
rebord quelquefois court, d'autres fois membraneux,
élargi en forme d’aile, échancré au Commet.
Obfervations. Il exifte fi peu de différence entre
les fëiinujn , les atkamanta & les peucedanum, qu’on
auroit bien de la peine i dire en quoi ils different
effentiellement : aufli le citoyen Lamarck a cru
devoir les réunir. La fructification eft la même
dans les trois genres : à peine eft-il poffible de
faifir les foibles caractères par lefquels on a voulu
les diftinguer. Dans.les peucedanum, c ’eft un calice
à cinq dents, des pétales oblongs, égaux & recourbés;
dans les atkamanta, un calice entier,
des pétales un peu échancrés, recourbés & pref-
qu inégaux; dans les felinum, un calice entier, des
pétales en coeur, égaux. On conçoit combien ces
différences; font foibles. C ’eft une difficulté qui
revient fréquemment dans les familles les plus naturelles;
& fi Ton cherchoit, pour l’établiffement
des genres de ces familles, des caractères bien
tranchés, il faudroit fupprimer plus de la moitié
des genres établis, en réunir trois ou quatre &
même davantage en un feul.
Il faut convenir que ces genres ont été créés
plutôt d ’après le port des plantes, que d’après leur
fruCtifiçation.
Ceux que nous venons de comparer, £ rapprochés
par leurs fleurs, diffèrent réellement par
leur port. Dans les peucedanum , les feuilles font
compofées de folioles étroites, linéaires, entières,
plus ou moins alongées, planes , très - étalées ;
dans les felinum, ces mêmes folioles, quoiqu’en-
core petites, prennent un autre caractère : elles
font plus courtes, affez fouvent incifées ou den-
ticulees, tres-aiguès ; celles des atkamanta font
grandes, ovales ou courtes, élargies,incifées, Stc.
Mais il arrive ici c e qui a lieu pour le grand nombre
des autres genres, c’eft-à-dire, qu’il exifte des
efpèces intermédiaires difficiles à placer.
Nous remarquerons encore, relativement aux !
peucedanum, que les femences font, dans le plus 1
grand nombre des efpèces, à peine garnies d’un i
rebord fenfible à leur circonférence ; tandis que j
d’autres, tel que le peucedanum alfaticum, ont
«es mêmes femences. munies d’une aile membra-
neufe.
Celui qui feroit un travail général fur les ombelles,
qui auroit la faculté de bien obferver les
fruits de toutes les efpèces dans leur entier développement,
pourroit profiter de'r'es obfervations,
& tâcher d’ établir parmi les genres une réforme
qui les rendît plus aifés à diftinguer, & faire venir
à fon feçours le port entier de ces plantes, malgré
les lois qui s’y oppofent ; mais l’ on conçoit que
le plan de notre ouvrage ne nous permet pas ce
travail x qui ne pourroit être que partiel.
E s p è c e s .
I. PeucÊDANE officinale. Peucedanum officinale,
Linn.
Peucedanum foliis quinquies tripartitis, lineari
fubulatis, integer/imis. Linn. Spec. Plant, vol. i .
p. — HortV Upf. 6o. — Hort. Cliff. 93. - r
Mater, medic. 75. — Roy. Lugd. Bat. 98. —
Sauvag. Monfpel. 182. 257. Mill. Di&. n°. 1.
— Gmel. Sibir. 1. tab. 41. — Lam. Fl. franç.
vol. 3. p. 468. n®. io y 8 .1. — Willd. Spec. Plant,
vol. 2. p. i4oy.
Peucedanum foliis quinquies tripartitis, filifor-
mibus, linearibus. Pollich. Pal. n9. 280. — Hoffm.
Germ. 96.
Selinum peucedanum. Roth. Germ. I. 13 t. —
Idem. II. 356.
Peucedanum. J. Bauh. Hift. 3 p. 36. Ic. — Rai.
Hift. p. 416. — Lobel. Icon. 782.
