
primée aux deux autres ; chargée de points rudes
& faillans , à deux loges, à deux valves, renfermant
chacune quatre femences très-irrégulières,
ridées , luifantes. ( Caraft. ex G&rtn.)
( P o ir e t .)
PIVOINE. P&onia. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, polypétalées, de la
famille des renoncules, qui a des rapports avec
les calthà , & qui comprend des herbes la plupart
indigènes de l’Europe, dont les feuilles font grandes
, ailées ou ternies ; les folioles divifées en
^lobes, les fleurs folitaires, remarquables par leur
grandeur & la richefle de leurs couleurs.
L e caractère eflentiel de ce genre confifte dans :
Un calice a cinq divifions tres-profondes ; cinq pétales
, deux à cinq ovaires fans fiyles y autant de
ftigmates capités y plufieurs cap fuies tomenteufes, renfermant
des femences d'un rouge vif.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice à cinq divifions profondes ou à
cinq folioles perfiftantes, concaves , un peu ovale
s , réfléchies en dehors, inégales par leur fitua-
tion & leur grandeur.
29. Une corolle à cinq pétales très-grands, concaves
, ouverts, arrondis à leur fommet, rétrécis
à leur bafe.
3°. Environ trente étamines, dont les filamens
font courts & capillaires, furmontés d’anthères
oblongues, quadrangulaires, droites, très-groffes,
à quatre loges.
4°. Deux ou cinq ovaires fupérieurs, droits,
ovales, tomenteux, fans ftyle ; couronnés par des
ftigmates oblongs, comprimés, obtus, colorés.
Le fruit confifte en plufieurs capfules fupérieu-
re s , ovales, oblongues, ouvertes, réfléchies en
dehors, à une feule lo ge, à une feule valve, s’ouvrant
longitudinalement à leur coté intérieur^
elles contiennent plufieurs femences ovales, luifantes,
colorées par un fuc d’un rouge v i f , attachées
le long de la future.
Obfervaiions. Ce genre , bien tranché par' fes
caractères génériques, ne l’ eft pas autant dans les
efpèces qu’ il renferme : ces dernières fe rapprochent
tellement, elles varient fi aifément, qu’ on
pourroit foupçonner qu’elles ne font que des variétés
d’une efpèce première. Cependant la plupart
de ces efpèces fe retrouvent dans la nature ,
& le profeffeur Pallas en a décrit plufieurs qui
croiffent naturellement en Sibérie, 8e que la cul-
tare ne nous a pas encore fournies dans nos jardins
par l’efpèce ordinaire que l’on y cultive. Ces eb-
fervations ne peuvent s’appliquer qu’aux premières
efpèces que nous préfentons ici. Quant à la dernière
p&onia tenuifolia , elle eft certainement bien
diftin&e, & fe conferve telle par la culture.
E s p è c e s.'-Vil’
i . Pivo in e officinale. P&onia officinalis. Linn.
P&onia foliis decompofitis , nudis y foliolis lobatis 3
lobis lato-lanceolatis y capfulis reïïiufculis, tomento-
ƒ * .Retz. Obferv. 3. pag. 35. — Willd. Spec. Plant,
vol. 2. pag. 1221.
PAonia foliolis oblongis. Linn. Syft. Plant, vol. 2.
pag. 609. — Hort. Cliff. 212. — Hort. Upf. 149.
. — Mat. medic. 137. —- Sauvag. Monfp. 307.1—
Scop. Cam. 2. n°.( 6yo. — Lam. Illuftr. Gen. tab.
481. — Idem. Flor. fr. vol. 3. pag. 181. n®. 787.,
P&onia officinalis feminea. Linn. L. C.
pAonia radice glandulofâ , foliis duplicato-pinna -
tis, pinnis ellipticis & trilobis. Hall. Helv. 1 187.
P&onia ( femina ) , foliis difformiter lobatis. Mill.
