
Les gaînes font dépourvues de membranes à leur •
orifice , renflées & prefque véficiileufes fur les
.rameaux ftériles. Les fleurs font portées fur des
péddnoules courts & un peu épaiflîs , difpofées
*prefqu’en ombelle, dont les ramifications font inégales
& -foûs-divifées.- .
Les fleurs mâles occupent la partie fupérieure
de la panicule , réunies plufieurs enfemble & lancéolées.
Le calice eft compofé de deux valves j
^extérieure plus large.,'munie de cinq nervures,
ciliée fur le -dos & à fes bords y terminée par une
batbe i l’ intérieure eft plus étroite , plus longue,
à une feule nervure , acuminée & non ariftée. Il
n’y a point de corolle. Les étamines , au nombre
de fix, ont des filamens très-courts, terminés par
des anthères linéaires , longues, jaunâtres , médiocrement
bifides à leur fommet. Les fleurs femelles
font en bien moindre nombre que les mâles,
placées à-la partie inférieure de la panicule. Le
calice & la corolle ne diffèrent en rien de celles
des fleurs mâles. L’Ovaire eft très-petit, furmonté
de deux ftyles , & terminé paj des ftigmates plumeux.
On rencontre cette plante dans les lieux aqua-
tiquts des Indes .orientales.
Ces deux dernières efpèces ont beaucoup de
rapport avec le pkalar is 0ry70id.es. Linn. On doit
avoir reconnu à l’expofition de leurs caraéfèréS ,
qu’elks s’écartent beaucoup de ceux qui confti-
tuent ce genre. Si elles s’en rapprochent un peu
par leur port, elles s’en éloignent par les parties
de leur fructification, à un tel point qu’on peut
douter fi> elles appartiennent réellement à ce genre.
(P oiret.)
PHARMAC. Pkarmacum fagueri. Rumph.Herb.
Amboin. vol. 2. pag. 136. tab. 44.
Cet arbre, dont nous trouvons la defcription&
la figure dans Rumphius, n’a encore été obfervé
par aucun botanifte, du moins à ma connoiffance.
Rumphius lui-même n’en a vu que les fruits, d’où
réfulte la difficulté de le rapprocher d’aucune famille
connue. Je vais , -en. attendant des détails
plus fatisfaifans préfenter ici ce que nous en apprend
le favârit auteur de Y Herbier d’Amboine.
C ’eft un arbre fauvage qui s’élève à une grande
hauteur -, & -qu'on peut rapprocher des arbres
ufuels, à raifon de l’ ufage habituel que l’on fait
de fes racines , comme nous Je dirons plus bas.
Son tronc eft fi gros, qu’ il peut à peine être contenu
entre les bras. Ses branches font très-étendues,
& présentent- une cime* fort agréable. R um-
phius en diftingue deux efpèces ou deux variétés ,
qu’il nomme fort improprement mâle:,& femelle,
puifque toutes deux portent des fruits, qui ont
•les mêmes caractères effentiels dans les deux efpèces
, mais qui diffèrent un peu par leur forme.
La prëmière efpèce, celle que Rumplrus nomme
femelle , dont on jfait Lufage le plus habituel,
pkarmacum legitimum3 a;fes rameau-x o.ppofés Sc
droits, garnis de feuilles oppofées, prelqu’épar-
fes, petiolées, de quatre à-cinq pouces de long
fur deux de large, ovales , lancéolées,, rétrécies
à leurs deux extrémités, mucronées à leur fommet,
glabres , luifantes , un peu.rudes , fouvent
d’un vert obfcur, très-entières à leurs bords ,
portées fur des.pétioles très-courts : elles ont une
faveur faiblement arnère , d’abord un peu défa-
gréable, ôtdont l'arrière-goût eft acidulé.
