
Ses tiges font glabres, fiftulgufes, cylindriques,
{triées, de couleur glauque, peu rameufes, garnies
de feujjles haftées, triangulaires, affez femblables
à celles de Y arum 3 un peu dentées, très-glabres,
aiguës, longuement pétiolées j les inférieures font
larges & pointues j les fupérieures beaucoup plus
étroites. La tige eft entourée, à Finfettion des
pétioles, d’ une longue gaîne membraneufe, cylindrique,
entière jufque vers fon milieu, puis ouv
erte, lancéolée, obtufe ou tronquée. Ses fleurs
forment une panicule nue, très-étalée, rameufe,
d'un vert jaunâtre : les valves de la femence font
nues, très-entières, glabres, échancrées en coeur:
les folioles extérieures fe réfléchiffent en dehors.
Cette plante eft originaire de l’Abiflinie. On la
cultive dans les ferres du lardin des Plantes. T?
t r - n
31. Patience bipînnée. Rumex bipinnatus. Linn.
Rumex jloribus dioicis , foliis bipinnatis. Linn. f.
fuppl. Z . i .
Cette plante a des tiges liftes, droites, hautes
de fix à fept pouces, munies de feuilles en coeur,
deux fois pinnées, & dont les découpures s’enfoncent
prefque jufqu'à la côte du milieu, chaque
découpure étant elle-même de nouveau divifée.
Des ftipules blanches, diaphanes , membraneufes
environnent la tige à l’infertion des pétioles. Les
fleurs font difpofées en une grappe terminale , !
co,mpofée de petites grappes Amples. Les-folioles
calicinales font obtufes. Cette plante croît dans
les environs de Maroc.
* Efpèces bien moins connues que les précédentes.
* Rumex ( fpathulatus) t foliisobovatis, obtufis;
valvulis graniferis. Thunberg. Prodr. 67.
* Rumex ( verticillatus ) , fioribus hermaphrodites
j valvulis integerrirnis , omnibus graniferis ,• foliis
ianceolatis , vaginis cyiindricis. Linn. Soec. PI. 476.
Lapaihum aquaticum , foliis longïs , anguftis, a cutis
; fioribus ad genicula venicillatim congefiis. Gron.
Virg. 39.
* Rumex (britannica ) , fioribus hermaphrodites ;
valvulis integerrirnis , omnibus graniferis ; foliis lan-
ceolatis, vaginis obfoletis. Linn. Spec. PI. 476.
Lapathum foliis longis ,. laiis , vix acuminatis ,•
coftis caulibufque rubentibus , radice inzus croceâ.
Gronov. Virg. 39.
Rumex aquatica , calicis, foliis omnibus squalibusj
radice ex tenus nigrâ vel flavâ. Cold. Noveb. S 3.
Linné afligne la différence de ces deux dernières
plantes , en ce que, dans la première, des ftipules
cylindriques & membraneufes s’élèvent prefque
jufqu’au milieu de l’entre-noeud, que îe$ pé_dicules
font très-épais, fes fleurs prefqu’en épi ; dans
la fécondé, les ftipules font très-courtes, les pé-
diculés capillaires, & les fleurs plutôt paniculées
qu’en épi.
* Rumex ( lachanus ) , valvulis integris , graniferis
; foliis caulinis petiolatis y latè Ianceolatis ; ra-
dicalibus fpathulatis. Forsk. Fi. æg. arab. p. 209.
* Rumex ( lanceolatus ) , foliis Ianceolatis, re-
flexo-marginatisj caule angulat'o. Thunb. Prodr. 67.
* Rumex ( glaber ) , fioribus mafculis fexpetalis ;
calice nullo. Forsk. Fior. ægypt. 7 c.
* Rumex ( comofus ) , fioribus fpicdto-comofis ;
valvulis dentatis, altéra granifera. Forsk. Fl. ægypt.