Di<ft. n°. 2. 8c Hall. Helv. 311. — Kniph. Cent. 6.
n9. 69. — Knorr, Del. 1. tab, R, 3. & tab. R. 2.
Flor, pleno.
P&onia communis feu femina. Bauh. Pin.1 3-23; —
Tourn. Inft. R. H. 274. — Garid.Prov. pag;''369.
— Magn. Botan. Monfp. pag. 197. f
P&onia femina. Fufch. Hjft. 202. — Blacvy. tab.
65 — Matth. Comment. 91 j l — Lob. Icon. 682»
—h Idem. Obferv. 389. Icon.
P&onia femina vulgatior. J. Bauh. Hift. 3. p. 323.
Icon.
P&onia femina altera. Dodon. Pempt. 195. Icon.
— Dalech. Hift. vol. 1. p. 857. — Morif. Hift. 3.
pag. 45 $. tab. i . fig. G.yl 13.15.
La pivoine. Régnault. Bot. Icon.
Vulgairement la pivoine femelle ou pionne.
A. P&onia officinalis màfcula. Linn. L. C. V. ß. _
P&onia ( corallina ) , foliis biternatis y foliolis
ovatis , integris , nudis $ capfulis recurvatis , tomen-
tofis.- Retz. Obferv. 3. pag. 34.
P&onia (integra ) 3 foliis biternatis • foliolis in-
tegri's , ovatis y corolla regularî, intégerrimâi^Awtiwj.
Commènt. Goett 1784 8c 1785. pag. 92.
P&onia foliis lobatis, exovato-lanceolatins. Hall.
Helv. edit. 1. p. 311. Mill. Di<5l. n°. 1.
P&onia folionigrîcante fplendifo, qu& mas. Bauh.
Pin. 323. — Tourn. Inft. R. H. 273.
P&onia mas-ptocerior. J. Bauh. Hift. 3. pag; 492,
Icon,
P&onia mas. BlacW. tab; 245. — Lob. Icon.
684. & Obferv, 390. Icon. — Dodon. Pempt. 194.
P&onia^ mas , flore purpureo. Bell. Eyft. Vern.
Ord.VI.’ fig 10.
Vulgairement la pivoine mâle.
Cette plante eft une des plus diftinguées de nos
parterres, par fes grandes & belles fleurs, d’un
rouge éclatant; c’eft une de celles qui fleuriffent
de très-bonne heure, qui nous annonce l’agréable
retour du printems.
Ses racines font groffes, tubéreufes; elles pouffent
plufieurs tiges hautes d’un à deux pieds; ra-
meufes, fouvent rougeâtres , glabres, ftriées ,
garnies de feuilles prefque deux fois ailées, divifées
en folioles ou en efpèces de lobes oblongs,
elliptiques ou lancéolés, un peu blanchâtres en
deffous, d’un vert plus gai 8c très-liffes en deffus,
pétiolés & alternes.
Les fleurs font terminales, folitaires, de peu
de durée, compofées de cinq pétales très-grands,
ouverts, arrondis à leur fommet, plus étroits à
leur bafe, d’un rouge v if; foutenus par un calice
à cinq folioles, inégales , plus courtes que la corolle
; lancéolées, obtufes. Les fruits font formés
par deux ou trois capfules ovales, affez droites ,
renflées, velues, à une feule loge, d’un rouge v if
intérieurement, ainfi que les femences, qui noir-
cilfent en mûriffant.
Quoique la variété A , & qui porte communément
8c très-improprement le nom de pivoine
mâle, offre quelques différences, nous ne les avons
pas crues allez confiantes 8c fuffifantes pour constituer
une efpèce diftinéte. Ses feuilles font plus
largês, plus épaiffes, luifantes en deffus, quelquefois
lin peu pubefcentes en deffous ; les capfules
un peu courbées à leur fommet.
