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on greffe quelques pêches tendres. Il efl plus propre
à cet ufage que toutes les autres efpèces de
prunier.
i6°. Prune de brignoles. Prunus brignola. var. «.
Linn.
Prunus brignonienfis 9 fruftu fuavijfimo. Tourn. 1. c.
Pruna exflavo mfefcentia , mixti faporis gratijfima.
C. Bauh. Pin. 443.
Cette prune eft greffe, ovale, d’une couleur
jaunâtre, mélangée de rouge. Sa chair efl feche ,
d’un jaune brillant, d’un goût très-agréable. Elle
eft fort recherchée pour les confitures.
170. Prune roche-courbon, ou diaprée rouge.
Prunus diapr&a.
Prunus fruftu rubente, dulciffimo. Tournef. 1. C.—
Miller. Diét. v
Ce fruit eft arrondi, d’une couleur rougeâtre,
faupoudrée de violet. Sa chair eft: d’une faveur
a fiez agréable : elle adhère fortement au noyau.
180. Prune d’Orléans. Prunus aureliana.
Prunus fruftu rotundo, atro-rubente. Miller. Di6t.
C ’eft une prune très - commune , d’une faveur
peu diftinguée. Elle eft arrondie, d’un rouge noirâtre.
19**.. Prune royale. Prunus régla.
Prunus fruftu avato9 rubente, dulci. Mill. Di 61.
Ce fruit eft gros, d’une forme ovale, un peu
rétréci en pointe à fa bafe. Il eft d’ une couleur
rouge - clair j fa chair tient au noyau : elle eft
d'une faveur très-délicate. . . .
20°. Prune de moule. Prunus mytellina.
Prunus mytçllinum. Parkins. & Mill. Diét.
La forme de cette prune eft oblongue, aplatie,,
d’un rouge foncé , peu charnue, d’un mauvais
goût. Cet arbre ne fert qu’à fournir des fujets pour
greffer.
21°. Prune fans noyau. Prunus enaçleata. (N.)
Prunus nucleo rtudo > fegmento circ’uli ojfeo comituto,
Duham. Arbr. vol. 2. pag. 184 & 186. n°. 6.
Cette variété, eft fingulière , en ce que fon
amande n’eft point renfermée dans une capfule
ligneufe ; on voit feulement far un des côtes un
petit fegment ligneux , qui a tout au plus une
ligne de largeur.
Telles font les principales variétés du prunier ,
auxquelles nous pourrions en ajouter encore beau-
çoup d’autres ; il nous fufSt d’avoir fait connoître
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I les plus remarquables. Nous en diftinguerons néan-
; moins deux autres, que quelques botaniftes ont
| regardés comme deux efpèces, parce que dans leur
état fauvage ils paroillent offrir des différences
I avec le prunier domeftique : mais ces différences
font trop peu fenfibles, j’ofe dire trop fugaces,
pour que l’on puiffe s'y arrêter comme a des caractères
conftans , 8c ils finiffent par fe confondre
avec les nombreufes variétés de nos pruniers cultivés.
A. Prunus ( infiticia ) , pedunculis geminis , fo liis
ovatis, fubtiis villofis , convolutis ,* ramis fprnefcen-
tibus. Linn. Syft. Plant. vol. 2. pag. 489. n°. 13.—
Amoen. Acad. vol. 4. pag. 273. — Hudf. Angl.
186.— Blackw. tab. 305. — Haller. Helv. 1081.
' —: Duroi. Harbk. 2. pag. i6y. — Hoffm. Germ.
170. — Roth. Germ. I. 212. II. 541. — Desfont.
Flor. atl. vol. 1. pag. 394.
Pruna filveftria, prAcocia. C. Bauh. Pin. 444.
Prunus Jilvefiris, major. Rai. Hift. 1828. —
Duham. Arbr. vol. 2. tab. 41.
Cet arbre fe rencontre dans les bois : il diffère
du précédent par fes feuilles moins alongées,plus
ovales, roulées à leurs bords 5 par fes fleurs, qui
font ordinairement rapprochées deux par deux,
& non folitaires 5 enfin par fes rameaux , qui deviennent
la plupart épineux à leur fommet en vieil-
lifïant. On fe fert de cet arbre pour greffer. Ses
fleurs paroiflent de bonne heure.
