
d ’une foule de plantes nouvelles , de même
que ceux - de-Cels t de- - la -Malmaisôu ,. que
M. VVn tèna'Us’esf chargé àè "fiite:êrfndditfe
dans un ouvrage, aussi précieux par l’exécution
des gravures j que, par l’exactitude et la
clarté des descriptions.
Mais que doit-il résulter, que résulte-t-il
en effet de cette surabondance de richesses ?
Deux effets opposés : que, dun coté, les.
principes fondamentaux de la science, établis
d’abord sur les seules plantes connues à l’époque
où ilsontétécrééSjSetrouventaujourd hui,
les uns confirmés, d’autres affaiblis, ou meme,
entièrement détruits par l’examen d’un plus-
grand nombre d’espèces ; ainsi lè célèbre,
Linné, qui avoir avancé comme un principe!
certain que tous les genres étoient naturels,.
principe que Lamarck avoit déjà combattu,
penseroit sansrdoute bien autrement aujour-i
d’hui , en se voyant forcé de Supprimer,!
de diviser, de changer un grand nombre dej,
ceux qu’il a présentés comme naturels ; de re-i
noncer à l’emploi de certains caractères, tropi
variables pour constituer ceux de quelques1,
genres : il verroit enfin que très-souvent, entre
un genre et un.au.re genre, il existé beaucoup
d ’espèces intermédiaires qu’on né sait,
dans quel genre placer, et qui d’ailleurs ne
sont point assez tranchées pour constituer des!
genres particuliers. Les caractères des espèces,
ne seraient pas moins soumis a des réfotmesj
bien plus considérables.' La plupart des bota-j
nistes qui ont écrit depuis Linné ,'e n ont
senti la nécessité, et il en est peu qui n’aient
été forcés de présenter les espèces déjà connues,"
sousdes caractères différens de ceux qui
d’abord leur avoient été assignés, afin de les
mettre en opposition avec les espèces nouvellement
découvertes.
Il suit de cette première considération >
quels, découverte d’un plusgrand.nombre de
iSiferttèsVofesefvées et décrites‘îrfec-'éoin par
des botanistes éclairés , doit nécessairement
contribuer à la perfection, à la réforme des
principes ; quelle présente de nouveaux rapports
, dè nouveaux points de vue , et que
cette étude étant une science d’observations,
c’est en les multipliant qu’on en reculera les
limités.
Mais c’est particuliérement à la classification
des plantes dans un otdre naturel,
que ces découvertes sont le plus favorables
: les unes viennent naturellement se ranger
parmi des. groupes déjà établis ; elles
'en confirment les caractères et en assurent
l’existence; d’autres remplissent le vide qui
uxistoit entre certaines familles, jusqiie-là
presqu’iSolées par l'es rapports éloignés qui se
trouvoient entr‘elles., et entre lesquelles là
ligne de démarcation étoif trop prononcée
pour quelles puissent faite Suite l’une à l’autre
, sans un chaînon intermédiaire qui les
réunît ; d’autres enfin donnent lieu à la formation
de nouvelles familles, a de nouveaux
groupes, et y appellent des plantes auxquelles
on n’avoit encore assigné aucune place déterminée,
ou bien elles servent à rectifier certaines
familles dont les caractères un peu hasardés
acquièrent une certitude qui leur manquoit.
Ainsi ces belles acquisitions donnent aux essais
qu’ont tentés de cétèbres botanistes pour
la distribution des plantes dans un ordre naturel
, une très-grande importance ; elles font
connoître de plus en plus combien il est avantageux
pour les progrès delà science et de ses
principes, de se livrer particuliérement à l’étude
des rapports ; carrière immense, mais
glorieuse, qu’il n’appartient qu’au génie de
OBSERVATIONS
frayer, et que ne peuvent se dispenser de suivre
tous ceux qui ambitionnent d’étudier la
Nature dans ses immenses productions., d en
saisir l’ordre, l’enchaînement, et de porter
sur l’Univers ce coup d’oeil profond et contemplatif
qui nous fait deviner ce qui doit
être par ce qui est : c’est ainsi que dans la P hy-
siqueNewton avoit trouvé, par la réfraction
de la lumière, l’existence d’un principe combustible
dans l’eau et le diamant, bien long-
tems avant que ces corps eussent été soumis,
à ces belles expériences qui ont confirmé la
théorie de Newton : de même, dans l’ordre
des productions naturelles, toutes les fois que
nous voyons, parmi celles du même genre,
des distances , des coupes trop brusques, trop
éloignées, nous sommes presque certains que
cet espace vide doit être rempli par des êtres
qui nous sont encore inconnus, ou qui n’ont
pas été suffisamment observés.
Plus les observations se multiplient dans
lütude des rapports , plus, d’un autre côté,
les group.e^ ou familles naturelles augmentent
, et plus les vides existons entre , ces.
groupes se remplissent. A la vérité, nous
ne somm.es pas encore parvenus à en former
une chaîne non interrompue, et telle
qu’on ne puisse déplacer, arbitrairement une
de ces familles du rang qu’elle occupe, sans
rompre l’unité ; mais cette grande perfection
, en supposant quelle existe réellement
dans la Nature , nous ne pouvons guère espérer
de l ’obtenir, à moins que nous ne con-
noissions à peu près tous les êtres qui composent
le règne végétal : en attendant, le
travail des savans dans. c,ette partie sera long-
tems borné à bien caractériser les familles
naturelles, à en découvrir de nouvelles, et
à saisit le plus grand nombre de rapports
PRÉLIMINAIRES. iij
possibles dans le rapprochement dps plantes ;
mais dès que nous voudrons réunir méthodiquement
toutes ces familles, nous serons
forcés de recourir à des classes ou à des divisions,
la plupart arbitraires.
Tandis que la découverte de nouvelles plantes
.nous fournit les moyens, d’établir d ’heureuses
réformes dans la science, qu’elle étend
nos .connoissances, qu’elle enrichit nos jardins
et nos collections,. qu’elle nous donne
une idée des immenses proçluçtions de la Nature
, de leurs variétés, il en résulte en même
.ems des difficultés ptesqu’msurmontables
lorsque nous voulons ranger ces nouvelles découvertes
d’après les distributions de'nos méthodes
..factices. Comme, la Nature ne forme
ni classes nî genres , e t, osons le dire, ni espèces;
que toutes ee? inventions sont celles
de l’homme, dont les bornes de l’esprit ont
besoin de points de repos, et que d’ailleurs il
ne pourrait communiquer à sés semblables
ses découvertes sanscettg ingenjeuse- distribution.,
il arrive que la Nature, don t la marche
n’est pas soumise à nos méthodes, nous présente.
une foule. 4’ohjêty que nous ne savons
où classer, surtout lorsqu’il s’agit de les faire
entrer, dans des genres déjà établis, et qu’ils
ne nous, offrent d’ailleurs aucun caractère,
suffisant pour constituer de nouveaux genres :
ils spnt alors livrés a l’arbitraire dey botanistes
, selon les rapports sous lesquels chacun
d’eux les considère.
L’arbitraire , en politique comme dans les
sciences, s’établir parfont où il.my a.point de
lois, ou bien lorsque celles-ci sont sans autorité
ou sans fondement. Linné en a proposé
de très-ingénieuses, sans doute, pour la formation
d.es classes, des genres et des espèces
dans le règne végétal ; mais comme jusqu’alors
a ij