis 8c concaves.
2 . Cinq petales ovales , arrondis, concaves ,
charnus, très-grands, placés alternativement entre
les divifîons du calice, 8c plus longs que lui.
3°. Des étamines nombreufes, dont les filamens
font filiformes, plus longs que la corolle , inférés
fur le réceptacle 3 terminés par des anthères arrondies.
4°. Un ovaire fupérieur 3 à quatre côtés ou à
quatre lobes réunis, placés au fond du calice >
furmonte de quatre ftyles très-longs 3 terminés par
des ftigmates obtus.
Le fruit eft compofé de quatre drupes féparés
& diftinéts 3 en forme de rein, un peu comprimés,
attachés à Taxe commun par une cicatrice oblon-
8ue.> linéaire , recouverte d’ une écorce épaiffe ,
butireufe & jaunâtre, qui renferme un noyau chargé
de piquans très-caducs , dans lequel fe trouve une
amande réniforme.
E s p e c e s.
I. PÉKI butireux. Pekea butirofa. Aubl.
Pekea fruclu Uvi yfoliis digitatis , utrinqué glabris.
Aubl. Guian. vol. 1. p. 594. tab. 238. — Lam. 111.
Gen. tab. 486. fig. 1. — Gærtn. de Frucl. 6* Sem.
vol. 2. p. 93. tab. 98. fig. 1.
Caryocar ( butyrofum ) , foliis quinatis , utrinqué
gtabrîs. Willd. Spëc. Plant, vol. 2. p. 1243. n°.. 2.
Rhi^obolus. Schreb. Gener. Plant. n°. 932.
Rhi^obolus (pekea) , Gæhn. L. Super. Cit.
Cajlanea peruviana. Cluf. Exot. 129.
Amygdala guianenfis. J. Bauh. Hift. I. lib. 3.
p. 329. — Piukn. Phytogr. tab. 323. fig. 4.
Amygdalus granattnfis. Jonft. Dendr. tab. 42.
, i C ’eft un arbre dont le tronc, de couleur gri-
fâ tre, s’élève à quatre-vingts pieds de haut fur trois
pieds de diamètre. Son bois eft dur, rouifâtre &
compare : il pouffe à fon fommet un grand nombre
de branches eparfes, dont les inférieures font plus
inclinées que celles qui occupent le centre de la
tête de l’ arbre 3 elles font chargées de rameaux oppofés
, garnis de feuilles également oppofées..Ces
feuilles font digitées , pétiolées , compofées de
cinq folioles vertes ,, entières, liffes, ovales, ter-
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•minées en pointe j la plus grande, qui eft celle du
centre, a fept pouces de longueur fur trois de largeur
} les deux inférieures font plus petites, comme
articulées à l’extrémité du pétiole, qui eft long de
fept à huit pouces, cylindrique dans toute fa longueur
, évafé à fon fommet 8c un peu renflé à fa
bafe : ces feuilles portent à leur bafe, au moment
de leur développement, deux grandes ftipules oppofées
3 qui tombent 8c laiffentrimpreffion de leurs
•ttaches.
Les fleurs naiffent par gros bouquets à l’extrémité
des branches 8c des rameaux. Chaque fleur ;
eft portée fur un pédoncule long, épais, prefqu’ar-
ticulé à fa partie moyenne : tous ces pédoncules
font allez rapprochés , attachés à la partie fupé-
rieure d’une tige épaiffe, fimple, ligneufe, cylindrique
, couverte d'un duvet cendré. Le calice eft
charnu, divifé profondément en cinq lobes arrondis
, coriaces, concaves, velus 8c cendrés. La corolle
eft compofée de cinq grands pétales blancs,
épais, ovales, arrondis, attachés alternativement
par un large onglet un peu au delfous des divifions
du calice, 8c entre chacune d’elles. Les étamines
font en grand nombre 3 placées au fond du calice,
autour de l’ovaire j elles ont des filamens longs ,
grêles 8c blancs, terminés par des anthères à deux
lobes, partagées par un fillon longitudinal. L’ovaire
eft à quatre côtés ou à quatre lobes réunis , du
centrçdefquels s’élèvent quatre ftyles blanchâtres,
terminés par un ftigmate vert & obtus.
