
tète eft difficile à reconnoître, & qu’il faut l’avoir
obfervé conftamment dans un très-grand nombre
d individus , pour qu’il ne relie aucun doute à ce
fujet. Gê ne feroit pas d’ ailleurs une raifon fuffi-
fan te pour retrancher des efpèces d’un genre auquel
elles conviendroient par tous leurs autres rapports.
E s p è c e s .
t. P l a q u e m i n i e r faux-Iotier. Diojpyros latus.
Linn;
Diofpyrosfoliis ovatis , utrinque acuminatis 3 fubtus
albidis , fubpubefcentibus y pedunculis unifions. (N.)
Diofpyros foliorum paginis difcoloribus .Linn. Spec.
Plant, vol. 2. pag. iy io . — Mill, Diét n9. i. —
le . tab. i i 6. — Gouan. Monfp. pag. 5-21. — Sauv.
59 & 132.
Diojpyros foliis utrinque bicoloribus. Roy. Lugd.
Bat. 441.
>Diofpyros foliis utrinque diverse coloratis. Hort.
ClifF. 149.
Lotus afncana 3 latifo/ia. C . Bauh. Pin. 447.
Pfeudo-lotus. Camer. Epit. 156.
Guaiacana.n. Bauh. Hift. 1. pag. 128. — Tourn.
Inft. R. Herb. pag. 600.
Diofpyros five faba gr&ca 3 latifolia 3 pfeudo - lotus
Matthioli. Dalech.Hift. 1. pag. 349. Ic.
Guiacana. Duham. Arbr. vol. 1. pag. 283. n°. 1.
tab. n i .
A .Lotus africana 3 anguftifolia,feu femina. C.Bauh.
Pin. 447.
latus a f ricana altéra. Camer. Epit. 157. Bona.
Guiacana angujfiorefolio. Tourn. Inft. R. H. 600.
— Duham. Arbr. vol. 1» pag. 284. n°. 2.
Diojpyros five faba gr&ca 3 anguftifolia 3 feu lotus
africanus. Dalecn. Hilt. 1. pag. 349. Ic.
C ’eft un affez bel arbre qui s’élève à la hauteur
d’environ trente pieds, dont les branches étalées
fe divifent en rameaux ordinairement de couleur
brune ou jaunâtre, garnis de feuilles alternes, entières
, vertes en deftus, blanchâtres, pubefeentes
en deffous & même un peu en deftus dans leur jeu-
nefle, ovales 3 oblongues, aiguës à leurs deux extrémités
, marquées de nervures alternes, tranf-
verfes 3 & de veines réticulées, fupportées par des
pétioles courts 3 fermes 3 un peu comprimes.
Les fleurs font axillaires, prefque fefliles, foli-
taîres, fort petites. Leur calice, pubefeent dans
fa jeunefte, vêlu intérieurement à fon orifice &
cilié fur fes bords, s’élargit à l ’époque de la ma-
turité, & fe divife en quatre lobes obtus, arrondis
: il fupporte par fa bafe une baie globuleufe ,
à peine de la grofleur d’ une cerife, à huit loges qui
contiennent ordinairement autant de femences, ic
dont plufieurs avortent quelquefois.
On croit que cetarbre eft originaire de l ’Afrique
feptentrionale, & qu’il croît naturellementen Italie
& dans les départemens méridionaux de la France.
T ? ( r . v . )
La plupart des auteurs modernes qui ont décrit
les plantes de nos départemens méridionaux , ne
citent point cet arbre comme naturel à ces contrées
, excepté , m’ a-t-on d it, du côté des Pyrénées.
M. Desfontaines ne l’ a pas obfervé dans la
Batbarie : je ne l’y ai pas non plus rencontré. 11
paroît cependant être le même que celui dont parlent
Dalechamp& quelquesautres, qu’ils appellent
lotus africana y &c. qu’ ils foupçonnent même être
ce fameux lotos , ce fruit fi délicieux des Loto-
phages, qu’ils attribuoient aufli au micocoulier 3 mais
qui eft bien évidemment le rhamnus lotus Linn.
