
cupule , très-velu , épais, d’ un vert jaunâtre, divifé
à ion bord en quatre lobes peu profonds & droits,
couvert de poils blancs, d’un vert clair en dedans.-
La corolle , environ trois fois plus longue que le
calice, eft épaifie, velue, blanche en dehors, de
couleur rofe en dedans, diviiée à fon orifice en
quatre découpures aiguës , rabattues en dehors :
elle contient une vingtaine d’étamineS', dont les
filamens très-longs fe terminent par une anthère
double, contenant un pollen blanc.
Les fleurs femelles naiffent fur des individus
fëpatés. Le calice & la corolle diffèrent peu de
ceux des fleurs mâles ; leurs divifions varient de
trois à quatre. La corolle eft à peine une fois suffi
longue-que le calice. Il n’y a point'd’étamines.
L ’ovaire eft verdâtre, ovale, couvert de poils rouf-
fâtres ; il fe convertit en une baie ovale , de la
forme d’ une oliv e, de couleur brune ou cendrée,
glabre, contenant une pulpe molle 2c blanche ,
un peu filamenteufe & d’une légère odeur de
pomme : elle renferme depuis deux jufqu’à huitfe-
mences d’ un blanc bleuâtre, très-dures, oblongues,
convexes d’un côté, anguleufes de l ’autre, aplaties
latéralement. Ces baies font environnées jufqu’aux
trois quarts de leur hauteur par le calice très-
agrandi, en forme de cupule alongée, à peine di-
vîfée à fes bords > en cet état il eft dur, chagriné,
2c a perdu fon duvet.
Il exifte à r’ IIe-de-France une variété de cet
arbre, affez remarquable par fon bois, dont le
fond eft blanc, marbré de noir. Les individus que
j ’en ai vus dans l’herbier de M. Lamarck, avoient
Lécorce noire, les feuilles rouillées en deffous ,
les fleurs glomér idées, velues, mais trop jeunes
pour m’affarer fi elles offroientquelqu.es différences
d ’avec les précédentes.
Un antre individu m’a paru d’ un port différent
par les tiges cendrées , blanchâtres 5 par fes feuilles
minces, coriaces , arrondies, cendrées ; mais l’on
aperçoit fur le même rameau d’autres feuilles d’une
forme ferablable à celles dont j’ai parlé plus haut.
Ses fruits étaient plus courts que Je calice, dont
les bords fetronvoient dLviûés en cinq grands lobes
arrondis , à peine réfléchis.
Enfin, un troifièmé individu , également originaire
de l'Ile-de-France , avoit fes fruits foutenus
feulement à leur bafe par le calice c o u r t , élargi
en quatre lobes obtus. L’écorce des fruits étoit
légèrement tùberculeufe, & quelquefois velue.
N’ ayant fur ces plantes aucun autre renfeign sèment
particulier , y ayant d’ailleurs reconnu tes
caractères qui diftinguent le diofpyros ebenum 3 .je
n’ ai pu les regarder que comme de Amples variétés
, en attendant de plus amples obfervations.
Cet arbre eft cu ltiy é2l ’Ile-de-France. Il croît
aux Indes, dans les grandes forêts, L) (
C e bnis,Jt raifon-de fa dureté, eft fufçeptible de
recevoir un très-beau poli. On l’emploie dans les
ouvrages de marqueterie 2c de molaïque. Lesébé-
niftes ont trouvé le moyen d’imiter le bois d’ébène
avec le poirier & autres bois durs, qu’ils colorent
en noir avec une décoétion chaude d'encre à écrire.
Ils appliquent cette couleur fur le bois, avec une
broffe rude, 2c fe fervent d’un peu de cire chaude
pour lui donner le luftre.
Observations. Le diofpyros ebenum Linn. f. , ou
diffère du nôtre , ou préfente une variété remarquable.
Ses fleurs, dit cet auteur, font folitaires.
Nous avons vu qu’ elles étoient, dans le nôtre ,
agglomérées, fouvent au nombre de quinze dans
chaque aiffelle : il eft vrai qu’il arrive aufli que
dans le nôtre certains individus offrent des fleurs
folitaires ou deux à deux , comme je l’ ai ohfervé
moi-même > mais ce cas efl rare. De plus, Linné
ajoute que les femences font noires \ les nôtres
font d’un blanc bleuâtre, d’après les notes de
M. Ceré. Cette plante auroit bien plus de rapports
avec le, diofpyros teffellaria.
