
fîllon profond , de couleur pourpre , chargés de
feuilles pétiolées, oppofées, longues de cinq à fix
pouces , glabres des deux côtés , largement den-
ticulées à leurs bords, échancrées en coeur à leur
bafe j à cinq lobes inégaux , lancéolés , aigus ,
garnis de dents écartéès } les pétioles font cylindriques
, ftriés , de la gro fleur d’ une plume de pi-
£eon a garnis à leur aiflelle où à leur point d’in-
l'ertion fur les tiges^, de poils longs , crépus &
blanchâtres, qui revêtent également la tige à cette
partie , ainfi que la bafe des rameaux dê la pani-
cule.
Les fleurs forment une ample & vafte pamcule
•très-branchue , de huit à dix pouces de long, dont
les ramifications font fort ouvertes,} les..pédoncules
communs font oppofés, glabres , plufieurs
fois dichotomes & fitués horizontalement. Des
feuilles terminales font fituées à la bafe de chaque
ramification > les inférieures font lancéolées 3. en
coeur ; les fupérieures & dernières * étroites 8c fu-
bulées. Chaque fleur eft fupportée par un pédicule
capillaire. Le calice fe divife en cinq découpures
glabres & lancéolées 3 la corolle , longue d’environ
un pouce, eft munie d’un tube filiforme 3 divifé à
fon limbe en cinq découpures oblongues.
Cette plante croît naturellement dans les Indes
orientales, ( Car ad. ex Kaki. )
( Poiret. )
PÉRAME. Perama. Genre de plantes de la famille
des gattiliers 3 qui a des rapports avec les
lippus 8c les budleia, qui renferme des herbes exotiques
à l ’Europe, à feuilles feflîles, oppofées,
8c dont les fleurs font réunies en une tête terminale.
Le çara&èré eflentiel de ce genre eft d’avoir :
Des fleurs réunies en tête y féparées par des bradées
êc aille ufçs y un calice partagé en quatre y une corolle
inférieure, tubulée, divifée a fon limbe en quatre
lobes y deux ou quatre femences nues.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i ° . Un calice partagé en quatre folioles ovales,
pointues, yelues en dehors.
20, Une corolle monopétale, régulière-, com-
pofée d’ un tube cylindrique., dont le limbe eft
divifé en quatre lobes ouverts 8c obtus,
3Q. Quatre étamines, dont les filatnens font de
la longueur de la corolle, attachés au tube j alternes
avec les lobes du limbe, terminés par des
anthères arrondies.
40. Un-ovaire fupérieur, ovale, marqué d’iio
fillon de chaque cpté.^ furmonté d’ un ftyle filiforme
, 5c terminé par un ftigmate aigu.
Le fruit confifte en deux ou quatre femences
nues, fort petites.
E s p è c e s.
P ÉR AM E velue. Perama hirfuta.
Perama foliis oppofltis , ovâlibus , hirfutis y caït-
libus hifpidis.
.Perama hirfuta. Aublet. Guian. tab. 18. -— Lam.
Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 290. tab. 68.
Cette plante a des tiges grêles, cylindriques ,
chargées de poils, rouflâtres , hautes d’un pied ,8c
demi & plus, rameufes, & munies de feuilles petites
, ovales, felTdes, oppofées, au nombre dé
quatre ou de deux à chaque articulation 5 verdâ-
tres , -couvertes à leurs deux faces de poils rouf-
fâtres » entières 8c ciliées fur leurs bords, un peu
aiguës à leur fommet, marquées de nervures longitudinales.
Les fleurs naifîent â l’extrémité des tiges 8c des
rameaux} elles font légèrement pédiculées, rapprochées
8c réunies en tête , féparées les unes des
autres par une braétée en forme d écaillé roide 8c
frangée. Le calice eft partagé en quatre folioles
roides & hérifiées de poils rouflâtres. La corolle
eft jaune, cômpofée d’un petit tube inféré au def-
fous de l’ovaire, 8c dont le limbe fe divife en
quatre' lobes courts 8c arrondis à leur fommet.
Les filamens des étamines font blancs , placés chacun
au deffous 8c entre les divifions du limbe de
la corolle. Ils font terminés par des anthères jaunes,
à deux lobes. L’ovaire eft oblong , un peu
arrondi , marqué de chaque côté d’un fillon longitudinal.
Cette plante croît à 1 Cayennedans les lieux
humides 8c fablonneux des quartiers d’Aroura-tk
d’ Orapu. Aublet eft le premier qui en ait fait la
découverte. Il l’a rencontrée‘en fleurs au commencement
de l’été.
(P oiret. )
PERCE-MOUSSE. Polytric. Polytrickum.
Genre de plantes cryptogames , de la famille des
moufles , qui a beaucoup de rapports avec les
mni.es 8c les brys, qui comprend plufieurs efpè-
ces , la plupart indigènes d’Europe, à tiges droite
s , Amples ou un peu rameufes , qui tapiflent
les rochers, les lieux incultes , en les couvrant
de gazon. Le caractère eflentiel de ce genre eft
d’avoir :
Des fleurs dioiques ; une urne pédiculêe , oblongue,
ciliée a fes bords, dont- la bafe eft garnie a*une apo-
pkyfe ; une co'èjfe conique, & ordinairement velue ; un
pjricket monopkÿlle--.§? tabuléy des étoiles terminales
fur des pieds Jéparês 3 fouventprolifères.
C a r a c t è r e
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs'pafîent pour dioïques.
. On regarde comme fleurs mâlesdes urnes ou cap-
fuies foutenues pat un pédoncule qu’elles terminent.
Ces urnes (auxquelles Linné donne le noir» d’anthères)
font munies à leur bafe, d’une apophyfe
pu efpèce de renflement particulier fort petit.