1 B. Prunus (cerafifera ) ,'pedunculis folitariis; f o liis
ellipticis, glabris ; fruftibus pendulis , ramis fub-
inermibus Willd. Arbr. 250. — Idem. Spec. Plant,
vol. 2. pag. 997. n°. 51.
Prunus ( cerafifera), ramis fubfpinefcentibus, gla-
berrimis; fo liis ellipticis , glabris, cotwolutisj. pedunculisfolitariis,
tenuijjimis , glaberrimis ; calice, reflexo;
drupâ fufjglobofâ, pendulâ. Ehrh. Beitr. 4. pag. 17.
Prùnus domeftica. v. £. Myrobolan. Linn. Spec.
Plant, vol. 1. pag. 680.
Prunus domefiica. C. Durai. Harbk. 2. pag. 164,
Prunus fru ftu rotundo , ni-gro , purpureo, majori ,
dulci. Tournef. Inft. R. Herb. *622. — C. Bauh.
Pin. 444.
Prunus myrobolamts difta. J. Bauh. Hift. l . p. 189.
Prunus myrobolanus cognominata. Cluf. Pann.
92. Ic.
Vulgairement prunes de myrobolan.
Cette variété eft remarquable par fes feuilles
glabres.à fes deux faces, ainfi que fes pédoncules,
prefqü’elliptiques : fes fleurs font folitaires j leur
• calice eft tout-à-fait réfléchi. Le fruit eft pendant,
globuleux , d’un pourpre foncé, un peu violej:, fa
chair contient un jus fort doux. /Quelquefois les
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vieux rameaux deviennent épineux à leur extré- 1
mité. On la dit originaire de l’Amérique fepten-
trionale, où elle croît naturellement. ;
Obfervations.^ La pi une eft en général un fruit
agréable, rafraîchiffant, même un peu laxatif.j ce !
qui le rend utile, de même que les pruneaux, dans
Ja conftipation, les chaleurs d’entrailles. Ii tempère
en été l’ardeur de la bile, dit. M. Durande ;
s'oppofe à la putréfaction, ainfi que les autres fruits
d’été bien mûrs ; il fert à prévenir les dyffenteries
& les maladies putrides. La gomme du prunier eft
adouciffance: elle eft ordinairement d’une couleur
blanchâtre, luifante, tran(parente : les marchands
la mêlent quelquefois avec la gomme arabique.
Les chapeliers en font beaucoup d’ufage.
Le bois de prunier eft marqué de belles veines
rouges j mais cette couleur paffe vite, brunit, &
ne peut fe conferver qu’autant qu’elle eft recouverte
d un vernis. La variété du prunier à fleurs
doubles., ainfi que celui du Canada, produit un
*r®s-bel éffet dans les bofqoets de printems &
d été , par la grande quantité de leurs fleurs réunies
en jolis bouquets, ainfi que par leurs feuilles
quelquefois panachées.
Le prunier a l’avantage de croître facilement
dans tous les pays, de s’y multiplier beaucoup. Il
exige une térre plus fèche qu'humide, plus fa-
blonneufe que forte. Il fe propage par la greffe ,
par fes noyaux & par des rejetons qui fortent des
fauvageons. On peut greffer fur toutes fortes de :
prunier, ainfi que fur le pêcher & l’amandier $ j
mais le meilleur plant eft celui qu’on lève aux
pieds des pruniers de damas noir & de Saint-Julien, j
Ils pouffent une grande quantité de rejetons. Ils
ont la fève plus douce, & durent plus long-tems
que les autres.
19- Prunier d’hiver. Prunus hitmalis. Mi ch.
Prunus arborea , fiipulis fetaceo-compofitis ; fo liis
oblongo-oyalibus obovalibufque , abrupte promijseque
acuminatis ; pedicellis aggregatis , glabris ; calicis
laciniis lanceolatis, fruftu fubovato. Mi ch. Flor.
boréal.-amer. vol. 1. pag. 284.
