
âpre qu’ils nomment piquette. Le bois peut être j
employé pour tanner les cuirs. Sa décodion dans
une leffive alcaline donne une teinture rouge. Les
vaches, les chèvres , les moutons, les chevaux ,
mangent les feuilles & les bourgeons du prunier
épineux.
31. Prunier couché. Prunus profirata. Labill.
Prunus pedunculis geminis y fo liis ovatis , incifo-
ferratis, eglandulofis 3 fubtùs albicantibus] caule p ro f
trato. Labdl. Decad. 1. pag.-iy. tab. 6. — Willd.
Spec. Plant, vol. 2. pag. 997. n°. 53.
Prunus fo liis ovatis 3 îh&qualiter ferratis , eglandu-
lofls 3fubtùs tomentofis. Desfont. Flor. atl. vol. 1.
pag. •
Prunus cretica montana, minima 3 humifufa y flore
fuave-rubente. Tourn. corol. 43.
Amygdalus inçana, Pallas. Roff. I. pag. 13.
tab. 7.
C’eft un petit arbriffeau qui s’élève à peine d’un
à trois pieds, extrêmement rameux 3 & dont les
branches font couchées en grande partie ^-revêtues
d’une écorce brune dans, leur vieilleffe. Les
feuilles font petites, à peine pjtiolées, ovales,
rétrécies à leur bafe; blanchâtres & tomenteufes
en deffous, glabres en deffiis, inégalement dentées
en feie à leurs bords, accompagnées de deux
ftipules fétacées. Les fleurs font fefliles,axillaires,
folitaires ou deux à deux.
Leur calice eft divifé en cinq découpures ovales
, obtufes, tomenteufes en dedans. Les pétales
ont une forme elliptique, de couleur blanche ou
lavés de rofe, alternant avec les divifions du calice.
Leur ovaire eft ovale, furmonté d’un ftyle :
il lui fuccède un fruit fort petit, ovale, de couleur
rouge.
Cette plante croît fur lesmiontagnes, dans l’île
de Crète, en Syrie & fur le mont Atias, T? ( V . f )
32. Prunier acuminé. Prunus acuminata. Mich.
Prunus fruticofa3 ramulis glabris y fo liis oblongo-
çvalibus, langiufcule acutéque acuminatis y calice
glabra y drupâ langiufcule pedunculatâ , ovatâ , acu
minatâ. Mich.‘ Flor. bor.-amer. vol. 1. pag. 284.
Cet arbriffeau a tous fes rameaux parfaitement
glabres, garnis de feuilles pétiolées, alternes,
ovales, terminées par une longue pointe aiguë. Les
fleurs oqt leur calice glabre, leur pédoncule très-
long} le fruit eft un drupe ovale, acuminé.
Cette efpèce croît dans la Virginie, T?
33. Prunier chicafà. Prunus chicafa. Mich.
Prunus fru tex, ramis fubfpinefcentibus , glaberri-
tnis y fqliis oblongo-avalibus , açutis, acuminaiifve,
minutijflmé ferrulatis y gemmis aggrtgatis, flngulis
fubbifloris y peàicellis brevijflmis, calicis glabri.laci-
niis obtufis 3 fruftu fùbglobofo. Mich. Flor. boreai.-
amer. vol. 1 pag. 284.
! C’eft un arbriffeau de médiocre grandeur, dont
les rameaux font fermes, très-durs, revêtus d’une
écorce luifante, d’ un rouge foncé, très-glabre,
divifés en d’autres rameaux très-courts, prelque
point feuillés, qui ne font que de longues épines
fubulées, d’un à deux pouces, chargées de fleurs.
Les feuilles font ovales,oblongues, peu épaules,
prefque glabres, à peine denticulées en feie, pétiolées,
alternes, aiguës & même acuminées à leur
fommet.
Les fleurs naiffent particuliérement le long des
rameaux épineux, en petits paquets, au nombre
de deux à trois à chaque paquet; fupportées par
des pédicules courts. Leur calice eft glabre, à
découpures obtufes, point réfléchies; la corolle
blanche & petite ; le fruit petit, jaunâtre, presque
globuleux.
Cette efpèce croît à la Caroline, où l’on croit
qu’elle a été apportée des Indes. Les fruits fe
mangent fous le nom de chicafaw. T? ( V • f Comm.
Bofc. )
( Poiret. )
PSOPvÀLIER. Pforalia. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, papillonacées , de
la famille des légumineufes, qui a de grands rapports
avec les mélitots & les trèfles , comprenant
des herbes ou arbuftes la plupart exotiques à
l’Europe, dont les feuilles font ternées ou ailées
avec une impaire, munies de ftipules. Les fleurs
font axillaires ou terminales, glomérulées ou en
épis.
Le caradère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice glanduleux, a cinq dents y dix étamines ,
quelquefois cinq y unegôujfe a peu près de la longueur
du calice , a une feule femence.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i°. Un calice d’une feule pièce, prefque turbiné,
chargé de points glanduleux, divifé à fon orifice
en cinq dents aiguës, perfiftantes, dont une
ordinairement plus longue.
2°. Une corolle papillonacée, à cinq pétales,
ayant l’étendard relevé, un peu arrondi, échancré;
les ailes petites, obtufes, en forme de croiffant;
la caréné compofée de deux pétales égaux, obtus,
échancrés à leur bafe en croiffant.
30. Dix étamines (ou cinq dans quelques efpè-
ces), dont les fi amens font ietacés, afeendans,
neuf
neuf réunis par leur bafe, terminés par des anthères
arrondies.
40. Un ovaire linéaire, fupérieur, furmonté d’un
ftyle afeendant, fubulé, de la longueur des étamines,
terminé par un ftigmate obtus.
