
68. POl y c a l a à petites fleuis. Polygala parvi-
fora.
Polygala herbacea , foliis fetaceis yftipulis duobus
oppofitis ; floribùs minimis 3 folitards, jejfditus. (JM.)
Cette efpèce a des rameaux nombreux 3 cylindriques,
grêles , garnis de feuilles fort p etites ,
capillaires, aiguës; prefque glabres , alternes, &
qui paroiilent prefque ternées par deux petites
•nipules oppofées , plus fines & une fois plus
courtes que les feuilles , qu’ on pourroit auili
prendre pour deux bradées , la fleur étant placée
au milieu d’ elles. Ces fleurs font petites , faillies,
axillaires, folitaires dans toute la longueur des
rafeieaux, plus courtes que les ftipules. Le calice
eft glumacé, à cinq folioles inégales , concaves
& blanches. La corolle eft jaunâtre, plus longue
que la calice.
Cette plante croît en Amérique. O ? ( V . f in
herb. Bofc. )
Efpèces moins connues.
* Polygala ( teretifolia ) , foribus crifiatis, late-
ralibus j caule fruticofo , ramofo ,* foliis filiformïbus ,
faIcatis. Linn. f. Suppl, pag. 3.16-.
£ Capite Bon&Spei. 1} Thirnb.
(PoiRET.)
POLYGAMES (Plantes). Plants.polygame.. On
donne ce nom aux.plantes qui portent, fur le même
.ou fur plufieurs individus de la même efpèce , des
fleurs hermaphrodites & des fleurs unifexuel es ,
c’eft-à-dire que les premières contiennent des
-étamines & des -piftils , & que l’on ne voit , dans
■ les fécondés, que des étamines feules ou des pi finis.
On diftingue plufieurs fortes de plantes polygames.
i° . Les plantes polygames - monoïques mâles
( polygame-monoics. mares ) lorfque , fur le même
individu , fe trouvent des fleurs’hermaphrodites &
des fleurs mâles , comme dans le cehis 3 le vera-
trum| & c .
2°. Les plantes -poîygames-monoïques femelles
.(polygame.- tnonoice femine. ) lorfque, fur le meme
individu, fe trouvent des fleurs ^hermaphrodites &
des fleurs femelles , comme dans Yatriplex , le parie
taria , & c .
3°. Les plantes polygames-dioïques mâles ( po-
lygame-dioice mares ) lorfqu’un individu porte uniquement
des fleurs hermaphrodites , tandis que
d ’autres individus de la même efpèce portent des
fleurs hermaphrodites & en même tems des fleurs
mâles , tels que les fraxinus , les diofpyros , &c.
40. Les polygames-dioïques femelles f polygame.-
dioice. femine ) lorfqu’ un individu porte uniquement
desfle-ur-s hermaphrodites , tandis que d’autres
individus de la même efpèce portent des fleurs
hermaphrodites , & en même tems des fleurs femelles,
comme le rhodiola, le rumcx at'pina , &ç.
Linné a profité de ce caraftère pour conftituer
une des clalïes de fon fyftème fexuel, dans laquelle
il range toiites les plantes polygames ; mais avant
d’y placer une plante, il faut que l'obfervation
nous ait rendus certains que cette plante eft véritablement
polygame j car nous connoiffons bien
des plantes chez lefquelles une des parties ellende
lies de la fructification avorte fréquemment,
foit les étamines, foit le piftil.
(PoiRET.)
POLYMNIE. Polymnia. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs compofées, de la famille des
eorymbifères, Juflieu, qui a des rapports avec les
Jiegesbeckia, & qui comprend des herbes exotiques
à l’Europe, à tiges rudes, à feuilles amples , oj>
pofées ou alternes, & dont les fleurs font prefque
terminales, difpolées encorymbe.
Le caraCtère effentiel de ce genre confifte dans :
Un calice fimple ou double; l ’extérieur à plufieurs
folioles ( 4-7 ) ouvertes ; un réceptacle garni de paillettes
3 des femençes point aigreitées.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs offrent :
10.U n calice commun, ordinairement double}
l’extérieur grand , ouvert, compofé de quatre à
fépt folioles ovales} l’intérieur d’environ dix folioles
droites, un peu concaves, prefque en forme
de paillettes.
20. Une corolle radiée, compofée de fleurons
hermaphrodites dans le centre ; de cinq à dix demi-
fleurons femelles à la circonférence. Les hermaphrodites
font tubulées, à cinq divifions à leur orfi
fice , les femelles à deux ou trois dîWfions à l’extrémité
de leur languette.
30. Cinq étamines (dans les fleurs hermaphrodites)
fyngénèfes, un peu plus longues que la corolle
} ün ovaire très-petit, un Ityle filiforme, un
ftigmate obtus.
40. Un ovaire (dans les fleurs femelles) ovale,
affez grand, furmonté d’un ftyle filiforme, de la
longueur du tu b e , terminé par deux ftigmates
aigus.
Les femençes, nulles dans les fleurs hermaphrod
ite s , font, dans les femelles, folitaires, ovales,
-un peu relevées en boffe , un peu anguleufes en
dedans, nues ou médiocrement couronnées.
L e réceptacle eft convexe, garni de paillettes
ovales, obtufes, concaves, .de la-longueur des
fleurons.
