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Papaver foins pinnatifidis', fluBu oblongo , turbi-
nato y hifpido. Neck. Gâllob.' 229.
Papayer foliis hifpidis , pinnatis ; pinnis lobâtis ;
e api tu lis ellipticis , hifpidis. Hall. Hift. 1063.
P a paver foliis ternato-pinnatis , fruBu angulàto.
Hort. Cliff. 201 .— Roy. Lugd. Bat. 410.— Sauvag.
Monfp. 252.
Papavererradcum3 capite longiore hifpido. Tourn.
Inftit. R. H. 238. — Shaw. Specim. n°. 462.
Argemone capitula longiore. Lob. Ic. 276. — C.
Bauh. Pin. 172. — Gérard. Hift. 373. Ic.
Argemone capitulo longiore fpinofo. J. Bauh. Hift.
3. p. 396. Ic. Mala.
Argemone capitulo tenuiore , longiore 3 hirfuto.
Morif. Hift. 2. p. 278.1T. 3. tab. 14. f. 10.
Cette plante a des racines prefque fufiformes 3
peu ramifiées, d’où s’élèvent à la hauteuf d’un
pied environ plufieurs tiges dures, cylindriques ,
velues, rameufes vers leur partie fupérieure, garnies
de feuilles pinnatifides, allez finement découpées
, velues , à pinnules aiguës , profondément
incifées, furtout celles des feuilles.radicales , qui
font en même tems pétiolées, tandis que les lupé-
rieures font prefque fefiiles. Les rameaux ou plutôt
les pédoncules font longs , divariqués, couverts
de poils appliqués contre les tiges , terminés par
des fleurs folitaires, dont les calices font velus ,
les corolles compofées de quatre pétales de couleur
rougeâtre , marquées à leur bafe d’une tache plus :
foncée, moins grands que ceux du papaver rheas.
Sescapfules font remarquables par leur forme alon-
g é e , prefqu’en malfue, munies extérieurement de
fix nervures blanchâtres & longitudinales,en même.
nombre que les divifîons du ftigmate 5 elles font
chargées de quelques poils rares & longs, mais
elles offrent une autre particularité qui lesdiftingue}
c’eft de s’ ouvrir à demi en fix parties à leur fommet
& d’être privées de pores, caractère qui les rapproche
des argemone 3 furtout fi l’on ajoute que
leurs femences font attachées à un placenta linéaire
fixé contre les parois de la cap fuie; mais les arge-
fnone ont cinq a fix pétales & leur calice compofe
de trois folioles : il s’enfuit que l’efpèce dont il
s’agit ici tient le milieu entre ces deux genres, &
que, rangée dans l’une ou l'autre, on peut la croire
également à fa place : fi cependant la confidération
-du fruit, dans l’éta-bliffement des genres, doit l’emporter
fur le nombre affez variable des pétales, il
n’y a point de doute qu’elle n’appartienne réellement
aux argemone. Cette plante croît en Europe
dans les champs & parmi les moiffons. O ( V . v. )
3» Pa v o t des Alpes. Papaver alpinum. Linn.
Papaver capfulâ hifpidâ ; feapo unifLoro , nudo ,
hifpido ; foliis bipinnatis. Lian« Spec. Plant, vol. 1.
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p. 72ƒ. — Jacq. Auftr. tib . 85. — Scop. Carn.
n°* ^37* — Mil!. Di<ft. n°. 4;
Papaver caule- nudo , unifloro ; foliis pinnatis ,
pinnis integris & divifis ; capitulis fubrotundis , hïf-
p/V/jvHall. Heiv. n°. 1062.
Papaver alpinum faxatile , coriandri folio. Seg.
Veron. 1. p, 416. tab. 4. fig. 4.
Papaver burferi. Craotz. Auftr. p. 138. tab. 6.
fig. 4. fecundiim Hall. & Jacq.
Argemone alpina , foliis fcandicis , lutea. Bauh.
Pin. 173. — Prodr. 93. — Burf. IX. y8.'
Argemone alpina , coriandri folio. Bauh. Pin. 172,
Tourn. Inft. R. H. 238.
Argemone minor pena. Dalech. Hift. I714.