Peucedanum germanicum. C. Bauh. Pin. 149. —
Tourn. Inft. R. Herb. 318.
A . Peucedanum ( italicum ) , foliis tripartitis,
filiformibus, longioribus: umbellis diffbrmibus. Mill.
Did. n». 2.
Peucedanum italicum minus. C . Bauh. Pin. 149,
? ~ Lobel. Icon. 781,
Vulgairement queue de pourceau.
Cette plante eft facile à diftinguer, principalement
par fes feuilles inférieures, nombreufes,
très-amples, divifees quatre & cinq fois en trois
divifions chacune, compofées de folioles planes',
entières, étroites & alongées.
Ses racines font épâiffes, charnues, fufiformes,
brunes & même prefque noires en dehors, blanchâtres
en dedans, garnies de très-peu de chevelus.
De leur collet s’élèvent quelques tiges droites,
fermes, hautes de deux ou trois pieds, cylindriques,
très-glabres, finement & affez régulièrement
ftriées, très-peu rameufes, munies de feuilles
radicales très-amples. Leur pétiole eft fort long,
médiocrement élargi à fa bafe ,„arrondi & glabre
dans toute fa longueur, divifé trois, quatre ou
même cinq fois de fuite en fous-divifions ternées
chacune, dont les dernières fe terminent par trois
folioles linéaires, planes, étroites, alongées,
aiguës, très-glabres, entières à leurs bords Les.
feuilles eaulinaires offrent les mêmes caractères,
mais elles font moins compofées;. enfin, les dernières
font quelquefois Amplement ternéës.
Les fleurs font difpofées „en ombelles un .peu
lâches, ouvertes, fituées au fommet des tiges & des
rameaux. L’ombelle univerfelle, compofée d’un,
grand nombre de rayons, eft munie d’une.collerette
* affez fouyeiK à une feule foliole petite „
étroite, aiguë. Les ombelles partielles, petites,
planes, font garnies d’une collerette de trois a
quatre folioles prefque fétacées, fort courtes, &
fouvent réfléchies. Les corolles i un peu jaunâtres
avant leur épanouiffement, font blanches quand
elles font développées ; il leur fuccède des fruits
oblongs, très • peu comprimés, fillonnés fur le
dos, mais fans rebord remarquable.
La variété A ne diffère de la précédente que
par fes folioles plus étroites 6c plus longues : on
la rencontre en Italie 6c dans les'départemens méridionaux
de la France. La première croit partout
en France dans les prés gras & humides. Elles
paffent pour incifives, emmérragogues, diurétiques.
y- ( V . v. )
1. PeucÊDANE des prés. Peucedanum filaüs.
•Linn.
Peucedanum foliis pinnatifidis ; laciniis oppofitisy
involucro univerfali diphyllo. Linn. Spec. Plant,
vol. 1. p. 3 54 .— Hort. Cliff. 94. — Roy. Lugd.
Bat. 98.— Sauvag. Monfpel. 257.— Pollich. Pal.
n®. 281. — Hoffm. Germ. 97. — Jacq. Auftr.
tab. 15. — Willd. Spec. Plant, vol. 2. pag. 1406.
n°. 7. ,
Peucedanum pratenfe. Lam. Flor. franç. vol. 3*
p. 469. n®. 1058. IV.
Peucedanum foliis triplicato - pinnatisy pinnulis
nervo diftinclis, lanceolatis, imparibus trilobatis. i
Hall. Helv. n®. 797.
Sium filaüs. Roth. Germ. I. 129. —• Id. II. 340* ^
Sefeli pratenfe-, Bauh. Pin. 162. — Rai. Angl. 3*
ç . Rivin. tab. 59.
* Siler alterum pratenfe. Dodon. Pempt. 310. Ic.
— Lobel. 10738.
Angelica p rat en fis 3 apii folio. Tourn. Infl. R.
ïle rb . 313.
