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2°. Cinq étamines 3 dont les filamens font très-
courts y terminés par des anthères ovales , tétra-
gones.
'Les fleurs femelles offrent :
i° . Un calice îo n petit , à trois divifions : point
de corolle.
2®. Un ovaire ovale, fupérieur, plus grand que
le calice, furmonté de trois ftyles réfléchis, &
terminé par des ftigmates épais & hifpides.
Le fruit eft un drupe ou une baie fèche, o vale,
renfermant un noyau-glabre, qui contient une
feule femence. *
E s p è c e s :.
i . Pis ta ch ier commun. Pijiacia vera.
Pifiaaa foliis impari-pinnatis; foliolis fubovatisy,
recurvis. Linn. Spec. Plant, vol. i . pag. 1454. —
ld . Mater, medic. 212. — Gronov. Orient. 312.
— Gouan. Illuftr. 79. — Kniph. Cent. 2. n°. 58.
S% — Desfont. Flor. atl. vol. 2. pag. z6z. —
Lam. Illuftr. Gen. tab. 811.
Pijiacia terebinthus. Mill. Diift. n°. 1.
Piflacia peregrina, frucïu raeemqfo, feu tereben-
thina indica. Bauh. Pin. 401.
Terebinthus indica Thèopkrafti, piftdcia Diüfco- !
ridisy mas & femina. Tourn. Inft. R. Herb. c8o.
— Duham. Arbr. vol. 2. pag. 306. tab. 88.
Pijiacia eum corniculis. Lob. Ic. IOO.
.. Terebinthus major y pijlacie, folio. Lob. Ad verf.
413. & le. 97. -
Pifiaciorum arbujtum. Dodon. Pempt. 817. Icon.
■— Dalech. Hift. vol. 1. pag. 361.
Pijiacia. J. Bauh. Hift. 1. pag. 275. Icon. —
Camer. Epit. 170. Ic. — Matth. Comment. 222. :
le . — Tabern. Ic. 1023. — Élackvr. tab. 461. i
Vulgairement le pijlachier. Régnault. Bot. Ic.
A. Pijiacia (tr ifo lia ), foliis fubternatis$ (impli- ;
cibufque. Linn. Spec. Plant, vol. 4. pag. 24Ç. — i
Hort. Cliff. 4jé . — Roy. Lugjh Bat. 78. —
Sauvag. Method. 79. — Gouan. Illuftr. pag. 79. i
— Mill. Diól. n°. 2.
Pijlacium mas ficulum, folio nigrîcante. Boccori.
Muf. 2. pag. 139. tab. -9-3. . '
Terebinthus feu pifacia trifolia. Tourn. Inft. R.
Herb, y80. — Duham. Arbr. vol. 2. pag. 306.
n°* 4- — Sauvag. Monfp. 219. — Gouan. Hort.
J03.
_ B. Pijiacia' ( narbonenfis )3 foliis pinnatis ter.na-
tifqucy Juborbiculatis. Linn. Spec. Plant. 14^4. —
Gronov. Orient. 313. — Gouan Monfp. coz ._
Id, Illuftr. 79. — Mill. Did. n°. 3.
P I S
Pijlacia foliis fapiàs quinatis, orbiculatis. Sau vag.
Monfp. 219.
Terebinthus peregrina 3 fmSlu majore, pijlaciis
fimili eduli. Bauh. Pin. 400. — Tourn. Inft. R.
Herb. J79. — Duham. Arbr. vol. 2. pag. 306.
Terebinthus indica majoryfruMu rotundo. J. Bauh.
•Hift. -i. pag. 277.
Terebinthus major, pijiacia folio. Lob. Adv.412.
— Magnol. Botan. Monfp. 249.
Tai cru devoir réunir en une feule efpèce les
trois plantes que je préfente ici. Si on les obferve
avec attention, on s’appercevra aifément quelles
ne different que par des caractères peu tranchés.,
& qui tiennent à la différence du fol ou de la culture.
