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Pavia eft le nom (Tim botanifte hollandois.
Observations. Ce genre avoir été d’abord confondu
avec celui du maron'nier, efculus Lion.
avec lequel en effet il a beaucoup de rapports par
la difpolïtion & la forme de fes feuilles, &-par
les beaux épis de Tes fleurs j mais il en diffère par
beaucoup d’autres caractères.. Les fleurs, dans le
maronnier, ont cinq pétales ondulés, planes,
très-ouverts > les filamens des étamines recourbés j
une cap fuie cornue, globuleufe* armée d’un grand
nombre de pointes.dures 8c piquantes. Dans les
pavies la corolle n’a que quatre pétales étroits ,
rapprochés, fermés à leur orifice j les, filamens des
étamines droits, faillans hors de la corolle, ou
bien plus courts qu’elle 5 une capfule glabre,
ponCtuée ou chagrinée, pyriforme, fans pointes
ni piquans. Les efpèces de ce genre que nous
connoiffons jufqu’à préfent, font toutes originaires
de l 'Amérique. Leur acquifition eft récente, quoique
la première ait été connue bien avant les
deux autres.
E S P È CE s.
1. Pa v ie écarlate. Pavia rubra.
Pavia foliis quinatis, glabris, in&qualiter dentatis•
corollis tctrapetalis ,• petalorum connïventium , ungui-
bus longitudine calicis. Willd. — Lam. Illuftr.
Gen. tab. 273.
Æfculus (pavia), Willd. Arbr. 12 .— Id. Spec.
Plant. 2, p. 286. Linn. Spec. Plant.
Æ fculus foliis quinis, corolle, laminis obovâtis,
unguibus longitudine calicis. Ait. Hort. Kew. tom. 1.
p. 494.
Æfculusfloribus oUandris. Willich. Obferv. 73.
— Duroi.Harbk. 1. p. 4 1 .— Wangenh. Amer, y 6.
SVart. Obferv. 140.
Pavia. Boerha. Lugd. Bat. 2. p. 160. tab. 16a.
— Hort. angl. 54. tab. 19. — Hort. Cliff. 143.
*— Roy. Lugd. Bat. 463. — Trew. Chret. tab. iy .
«-i Mill. DiCté n°. 198. — Duham. Arbr. vol. 2.
p. 98. tab. 19. •
Saamounq pifonis 3Jeu filiquifera brafilienfis arbor3
digitatis foliis , ferràtis 3Afloribus teucrii. purpureis.
Plukn. Almag. 326. tab. yé. fig. 4.
Un bel épi de fleurs d’ un rouge de pourpre
rend cette efpèce très-facile à diftinguer des deux
autres. Cet arbriffeau peut avoir de quinze à vingt
pieds de haut. Les fommités de fes tiges, les pétioles,
ainfi que les principales nervures des feuille
s , ont une teinte rougeâtre. Ses rameaux font j
liftes, glabres, ftriés, garnis de feuilles pétiolées,
réunies au nombre de cinq à l’extrémité d’un pétiole
commun, & fupportees chacune par un petit
pétiole particulier & fort court : ces feuilles font
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lancéolées, un peu étroites, glabres à leurs deux
faces, liftes en aeflus, plus pâles en deflous, inégalement
denticulées à leurs bords. Les pétioles
font liftes, ftriés, & un peu comprimés latérale-
1 ment. Les fleurs font terminales elles forment
un epi court, un peu denfe, point rameux, fur
lequel les fleurs font éparfes, fupport-ées par des
pétioles à peu près de leur longueur, qui la plupart
fe ramifient médiocrement vers leur fommet.
Les calices, de même couleur que la corolle, font
tubulés, un peu plus longs que la moitié de la
fleur j les pétales, d’un rouge, pourpre foncé, ont
leurs onglets tout-à-fait. renfermés dans les calices
j ils s élargifîent enfuite en une lamé pref-
qu’ovale. Plufieurs botaniftes, tels que Miller 8c
Van Royen, aflurent avoir obiervé des fleurs
males 8c des fleurs hermaphrodites. Quoi qu’ il en
foit, les étamines, au nombre de huit, ne font
guère plus longues que la corolle, dont l’ ouverture
eft fermée. Le fruit eft une capfule pyriforme,
coriace, uniloculaire, contenant deux ' femences
arrondies, l ’une defquelles avorte quelquefois.