L’ébénier décrit par Linné fils e ft, félon lu i,
un grand arbre très-dur , très- glabre dans toutes
fes parties. Son bois eft lourd, compacte , blanchâtre
vers l’écorce, contenant dans fon centre
une moelle noire, dont la couleur fe répand infen-
fiblement dans la partie intérieure du bois. C ’eft
îe véritable bois d'ébène du commerce, qui a été
reconnu tel par Koenig, & dont Thunberg a confirmé
les observations.
Flaccourt , dans fon Hijloire de Madagafcar ,
pag. 131, dit : « L’ébène eft le coeur du bois d’un
arbre no-mmé ébénier , 2c par les habitans Ha^onr-
mainthi, c’eft-à-dire , bois noir, Ç ’eft un grand
arbre qui porte de petites feuilles, comme le grand
myrte, lefquelles font d’ un vert obfcur. L’écorc^
du bois eft noirâtre. Il y en a de deux ou trois espèces.
» Ces notions ne font pas affez étendues
pour que Fon puiffe y reçonnoître le diofpyros ebenum
, dont les feuilles d’ailleurs, malgré leurs variétés
* diffèrent de celles du grand myrte. Il eft
vrai que Flaccourt ajoute qu’il y en a deux OU
trois efpècés. Ne feroit-ce pas une efpèçe de
royena ?
ƒ. PlaquemiNiÈR à brlles. Diofpyros teffellaria.
Diofpyros foliis ovato-lançeolatis y baceis fçlitarais
, obovatis , oBoiocularikus y calice qpadrilobç ,
vix basim fruBûs ampleBante. (N.)
Ebenus ( teffellaria ) , foliis ovato-obl‘ongis3 brevi
petiolatis y flaribus axilla-ribus, (etrafidh y Ç&lhe -vix
ampliofibus. Commerf. MIT. tQf. & nQ. 147, le.
Bois d’é’bène à billes. Idem.
C ’eft un arbre très-élevé, qui croît ferles hantes
montagnes, 2c facile ,à diftjuguer de loin par l ck
cor ce très-noire de fon tronc, ainfi que celle des
branches 2c des rameaux. Les feuilles font alternes,
médiocrement pétiolées, coriaces , très-entières,
ovales, oblongues, obtufes, d’un vert foncé &
luifant-en deffus, plus pâles en deffous, de trois
pouces de long fur un & demi de large , recouvertes
quelquefois -d’une pouflière noirâtre.
Les fleurs font fefliles, axillaires, folitaires ou
quelquefois deux enfemble -dans chaque aiffelle,
rarement trois , un peu odorantes. Le calice eft
monophylle , en forme de cupule à quatre lobes
obtus, peu marqués, chargé en dehors de poils
rouffâtres, couchés. La corolle, du double plus
longue que le c alice , a fon limbe ouvert, divifé
jufque version milieu en quatre découpures à demi-
ovales, prëfqu’obtufes, tomenteufes en dehorr«
Les filamens des étamines, au nombre de huit,
font très-courts, fétacés, un peu courbés en dedans,
terminés par des anthères droites, très-longues
, aiguës , ftriées , aouminées , blanchâtres,
très-fouvent à deux divifions. L’ovaire eft'ovale,
un peu arrondi, furmonté d’ un ftygmate presque
feflïle, divifé en quatre parties tomenteufes.
Les fruits font fefliles , folitaires, quelquefois
deux enfemble à l’extrémité desrameanx, où elles
forment des baies ovales, oblongues, prefque de
la groffeur d’un oe uf de pigeon, divifées intérieurement
en huit loges renfermant chacune une fe-
mence. Le calice perfifte à la bafe du fru it, qu’il
n’enveloppe que médiocrement, où il fe durcit &
s’élargit en quatre lobes obtus.
Obfervations. V o iü encore un arbre qui eft pour
Commerfon le véritable ébénier. Il a avec l’efpèce
précédente les plus grands rapports. Seroit-ce la
même? Dans la précédente, les étamines, d’après
M. Cèré , font au nombre de vingt j les fleurs font
agglomérées : ici nous n’avons que huit étamines
& des fleurs prefque folitaires. Le diofpyros ebenum
de Linné fe rapproche fisguliérement de cette
plante, mais il offre quelques différences dans fon
port, dans la nature du bois & dans quelques autres
de fes parties qui ne nous permettent pas de prononcer
6. Plaqueminier .à dix étamines. Diofpyros
dtcandra. Loureiro.