Le fruit eft une gouffe comprimée, afcendantè,
acuminée, à peu près de la longueur du calice,
à une feule logé , à deux valves * renfermant une
feule femence.
Obfervations. Il exifte, dans le genre que nous
venons de préfenter, deux genres bien diftinds,
que Linné avoit d’abord établis en féparant le
dalea des pforalea, mais qu’il finit par réunir en-
fuite dans ce dernier, n’y ayant pas obfervé de
caractères fuflîfans pour en être féparé.
Des obfervations plus étendues fur cette plante,
le dalea, & fur plufieurs autres qui s'y rapportent,
affurèrent alors l’éxiftence de ce genre dalea, que
M. Ventenat établit dans fon Tableau du régne
végétal, & dont il a offert des détails.plus étendus
dans le Journal d’hiftoire naturelle. Il en appuie
le caraCtère fur les quatre pétales inférés fur
le tube des étamines, & le cinquième attaché au
fond du calice : le nombre des étamines eft de
cinq ou dix. Il fe trouva alors que les efpèces de
pforalea, décrites dans le bel ouvrage de M. Cavâ- j
nilles , yenoient fe rattacher naturellement à ce
genre, d’après les détails que ce favant botanifte
nous a donnés fur ces plantes.
Michaux, dans fa Flore de l’Amérique fepten-
trionale, a décrit, fous le nom d è petaloftemum,
des efpèces qui appartiennent évidemment an
genre dalea. de Ventenat ; & il forme du pforalea
dalea de Linné fon genre dalea, dont la différence
avec les petaloftemum ne confifte guère que dans
le nombre des étamines.
Il fuit de ces obfervations, que le genre dalea de
Ventenat doit être confervé ; mais comme nous
ferions forcés d’omettre les efpèces qu’il renferme,
étant reftreints par l’ordre alphabétique,nous
avons préféré les préfenter ici comme faifant fuite
au * pforalea 3 en établïffant une divifion qui les en
fépare.
Aù refte, ces deux genres ont en général une
différence de port affez confiante. Les feuilles,
dans les pforalea , font ternées ; les fleurs en épis
lâches ou capités. Dans les dalea, les feuilles font
plus ordinairement ailées ; les fleurs difpofées en
épis cylindriques, très-ferrés. Des véhicules glanduleuses,
fouvent diaphanes, recouvrent les feuilles
, les calices, quelquefois même les jiges des
efpèces de ces deux genres : elles font auffi munies
de ftipules & de bradées ; elles ont pour fruit des
gouffes fort petites, à une feule femence. Le calice
eft perfiftant, & renferme fouvent la gouffe en
entier cette confidévation leur donne des rapports
avec les antkyllis & les trifolium.
Botanique, Tome V.
E s p è c e s .
* Feuilles fimples.
I. Psoralier non feùillé. Pforalea aphylla.
Linn.
Pforalea foliis caulinis , ramifque ternatis & fim-
plicibus y ramulorum n u llis , flipulis fubimbricatis.
Jacq. Hort. Schoenb. 2. pag. y i. tab. 223.
Pforalea aphylla, flipulis mucronatis, brevijflmis•
Thunb. Prodr. pag. 135".
Pforalea fo liis nullis p. flipulis mucronatis , brevif-
fimis, versus flores fubimbricatis. Linn. Syft. veget.
pag. 686. n°. 8. — Mantiff. p. 430.
- Pforalea fo liis nullis, flipulis ovatis , fejfllibus ,
adprejfls, acutis. Amoen. acad. 6. Afric. 34.
Genifia fpartiumc&ruleum Capitis Bons-Spei.JBreyn.
Centur. ïab. 15 .
Genifta fpartium aphyllon promontoris. Bôns.-Spei.
Plukeri. Amalth. 104.
£. Pforalea (decidua ), fo liis lineari-fubulatis, décidais
y flipulis ovato acutis , perflflentibus y floribus
alternis 3fubfejfllibus 3terminalibus. Berg. Plant. Cap.
pag. 220. n°. 2.
Pforalea (decidua) , fo liis flmplicibus, lineari-
lanceolatis y floribus lateralibus , folitariis. Thunb.
Prodr. pag. 135.
j Cette plante, qui convient parfaitement à ce
genre par toutes les parties de fa frudification ,
t s’en éloigne finguliérement par fon port, en ne
| considérant que fes tiges &"fes feuilles.
C’eft un arbriffeau dont les branches, longues
de plus d’un pied , fe divifent vers leur partie fu-
■ pé rie tire en rameaux nombreux, effilés, très-droits,
fouples, ftriés , fafciculés , affez femblables au
fpartium monofpermum , garnis de feuilles très-caduques,
qu’on ne peut guère obferver que vers,
le haut des plus jeunes rameaux ; elles font linéaires
, fubulées, aiguës, pon&uées, un peu pubef-
centes , longues de quelques lignes ; les ftipules
font petites, ovales, roides, aiguës, perfiftantes,
éparfes , nombreufes , quelquefois bifides.
Les fleurs font alternes , prefque feffiles, &
forment à l’extrémité de chaque rameau un épi
alongé : elles font munies à la bafe de leur pédoncule,
d'une bradée tubulée, qui fe divifé en deux
lèvres aiguës, ciliées à leurs bords, velues intérieurement
; la lèvre, fupérieure eft b'fide ; l’inférieure
, entière , plus grande. Le calice eft ftrié ,
chargé de petits tubercules, à cinq divifions pref-
qu’égales , ciliées, aiguës , de couleur brune : la
corolle, une fois plus grande que le calice , eft
bleuâtre , rayée ; le ftyle , filiforme j le ftigmate,
pubèfcent & en forme de tête. •
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