Cette plante eft cultivée depuis un certain nombre
d années dans les bofquets, où elle produit un
aflez bel effet vers le milieu du printems. Elle
croît naturellement au Bréfil, dans la Caroline &
la Floride. ^ ( V . v . )
> 2. Pa y ie jaune. Pavia lutea.
Pavia foliis quinatis , fubiiis' ad coflam pubefcek-
tibus j equaliter ferrulatis ,• corollis tctrapetalis 3 petalorum
conniventiùm, unguibus calice longioribus.
Willd.
Æfculus ( flava ) , Willden. Arb. iz . — Id. Spec.
Plant, vol. 2. p. 286.
Æfculus ( flava ) , foliis quinis 3 corolle ' laminis
cordato-fubrotundis, unguibus calice duplo longiori-
bus. Ait. Hort. Kew. vol. 1. p. 494.
Æfculus ( lutea ) , corollis hep’randris luteis , v i f *
cofis, claufls ,* foliis digitatis 3 ovato-lanceolatis
ferràtis. Vangenh. A& Soc. Nat. Scrut. Berol. 8.
p. 133. tab. 6. •
Cet arbriffeau, aflez femblable au précédent
pâr fon^ port, s’ en diftingue par fes fleurs d’un
jaune pâle, 8c par la forme de fa corolle remarquable
par les longs onglets des deux pétales intérieurs,
que termine une lame arrondie &faillante.
Les feuilles font,,au nombre de cinq, réunies à
l’extrémité d’un long pétiole commun jaunâtre,
ftrjé, légèrement angulëux, qui fe divife en pétioles
particuliers très-courts. Çes feuilles font
lancéolées, aiguës,.mucronées, rétrécies à leur
bafe, d’un vert obfcur, un peu ridées à leür face
fupérieure} plus claires , légèrement pubefeentes
en deflous, particuliérement le long de leur principale
nervure5 denticulées aflez également à leurs
bords.
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Les fleurs font difpofées en un épi prefqu’en
grappe, touffu, étaléj les pédoncules font un peu
plus longs 8c plus ramifiés que dans les autres ef-
'pèces, légèrement pubefeens 8c cylindriques. Le
calice eft environ de deux tiers plus court que la j
corolle 5 il eft tubulé, élargi, ftrié, jaunâtre, di- j
.vifé à fon orifice en quatre lobes obtus, arrondis. ,
La corolle, d’un jaune agréable, eft velue, un
peu vifqueufe, compofée de quatre pétales, dont ;
les deux extérieurs, plus courts, ont des onglets
plus longs que Je calice, 8c qui s’ëpânouiffent en
une lame ovale j les intérieurs font remarquables
parleurs onglets étroits, faillans hors des pétales ,
extérieurs, & fe/terminant par des lames aflez ;
petites, arrondies, conniventes. Il y a fept éta- i
mines inégales, plus courtes que la corolle, ter- !
minées par des anthères petites 8c prefque globu- i
leu fes. Le fruit eft une capfule ovale, pyriforme,
contenant deux femences arrondies. Cette plante
croît naturellement dans les contrées les plus fep-
tentrionales de la Caroline, On la cultive dans les
jardins 8c les bofquets. J) ( v • )
3. Pa y ie blanc. Pavia alba.
Pavia foliis quinatis , argute dentatis ; fpicis fim-
plicibus , floribus parvis , flaminibus corolle multà
longïôribus. (N .)
C ’eft un très-bel arbre dont l’écorce eft lifle &
cendrée fur les jeunes rameaux 8c le bois blanchâtre.