La variété A ne diffère de la première que par
fes feuilles plus étroites, plus alongées, tres-acu-
minées.
Tournefort & quelques autres l’ont nommé
guiacana, parce qu’on lui attribuoit les mêmes
vertus médicales qu’au gayac. Cet arbre fupporte
affez bien le froid de l'hiver. Comme fes feuilles
font affez belles, plus grandes que celles des poiriers
, auxquelles elles reffemblent affez, on peut
en orner les bofquets d’été.
2. PlAQüeminier de Virginie. Diofpyros vir-
giniana. Linn.
Diofpyros foliis ovatis 9fubths glaberrimis , veno-
fis y calicibus nu dis, claujis , acutis y fruftu pruniformi.
(N.)
Diojpyros foliorum paginis concoloribus. Linn.
Spec. Plant, vol. 2. pag. 1510. — Kalm. Iter 2.
pag. 200.255.437.— Mill.Di6t.n°. 2.1c. tab. 116.
— Willich. Obferv. n°. 72. — Duroi. Harbk. 1.
pag. 215.
Diojpyros foliis utrinque concoloribus. Hort. ClifF.
149. — Roy. Lugd. Bat. 441.
Diofpyros fioribus dioicis. Gronov. Virg. 156.
Guajacana loto arbpri a finis virginiana , pifhamia
dicta. Plukn. Almag. 180. tab. 244. fig. 5. — Rai.
Hift. 1918.
Guajacana. Caterb. Corol. 2. pag. 76. tab. 76.
Loti africana Jimilis indica. Bauh. Pin. 448.
Guaiacana , five pifkamin virginianum. Park. &
Duham. Arb. vol. 1. pag. 284. n°. 3. tab. 112.
C e t arbre s’élève à la hauteur d’environ foixante
pieds dans fon lieu natal. Son tronc eft fort, rameux
, branchu. Quoiqu’ il ait fes feuilles affez
femblables par leur forme à celles du précédent,
elles font en général un peu plus arrondies à leur
bafe, aiguës à leur fommet, glabres à leurs deux
faces, très-vertes en deftus, grifâtres en deffous,
alternes, pétiolées, finement réticulées, pubefeentes
, ainfi que les rameaux, dans leur première
jeunefte; caduques, fèches, mais point coriaces.
Les fleurs font axillaires, prefque fefliles. Leur calice
eft glabre, divifé profondément en quatre découpures
aiguës , droites , perfiftantes . & qui
reftent ferrées contre les fruits. La corolle eft monopétale,
ovale, oblongue , blanche, quatre fois
plus grande que le calice. Son limbe eft partagé
en quatre de'coupures ouvertes, un peu rouflatres.
Les fruits.confiftent en des baies fucculentes, ovales
, de la grofleur d’une forte prune.
Cet arbre croît naturellement dans plufieurs
contrées de l’Amérique feptentrionale, dans la
Caroline, la Virginie, &c. ( V .f. Comm.Bofc. )
Ses fruits fe mangent comme des nèfles lorf-
qu’ils font très-mûrs : les oileaux en font très-avides.
On fe fert de la pulpe pour faire des efpèces
de galètes fort minces, qui ont un goût affez
agréable & qui arrêtent les diarrhées. Pour faire
ces galètes , on écrafe les fruits dans des tamis
fort clairs, qui féparent la chair de la peau & des
pépins. Cette chair réduite en bouillie épaiffe
ou en pâte, on en fait des painsdongs d’un pied &
demi, larges d’un pied & épais d’ un doigt, que
l’on met fécher au foleil ou au feu fur un gril.
Ces galètes ont meilleur goût quand elles font
féchées au foleil. Un Normand qui alla s’établir à
la Louifiane, parvint à faire d’ affez bon cidre avec
ce fruit. Duham.
La décoétion des feuilles paffe pour aftringente.
Le bois eft dur & d’un bon ufage.
3. PLAQUEMlNIER kaku Diofpyros kaki. Linn. f.
Diofpyros ramulis fubtomentofis y foliis ovatis ,
utrinque fubacutis , fubtus nervofis, nervis pubefeen-
tibus y pedunculis bifioris. (N.)