La culture a encore obtenu plufieurs autres variétés
de cette plante, qui double aifément fes
fleurs, 8c dont les pétales font fouvent panachés
de rouge 8c de blanc.
Cette belle efpèce croît naturellement en France
, dans les montagnes des départemens méridionaux,
en Efpagne, en Sibérie, &c. ^ ( V. v .)
La pivoine a joui, dans l’ ancien tems, d’ une
haute réputation en médecine. Les poètes ont
fuppofé qu’elle tiroit fon nom d’ un ancien médecin
nommé P&on, qui l’employa pour guénir Pluton
d’une bleffure qu’Hercule lui avoir faite. Galien
en fait le plus grand éloge, 8c fes grandes 8c nom-
breufes propriétés, vantées par les plus célèbres
médecins de tous lés âges, avoient tellement mis
cette plante en honneur, qu’on ne la recùeilloit
qu’avec des cérémonies fuperftitieufes. Mais il
n’eft point de réputation durable, 8c aujourd’ hui
nous n’ eftimons la pivoine que par des qualités
bien plus réelles , bien moins équivoques ; par
l’éclat 8c la beauté de fes fleurs. Quoi qu’il en foir,
fes racines ainfi que fes femences étoient employées
dans les convulfions , l’épilepfie , la para-
lyfie, les vapeurs & autres maladies dépendantes
du genre nerveux.
2. Pivoine à fleurs blanches. P&onia albiflora.
Pâli.
P&onia foliis ternatis y foliolis lobatis , nitenti-
bus j germinibus ternis , glabris. Pallas. Flor. Roff. 2.
pag. 90. tab. 84.
P&onia ( albiflora ) , foliis biternatis y foliolis
ovato-lanceolatis , integris, nudis y capfulis recurvatis
, glabris. Willd. Spec. Plant, vol. 2. pag. 1222.
n° $•
P&onia lafteo flore y foliis utrinquè viridantibus U
fplendentibus. Amman. Ruth. 77. n°. 103. — Gmel.
Fl. Sibir. vol. 4. pag. 134.
Ses racines font noires, chargées de quelque*
tubercules ; fes tiges hautes de deux pieds, ftriées,
garnies à leur partie fupérieure de feuilles alternes,
ternées, compofées de folioles à trois découpures
ovales-lancéolées , très - glabres, luifantes. Les
folioles des feuilles fupérieures font entières.
Les pédoncules font quelquefois à deux ou trois
fleurs, mais plus ordinairement uniflores. Le calice
eft à quatre divifions inégales ; les deux extérieures
, vertes , étroites, acuminées ; les intérieures
plus larges, d’un rouge pâle, moins aiguës.
La corolle eft compofée dè huit pétales très-grands,
ovales, concaves, d’un blanc de lait. Les filamens
des étamines font jaunes ; les anthères droites,
oblongues; trois ovaires très-glabres,luifans, coniques
, couleur de pourpre à leur fommet ; les
ftigmates en forme de crête, comprimés, prefque
orbiculaires, un peu crochus. Les femences font
jaunâtres à l’époque de leur maturité, ovales, un
peu globuleufes.
Cette très-belle efpèce eft originaire de la Sibérie
; elle croît auffi dans le Mogol. y
On fait cuire les tubercules de fes racines dans
du bouillon, comme plante alimentaire, 8c fes
femences pulvérifées fe prennent en guife de thé.
3. Pivoine à tige baffe. P&onia humilis. Retz.
P&onia foliis biternatis y foliolis tripartito-laci-
niatis , fubtus fubvillojis y capfulis ereSbiufculis, pi lof
s . Retz. Obferv. 3. p. 3y. — W iîli. Spec.Plant.
P&onia kifpanica} femine natâ3five II. Cluf. Hift.
I. pag. 279.
P&onia tenuius laciniata , fubtus pubefccns y flore,
purpureâ. Bauh. Pin. 323. — Tourn. Inft. R. H.