Cette urne eft courte ou oblongue , ciliée aux
bonis de fon ouyerture, munie d’un opercule
membraneux , un peu conique.
— La coëjfe qui la recouvre eft oblongue, conique,
velue, fouvent déchirée à fes bords.
Le périehèt eft une gaîne cylindrique, tubu-
leufe, beaucoup plus courte que le pédoncule.
Les fleurs femelles confident dans un petit godet
compofé de feuilles minces, prefque tranfparen-
tes » imbriquées, qui s’ouvrent enfuite en une 10-
fette colorée.
Obfervations. Nous fommës forcés, pair la nature
de cet ouvrage, de nous borner aux caractères
que Linné a établis pour ce genre , quoique
-depuis lui l’on ait fait fur le s moufles des travaux
intérefians & des diftributions différentes.
Le leéteur concevra aifément que fi nous les adoptions
pour un genre, il faudroit revenir fur ceux
qui ont été préfentés dans ce Dictionnaire il y à
déjà lone-tems, & par eonféquent recommencer
le travail, les obfervations modernes n’étant pas
encore connues à l’époque où ces différëns articles
ont.été préfentés. Au refte, Ton peut con-
fulter à ce' fujet l’ article Mousses. Nous dirons
feulement ici que nous n’admettons point avec
Linné, la diftinêtion des fleurs mâles & des fleurs
femelles, & que nous croyons, d’après les obfervations
d’PIedwig, que les pouflières des capfules
font de véritables femences, 81 qu’il y a lieu de
croire que ces plantes font réellement hermaphrodites
, quoique nous foyons encore peu inftruits
du mode de leur fécondation.
Quant aux fleurs femelles conftituées, félon
Linné ^ par ces petites étoiles qui »aident fur des
tiges féparées, il eft bien reconnu aujourd’hui que
ce ne font que des bourgeons ou le rudiment d’ une
nouvelle plante. Ces étoiks font très-fouvent
prolifères, c’eft-à-diré, que du milieu de la rofette
de feuilles s’élève une nouvelle tige qui fe termine
également par une étoile ou par plufieurs
fucceffjvement, 8c fi l ’on fuit cette progreflion
pendant deux ou trois ans, on s’apperçoit que
cette végétation fe termine par des capfules ou
des urnes , d’après l’obfervation de Weis (Plaùt.
Cryptog. pag. 139). Mais il arrive auflî que ces
prétendues fleurs femelles avortent, qu’elles fe
Botanique. Tome K.
réduifent dans leur intérieur en une pouflière noirâtre,
& que les folioles fe deflechent & tombent.
• Nous avons cru, à l’ imitation de quelques auteurs
, devoir faire entrer dans ce genre les efpè-
ces de mnie, munies d’une ecëffe velue, ou plutôt
prefqu’entiérement compofée de poils rapprochés
, ferrés, 8c qui forment par leur enfemble la
coëffe extérieure. Quant aux autres caraêlèrés, ils
font fouvent fi difficiles à appercevoir, furtout
l’apophyfe de la bafe de l’urne, qu’on refte fou-
vent incertain fur le caractère de plufieurs efpè-
ces} lesrofettes des individus dits femelles font
communes aux mnies comme aux perce-moufles :
il ne refte donc réellement que la coëjfe velue qui
puifle offrir pour ce genre un caractère facile à
faifîr. Cette coëffe eft glabre dans les mnies, qui
ont-auffi des individus à rofette } individus qu’on
ne trouve point dans les brys. Ces confidérations
nous ont forcés de rappeler ici quelques efpèces
, déjà décrites dans ce Di&ionnaire.
E s p è c e s .
1. Perce-mousse commune. Polytrickum commune.
Linn.
Polytrickum- caule fubfimplici, foliis fcrrulatis ,
' acutiftimis. (N.)
Polytrickum caulè fimplici , antherâ pallelipipedâ.
Linn. Spec. Plant, vol. 2. pag. 13-73. n°. 1. — Flor.
Lapp. 29y. •— Flor. Suëc. 868. 966.' —■-Dalib.Paris.
; 316. —■ Linn. Mater, medic. 227.— 'Reyg. Ged.
2. pag. 160...—- Scop. Carn. pag. i 3 j vn°. 3. — Id.
édit. 2. n°. 1289. — Necker. Gallob. 442. — •
' Weis. Cryptog. 168. — Leersl Herborn. n°. '809.
—- Pollich. Pal. n°. 978. —-Doerr. Naff. 309. —
Blackw. tab. 57J. — Lamarck. Flor. franç. vol. 1.
pag. 42. n°. 1264. — Id. Illuftr. Gener. tab. 874.
fig. 1.
Polytrickum quadrangulare, vulgare, yucca, foliis
ferratis. Dillen. Mufc. 420. tab. 54. fig. 1.
Polytrickum capfulis parallelipipedis y foliis ferm-
latis, acutis. Schreb. Spicil. 73.
Polvtrichum fùrculo, capitulifero , fimpliciufculo y
fiellifero annotino , ardculato y capitulis adultis , te-
traedris3 obliquis. Necker. Meth. 124.
Mnium calyptris villofis } foliis ferratis , capfulis
quadrangulis , difeo infldendbus. Hall. Helv. n®.
îS jy .
Polytrickum aureum majus. C . B au h. Pin. 3 36.
Mufcus capillaceus major, pediculo & capitula
craflioribus. Tournef. Inft. R. Herb. 550.
Mufcus juniperif 0!lus , capitulo quadrangulo. Vaill.
Paris. 131. tab. 23. fig. 8.
Polytrickum commune, » tùajùs. Weis, L. C .
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