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être perfeôiqnné que par le cultivateur éclairé 3
qui , réunifiant dans Tes jardins les- différenS
peupliers vernis des pays éloignés , aura pu faire
de longues o b fer varions fur leur port , le dé-
Véloppemërit dès feuilles ,- leürs n'ômbredfes
variétés ,• & particulièrement fur les individus
friales 8c ferhèlleS, & à qui üriè'lôngüe expérience
aura appris a rëcônhoîtfë là variété de' refpècé.
Nôuÿ fdmmes'ehcofë à délirer ë‘ë tràvsil important;
Il vaudrait bien làfiS douté la cré’atïori d’un
genre, arràéHê fouveirt par force à un autre. Lé
citoyen Foucault, botanifteardent & tfêS-infiniitj
quir a-cultive dans fes pofleflions à Noue plufieurs
efpècés dè peupliers , a bien voulu me, commuai-
quer quelques, notés ;far lès parties fexuelles de
ces arbres , dont j’ai profité pour mon travail! - .
Lès péupHéfs- fbflt èn général dès arbres dèS
pxy§ ftöids 3 qui ffe plaHérft dans les tërràirtS HiP-
mideà 8i für le bord dés èaiix. La pltfpàrt font èfrU-
ginarres de l ’Amérique fëptëntrionâle, quelques^
Uns dé la Sibërië, &c.
E s -p è q e s.
1. PfiüPti&R blanc» Populus alba-, Linn.
Populusfoliisftbrotundîs3 dentato-arigulutis yfubtus
towentofis, lÀnn, Specj Plant, vol. 1. p. 146t.
|Iort. ÇlifF.460. — Flor. Suec. 810. 91Ö. — Roy.
Lugd-, Bat. 82; — Gmel. Sibir. 1. p. 151’. — Dalib.
Paris. 302,; Mi IL DiéL n°. i .— Neeker. Gallob.
p. 400» — DuroL Harbk; 2. p. 146. — ScholL
n°. 790; — Léers. Herborn. n°. 762.
Polliçh. Pal. n°. 928; r-7 Mattufch. SiJ. n?' 72Ö; —
Duham. Arbr. tom. 2. p. 182. tab. $6, — Blackw. j
tàb. J48. — Lâibarck. Flot. franc, ypf; 2. p. 12 c.
fl . 242. ÎV. “ - DeSfónt. Flor. Atl. vol. 2. p. 268»
*“ * Larfi. Illuftf. Gënër. tàb. 819.
Pepulus foliis angulofis fubtùs tomeiitofis , fub±
rbtitndis , dtntatû- a ngulu tis -, Hall. Helv. n°. 1634.
Pôpuïüs alba, niàjôrîbus foliis. C . Bâüh. Pin.
ToUrH. Irift. R. Hèrb. ƒ92. — Shàw.Spec.
b°.
Populus alba. Matth-. Comment; 129. Icôn. ~
Çatner^Epit. 65. Icon» ml Dod. Pempt. 8 u .
Tabern» k on. 877. V g
Populus aîhd , lâtifblià. Lôt>èl. îcôh. 2. p. 193. i
Vulgairement le blanc où le peuplier blanc h grandes
feuilles 3 Yypréau franxp-picard-.
À. Populus alba , folio minore. J. Bauh. Hift. r
p 166.
Populus alba , folio minore, vdriegato. Duhamel.
Arbr. vol. 2. p. 178.
B. Populus major3foïusâhgüt‘atis3ferratise3fubtus
lotnehtbfisy fape'ne yirentibus. Mill. Diét. n°. 4. h
blanc dè Hollande-,
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Cet arbre ëft très-élevé; La Facilité avec- laquelle
il croit ,• roæmê' dans les terrains médiocres üc fecs
( quoiqu û aime de préférence les lièux humides),
en a fait multiplier la culture; Il orne très-agréablement
les chemins., & forme de fort belles allées.
Il fe fait remarquer aifémerît à fes feuilles
aoguleufes & dentées, d’un blanc de neige en
defious.,
Ses tigeS> d’une cculeur rougeâtre ou fombre
en denous-, font fevetuës dJün duvet blanc,.to-
menteux, fort épais, garnies de feuilles alternes,
petiQléfiSjjÿ élargies & prefque tronquées à leur
bafe d une forme qui approche un peu dé la
tnangalàire, quelquefois un peu arrondiê feiOfi lés
variétés , divifées a leurs bords en lobes aigus, au
50ni.,re dej trois ou cinq principaux, fortement
^ é ros vert fombre en deffiis , très-
- -ru - '^ ^ tdmënte&fes en deffous. Leurs pétioles
né ibnt que tres-pèü comprimés , plus courts que
les feuilles, Si tomérftëux comme elles.