P* 76*
* Rumex ( pidus) , fioribus diclinist monoicis ;
valvulis femineis integris , graniferis; foliis lineari-
bus y pinnatifido-dentatis. Forsk. Flor. ægypt. p. 77.
( P01R.ET. )
^ A T 1ME de la Guiane. Patima guianenfis. Aubl.
tom. 1. p. 197, tab. 77. — Juff. Gen. PI. p. 207.
Quoique cette plante, décrite & figurée par
Aublet, ne lui ait point été connue dans toutes
fes parties, il eft cependant très-probable, par
ce qu il en a dit, qu’elle doit appartenir à la famille
des rubiacées, & que fa corolle doit être
monopétale. Elle nous offre pour caractère effen-
tiel :
Un calice fp érieur prefquentier , a cinq angles
; moufifeSy une baie couronnée par le calice, prefqu a
cinq loges polyfpermes.
Cette plante pouffe de fa racine plufieurs tiges
rondes , creufes, vertes , tendres, hautes d’environ
trois pieds, garnies dans toute leur longueur
de feuilles oppofées & en croix. Ces feuilles font
ovales, molles, vertes, liffes, longues d’un pied,
larges de quatre pouces, très-entières, portées
fur des pétioles d’environ deux pouces de longueur.
Entre chaque paire de feuilles on remarque
deux ftipules oppofées, larges, charnues ,
aiguës, perfiftantes. Les fleurs font axillaires, pé-
donculées, folitaires fur chaque pédoncule.
Le fruit eft une baie verte compofée de quatre
à fix loges, couronnée par un calice membraneux
& fans divifions apparentes. Elle contient des fe-
mencës nombreufes & petites, recouvertes par
une pulpe.
Aublet , de qui j’ai tiré ces détails, a rencontré
cette plante â la Guiane, dans des endroits marécageux,
au bas des montagnes qui féparent la crique
des G alibis y delà rivière de Sinémari. Elle
étoit en fruits au mois de mai.
(P oiret.)
P A T
PATURIN. Poa. Genre de plantes monocoty- E s p è c e s .
îédones, à fleurs glumacées, de la famille des graminées,
qui a beaucoup de rapports avec les bri\a
& les feftuca, qui comprend des herbes dont les
fleurs font difpofées en panicules chargées d’un
grand nombre d’épillets multiflores, pédonculés,
& dont le caractère générique eft d’avoir :
Un calice a plufieurs fleurs 3 b deux valves muti-
queSy légèrement obtufes ,* des épillets ovales, aplatis,
des fleurs en panicule,
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i ° . Un calice à plufieurs fleurs, à deux valves
mutiques , contenant des fleurs réunies en un
épilletdifiique, ovale ou oblong, à valves ovales,
un peu aiguës.
20. Une corolle compofée de deux valves ovales
, concaves, un peu pointues , fcarieufes fur
leurs bords, & plus longues que le calice.
3q. Un ovaire fupérieur , prefque rond, fur-
monté de deux ftyles velus & réfléchis , terminés
par des ffigmatës qui leur reffemblent.
Le fruit eft une femence oblongue, acuminée, 1
médiocrément comprimée & adhérente à la co- \
rolle qui la renferme.
Obfervations. Il exifte entre les poa , les feftuca
& les bri[a des rapports te ls , qu’il eft difficile
d’affigner les limites de cès trois genres. De là il
arrive que toutes les efpèces intermédiaires paf-
fent fucceffivement d’un de ces genres-dans Tau-
t r e , félon l’arbitraire des auteurs, & fans qu’on
puiffe blâmer ni les uns ni les autres. On peut i
dire en général que les poa font diftingués des
bri^a par leurs épillets comprimés. Les briça de!