Le piftachier a été introduit en Europe par
1 empereur Vitellius, qui le tira de la Syrie. C u ltivé
depuis en Italie , dans les départemens méridionaux
de la France, & dans plufieurs autres
contrées de l'Europe, il a éprouvé le fort de la
plupart des plantes qu’on livre à la culture. Son
caradère originel s'eft un peu altéré, foit dans les
individus cultivés, foit dans ceux qui fe font acclimatés
& qui font venus fans foins dans les campagnes
ou dans les bois. Les fruits ainfi que les
feuilles ont préfenté quelques différences : il en
eft ré fui té que plufieurs -botaniftes les ont regardés
comme des efpèces différentes. Toutes cependant
-fourniffent des amandes plus ou moins agréables
à manger.
Le piftachier eft un arbre qui s’élève à la hauteur
de vingt ou trente pieds. Son tronc eft gros,
revêtu d’ une ecorce grilatre 5 fes branches fortes,
étalées, garnies de feuilles ailées, alternes, com-
pofées de trois ou quatre paires de folioles avec
une impaire, ovales ou lancéolées, ■ glabres, fermes,
allez grandes, portées fur un long pétiole.
Les fleurs mâles font difpofées en un chaton
lâche, en forme de grape : chaque fleur eft pédi-
culée, garnie à fa bafe d’une petite écaille fèche,
brune, membraneufe. Le calice eft à cinq divifions,
plus Court que les étamines : celles-ci ont
leurs anthères jaunâtres, rapprochées en paquets.
Les chatons des fleurs 'femelles font beaucoup
plus lâches que ceux des fleurs mâles. Leur calice
n’a que trois divifions : les fruits font ovales, à
peu près de la groffeur d’une oliv e, d’une couleur
rouffâtre, ridés extérieurement, renfermant
une amande huileufe & douce qui porte le nom
de pijlache.
La variété A. eft principalement remarquable
par fes feuilles, qui ne font ordinairement com-
pofées que de trois folioles très-grandes, épaiffes,
ovales ou arrondies, à nervures réticulées. Ses
fruits nè diffèrent point de la variété précédente,
& font également bons à manger. Je'l’ai vu culp
1 s
tivée à Marfeille. On-ne mettoit, pour l’üfage, 1
aucune différence entre fes amandes__& celles du
pi.Jl.acia vera de Linné.
Quant à la variété B. ellè tient prefque le milieu
entre les deux précédentes, ayant des feuilles,
dont les unes font ternées, les autres à cinq ou
fept folioles un peu orbiculaires, d’une grandeur
médiocre. Les fruits varient pour la groffeur, &
font moins ovales que les précédens. Cette plante
s’eft tellement acclimatée en Europe, qu’aujour-
d’hui elle croît naturellement, dans les environs
de Montpellier & ailleurs.
Le piftachier croît en Afie & en-. Afrique, dans
laPerfe, la Syrie, l’Arabie, les. Indes & la Barbarie.
1> ( ^
Les piftaches. font nourriffantes : on les mange
crues;, plus ordinairement- on. en fait des dragées,
couvertes de fucre ou de chocolat, nommées diablotins
: on en-comp.ofe dès crèmes & des: glaces,
auxquelles on mêle du jus d’épinards pour leur
donner une couleur verte» On en prépare, une
émulfîon; employée aux mêmes ufages que celles
des amandes douces. Ces fruits, adouciffent la
toux, fortifient l’eftomac, à:ce que l’on prétend,
& conviennent fort aux phtifiques & aux conva-
lefcens.
2. P i s t a c h i e r térébinthe. Pijiaciatherebintkus.
Pijiacia foliis impari-pinnatis,. foliolis avato-lan-
ceolatis. Lion. Spec. Plant, vol- 2. pag. 1455. —
Mater, medic. 212. — Gronov. Orient. 311. —
Gouan. Illuftr. 79^— Blaçkw. tab. 478. — Hort.
Upf. 296. — Roy. Lugd. Bat. 78. — Sauvag.
Monfp; 219. — Gouan. Hort. Monfp; 503. —
Scopol;. Carn. edit-. 2. np. 1.21.8.— Forsk. Ægypt.-
Arab. Cent. 8. pag. 219. — Desfont. Flor. atl.
vol. 2; pag. 3.64. — Lam. Flor. franc, vol. 2.
pag. 242. n°'. 160. III.
Terebinthus vulgaris. C . Bauh. 4GO. — Tourn.