-4 rpM fleurs nàîfiènt én chatons fort longs , très*
ep”ais , ün peu ovales, cylihdriques à leur bafe 5
ils font produits par "dès bourgeons bruns, Ovales,
mifahs, recouverts.de plufieurs écailles, dont les
intercures font fearieufes & déchirées à leurs
bôrds. Les écaillés calicinâîës font diviféès a léurs
bords & jufque vers leur moitié, en plufieurs découpures
ïïmples, très-velües : il n’ y a drdfnai-
rementque huit étamines dans chaque fleur. Les
chatons femelles font plus grêles , les fleurs plus
eéarreês , furtôüt après la fécondation légèrement
pédiculéés. Lès fruits eonliflënt en urié
capfljlè bilo'cülàirë & à déüx valves qui féhferméri’t
des femencés aigrëttéës.
Cet arbre préfente plufieurs variétés aflez remarquables
, particuliérement dans la forme 8c la
grandeur de leurs feuilles. La variété B eft celle qui
0 v ^ i e!î P^us 8ranc^es fouilles, à trois ou cinq lobes
très-forts ,, anguleux, divifés en dents très - iné*
gates j elle porte en Angleterre le nom d‘arbr»
a abeilles.
L» Variété A perte des feuilles au fneins de
moitié plus petites, bien moins àhguleufè's, pfef-
qu'arrondies , qui deviennent quelquefois panachées
, aihfi que celles de toutes les variétés précédentes.
Ces arbrès fônt fort Oommtins dans lès bois, lë
long des chèmiiiS. Ils cfoifient partout avec facilité.
f) ( V . v; )
Le peuplier blanc, dit Rozier, efi le plus précieux
de tous ceux de cette famille -, il exige moins
que les autres les terrains frais & humides. Son
-S» e2 ^oux 3 lianr, fufceptible d'un bon poli
& il elt prêfque léTeul bois émployë dans lès pro-
viflceS du midi pouf les boiï'eriês des portés des
fenêtres, dés châffis Si des meubles 5 il n’éft point
fujet a le jëtei: * Si il dure pouf lë moins autant
que
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quele fapin expofé à l’a ir,fi on a eu la précaution
de l’enduire d’une couleur à l ’huile.
Ses racines tracent très au loin : il en fort des
rêjéts de toutes parts j il eft même très-difficile
d'en purger un champ & d’empêcher la crûe fu-
bite des rejets , lorfqu’une fois les racines s’en
font emparées. On p,eut dire alors qu’on a un bois
éternel qui brave les intempéries de toutes les
faifons. On n’eft pas également affiné de la réuf-
fite par la plantation. Cet arbre , fi l’on veut en
profiter pour le travailler, doit être coupé à trente
ou quarante ans , lorfqu’il eft dans fa plus grande
vigueur. Lorfque fa force eft paflée , le bois perd
de fa qualité , & il n'eft propre que pour le feu.
A Ypres, &dans les autres endroits de la Flandre
autrichienne, lorfqu’une fille vû-nt au monde, fon
père , pour peu qu’il foit aifé , lui afiiire fa d o t,
le jour de fa naiflfance , en plantant un millier de
peupliers ypréaux blancs, très-petits j en forte que
fa fille , à l’âge de vingt ans, fe trouve propriétaire
de vingt à trente mille francs qui fervent à
la marier.
Cet arbre figure très-bien dans les grands bof-
quets : la blancheur de la furface inférieure de fes
feuilles , agitées par le moindre vent, contrafte
agréablement avec le vert des autres arbres.
L’écorce de ce peuplier paffe pour calmante &
diurétique : on la donne en décoétion j le fuc de
fes feuilles eft odontalgique 5 on le feringue chaud
dans les oreilles. Le* cnèvres, les moutons, les
chevaux mangent les feuilles de cet arbre , qui
plaifent encore beaucoup au gibier.