Cette plante a une tige fïmple, nue, uniflore ,
haute de cinq à fix pouces, couverte de poils fins,
ferrés la plupart contre les tiges. Ses feuilles font
toutes radicales, pétiolées, pinnatifides ; les pinnules
ou divifions font plus ou moins profondes *
les inférieures écartées ; les fupérieures prefqîie
toujours oppofées, aiguës ou obtufes, médiocrement
velues. Lespétioles font longs, un peu élargis.
La fleur, eft terminale ; fon calice eft velu , fa corolle
affez petite félon les localités, d’ un blanc jaunâtre,
plus foncé, & même noirâtre à fa bafe. Le
fruit eft une capfule ovale, couverte de longs poils
blancs, & dont le ftigmate eft divifé en cinq rayons.
Cette plante varie félon les lieux où elle croît.
Elle eft fouvent très-petite , ayant à peine deux à
trois pouces de haut ; fts feuilles découpées plus
ou moins finement, & la fleur proportionnée pour
la grandeur aux autres parties de la plante. On la
trouve dans les Alpes & dans les lieux pierreux &
fablonneux des départemens méridionaux de la
France. % ( V. f )
4* Pa v o t à tige nue. Papaver nudicaule. Linn.
Papaver capfulis hifpidis ; feapo unifloro.y nudo ,
hifpido ; foliis fimplicibus, pinnato-finuatis. Linn.
Spec. PI. vol. 1. p. -jxsp —- Id. Hort. Cliff. 136.
— Gmel. Sibir. 4. p. 180.'— Gunn. Norv. n°. 578.
— Kniph. Cent. 10. n°;.68.— Fior. dan. tab. 41.
— Ait. Hort. Kew. tom. 2. p. 224.
Papaver erraticum, nudicaule; flore flavo3 odorato.
Dillen. Ettham. 202. tab. 224. fig. 291.
Papaver erraticum , luteo flore ; capite oblongo ,
hifpido & Uvi. Aram. Ruth. 61. n°. 81. â*B
Cette efpèce eft voifîne du papaver alpinum ,
dont elle diffère par fa grandeur, & furtout par
fa capfule qui eft plus alongeéV'
Des mêmes racines fortent plufieurs tiges droites,
très-fimples, hautes de douze à quinze pouces
au moins, cylindriques, garnies, dans toute leur
longueur,
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longueur, de poils fins & écartés des tiges. Les
feuilles font radicales, nombreufes, pétiolées ,
en forme de lance, pinnatifides, couvertes de
poils fins, couchés, blanchâtres ; les pinnules font
irrégulières, crénelées, furtout vers leur fommet,
obtufes, arrondies. Les pétioles font très-longs,
aplatis, également velus. Les fleurs font folitaires,
terminales, affez grandes, compofées d’ un calice
ovale, velu ; d’une corolle à quatre pétales inégaux
en largeur, arrondis, dont la couleur varie
du blanc au jaune, marqués d'une tache foncée à
leur bafe, renfermant un grand nombre d’étamines,
& un ovaire ovale, oblong, couvert de
poils rouiTâtres, couchés, & terminé par un ftigmate
de quatre à cinq rayons. Cette plante croît
naturellement dans la Sibérie. On la cultive dans
la plupart des jardins botaniques, a* ( V. v. )
* * Cap fuies glabres.
J. Pa v o t coquelicot. Papaver rheas. Linn.
Papaver capfulis glabris, globofis; caule pilofo,
multifioro ; foliis pinnatifidis, incifis. Linn. Spec.
Plant. 726. — Curtif. Flor. Lond. Ic. — ^later.
medic. 134. — Pollich. Pal. n®. 507. — Crantz.
Auftr. p. 137. n®. 1. — Regn. botan. Pall. It. z. p. 5464'It- Scop. Carn. 2. n°. 638. — Mattufcn.
.Sil. n°. 377. — Doerr. Naïf. n°. 170.,— Ludw.
E&. tab: 17. >— Blackw. t. 2 & ƒ£©. — Kniph.
Gent. 5. n°*. 63 & 64. — Knorr. Délie. 1. tab.
R . 14. — Lam. Flor. franç. tom. 3. n°. 777. V.
— Desfont. Flor. atl. tom. 1. p. 406. —• Mill.
Di&. n°. 1. — Hoffm. Germ. 183. — • Roth.
Germ. I. 227. II. 581.