Les feuilles font quinées, pétiolées, ovales
, aiguës, rétrécies à leur bafe , finement denticulées
à leurs bords, glabres & d’un vert foncé
en deflus , légèrement tomenteufes & blanchâtres
en deflous, portées fur de longs pétioles glabres,
cylindriques j les partiels font étroits, courts, un
peu comprimés latéralement. Les fleurs les plus
petites de ce genre font terminales, rangées le
long d’un très-bel épi fimple, de huit à dix pouces
. de longueur 5 elles font pédonculées , folitaires :
quelquefois ces pédoncules fe ramifient 8c portent
deux ou trois fleurs écartées de leur axe en angle
droit. Le calice eft court, tubulé, évafé en quatre-'
dents à fon orifice, d’un jaune pâle, très-glabre 5
la corolle eft d’ un blanc jaunâtre , compofée de
quatre pétales dont les onglets font étroits , plus
longs que le calice, & s’épanouiflent en une lame
ovale 8c droite. Les étamines font inégales , remarquables
par la finefle 8c la longueur de leurs
filamens, qui dépaflent la corolle déplus du double.;
Les anthères font petites & inclinées. Cette plante
fe cultive au Jardin du Muféum d’Hiftoire naturelle
de Paris j elle eft originaire de l’Amérique
j feptentrionale : j’en poflede un „exemplaire que
Bofc m’a communiqué 3 8c qu’il a rapporté de la
Caroline. J) ( V .f . ) ( PO IR E T . )
P AVILLON de là corolle, ou Ét en d a r d . Vexil-
lum. C ’eft le pétale fupérieur de la corolle papil-
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lonnacée, qui eft tantôt relevé en dos d’âne, d’autres
fois tout-à-fait relevé & étendu. Il eft aflez
ordinairement rayé par l’expanfion des nervures ,
comme dans f ononis.
PAULINIE. Paullinia. Genre de plantes à fleurs
polypétalées, de la famille des favoniers, qui a des
rapports avec les fapindus 8c les cardiofpermum.
qui comprend des arbriflèaux èxotiques, dont les
tiges font grimpantes , farmenteufes 5 les feuilles
binées , ternées, ou ailées avec une impaire, ou
furcompofées 5 les fleurs difpofées en grappe, dont
les pédoncules font folitaires , axillaires , munis
dans leur milieu de deux vrilles: Le cara&ère ef-
fentiel de ce genre eft d’ avoir :
Un calice a quatre folioles ,* quatre pétales glanduleux
a leur bafe ,* trois capfules pyriformes 3 munies
quelquefois de trois ailes f aillantes , a trois loges , a
trois valves.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur eft compofée :
1 °. D’un calice à quatre folioles (cinq félon Linné)>
ovales , concaves , perfiftantes, dont les deux extérieures
font oppofées, & une des intérieures
plus grande.
2°. D’ une corolle à quatre pétales ovales, oblongs,
onguiculés, une fois plus grands que le calice y
glanduleux à leur bafe.
3°. De huit étamines dont les filamens fontcourts,
fimples , rapprochés à leur bafe, terminés par des
anthères fort petites.
40. D’an ovaire turbiné,; à trois angles moufles,
furmonté de trois ftyles courts 8c filiformes > que
terminent trois ftigmates fimples.
Le fruit eft une capfule en forme de poire, à trois
angles moufles, garnie, dans quelques efpèces,
de trois ailes faillantes , à trois loges, à trois valves.
Les cloifons font tantôt inférées dans les futures
des valves, tantôt oppofées aux valves. La femence
eft folitaire , ovale , marquée à fon ombilic d’une
cicatrice à deux lobes.
Ce genre porte le nom d’un botanifte fuédois.
Obfervations. Depuis Linné, des botaniftes modernes
ont cru devoir former deux 8c même trois
genres de celui du paullinia, fondés für la confédération
du fruit. Ainfi l’on a renfermé dans les
paullinia toutes les efpèces dont les capfules font
pyriformes , & dont les pédoncules ne font point
garnis de ces larges ailes membraneufes qui forment
le caractère du nouveau genre établi fous le
nom de feriana. Dans ce dernier , les capfules font
également à trois loges , mais aflez généralement
1 plus diftinétes en dehors , & formant trois lobes