
5o PAS P A S
forme 4e langue , s'ouvrant longitudinalement dans
leur milieu.
C a r a c t è r e g é n é b , i q u e .
Chaque fleur offre :
i 9. Un calice à quatre folioles colorées, ovales,
caduques, un peu ouvertes.
2°. Une corolle à quatre pétales, difpofés en
c ro ix , oblongs, obtus, ouverts, infenublement
rétrécis en onglet.
3°. Six étamines droites, de la longueur de la
corolle, dont quatre plus longues-, deux plus
courtes. Leurs anthères font oblongues & laté-
raies.
4°. XJn-ovaire oblong, comprimé, de la Ion-*
gueur des deux plus courtes étamines; un ftyle
très-court en dehors,_ renfermé en partie dans la
portion fuperieure des valves, terminé par un
ftigmate obtus. & en forme de tête..
Lejfo/r.eft une filique courte, oblongue, lin-
guiforme ,, comprimée & tranchante fur fes bords,
marquée dans fon milieu d'une élévation lenticulaire
, compofée de deux valves naviculaires un
peu fubéreufes , à une feule lo g e , à une feule fe-
mençe ovale , attachée à la partie fuperieure de
la loge par un pédicule court qui s'alonge en ftyle
hors des valves.
E ST £ c e s.
i . Pa s t e l des teinturiers. Ifatis tincloria. Linn.
Ifatis foliis. radicalibus 3 crenatisj caulinis fagitta-
t,is3 filiculis oblongis. Linn. Spec. Plani. — Fl. Suec..
J 43* 614. — Dalib. Paris.. 20J. -r- Gmel. Sibir. 3.
p. 230. n9. 64. —-Crantz. Auft. y. — Poîlich. Pal.
n0'* ^4F* — Gmel. Tub. p.,207.-r-Kniph. Cent. 12.
11°. 6a . Regn. bot.
J pieds de haut. Ses feuilles inférieures font pétio*
Iees, oblongues, ovales, un peu épaiffes, rétrécies
à leur bafe, entières à leurs bords} les cau-
linaires font alternes, felfiles, amplexicaules , en
forme de flèche, glabres, d'un vert glauque} les
fupérieures très-étroites. Les tiges fe divifent à
leur fommet en un grand nombre de rameaux
chargés de fleurs jaunes , nombreufes, petites,
auxquelles fuccèdent des filiques oblongues, pendantes
, glabres , obtufes, & entières à leur ex*
trémité} de couleur noire quand elles font mûres,
portées fur des pédoncules courts & filiformes.
(^ . v.)
Cette plante, quoique peu employée en médecine,
pafle pour un des plus puiffans réfolutifs,
étant appliquée fur les tumeurs en forme de cata-
plafme. L'infufion de fes feuilles eft aufli regardée
comme très-apéritive.
Mais l’ufage le plus général & le plus intéref-
fant que l'on faffe de cette plante, confîfte dans
fon application à la teinture. Elle donne une belle
couleur bleue, & rend les autres plus pénétrantes.
La méthode employée pour l'obtenir eft curieufe,
& varie un peu félon les pays.
Dans la Thuringe, après avoir récolté les feuilles
du paftel, on les lave dans quelque rivière,
on les expofe au foleil après les avoir lavées , &
on les étend dans un endroit propre à les faire
fécher 5. mais fi la faifon n eft pas favorable, & que
ces feuilles foient continuellement mouillées par
la pluie, elles courent rifque de fe gâter} car
quelquefois elles deviennent noires dans l'efpace
d'une nuit : on attend que l'humidité foit diflipée*
pour les faire tranfporter dans les moulins deftinés
à les broyer}, mais en France on porte les.feuilles
au moulin auflitôt après leur récolte. Le lavage
pratiqué dans la Thuringe ne fert donc qu'à les
rendre propres, & à les dépouiller de toute efpèce
d.e faleté..
Ifatis foliis. radie ali bus 3 petiolatis3 ovatis; caulinis
eimplexlcaulibus. Hall. Helv. nQ. 523*
Ifatis. Hort. CliflF. 341. Roy. Lugd. Bat-. 330.
