
O B S E R V A T I O N S P R É L IM I N A I R E S .
E n me chargeant d’achever un travail entrepris
par un des botanistes les plus distin-:
gués de la France, et que la science qu’il;
professe au Muséum d’Histoire naturelle de;
Paris ne lui a pas permis de continuer, je;
ne me suis pas déguisé la difficulté de l’entreprise
, la foiblesse de mes forces, et combien
je devois craindte de ne suivre que de:
loin la marche hardie, frayée par mon pré— i
décessseut ; j’eusse même renoncé à cette
entreprise s’il ne m’étoit point resté l’espoir!
de profiter encore de ses conseils, et de puiser
auprès de ses illustres collègues des tes-,
sources et des lumières auxquelles je devrai'
en partie le succès de mes travaux.
Mais depuis Ja publication des premiers
volumes de cet ouvrage, combien le domaine
de la Botanique ne s’est-il pas étendu ! Que
d’immenses découvertes n’a-t-on pas faites
depuis une vingtaine d’années ! Que de richesses
recueillies par une foule de voyageurs
dans les différentes contrées du Globe ! Que
d’ouvrages publiés par les savans de tous les
pays 1 et que de milliers de plantes il .reste
encore à décrire , et qui ne sont connues que
de ceux qui ne les. ont acquises que par (Je
longs et pénibles voyages ! Il existe dans la
seule .ville de Paris de très-riches collections,
telles que les plantes des îles d’Afrique et dés
Indes, recueillies par Commerson , celles du
Pérou, par Dombey ; celles de la Guiane, par
Richardj de la Nouvelle-Hollande, par La-
billardière-; du Sénégal, par Adanson, Geof-
fr°y, Palisot-Beauvoir ; du Cap de Bonne-
Botanique. Tome' V.
Espérance et des Indes, par Sonnerat ; de la
Caroline , par Bosc ; de l’Amérique septentrionale.,
par Michaux .père et fils ) de la Perse,
par Olivier j de l’Egypte, par Delisle Sà-
vigny ; de la Barbarie, par Desforifaines et
Poiret ; de Maroc et des Canaries, par Brous-
sonnet celles de Madagascar, par Petit-
Thouars ; de Porto-Ricco, des îles de la T rinité
et.dé Saint-Thomas, par Ledru, etc.
Outre, ces. collections particulières’, oh
trouve encore dans .beaucoup d’herbiers, tels
que dans ceux du Muséum d’Histoiré naturelle
et de MM. Jussieu, Lamarck,Thouin, DeS-
fontaines, Richard ,. Bosc , Labillardière ,
Ventenat, etc. une foule de plantes inédites.,
ou que’Ces savans ont recueillies eux-mêmes,
ou qu’ils reçoivent tous les’jours, tant-des botanistes
étrangers que des voyageurs qui, sans
se livrer particuliérement à l’étude de la Botanique,
se plaisent néanmoins à en étendre lès
limites, en recueillant toutes les plantes qui
I s’offrent à leurs. regards dans les pays qu’ils
parcourent, et dont ils s’empressent de faire
hommage aux savans destinés, par leurs travaux
et leurs fonctions, à faire connoître ces
précieuses découvertes. .
Parmi ce grand nombre-de plantes exotiques
, il en est beaucoup qui viennent augmenter
les richesses de nos parterres, de nos
bosquets, ou que les soins des cultivateurs
conservent dans les jardins de Botanique, et
leur font trouver dans les serres la température
de Jeür climat : c’est ainsi que le Jardin
du Muséum de Paris s’embellit tous les ans
à