
avec les poiriers, & qui renferme des arbres tant
indigènes qu'exotiques à l’Europe, dont les feuilles
font fimples, un peu tomenteufes en deffous, des
fleurs blanches, fafciculées, axillaires ou terminales.
‘
Le cara&ère effentiel de ce genre confîfte dans:
Un calice a cinq divifons ; cinq pétales ,* cinq ftyles
réunis a leur bafe ; un fruit globuleux a pépins , ombiliqué
tant en dejfus qu en deffous.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
. Chaque fleur offre :
t ° . Un calice fupérieur, monophylle, à cinq divifions
profondes, perfiftantes, concaves.
■ 2°. Une corolle compofée de cinq pétales concaves,
un peu arrondis, inférés fur le calice.
$°. Environ vingt étamines , dont les filamens
font filiformes, prefque de la longueur des pétales,
terminés par des anthères fimples.
4°. Un ovaire inférieur, furmonté de cinq ftyles
fouvent velus & réunis par leur bafe, terminés par
cinq ftigmates diftinâs.
Le fruit eft une pomme charnue, fucculente,
ombiliquée en deffus, très-concave en deffous,
contenant dans fon centre cinq loges cartilagineu-
fes, qui renferment chacune une ou deux femences
oblongues, comprimées latéralement, aigues à leur
bafe, obtufes à leur fommet.
Obfrvations. L'habitude où l’on eft de'féparer
les pommiers des poiriers nous a déterminés à adopter
ces deux genres , que nous euflions autrement
réunis en un feu l, ainfi que l’a fait Linné, tant il
exifte de rapports entr’eux. Cependant on a établi
des cara&ères qui, quoique foibles, empêcheront
que l’ on ne confonde un poirier avec un pommier.
Dans ce dernier les fruits font globuleux ; leur pédoncule
eft court & s’enfonce dans une large cavité
qui n’exifte point dans le poirier. Les ftyles
font réunis à leur bafe ; les feuilles plus fortement
dentées, & affez généralement pubefcentes en
deffous. Les fruits ont une faveur qui leur eft particulières
ils font plus acides que les poires.
E s p è c e s .
i . Pommier commun. Malus commuais<
Malus umbellis fejflibus ; foliis ovato-oblongis ,
acuminatis, ferratis , glabris; unguibus calice brevio-
ribus , fiy lis glab ris. Aiton. Hort. Kew/vol. z. pag.
175. — Willden. Arb. 161. & Spec. Plant, vol. 2.
pag. 1017. n9. 9. — Lam. llluftr. Gen. tab. 43 f. f.
Py rus foliis ferratis, umbellis fejjilibus. Linn. Spec.
Plant, vol. 1. pag. 686. — Miller. DiéL n°. 1. &
llluftr. le. tt- Pollich, Pal. n°. 478. | â Duroy.
Harbk.pag.222.'— Scop. Carn. n#.j9 9 .— Hoffm.
Germ. 173. — Roth. Germ. 1. 21 y. IL 549.— Lam.
Flor. firanç. vol. 3. pag. 491.11°. 1089.IV.— Desf.
Flor. atl. vol. i.p ag . 398.
Pyrus foliis ovatis , acuminatis , fubths hirfutis ;
pctiolis fiorigeris breviffmis. Hall. Helv. nS. 1097.
Pyrus foliis ferratis, pinnis baß concavis. Hort.
Cliff. 189. — Hort. Upfal. 130. — Flor. fuec. 40z.
437. — Roy. Lugd. Bat. 166.
Sorbus (malus), foliis ferratis, fruélu fpk&rico qu'm-
queloculari. Crantz. Auftr. pag. 93.
Malus filveflris, fruétu valdé acerbo. Tournef.
Inft.R. Herb. 634. — Duham. Arbr. vol. 2. pag.6.
tab. 2.
Malusfilveßrls. C, Bauh. Pin. 443. — Gérard.
Hift. 471. — Parkins. Theatr. 1503. Ic. — Tabern.
le. 1008. — Dodon. Pempt. 789. —-Blackw. tab.
178.
Malus. Dalech. Hift. vol. 1. pag; 285. & Icon.
288.
Mala diofeoridis. Lobel. part. 2. Icon. 165. 8c
Obferv. 590. Icon.
Vulgairement pommes d’étranguillon, pommes
de bois.
A. Malus flore pleno. C . Bauh. Pin. 433. —
Tournef. Inft. R. Herb. 634.
B. Malus fativa, & c . Tournef. Inft. R. Herb.
634-36.
Le pommier eft un arbre d’une moyenne grandeur,
dont les branches font étalées, & les rameaux
garnis-de feuilles pétiolées, éparfes ou par
bouquets, ovales , un peu aiguës à leur fommet,
légèrement dentées à leurs bords, un peu velues
en deffous, d’un vert fombre. Ses fleurs font très-
agréables , d’un blanc mêlé de rofe, & difpofées
en une forte d’ombelle feflile : elles font remplacées
par des fruits arrondis, charnus, fucculens,
très-acerbes dans l’état fauvage, mais qui varient
à l’infini dans leur forme & leur faveur par la
culture.