Linné, -en retranchant le briça eragroftis, ont des;
épillets renflés, dont les valves font concaves ,
obtufes & prelqu’en coeur. Plus voifins des fef^
tuca, furtout de ceux qui n’ont point dé barbe
les poa n’en diffèrent qu’en ce que, dans \esfeflu&a3
les épillets font prefque cylindriques ou peu corn- j
primés, & que leurs valves font très-aiguës, étroi- j
tes , alongées & comme fùbulées. L’on conçoit,
d’après cet expofé, la difficulté de prononcer fur
plufieurs efpèces. Celles dont les vâlVès font élargies,
nuis comprimées , courtes , prefqu’oval'ës ,
quoiqu’aigues, appartiendront de préférence aux
poa; mais celles qui auront des valves alongées , '
étroites , fubulées , feront mieux placées parmi.les
feftuca. Ce s derniers ont encore leurs valves plus !
fermes, dures, prefque coriaces, &; point mem- j
braneufes fur leurs bords.
* Deux a cinq fleurs dans chaque èpillet.
1. PATURIN des champs. Poapratenfis. Linn.
Poa paniculâ patente, diffufâj fpiculis 4 ƒ J. —
floris latiufculis, foliis planis, caule erefto. Lam.
Uluftr» Gener. n°. 967.
Poa paniculâ diffufâ; fpiculis quinquefloris glabris;
culmo ereâo-tereti. Linn. Spec. Plant. 99. —• Flor.
Suec. 76. 82. •— Pollich. Pal. n°. 90. — Leers.
Herborn. n°. 68, tab. 6. f. 4. — Hoffm. Germ. 29.
Poa fpiculis ovatis y compreffîs , muticis. Fl. Lap.
y i. — Hort. Cliff. 27. — Roy. Lugd. Bat. 61.
Poa ( trivialis ) , fpiculis trifloris3 baßpubefcenti-
bus ; culmo erecio-tereti , membrana foliorum brevi
truncata 3 foliis planis, vaginis glabris. Leyff. Halens.
n°. 89. — Roth. Germ. I. p. 42. II. p. 113.
Pda ferotina. Ehrh. Gram. 82.
Poa paniculâ diffufâ xlocuftis trifioris villofis. Hall.
Helv. n°. 1462.
Gramen praienfe panic ul at um majus ; foliis prater
culmum anguftioribus, in culmo latioribüs. Sehe 11z..
p. 203. — Id. ly j . t. p f. 17. A. — ßauh. Pin. 2..
Cette efpèce eft une des plus communes dans-
lés prés. Ses racines font un peu rampantes}, fes.
tiges droites, fermes, cylindriques ,. de trois- à
quatre pieds de haut, garnies de feuilles planesy
rudes en leurs bords y les inférieures un peu plus
étroites. Leur gaine eft glabre > ftriée , munie à
fon orifice d’une membrane très-courte & tronr
quée. La panicule eft étalée , compofée de rameaux
prefque verticillés, rudes ».inégaux , quatre
à cinq par étages. Les épillets, portés fut des pé^
dicules courts, font d’un vert jaunâtre, lancéolés,
aigus, comprimés. Les valves florales font un peu.
membraneufes à leurs bords, rudes fur le dos , à
trois nervures, un peu velues à leur bafe. Les anthères
, d’abord violettes, deviennent jaunâtres
en fe flétrifl’ànt. Souvent les panicules font penchées,
à leur fommet iorfqu’elles font très-char-
gées de fleurs. Chaque épillet contient de trois à
cinq ou fix fleurs- Cette plante fournit un excellent
pâturage, très-recherché par les beftiaux. 2f
2. Paturin commun. Poa trivialis. Linn.
Poa paniculâ fubdiffufa fpiculis trifioris y bafi pu-
befcetitibu) j culmo erecloy tereti. Linn. Sp. Pi. p. 99^
—- Flor. Suce. 78. 80.
Poa ( pratenfis)-, paniculâ dïff'ufâ , fpiculis fùb
quinque floris fitbpubefcentibus; culmo erecto tereti „
membrana foliorum oblongo-acuta , vaginis f cabris..
Leyff. Halens. n°. 91. — Roth.. Germ. I. p. 42. IL
p. i i > ;