Cette efpèce fe diftingue de la précédente par
fes feuilles moins amples, trois fois ailées, à folioles
bien plus courtes, & par fes fleurs jaunes.
Ses racines font très-longues, affez droites,
épâiffes,fufiformes, étroites, un peu noueufes,
noirâtres en dehors, blanches en dedans, Amples,
& prefque fans chevelus. Il s’en élève une tige
glabre, haute de deux ou trois pieds, ftriée, un
•peu anguleufe, prefqu’arrondie, rameufe, particuliérement
à fa partie fupérieuré; garnie de
feuilles trois fois ailées, d’un vert noirâtre, compofées
de. folioles fort petites, glabres, prefque
luifantes, linéaires, lancéolées, un peu mucro-
nées, traverfées longitudinalement par une nervure
affez faillante, & quelques autres latérales
moins fenfibles ; la foliole impaire eft prefque toujours
trilobée, ou plutôt ce font trois, folioles
terminales, confluentes à leu* bafe. J’en ai rencontré
une variété dans les environs de Soiffons,
dont les folioles étoient plus courtes, obtufes,
prefqu’ovales.
Lfcs fleurs font difpofées en ombelles terminales,
lâches, très-ouvertes; la collerette de l’ombelle
univerfelle eft très-fouvent compofée de deux
petites folioles : les ombelles partielles en ont
davantage. La corolle eft jaunâtre, & les fruits
font oblongs, cannelés, à rebords peu élevés,
très-glabres, un peu obtus.
Cette plante croît dans les prairies humides de
l’Europe : elle paffe pour diurétique, 6c favorable
auxperfonnesattaquées de la-gravelle. 2f( V .v . )
3. PeucÊDANE d’Alface. Peucedanum alfaticum•
Linn.
Peucedanum foliolis pinnatifidis ,* lacinulis trifidis,
obtufiufculis. Linn. Spec. Plant, vol. i . p. 3J4- -—
Necker. ACt. Palat, 2. p. 47a. tab. 3. ng. n . —
Jacq. Auftr. tab. 70. — Pollich. Pal. n°- 282. —
Hoffm. Germ. 97. — Lamarck. Flor. franç. vol. 3.
p.468. n°. 1058. III.
Selinum foliolis pinnatim laciniatis ,* lacinulis tri-
fidis , obtufis. Hort. Cliff. 90.
Selinum foliis quadruplicato-pinnatis , nervis cana~
liculatis. Hall. Helv. n°. 798.
Selinum alfaticum. Roth. Germ. 1. 133* — ^
357*
Daucus alfaticus. Bauh. Prodr. 77. — Haller.
Opufc. 318.
Umbellifera alfatica magna , umbellâ parvâ >fub-
luteâ. J. Bauh. Hift. 3. p. 106. — Rai. Hift. 414.
Oreofelinum pratenfe, cicutAfolio. Tourn. Inft. R.
Herb. 316.
C ’eft une des plus grandes efpèces-de ce genre,
dont les fruits font comprimés , affez grands , 6c
munis d’une membrane élargie.
Ses tiges font glabres, ftriées, rameufes, un peu
anguleufes, garnies de feuilles qui diffèrent un peu
; entr’elles félon leur pofition : lçs radicales lont
! deux ou trois fois ailées, & ont des folioles affez
; femblables à celles des feuilles de la corolle, très-
! rapprochées les unes des autres ; celles qui viennent
. enfuite font également trois ou quatre fois ailées ,
fort amples ; leurs divifions font ternées , & les
folioles qui les compofent écartées entr’elles ,
! plus étroites, plus alongées ; enfin les feuilles cau-
linaires font grandes, trois fois ailées , ayant chacune
de leurs divifions terminée par trois folioles
linéaires , étroites, fort longues, aiguës.;
L’ ombelle univerfelle eft ample, compofée d’ un
grand nombre de rayons, 8c manque fouvent de
corollerette générale : les partielles font formées
de nois à cinq petites folioles fétacées, & les om-
f f i j