
Cette plante a une tige haute d’environ un pied,
à quatre côtes peu marquées, prefque lifïe , divi-
fée en rameaux oppofés, peu nombreux, garnis
de feuilles oppofées, pétiolées , ovales, un peu
rudes au toucher, à greffes dentelures inégales,
obtufes à leur fommet ; les fupérieures prefque
lancéolées, aiguës, fefliles j les inférieures portées
fur des pétioles courts.
Les fleurs font folitaires , fefliles , oppofées,
écartées les unes des autres, horizontales, un peu
inclinées après la floraifon, réunies en un épi
lâche & terminal. Chaque fleur eft munie à fa bafe
de trois bradées fubulées, très-étroites ; l’inférieure
eft de la longueur du calice j les deux latérales
font plus courtes & droites. Le calice eft
cylindrique, ftrié, relevé en boffe un peu au def-
fus de la bafe, d ur, roide, tubulé, partagé en
deux lèvres à fon orifice, la fupérieure purpurine,
tridentée j l’inférieure bifide. La corolle eft blanche
, affez femblable à celle du dodania, mais plus
petite j fa lèvre fupérieure eft purpurine en dehors.
Cette plante croît dans l’ Amérique feptentrio-
nale. y ( P ƒ )
i . Ph r ym a à grappes. Phryma dehifeens. Linn.
Phryma calicibus tandem longitudinaliîer dehifeen-
iibus. Linn. f. Suppl, pag. 277. — Willden. Spec.
Plant, vol. 3. pag. 180. n°. 2.
Cette plante, d’après Linné fils, eft un peu fru-
tefeente à fa bafe, divifée en rameaux oppofés ,
peu nombreux , droits, garnis de feuilles médiocrement
pétiolées, oppofées , cunéiformes à leur
bafe, un peu arrondies à leur partie fupérieure,
prefqu’auffi longues que larges , un peu épaiffes,
munies d’environ neuf dents. Les fleurs font dif-
pofées en grappes terminales ; elles font folitaires,
très-fîmples , droites , légèrement pédonculées,
garnies à leur bafe de très-petites bradées folitaires
& fubulées*
Le calice eft cylindrique, monophylle, marqué
de cinq filions, tronqué à fon orifice, garni dè
cinq dents, s’ouvrant latéralement en longueur
& d’un feul côté à l’époque de la maturité. La
corolle approche de celle des verveines; elle eft
monopétale , compofée d’ un tube de la longueur
du calice , dont l’orifice eft divifé en cinq découpures
petites, arrondies, prefqu’égales ; elle contient
quatre étamines didynames. L’ovaire eft
oblong , furmonté d’un ftylefiliforme, & terminé
par un ftigmate un peu obtus. Il n'y a qu’ une feule
femence arrondie, un peu comprimée, rétrécie
& cunéiforme à fa bafe , à deux loges.
Cette plante croît au Cap de Bonne-Efpérance,
où elle a été obfervée & recueillie par Thuaberg. ^
Obfervations. Si l’on confidère dans cette plante
la forme de la corolle, le caractère des femences,
on concevra facilement.qu’ils offroient des différences
fuffifantes pour féparer cette efpèce des
phryma. Linné fils le reconnoît lui-même, & il
avoue qu’il l’eût fait s’il n’en eût été empêché
par la crainte de trop multiplier les genres.
( Po ir e t . )
PHYLIQUE. Phylica. Genre de plantes à fleurs
complètes, polypétalées, de la famille des ner-
, pruns, qui a quelques rapports avec les brunia,
qui comprend des lous-arbriffeaux exotiques à
l'Europe, qui ont la plupart le port des bruyères,
& font munis de feuilles alternes ou -éparfes, &
de fleurs réunies en tête terminale, & prefque
agrégées.
Le caraétère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice fupérieur a cinq divifions y cinq pétales
très-petits ; une capfule inférieure & couronnée, a trois
coques y des femences folitaires.
C a r a c t è r e c é n é r i q u e.
Les fleurs, affez généralement ramaffées en tête,
& prefqu’agrégées, offrent chacune d’elles :
1®. Un calice fupérieur, turbiné, tomenteux en 1
dehors, divifé en cinq découpures.
2°. Une corolle compofée de cinq pétales fort
petits, en,forme d ’écaillesaigues.
3°. Cinq étamines, dont les filamens font fort
petits, inférés fous les pétales, terminés par des
anthères Amples.
4°. Un ovaire inférieur, furmonté d’un ftyle
fimple & d’ un ftigmate obtus.
Le fruit confîfte en une capfule inférieure, arrondie
, couronnée par le calice, quelquefois
1 bacciforme, à trois coques bivalves, renfermant
des femences folitaires, prefqu’ovales, munies
■ d’un ombilic faillant.
Obfervations. La plupart des efpèces de ce
genre ont un port & des caraélères, dans les
parties de leur fru&ification, qui le rendroient
prefque naturel s’ il n’étoit pas auffi voifin des
brunia. C e font de petits arbriffeaux très-rameux,
prefqu’en buiffon, fouvent tomenteux, garnis de
feuilles éparfes, étroites, linéaires, courtes,
prefqu’imbriquées, fouvent pubefeentes & blanchâtres
à leur face inférieure, fefliles ou fuppor-
tées par des pétioles courts.
Les fleurs font terminales, folitaires, fefliles,
mais réunies en une tête ovale ou globuleufe,
environnées extérieurement de bradées prefqu’en
forme de collerette, affez ordinairement fort
petites, plüs courtes, plus larges que les feuilles :
chaque fleur eft en outre accompagnée de trois
autres petites bradées plus courtes que le calice.