Ifatis fylvefiris f latifolia. Bguh. Pin. 1 13. —
Blackw. tab. 246.
Ifatis ( tinéloria ) , foliis radicalibus , oblongo-
qvatis , obtufis, integerrimis,; caulinis fagittatis , fili-..
culis oblongis. Mill. Diét. n°. 1.
Ifatis, fylvefiris angufiifolia. C . B. Pin. i l 3.
Tourn- Inft. R.H. 1 1 1. — Garid. 257.— Lamarck,
Illuft.. Gener. Pl. 554..fig. 1..
Cette plante, intéreffante par fes ufages écono-~
miques, indigène dans la partie méridionale de la
France, &que l'on y cultive avec fuccès, s'élève
fur une tige glabre, rameufe,. de, deux, ou tr.ois
L'opération du moulin doit être prompte, parce
que fi les feuilles reftent entafiees, elles fermentent
promptement, pourriflent, & répandent bientôt
une odeur infoutenable. Dans quelques cantons on
les tourne & retourne plufieurs fois, afin que la
mafle Te fane & fe flétriffe également, & pour
I qu'elles ne commencent pas à fermenter. Lorfque
! les feuilles font triturées, réduites en pâte par
: Taétion des meules, on en fait des piles dans la
1 galerie du moulin ou à l'air libre en dehors.
Après, avoir bien preffé la. pâte avec les pieds &
! les mains, on la bat & on l’unit par-deflus avec la
pelle. C'eft le pafiel en pile.
j Dans la Thuringe, après avoir broyé cette
plante, l'avoir réduite en p âte, & l'avoir entaf-
fé e , on couvre le tas pour le garantir de la pluje,
& l'on place tout autour des foufflets que l'on
met en aétion, afin de diffiper l ’humidité. 08,
forme enfuite avec cette pâte des gâteaux ronds
que l'on porte dans un lieu découvert, expofés
aux vents & au foleil pour qu’ ils fe deflèchent de
plus en plus, & que l'humidité ne les fafTe pas
pourrir. L ’aéFon des foufflets devient utile dans
les pays peu chauds, dans les faifonsfroides, humides
& pluvieufes.
Lorfque les gâteaux entaffés s'échauffent par la
fermentation qui commence à les travailler, alors
l’odeur devient infupportable, à raifon de la chaleur
de la faifon & de celle de la mafle fermentante.
On augmente de plus en plus la chaleur du
paftel en l'arrofant d'eau, jufqu’à ce qu'il foit réduit
en poudre groflîère qui eft en ufage dans la
teinture, & que l’on appellepafielpréparé.
La méthode françaife n'eft pas tout-à-fait la
même, & varie fuivant les provinces. Après que
Je paftel a refté en pile, il s'y forme en dehors une
croûte qui devient noirâtre : quand elle s'entr’ou-
vre, on l'unit de nouveau avec beaucoup de foins,
autrement le paftel s’éventeroit, & il fe formeroit
dans les crevafles de petits vers qui le gâteroient.
Après quinze jours on ouvre le monceau de paftel
, on le broie entre les mains, & on mêle en-
femble la croûte & le dedans : il faut même écrafer
quelquefois la croûte avec une mafle pour parvenir
à la broyer. Il ne s'agit plus que de réduire
cette pâte en coques ou pelotes rondes, dont le
poids eft déterminé, & doit être le même pour
toutes : c’eft environ une livre. Après avoir bien
ferré ces pelottes en les formant, on les donne
enfuite à une autre perfonne, qui, en les appuyant
dans une écuelle de bois , les alonge par les deux
bouts oppofés.
Ce font, comme nous l ’avons d it, les feuilles
du paftel que l'on récolte pour les préparations.