Rumphius penfe que fi les fleurs n’en font pas
encore connues , cela vient de ce que cet arbre ,
qui eft très-élevé, ne permet pas de les apperce-
voir facilement, ou parce que peut-être elles font
petites & verdâtres, ou enfin parce qu’ il fleuriç
rarement, les racines étant continuellement tourmentées..
Les fruits eux-mêmes font rares, & pa
fe rencontrent guère que fur les arbres très-éloignés
des habitations, & qu on ne tourmente point.
Ces Fruits ont un péricarpe renflé , véficuleux ,
prefque conique, un peu courbé, long de deux
pouces environ, fur un peu plus d’ un demi-pouce
de large,, prefque rond, ou un peu comprimé,
mou , de couleur verdâtre., & marqué d’ un côté
par un fil-ion longitudinal. ;I1 contient une feule fe-?
mence. C ’eft ,un offelet ou un noyau de couleur
jaunâtre en dehors, & qui renferme une pulpe
blanchâtre & huileufe. Ce noyau eft comme re-r
levé en boffe& ombiliqué a une de fes faces, de
la groffeur d’un pois ou d’une petite fève. Il en
découle une liqueur vifqueufe, & un peu tranfpa-
rente comme la térébenthine.
Les racines de cet arbre font prefque à fleur de
terre, jaunâtres, d’une faveur amère.
Quant à l’autre efpèce , qui eft le pkarmacum.
lîmonicum , ou l’efpèce que Rumphius appelle
mâle , elle-diffère très-peu de la précédente par
fon port & fe s feuilles : fa faveur eft plus amère ,
fes feuilles un peu plus étroites, l ’écorce du tronc
cendrée & non rouffâtre. Le fruit eft beaucoup
plus court, plus arrondi j il a la groffeur d’une
prune moyenne. On rencontre ces arbres en fruits
au commencement du printems.
Ces arbres croiffent dans l’île d’Amboine, aux
lieux montueux, bien avant dans les terres , au
milieu des grandes forêts.
Avec les racines de cet arbre pulvérifées , les
habitans d’Amboine forment une liqueur douce ,
affez agréable , mais nuifible lorfque l’on en fait
un ufage trop fréquent. Pour cela ilsJes coupent
en petits morceaux , les brifent avec une pierre,
Jes font macérer dans l’eau, afin d’enlever leur
amertume à l’aide d'une douce chaleur, & en
obtiennent enfuite par lai fermentation une boiffon
qui approche de la bière.
( Poiret. )
PHARNACE. Pharnaceum. Genre de plantes à
fleurs incomplètesi d elà famille des caryophyl-
lé es, qui a des rapports avec les alfine & \èsjtiol-
lugo, & qui comprend des herbes la plupart exotiques
à l’Europe, dont les feuilles font très-fou-
venrverticillées;, les fle,urs axillaires ou terminales.
Le caraétère effentiel de ce genre cohfifte en :
Un calice divifé en cinq folioles • po int de corolle ;
cinq étamines ,* trois, ftyles j une capfule a une feule
loge 3 a trois valves polyfpermes.
C A R A C T E R E GÉNÉRIQUE.
Chaque fleur offre :
i° . Un calice divifé en cinq folioles prefqu’ova-
k s , concaves , ouvertes, égales , perfiftantes ,
çolorées en dedans, amincies à leurs bords.
20. Point de corolle, à moins qu’on ne la-regarde
comme adnée avec le calice , & qu’on lie prenne
pour elle cette membrane mince & colorée qui le
tapiffe & le déborde.
3°. Cinq -étamines, dont les filamens font fubu-
lé s , de la longueur du calice, termines par des
anthères bifides à leur bafe.
40. Un ovaire ovale, à trois cqtés., furmonté
de trois ftyles filiformes , de la longueur des étamines,
terminés par des ftigmates obtus.
Le fruit confifte en une capfule ovale> à trois;
côtes peu marquées, à trois loges, à trois valves,
qui contiennent des femences nombreufes , baillantes
, orbiculaires, comprimées, environnées
d’ un rebord aigu.