L ’aigrette molle 8c foyeufe ejes fimences de ce
peuplier 8c de la plupart des autres eft un tendre
duvet que la nature offre libéralement à beaucoup
d’oifeaux pour garnir l ’intérieur de leurs nids, &
difpofer ainfi pour leurs petits une couche chaude
8c douce.
2. Peuplier tremble. Populus trémula. Linn.
Populus foliis fubrotundisy .dentato-angulatis, utrin-
\ue glabris. Linn. Spec. Piant vol. 2. p. 1464.—
Hort. Cliff. 460. — FI. Suée: 819. 909. — Roy.
Lugd. B t. 82. — Gmel. Sibir. 1. p. 1 y 1.— Dalib.
Paris. 301. — Mill. Dift. i.°. 2. — Neeker. Gallob.
p. 401. ■— Duroi. Harbk. 2. p. 148. — Lee fs.
Herborn. n°. 764. — Pollich. Pal. 929. — Mat-
rufeh. Sil. n°. 7 2 1 . — Dærr. Naïf. n°. 264! —
Blackw. tab. 248. — Kniph. Cent. 6. n°. 73. Fæ-
niina. — Lam. Fl. franç. vol. 2. p. lyy. n°. 242.
III. — Duhamel. Arbr. vol. 2. p. 178.
Populus foliis glabris, orbiculatis 3 acuminatis,
luxe ferraüs. Hall. Helv. n°. 1633.
Populus trémula. C. Bauh. Pin. 429. —• Tourn.
Inû. R. Herb. y o i.
Botanique. Tome V .
P E U a33
Populus tybica. Dodon. Pempt. 836.
Vulgairement le tremble.
A. Populus tremula, ampliori folio. Duham.
Arbr. vol. 2. p. 178.
Vulgairement le tremble a larges feuilles.
B. Populus tremula, foliis minoribus} petiolis
crajjioribus. (N .)
C ’eft un arbre qui s’élève aflez haut fur un
tronc revêtu d’une écorce liffe, épaifle, blanchâtre
, facile à enlever, dont le bois eft fort
tendre 8c blanc j il fe divife en branches étalées,
dont les rameaux font fouples, plians, revêtus
d’une écorce glabre 8c rougeâtre, garnis de feuilles"
éparfes, médiocrement arrondies, en général plus
larges que longues, pétiolées, minces, lifles à,
leurs deux faces, grifatres en deflous, & même
un peu cotonneufes dans leur jeunefle j d’un vert
brun en deflus, à nervures très-fines, point angu-
leufesj à dentelures écartées, courtes, obtufes
ou aiguës , 8c comme ondulées ou prefque finuées
à leurs bords. Leurs pétioles font très-menus, fort
fouples, prefque filiformes, au moins une fois
plus longs que les feuilles, comprimés particuliérement
vers leur partie fupérieurej de couleur
brune, un peu velus furtout vers leur bafe , ou ils
font munis de deux glandes oppofées, en mouvement
prefque continuel par le foufle du moindre
vent. •
Les fleurs, tant mâles que femelles, font en
tout femblablîs à celles du peuplier blanc : on y
compte huit étamines* Cet arbre croît dans les
bois, mais il préfère les lieux un peu humides. T?
La variété A fe diftingue à fes feuilles plus
amples : cet arbre d’ ailleurs ne peut croître que
dans les lieux bas & humides j il languit & périt
dans les terrains trop feçs & élevés, d’après l’ob-
fervation de Duhamel. Ses feuilles ne perdent
guère le duvet qui revêt dans leur jeunefle leur
face inférieure : il eft d’un blanc cendré j il règne
également fur les pétioles. Cette variété eft originaire
de l’Amérique, & fe cultive au Jardin des
Plantes & ailleurs.- • -
Le bois de cet arbre eft blanc & fort tendre :
on en fait de mauvais fabors, des pâli (Tons pour
garnir les entrevaux fous lé carreau des planchers.-
II brûle promptement feu & chauffe peu : ç’eft
la principale nourriture des caftors. Les chèvres,
lès moutons mangent volontiers les feuilles .de
cet arbre, dont les chevaux ne'veulent point :
les chevreuils 8c les daims en broutent les jeunes
branches.
On cultive,, au Jardin des Plantes de Paris 8c
dans plufieurs autres, une variété B , remarquable
par fes très-petites feuilles, qui font très-velues,
fott blanches en deflous dans leur jeunefle, 8c
O s