Les premières feuilles fe foutiennent droites tant
qu’elles font vertes elles commencent à mûrir au
commencement du mois de meflidor , fuivant le
climat, & on connoît qu'elles font mûres, c’eft-à-
dire, bonnes à récolter, par leur affaiffement &
par la couleur jau^e qu'elles acquièrent. Cette !
couleur annonce que les tiges font prêtes à pouffer
& à monter en graines.
II eft très-important de récolter les feuilles par
un tems fec : s'il eft pluvieux on doit différer. La
récolte fe fait de deux maniérés} quelques-uns
empoignent les plantes près de terre, & les coupent
en les tordant} les autres les fauchent : ce
dernier procédé eft le meilleur. Il eft vrai qu’en-
fuite on a la peine de raflembler les feuilles} mais
cette perte de tems eft compenfée par la célérité
dans la coqpe, & par l'état de la plante, qui ne
fouffre point de tiraillemens. C ’eft le cas, après
cette première récolte, de farder & de biner. On
ale tems jufqu'aucommencement de brumaire, de
faire trois & quelquefois quatre coupes, fuiyant
que la faifon favorife la végétation du paftel, &
fuivant la fertilité du fol. Le paftel deftiné à donner
de la graine pour les femis aes années fui vantes,
n’eft récolté que deux fois, & enfuite on le laifle
monter en graines. Les récoltes fe fuccèdent à
peu près de fix en fix femaines. La première eft la
meilleure, foit pour la qualité, foit pour la quantité;
elle demande à être mife à part. Les fuivantes
vont toujours en fe détériorant. Cette plante exige
un fol un peu fo r t, mais pas trop humide. ( Dift,
dlAgricult. )
2. Pastel d’Efpagne. Ifatis lufitanica. Linn.
Ifatis foliis radicalibus, crenatis ,* caulinis fagittatis
,• pedunculis fubtomentofis. Linn. Spec. Pl. 936.
— Mill. Diét. n°. 3. — Gmel. It. 3. p. 308.
Ifatis fylvefiris minorlufitanica.? Herm. Lugd.
Bat. 678.
Ifatis orientalis, maritima, canefcens. Tournef.
Corol. 14. Buxb. Cent. 1. p. 4. t. y. — Lam. III.
Gen. Pl. 354. f. 2.
Quoique très - rapprochée de la précédente,
i cette efpèce s'en diftingue par des caraétères qui
fe reproduifent conftamment les mêmes, ainfi que
Miller l'affirme, d’après des obfervations fuivies
pendant près de quarante années. Ses tiges font
moins rameufes} les feuilles du bas font plus
étroites, lancéolées & crénelées ; les fupérieures
font également moins élargies, d'une couleur
glauque mêlée à une efpèce de duvet farineux
.blanchâtre. Les fommités des rameaux, & furtout
iles pédoncules, font légèrement velus, ainfi que
les fruits dans leur jeuneffe , qui font plus étroits
que ceux du paftel des teinturiers} enfin, la dernière
différence confîfte en ce que cette efpèce
eft annuelle. Elle croît enEfpagne & dans l’Orient.
On la cultive au Jardin des Plantes. ( K. v. ) O
3. Pastel des Alpes. Ifatis alpina. Vill.
Ifatis foliis omnibf^ integris, fubvillofs ,* fili-
culis brevibus, fubovatis. (N . )
Ifatis alpina. Allion. Flor. pedem. vol. I. p. 239.
n°. 944. tab. 86^-iîg. 2.
Ifatis (alpina), pumila, dense foliofa, fubhir-
futay filiculis latefcentibus. Vill. Profp. 38. Plant,
du Dauph. vol. 3. 308.
An Ifatis ( armena ) , foliis integerrimis, cordatis ,*
paftice oBtufis ,* filiculis cordatis ? Linn. Spec. Pl.
95<V
Ifatis armena, foliis braffica perfoliatA ; frufitu
cordiformij canefcente.? Buxb. Cent. 1. p. 3. t. 4. &
Tourn. Coroll. 14.
Cette plante s'élève moins que la première efpèce
: elle a à peine un pied de haut. Ses tiges
1 font garnies de feuilles nombreufes, courtes *
G ij