Le pommier croît naturellement dans plufîeurs
forêts de l’Europe. Quelques auteurs ont avancé
qu’il étoit quelquefois épineux 3 ceux que j’ai ob-
fervés dans la forêt de Villers-Coterêts n’avoient
point d’épines. T) ( V . v. );
La pomme eft de tous les fruits d’hiver celui qui
fe conferve le plus long-tems : rivale de la poire,
toutes deux fe difpurent à l’envi l’honneur d’orner
nos tables après avoir brillé fur les arbres de
nos vergers. C ’eft ainfi qu’à la fuite de cette foule
de viandes déguifées fous toutes fortes de formes
par l’art du cuifinier , nous finiffons par rendre
hommage aux fimplts productions de la nature;
mais ces fruits ont bien un autre éclat dans un repas
champêtre, lorfque, mollement placés dans une
corbeille de jonc, fur un lit de feuillage ou de
moufle, elles contraftent avec la crème & le fromage,
& font, dans un jour de fê te , les délices
d’un repas champêtre, furtout quand leur fuc acidulé
çoule dans des organes échauffés par l’exercice
& le travail.
Les pommes font rafraîchiffantes, antiputrides :
les douces font laxatives; les âcres, aftringentes:
crues, elles occafionnent des vents aux eftomacs
foibles; mais cuites elles deviennent un aliment
fain, léger, peétoral. Leur décoétion & leur fi-,
rop calment la toux; le fuc exprimé lâche le ventre,
& remédie à la conllipation : on en fait des
compotes, des gelées, des confitures, & enfin on
en obtient, par la fermentation, cette boiffon fi
agréable, connue fous le nom de cidre, dont les
propriétés tiennent de celles de la pomme, & qui
eft particuliérement un excellent antifeorbutiqué.
Le bois des pommiers eft léger, doux & liant,
bien moins dur que celui des poiriers : il eft recherché
par les menuifiers, mais bien davantage
par les tourneurs. L’écorce teint en jaune. La plupart
des beftiaux mangent volontiers les feuilles
de ces arbres. Le marc du cidre, les pommes fau-
vages, écrafées , mêlées aux fourages , paffent
pour un bon préfervatif contre les maladies des
. bêtes à cornes.
Nous fommes redevables à la culture d’une :
grande variété de pommes, les unes douces, les ;
autres acides, fermes, tendres, caffantes, qui dif- 1
fèrent par leur forme, leur groffeur, leur faveur,,
leur couleur : les unes ne font bonnes qu’à faire
du cidre; les autres fe mangent cuites ou crues,
félon leur qualité. Nous n’en citerons que les variétés
les plus intéreffantes.
1 ° . La REINETTE.
Pyrus malus prafomila. Linn.
Mala prafomila. C . Bauh. Pin. 433. .
Malus fativa , fruttu fubrotundo , é viridi pallef-
cente, acido dulci. Tourn. Inft. R. H. 634.
C ’eft la plus eftiméé de toutes : on en diftingue
de plufieurs fortes : la reinette blancke-, qui eft tendre,
mais moins fucculente que les autres; la reinette
gnfe, très-fucrée, la meilleure de toutes ; la
reinette franche : elle eft groffe, piquetée de points
noirâtres, & jaunit en mûriffant : on en fait des
compotes & une gelée excellente.
2° . Le R A M B O U R .
MalusprAgrandis, pruox, tenerrima. Tourn. Inft.
R. Herb. 634.,
C ’eft un fruit très-gros, arrondi, fort tendre,
coloré en rou ge, qui mûrit de bonne heure; il
Botanique. Tome V.
ne fe conferve pas : pour peu qu’il foit trop mûr,
il devient farineux : on le préfère en compote*,
3®,jLe c a i .v i l .
Pyrus malus cavill&a. Linn.
Malus fativa, fructu magno, intense rubente, vio U
odore. Tourn. Inft. R/H. 635.
C ’eft un gros fruit d’une forme oblongue, d’un
beau rouge, & dont le jus eft vineux. On diftingue
le calvil d’automne & le calvil blanc OU calvil d.'été :
il eft fort eftimé. '
4°. Le r o u v e a u . .
Pyrus malus rubelUana. Linn.
Malus fativa, fruâu fanguinei coloris, ex auflero
fubdulci. Tourn. Inft. R. H. 63y. — Blackw. tab.
141,
Ce fruit eft d’un rouge fanguin, affez agréable
par fa faveur douce, aigrelette.
50. La p o m m e -r o .s e .
Pyrus malus epiroiica. Linn.
Malus fativa, fruftu orbiculato, àdorato. Tournef.
Inft. R. H. 635.
Po'ma orbiculata. Ruell. de Nat. Stirp. 2jo.
Cette pomme eft toute ronde, d’une couleur
de rofe affez jolie , d’une faveur parfumée.
6°. Le COURT PENDU.
Pyrus malus csjliana. Linn.
' Mala curtipendula dicta. J. Bauh. Hift. r. pag. 2r.
Malus fativa, fructu pediculo fermé carente.Toutn.
Inft. R. H. 634.
Cette pomme eft groffe , de forme oblongue,
marquée de quelques angles irréguliers ; rougeâtre
d’un côté, pâle de l’autre : elle pend toujours vers
la terre, portée par un pédoncule court.
70. Pomme de parad is/
Pyrus malus p ara difac a. Linn.
Malus pumila, que. potins frutex quam arbor. C.
Bauh. Pin. 433.
C ’eft un pommier très-petit, fur lequel on greffe
tous ceux que l’ on veut avoir dans l’état de pommiers
nains : il ne s'élève qu’à trois ou quatre pieds
de haut : on le multiplie par marcotes & par boutures.
8 °. La p o m m e d ’ a p i .
Mala apiofa U milerofà. Math.
Malus fativa, fruétu fplendidé purpureo. Tournef.
Inft. R. H. 63y.
C ’eft une des variétés de cette efpèce la plus
B b b b
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