Papaver foliis femi- pinnatis , hifpidis ; fruclu
ovato 3 glabro. Hall. Helv. n°. 1064.
Papaver rubrum. Bruns, f. 3. p. 52. Ic.
Papaver erraticum majus, & c. C . Bauh. 171. —
'Tourn. Inftit. R. H. 238. — Zannicfeel. Iftor.
tab. 261.
Papaver foliis pinnatifidis, hifpidis; fruBu ovato.
Hort. Cliff. 2or. — Flor. Suec. 428.468. — Roy.
Lugd. Bat. 478. — Dalib. Paris, i j i .
Papaver erraticum 3 rubrum; fiuidum. Tabernem.
Icon. 570.
Papaver foliis bipinnatifidis, altérais ; fruBu glabro
, ovato. Deneck. Gallob. p. 229.
Papaver caule multifioro , foliofo3 hifpido; foliis
pinnatifidis, capfulis Isvibus. Hort. upfal. 136. —
Sauvag. Monfpel. 252. — Gronov. Orient. 157.
Papaver rheas, feu caduco puniceo flore papaver.
■ Lobel. Ic. 27$.
Papaver erraticum, rubrum , campefire. J. Bauh.
Hift. 5. p. 59J. Ic.
Botanique. Tome
P A V
Papaver rheas priiis. Dalech. Hift. to n. 1. p. 439.
i Papaver erraticum. Dodon. Pempt. 447*
— Fufch. Hift. 51 y. Ic. — Matth. Comment. 74J.
! Icon. — Camer. Epit. 802. Icon. — Pauli. Dan.
tab. 101.
Papaver erraticum, fimplex & multiplex. Morif.
Hift. Oxon. ff. 3. tab. 14. fig. 6.
Papaver rheas. Park. Theatr. 566. — Gérard.
Hift. 371. Ic.
Argemone. Tragus. 120. Icon.
A. Papaver erraticum y flore pleno. Bauh. Pin. 171.
— Knorr. Délie. 2. tab. R. 12. 13.
B. Pdpaver erraticum minus. Bauh. Pin. 17 1.
Vulgairement pavot rouge ou coquelicot.
C ’eft une de ces plantes fi répandues partout,
fi commune dans les champs, furtout parmi les
blés, enfin fi frappante par la belle couleur rouge
dë fes fleurs, & par leur grandeur, qu'elle n’eft
inconnue à qui que ce foit. Si elle flatte nos fens,
elle parle auffi à notre ame ; elle a fixé nos premiers
regards dans notre enfance ; il n'eft point
de bouquets champêtres dont elle ne faffe l’ornement;
elle s’allie dans notre efprit à la richeffe
des moiffons, à la beauté des-prairies, dont elle
relève la verdure, quoiqu’elle foit, parmi les blés,
ùne plante affez inutile. Nous lui avons accordé
les honneurs de nos jardins, où , quittant fes or-
nemens fimplés de la nature champêtre ; elle étale
le luxe des villes en doublant fes belles fleurs,
qu’elle arrondit en tête touffue, tantôt blanches,
tantôt d’un rouge v if , mais plus fouvent panachées
par ces deux couleurs, dont les teintes varient à
l’infini, & dont les pétales font ou frangés ou
bordés d’un beau liferet blanc. Ces nombreufes
variétés proviennent toutes des femences du coquelicot
des champs.
On d o it, dit Rozier, aux foins multipliés des
fleuriftes, & à leur confiance dans l'amélioration
des efpèces, la fublime métamorphofe du fimple
coquelicot des champs en fuperbes coquelicots.
Ils ont rendu cette plante, fi multipliée dans les
blés , & dont la deftru&ion tient fi fort au coeur
des propriétaires, digne de figurer, même avec
plus d’éclat que la renoncule, dans les parterres
les plus recherchés. Comme le coquelicot ne s’ élève
qu’à la hauteur de douze à dix-huit pouces,
il préfente la plus agréable des bordures, figure à
merveille dans les jardins de peu d’étendue; & fi ,
dans de -très-longues plattes-bandes, on le difpofe
en maffe, de diftance en diftance, entre un groupe
de grands pavots, il eft impoffible de fe figurer
un plus beau coup-d’oeil. Si les feuilles, les fleurs
& les tiges des pavots ne répandoient pas une
odeuj: nauféaboade lorfqu'on les touche ; fi leurs
P