Cet ovaire fe convertit en un fruit compofé de
quatre drupes jaunâtres, féparés 8c diftinéts j chaque
drupe a la forme d’un rein } il eft attaché au placenta
par le côté interne , qui eft plus comprimé,
8c forme comme une efpèce de tranchant. Ces
drupes font revêtus d’une écorce épaifle de deux
ou trois lignes, formée intérieurement d’une fubftance
butireufe , jaunâtre, qui fe fond entre les
doigts. Sous cette écorce eft un noyau tout couvert
de piquans déliés 8c effilés, qui fe détachent
facilement, 8c deviennent fort incommodes pour
ceux qui ouvrent les noyaux, s’ils n’ont pas la précaution
de s’en garantir. Chaque noyau renferme
une amande réniforme, couverte d’une membrane
rouffâtre , bonne à manger, 8c qu’on fert fur les
tables : la fubftance extérieure eft employée pour
préparer les alimens à défaut de beurre.
C et arbre eft nommé pekea par les Galibrs 8c les
Noiragues qui habitent les environs d’Oyapoco. Il
a le même nom à Cayenne , où il eft cultivé. 11 j
fleurit au commencement de l’ été : fon fruit mûrit
en.automne. On le rencontre auffi dans les grandes j
forêts de la Guiane. On v o it , dans la faifon con- !
venable, de grandes pyrogues arriver à Cayenne, ]
chargées de ce fru it, venant d’Oyapoco. Son bois I
pourroit être employé utilement dans la conftruc- *
tion des navires, 8c l’ on s’en eft fervi pour cet j
ufage à Para , ville portugaife , fituée à rentrée
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du fleuve des Amazones. — II arrive quelquefois
qu’un , deux ou trois drupes avortent $ pour lors
ceux qui relient, deviennent plus confidérables.
2. Péki tuberculeux. Pekea tuberculofa. Aubl.
Pekea foliis digitatis , fubtiis tomentofis. Aublet.
Guian. vol. 1. p. 597. tab. 239.
Caryocar ( tomentofum) , foliis quinatis 3. fubtiis-
tomentofis. Willd. Spec. Plant, vol. 2 .p. 1244. n°. 5^-
Rhi^obolus. Schreb. Gener. Plant. n°. 931*
Cet arbre, d'après Aub le t, a un tronc qui s’é-
lève à quatre-vingts pieds de haut fur deux 8c trois*
pieds de diamètre. Son écorce eft rouffâtre, ridée
8c gerfée. Son bois eft d ur, compare, tirant également
fur le roux. Il poulie à fon fommet un grand
-nombre de groffes branches, les unes droites , 8c
d’autres qui fe répandent en tout fens. Elles font
chargées de rameaux oppofés , garnis de feuilles
également oppofées, pétiolées , digitées, compofées
de cinq folioles fermes , entières , ovales ,
quelquefois terminées par une pointe moufle , vertes
, liflfes en deflus , couvertes en deflbus d'un
duvet très-ras 8c blanchâtre, munies de nervures
Taillantes 5 la plus grande foliole a huit pouces de
longueur fur trois pouces 8c demi de largeur } les
deux inférieures font plus petites, n’ayant environ
que trois pouces de long fur un, 8c demi de large.
Les pétioles font cylindriques, longs de fîxpouces*
évalés à leur fommet, 8c renflés à leur infertion*
Les feuilles, avant leur épanouiflement, font munies
de deux ftipules oppofées qui tombent très*
vite.
« Je n’ai pu , ajoute A u b le t, obferver la fleur
de cet arbre. Je n’ ai vu que quelques baies réparées
8c fèches au pied de l’arbre. Ces baies étoient
verdâtres, boflelées, lèches, arrondies d’un côté
8c comprimées , taillées en coin du côté où elles
adhéroient au placenta du fruit, qui t tt ordinairement
compofé de trois ou quatre baies réunies
enfemble : elles ont deux à trois pouces de longueur,
fur deux pouces 8c demi de largeur, 8c environ
deux pouces d’épaiffeur à leur partie convexe
: elles (ont revêtues d’une peau épaifle , dure,
fèche , fous laquelle eft un noyau épais qui renferme
une' grofle amande réniforme , couverte
d’une membrane rouffâtre. Cette amande eft blanche
8c bonne à manger. »
Cet arbre eft nommé tata-youba parles Gari-
poüs : il croît dans les grandes forêts de la Guiane,
qui s’étendent depuis Caux jufqu’ à la naiffance de
la rivière d’Aroura : il étoit en fruit au commencement
de l’été. 11 diffère particuliérement du précédent
par fon noyau , qui n’eft point hériffé d’é-
ines fines 8c déliées, ni recouvert d’une fubftance
utireufe j de plus, fes feuilles font velues en défi-
fous, tandis qu’ elles font parfaitement glabres
dans la première efpèce. La fleur, fi elle nous étoit
T i j