Cette efpèce eft un arbre affez élevé , dont les
rameaux étalés font garnis de feuilles oblongues,
ovales, longuement acuminées ou terminées par
une pointe courte , obtufe, munies de ftipules fé-
tacées. Les fleurs font agrégées, fupportées par
des pédoncules glabres. Le calice eft partagé en
cinq divifions lancéolées. Les fruits font preique
ovales, de couleur noirâtre , d’une faveur acerbe5
ils deviennent bons à manger dans l’hiver, où ils
achèvent leur maturité.
Cet arbre croît au Canada, dans la Virginie &
dans les forêts de la Caroline. ï>
v 30. Prunier épineux, Prunus fpinofa, Linn,
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Prunus pedunculis folitariis; fo liis lanceolatis, gla-
brisj ramis fpinofis. Linn. Spec. Plant, vol. 1. pag.
($81. — Hoft. Cliff. 186. — Flor. fuec. 367. 432.
ggMater, medic. 127.— Roy. Lugd. Bat. 268.—
Duroi.Harbk. 2. pag, 16 6 .— Scop. Cam. 6.
— Pollich. Pal. n°. 469. — Black . tab. 494. —
Hoffm. Germ. 170. — Roth. Germ. I. 212. II.
S4 1-— Lamarck. Flor. franç. vol. 3. pag. 106.
n°. 733. V.
Prunus pedunculis folitariis ; fo liis elliptico-lance 0-
la t is , fubtiis pubefeentibus ; fruftibus reelis , ramis
fpinofis. Willd. Spec. Plant, vol. 2. pag. 997.
Prunus ramis fpinofis , pubefeentibus ; fo liis ellipti-
d s , convolutis , fubtiis villofis , pedunculis folitariis,
fubpubcfcentibus, calice patente y drupâ globofâ. Ehrh.
Beitr. 4. pag. 16.
Prunus acacia. Crantz. Auftr. pag. 193.
Prunus fpinofa, fo liis glabris 3 fe ra tis , ovato-
lanceolatis y fioribus breviter petiolatis. Hall. Helv.
1080.
Prunus fpinofa. Matth. p. 106.
Prunus fiLve,(lris. C. Bauh. Pin. 444. — J. Bauh.
Hift. 1. 193. •— Lobel. Ic. p. 2. 176. Ic. — Tourn.
Inft. R. Herb. 623.
Prunus Jilvefiris , fruftu parvo , f e rôti no. Duham.
Arbr. vol. 2. pag. 184. n°. 4. tab. 4o.
^ Vulgairement prunellier, prunier fauvage ,
epine-noire.
C eft un arbriffeau d’une médiocre grandeur ,
très-diffus , rameux , fort Couvent en buiffon,
hériffé d’épines. Son écorce eft b'rune , ridée ; fes
rameaux garnis de feuilles péciolées , ovales, lancéolées
, fouvent réunies par paquets, affez petites,
finement dentées à leurs bords, obtufes & arrondies
à leur fommet, un peu rétrécies à leur bafe,
blanchâtres & à peine pubefeentes en deffous, vertes
en deffus.
Ses fleurs paroiffent de bonne heure dans le
printems & avant les feuilles j elles font blanches,
petites, folitaires, quoique rapprochées quelquefois
en paquets. Les fruits font prefqüe globuleux,
petits, verdâtres, puis d’un bleu foncé en mû-
riffant.
Cet arbriffeau eft très-commun. Il croît partout,
dans les lieux arides, parmi les haies & fur la
lifière des bois. I7 ( V . v .)
Toutes les parties de cet arbriffeau , dit M. Durande.,
font reconnues pour aftringentes, excepté
les fleurs, -qu’on dit être laxatives. Le fuc épaifti
des fruits, connu fous le nom # acacia nofiras, fe Iprefcrit fur la fin de la dyffenterie. Le bois a été
recommandé contre la fièvre. Les feuilles grillées
peuvent remplacer le thé. Les prunelles fervent
aux gens d« la campagne pour faire une boiffon
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