Obfe-rvfitifMs. Les cara&èr-es de ce genre ne font
que
que médiocrement déterminés, & ne conviennent
guère qu’ à une feule efpèce} les autres s’en écartent
plus ou moins : aufli voyons-nous que diffé-
rens auteurs ont fait de chacune de ces efpèces un
genre particulier. Malgré le grand inconvénient
de trop multiplier les genres, nous concevons
que celui que nous préfentons ne peut refter tel
qu’il eft. Néanmoins, comme par la nature de cet
ouvrage nous ne pourrions reprendre ces nouveaux
genres que dans le fupplément, nous avons
cru qu’il n’y avoit pas un grand inconvénient à
maintenir celui-ci tel qu’il nous a été donné par
Linné.
D’ailleurs, fi ces parties diffèrent entr’elles par
quèlques parties eflèntielles de la fructification,
elles le conviennent très-bien par le port. Ce font
toutes de grandes plantes à larges feuilles, plus
ou moins rudes au toucher, à fleurs radiées : leur
calice extérieur eft compofé d’un petit nombre de
folioles ouvertes, placées fur une même ligne,
point embriquées. Ce que l’on a nommé'dans plufieurs
efpèces calice intérieur, paroît bien n’etre
que les paillettes de la circonférence du réceptacle
, plus grandes que les autres.
La différence la plus effentielle porte particuliérement
fur les femençes, qui fe trouvent couronnées
par un petit calice dans quelques-unes,
nues dans les autres} & fur le réceptacle, alvéolaire
dans 1*alcina de M. Cavanilles (polymnia per-
foliata ) , dépourvu de paillettes dans le favonium
de Goertner,(polymnia fpinofa. Linn. f. ).
E s p è c e s .
1. Po l ym n ie à feuilles charnues. Polymnia
fpinofa. Linn. f.
Polymnia frutefcens , decumbèns ; foliis alternis ,
oblottgis, carnofis3 calicibus ferratis. Linn. f. Suppl.
Pag. 384. FP
Cette plante a des tiges frutefcentes, un peu
couchées, purpurines, anguleufes & très-glabres,
garnies de feuilles alternes, glabres, charnues,
linéaire*, lancéolées. Les fleurs font terminales,
folitaires, pédonculées, de la grandeur de celles
des buphthalmum. Leur calice eft plane, compofé
de folioles difpofées fur trois rangs , quatre à chaque
rang. L’ extérieur a des folioles larges, ovales,
a trois nervures, un peu dentées} dans le fécond
& le troifième rang, les folioles font lancéolées,
dentées & un peu plus petites. La corolle eft jaune,
radiée. Les fleurs de la circonférence neutres,
& un peu plus longues que le calice} celles du
centre font droites, hermaphrodites} le réceptacle
eft garni de paillettes fétacées & purpurines.
( Defcript. ex Linn.f. )
On trouve cette plante au Cap de Bonne-Efpé-
rance. T)
Botanique. Tome V .
2. Pol ymn ie de Caroline. Polymnia caroli-
niana.
Polymnia foliis alternis , integris , crenatis3 ramis
pubefcentibus. (N.)
Ses rameaux font cylindriques, pubefcens,
blanchâtres, garnis de feuilles alternes, pétiolées,
ovales, obtufes, rudes , blanchâtres en deffous,
divifées à leurs bords en crénelures régulières. Les
fleurs font terminales, en corymbe. Le calice eft
pubefcent, compofé d’environ huit folioles} quatre
extérieures, ouvertes,étroites, obtufes} quatre
intérieures plus larges, de même longueur que
les extérieures, plus courtes que la corolle : celle-ci
eft jaune, ample, radiée.
Cette plante croît à la Caroline. ( V. f. in herb.
Lamarck. )
Le mauvais état des échantillons ne m’a pas
permis une defcription plus exaéte : parmi eux,
j’en ai obfervé un qui ne m’a point paru devoir
appartenir à cette efpèce} fes calices ont
quatre grandes folioles ovales, aiguës, plus courtes
que la corolle. Les feuilles font alternes , rudes,
finuées, & munies à leurs bords de quelques
dents rares.
3. P O L Y M N I E du Canada. Polymnia canadenfis.
Linn.
Polymnia foliis alternis , kaftato-finuatis. Linn.
Spec. Plant, vol. 2. pag. 1303. — Miller. Diét.
n®. 2. -— Lam. Illuftr. Gen. tab. 7 1 1 . fig. 1.
Polymnia. Linn. Amoen. acad. vol. 3. pag. iy .
tab. 1. fig. y. — Goertn. de fruft. & fem. vol. 2.
pag. 429..tab. 174. fig. 2.
^ Cette plante s’élève à la hauteur de cinq à fix
pieds. Ses tiges font droites, rudes, pileufes, divifées
en rameaux très-inégaux, étalés, alternes}
ceux qui pouffent les derniers font beaucoup plus
longs que les autres, garnis de feuilles alternes,
amples, à finuofirés très-profondes, garnies à leurs
bords de petites dents aiguës, velues en deffous,
particuliérement le long des principales nervures
& fur les pétioles, qui font quelquefois un peu
ailées vers leur partie fupérieure} les feuilles des
rameaux fupéyieurs font haftées, triangulaires,
médiocrement dentées } les dernières font linéaires.
Les fleurs, un peu globuleufes, forment au fom-
tnet des rameaux de petits corymbes : à en juger
d’après la figure qu’en donne Linné 5 le calice eft
fimple, compofé d’environ huit folioles droites,
lancéolées, obtufes, ciliées à leurs bords.
Cette plante croît au Canada, dans les forêts,
fur les terrains gras & en pente. Of ( Car ad. ex
Linn.')
4* POLYMNIE variable. Polymnia variabilis.
Sss