Inft. R. Herb. y79. — Ctuf. Hift. 1. pag. iy . Ic. • = - Matth. Comment. i©8. Ic. — -Tabern. Ic* i o i y .
— Camer. Epit. y 1. Ic. — Duham. Arbr. vol. 2.
pag. 306. n°. 1. tab. 87. — Shaw. Specim. 573.
Terebinthus> Dodon. Pempt.- 870. Ic. — Lob.
Ic. 2..pag., 97.. & Adv. 538.
Pijiacia vera. Mill. Di6t. n°. 4.
Vulgairement le térébinthe. Régnault. Bot. Ic.
C ’eft un arbriffeau ou un arbre d’une grandeur
médiocre, couvert d’une écorce brune, tiès-liffe,
quelquefois^ rougeâtre, dont les rameaux font
longs, garnis de feuilles alternes , ailées, com-
pofées de fepe à neuf folioles ovales, ob.longues,
ob tufes, vertes & luifanres à leur face fupérieure,
blanchâtres'en deffous, à: nervures jaunâtres,
portées fur un pétiole plane en défias, arrondi en
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deffous, un peu ailé entre les folioles. Ces feuilles,
ainfi que les pétioles & même les jeunes rameaux,
prennent en automne une couleur d’ un
rouge vif.
Ses fleurs font fort petites, difpofées en une
paniculè axillaire, redreffee : elles font dioïques ,
les étamines purpurines. Les fruits forment de
petites baies de la groffeur d’un pois au plus,
prefque globuleufes,fèches, médiocrement ridées,
fefliks. fur les pédoncules communs.
Cet arbre croît dans les départemens méridionaux
de la France, ainfi que dans le Levant, les
îles de la Grèce, en Barbarie. T> ( V» v.)
Il eft très-réfineux : fes émanations font fortes,
pénétrantes, fe répandent au loin, furtout au
moment du coucher du foleii : c ’eft ce que j’ai
éprouvé particuliérement' fur les côtes de Barbarie,
où il eft très-abondant. Souvent il eft tout
couvert de groffes vefïies de formes variées, irrégulières
, occafionnées par le dépôt des oeufs
d’ une efpèce de cynips. La réfine paffe pour dé-
terfîve, diurétique & vulnéraire : les fruits font
un peu aftringens.
" La réfîne que l’on retire de ces arbres, dans l’ île
de Sçio, fe nomme, térébenthine de Scio. On l’obtient
en faifant des incifions aux arbres forts , &
qui ont quinze à dix-huit pouces de circonférence :
on fait ces incifions depuis le pied de ces arbres
jufqu’ aux branches. Cetre opération a lieu vers le
milieu de l’é té , & la réfine découle jufqu’au commencement
de l’automne, fur des pierres plates
qu’ on a mifés au pied des arbres. Pour purifier
cette réfine on la fait couler ira travers de petits
paniers, en les expofant à la. chaleur du foleii. Les
térébinthes ne croiffent que dans une étendue de
deux lieues environ, dans la partie orientale de
l’île de Scio : ils ne croiffent pas aux mêmes endroits
que les lentifques, dont on retire le maftic.
Le produit des térébinthes eft bien peu de
chofe, relativement à la grandeur &r à l’âge des
arbres : quatre de ces arbres, âgés de foixante ans,
ne rehdetRsqu^environ deux livres neuf onces de
térébenthine. Le produit de chacun de ces gros
arbres fe trouve être de quinze fous. Il y auroit
un moyen affuré d’ augmenter le rapport des té-
rébintnes ; ce feroit d’enter le piftachier fur ces arbres,
qui n’en donneroient pas pour cela moins de
réfine : les piftaches mêmesdeviennent plus belles,
& ces aibres durent plus long-tems que les pifta-
chiers. L e térébinthe a l’avantage de croître dans
les plus mauvais terrains, entre les rochers & les
pierre,s, comme le pin. Cet arbre, dans le midi
de la France, s’élève bien moins que dans l’île
de Scio ; il ne donne point ou prefque point de
térébenthine.
Celle de Scio eft envoyée àV en ife , où elle eft
diftribuée dans, toute l’Europe fous le nom de