Diojpyros ramis tomentofis y foliis ovatis , utrinque
acuminatis} fubtus pubefeent ib us $ pedunculis folitapiis3
bifioris3 cernuis. Linn. f Suppl, pag. 439.
Diofpyros foliis ovatis, acuminatis, fubtus pubef-
centibus y pedunculis bifioris , axillaribus. Loureir.
Flor. cochin. pag. 278.
K i feu Kaki. Koempf. Amoen. pag. 85. tab. 86.
Cet arbre tient le milieu entre les deux précé-
dens : il leur reffemble par le port, par l’enfemble
de fes feuilles j mais celles-ci font plus grandes,
coriaces , ovales, obtufes ou un peu acuminées,
glabres & luifantesen deftus, grifâtres, à nervures
faillantes, excepté dans leur jeunefte j pubefeentes
en deffous : les jeunes rameaux qui les lupportent,
font la plupart revêtus d’ un léger duvet. Ses fleurs
font axillaires, un peu pédonculées, affez fouvent
deux fur chaque pédoncule, recourbé & velu. Le
calice eft évafé, très-court, divifé à fes bords en
quatre dents élargies à leur bafe. La corolle eft
urcéolée , à quatre divifions courtes; elle contient
huit étamines à doubles anthères, unftyle à quatre
divifions droites, velues. L’ovaire eft ovale , obtus
; il fe convertit en une baie au moins de la
grofleur d’ une prune rougeâtre, un peu falranée,
contenant huit femences offeufes.
Cette plante croît au Japon, & fes fruits y font
très - recherchés pour leur faveur agréable. T?
( V . f in herb. L'am.frubl. non Jlor. )
Loureiro cite quelques variétés de cet arbre ,
dont les fruits font ovales, longs d’un p ouce ,
contenant trois à quatre femences, qui avortent
toutes quelquefois ; & quoique cet auteur range
cet arbre parmi les plantes hermaphrodites, il avoue
que l’on rencontre aufli , mais rarement, ce même
arbre avec des fleurs mâles.
4. Plaqueminier bois d’ébène. Diojpyros ebe-
num.
Diofpyros foliis glaberrimis 3 coriace is , ovato-ob-
tujis y fioribus fejjilibus , glomeratis y calice germini-
bufque villofis. (N.)
An Diojpyros ( ebenum ) glaberrima 3 foliis oblon-
gis , utrinque glaberrimis , coriaceis, venofo-reticula-
tis y fioribus axillaribus 3folitarus, fejjilibus ? Linn. f.
Suppl, pag. 440.
Il eft bien étonnant que cet arbre foit refté fi
long-tems inconnu, tandis que fon bois eft depuis
tant de fiècles employé dans le commerce. On le
cultive depuis environ trente & quelques années
à l’Ile-de-France. M. Ceré en a fait pafler des
échantillons à plufieurs botaniftes de Paris, avec
des notes fur fa fru&ification.
C e t arbre s’élève à trente ou quarante pieds &
plus. Son écorce eft noire, grife ou blanchâtre
fur les jeunes rameaux : l’aubier eft fort épais , de
couleur blanche : les branches font garnies de
feuilles alternes , pétiolées, coriaces , épaiffes ,
longues d’un à trois pouces , très - glabres, d’ un
vert foncé & noirâtre en de {fus , un peu blanchâtres
, claires & réticulées en deffous , de couleur
cendrée, & luifantes à leurs deux faces quand elles
font vieilles & par la déification, de forme variée,
la plupart ovales, obtufes , Quelquefois un peu
aiguës j d’autres prefqu’arrondies , plus ou moins
larges, portées fur des pétioles courts, roides ,
très-durs.
Les fleurs font axillaires, fefliles, glomérulées,
réunies depuis trois jufqu’ à quinze dans chaque
aiffelle des feuilles. Elles font dioïques. Dans les
fleurs piâles le calice eft d’ une feule p ièce, en