Diofpyros foliis laticeolatis , f parfis y fioribus de-
candris , axillaribus} baccis fubglobofis. Lour. Flor.
cochin. pag. 279.
Hebenafterlolin. Rumph. Amb. L .4 . C .J . tab.ô.
Selon Loureiro, c’eft un grand arbre à rameaux
étalés, garnis de feuilles ovales, lancéolées, très-
entières, éparfes, lanugineufes, portées fur des
pétioles courts. Ses fleurs font axillaires , réunies
trois enfemble fur des pédoncules courts : leur calice
eft petit, ouvert, à quatre divifionsépaiffes ,
^guës, pileufes. La corolle eft munie d’ un tube
urcéolé , tefferfé à fon orifice , où il fe divifé eft
quatre lobes obtus & réfléchis. Les étamines font
, conftamment au nombre de d ix , munies d’ anthères
oblongues. L’ovaire eft arrondi, furmonté d’un
ftyle à trois divifions, auquel fuccède une baie
prefque gk>b uleufe, greffe, ombiliquée, jaunâtre,
pulpeufe, contenant de fixàhuit femences offeufes,
ovales , comprimées. ( Defcript. ex Lour. )
Cet arbre croît dans les contrées .boréales de ia
Cochinchine. f)
Ses fruits fe vendent dans les marchés, & le bois
des vieux arbres eft employé dans les ouvrages
délicats des ébénîers. Il eft dur, compare, lourd,
très-blanc, marqué de veinules noires, ayant fou-
vent l’intérieur tout-â-fait noir.
Loureiro le regarde comme l’efpèce décrite par
Linné fous le nom de diofpyros ebenum y ce qui nous
, paroît fort incertain en comparant la defeription
de ces deux auteurs. Déplus, Loureiro ajoute que
ce nveft pas le véritable ébénier, qu’ il rapporte à un
arbre d’un autre genre, & qu’il décrit fous le nom
Ôl ebenoxylum verum , pag. y y i , qu’il dit avoir vu
fréquemment dans les grandes forêts de la Cochinchine
, mais prefqa en courant, & dans un rems où
il ne s’ occupoit point encore de la botanique. Il
avoue qu’ il n’en a point obfervé les fleurs , &
qu’il n’a caraâérifé ce genre que d ’après ce qu’en
dit Rumphius, fous le nom de caju arang, Amb.
• lib . IV 3 cap. I , tab. 1 j & Aublet, Guian. tom. I l ,
pag. 141 : mais Rumphius n’ ayant point parlé du
nombre des étamines, Loureiro foupçonne qu’ il
doit y en avoir trois.
Ce n’eft pas d’après des cara&ères aufli incertains
, que l’on peut fe décider fur l’efpèce qui
fournit le bois d’ebène: il eft poffrble d’aiiieurs que
l ’on emploie aux mêmes ufages, & avec le même
avantage, le bois de plufieurs efpèces de diofpyros,
comme il y a tout lieu de le croire, la plupart
de ces arbres ayant le bois trè s -d u r , & fouvent
noir ou tachete de noir : il paroît même que cette
couleur varie, & que les vieux troncs deviennent
noirs avec l’âge , tandis que plus jeunes leur bois
n’ offre que des lignes noirâtres, éparfes dans le
t corps du. tronc , où le coeur feul eft alors marqué
de cette couleur.
7. Plaqueminier mélanide. Diofpyros mêla-
aida.
Diofpyros foliis ovatis , petiolatis y baccis fubg/o-
bofo-deprejjts , decemlocularibusj caliceptntagono , ad
or as deflexo yfemi-cinâis, (N.)
Ebenus ( melanida ) 3fô liis ovato -petiolatis y ca-
licibus fruftiferis, limbo deflexis, obfoleté pentagonisy
fruftibus eglobofo-deprejfis. Commerf. Mff. 148. le.
Cet arbre, de la grandeur du diofpyros teffellariay
s’élève à peu près à la même haujeur : fon écorce