Celui-ci eft court, fort petit, rarement glabre,
turbiné, & divifé à fon orifice en cinq découpures
aiguës, ovales, concaves : c’ eft à la bafe
de chacune de ces divifions que font attachés les
cinq pétales qui forment la corolle, que Linné
appelle nectaire. Ces pétales, en forme de petites
écailles,- font à peine fenfibles, & enfoncés dans
la concavité des divifions du calice, dont elles
prennent la forme. L’infertion des filamens a lieu
un peu au deffous de celle des pétales, prefqu’ à
l’orifice du tube calicinal : ces filamens font extrêmement
courts, & les anthères qui les terminent,
font enfoncées fous le fommet un peu
concave de chaque pétale.
Quelques-uns de ces caradères difparoiffent
dans plulïeurs des efpèces de ce genre.
Dans les unes, telles que le phylica cordata,
buxifolia, fpicata, myrtifolia, &c. les feuilles
font larges, ovales, arrondies, & c .> mais la fructification
conferve les mêmes caradères.
Dans d’autres, telles que le phylilicapinifolia,
racemofa3 axillaris, & c . les fleurs perdent quelques
uns des caradères que nous avons préfentés,
mais confervent ceux des feuilles.
Enfin, quelques autres fe rapprochent des
brunia.
E s p è c e s .
1. Phylique à feuilies de bruyères. Phylica
ericoides. Linn.
Phylica foliis linearibus 3 verticillatis. Linn. Spec.
Plant, vol. 1. p. 283. — Mill. Did. n°. 1. —
Fabricius'. Helmft. 233. — Kniph. Cent. 1. n°. 62.
Phylica foliis linearibus, fubverticillatisy ramulis
fioriferis brevibus, capitulis tomentofo-incanis. Lam.
llluftr. Geh. p. 77. -n®. 2611. tab. 127. fig. 1.
Phylica foliis lanceolatis, glabris y ramis fubum-
bellatis, capitulis terminalibus| tomentofis. Thunb.
Prodr. p. 44.
Phylica foliis avato-linearibus. Hort. Cliff. 70.
•— Roy. Lugd. Bat. 199. — Willd. Spec. Plant,
vol. 2. p. 1108. n®. 1*
Phylica foliis fubulatis , acutis, glabris y ramis
unifions3 capitulis lanatis. Berg. Plant. Cap. p. 4p.
Alaternoides africana , erics. foliis y fioribus albi-
cantibus U mufeofis. Commel. Hort. i . pag. 1.
tab. 1. — Boerh. Lugd. Bat. 2. p. 214. — Haller.
Gott. 36. — Zimm. Gott. yo.
Phylica sthiopica. ? Hill. Eden. p. IOO. tab. 9.
}■
Cette plante eft aujourd’ hui très-multipliée par
fleurs î mais l’avantage qu’elle a de fe conferver
avec fes feuilles, & de produire, tout l'hiver, un
grand nombre de fleurs réunies en petites têtes
prefque globuleufes, tomenteufes & d’une blancheur
la culture , non qu’elle féduife par l’édat de fes. !
éclatante, en a fait un arbriffeau d appartement,
qui eft d’ailleurs élégant & agréable à la
vue.
Ses tiges s’élèvent à environ deux pieds, revêtues
d’une écorce un peu rougeâtre ou purpurine,
pubefeentes dans leur jeuneffe, divifées en
rameaux irréguliers, nombreux, fous-divifes en
d’autres bien plus courts, prefque fafciculés ^garnis
de feuilles éparfes, prefque fefliles, linéaires,
étroites, fouvent prefque verticillées, ouvertes,
fortement roulées à leurs bords, de couleur cendrée,
& tomenteufes à leur face inférieure; glabres
& d’un vert très-foncé en deffus, obtufes à
leur fommet, affez femblables à celles des bruyères.
Ses fleurs font un peu odorantes, réunies, à
l’extrémité de chaque rameau, en petites têtes
terminales, enveloppées d’un duvet tomenteux,
d’une grande blancheur. Les folioles ou les bractées
qui les environnent, font ovales, affez fouvent
fubulées à leur fommet, droites, pubefeentes
, inégales, un peu gibbeufes à leur bafe.
Trois autres folioles en forme d’écailles oblon-
gues, aiguës, entièrement tomenteufes, accompagnent
chaque fleur en particulier, & font de la
longueur du tube du calice.
C e lu i-c i eft chargé d’ un duvet tomenteux,
très-blanc ; il fe divifé en cinq découpurés ouvertes
en étoile. La corolle eft compofée de cinq
pétales très-petits, fort courts, fous lefquels font
inférés les filamens des étamines, qui font plus
courts que le calice, & dont les anthères font
contenues dans la cavité de chaque pétale.
Cette plante croît naturellement au Cap de
Bonne-Efpérance. On la cultive dans un grand
nombre de jardins. T? | V, v. )
2. Phylique à petites fleurs. Phylicaparvifiora,
Linn.
Phylica foliis Jubulatis , acutis , feabris , fubpi-
lofisj ramispaniculato-multifLoris. Linn. Mantiff. 209.
— Bergius. Flor. Capenf. p. 48. — Lam. llluftr.
Gener. pag. 78. n°. 2618. — Willd. Spec. Plant*
vol. 2. p. 1113. n®. 19.
Phylica foliis lanceolatis, acutis, feabris y ramis
virgatis, capitulis terminalibus. Thunb. Prodr*
p. 44.
Cette plante, par fon port, furtout par la forme
& la difpofition de fes feuilles, reffemble beaucoup
au phylica ericoidesy mais elle s’en diftingue par fes
feuilles hifpides, plus courtes, & par fes fleurs
plus petites.
Ses tiges font frutefeentes, glabres * cylindri