Obfervations. Ce genre a de fi grands rapports
avec les mqllugo.3 qu’il n’en diffère que par le
nombie des parties de h fructification. Les mol-
lugo n'ont que trois étamines j les autres parties
fuit- fembkbles à celles des pharnaceum & en
même nombre. Le port eft parfaitement le même
dans les . deux genres. Qn fait que dans cEtte famille
le nombre des étamines ne fournit que des
C -traCteres bien foi blés., & qu'elles varient I auvent
dans la même efpèce.
Pkarnçc.eum eft le nom d’un toi du Pont.
, E & P..È G E
1. PhARNACE cervi^ire,. Phaçnqcçurtz cerrviana.
Linn.
Pharnaceum pedunculis fubum bellatis3 lateralibusB
folia line aria nquantibus; Linrr. Spec. Plant; Vol. I.
pag. 388.— Lamarck. llluftr. Gener. tab. 214.
fig. 1.
Pharnaceum ( glabrum) , pedicellis folia &quan-
tibus.' Philofoph. Botan. 258. "— Spec. Plant. 1.
pag. 272.
Pharnaceum umbtllis fimplicijfimis. Gmel. Sibir.
3. pag. IQ2. n°. 77. tab. 20. fig. 2.
Cerviana. Minuart. Monograph. 1.
Trichlis pentafiemon , floribus umbellatis. Hall.
Goett. 16,
Alfine pumila , gallii fic ie , foliis glaucis. Ânitli.
Ruth. 84.
Alfine faxifragd Indi& oriéritails y foliis circa eau-
lem radiatis y flore kerbido & mufeofo. Pluk. Mantiff.
m tab. 332. Hg. 11. Bona.
Spergulapurpurea, mini ma, Buxbautn. Cent. 3.
tab. 61. fig. i.<,.
- Cette plante a des racines filiformes, blanchâtres
, médiocrement rameufes, d'où s’élèvent des
tiges grêles, cylindriques, glabres, .géniculées,
droites aux premières articulations, puis tombant
tes & couchées, divifé£S,en rameaux peu nombreux
, garnis de feuilles nombreufes 3 linéaires ,
trèsrentiéres, un peu charnues, convexes en def-
fus., médiocrement aigues à leur fommet, à peu
près de la longueur des entre-nçeuds > les inférieures
plus, courtes. Les feuilles caulinaires fonjc,
difpofées en ver.ticilles., quatre, cinq &.davant4ge
à chaque noeud. Les feuilles radicales font courtes
, ovales , étendues en rofette.
Les fleurs font axillaires, portées fur des pédoncules
folitaires , filiformes, plus courts que
les articulations^ quLfe.divifentquelquefois.à leur
fommet en deux ou trois autres, pédicules capillaires.,
inégaux , uniflores, articulés à leur bafe ,
& pendans après la floraifon. La bafe de chacun
de ces'pédoncules eft munie d’upe braélée ovale,
fort petite & glabre, ainfi que toutes les autres
parties de la plante. Le calice eft divifé en cinq
folioles concaves, égales, médiocrement réunies
4 tèuf bafe, colorées en dedans, probablement
par la corolle qui leur eft adnée, & d’ un blanc
laiteux. Les étamines font de la longueur du ca-
Ii.çe, inférées fur le réceptacle, terminées par des
anthères fort petites, bifides à leur bafe. L’ovaice
eft ovale, très-court, furmonté de trois ftyles filiformes
& de ftigmates obtus. Il leur fuccède un$
capfule ov a le , à trois cotés, obtus, à trois loges,
à trois valves, recouvertes, par le calice perfiftant.
Èlle.s contiennent des femences non^breufes, or-
biculaires , fort petites, environnées d’ un rcbpr.d
tranchant, & attachées à un réceptacle central.
Cette plante croît dans la Ruflie, en Efpagne»
eu Guinée & dans l'.Afie. O ( ï- )
K k ii