
qui eft peu: différente- de la. précédente ,ùrre autre
matière qu'on: nomme braîgras. Ait mélange de copeaux
tëiineuxils ajoutent dans leurs fourneaux de
la colophane ûbl du beat fee , ou de la poix, fèche.
J1 importe peu que ces fubftances viennent des pins
ou. des lapins : on emploie par préférence toutes
ees matières quand elles font chargées de femmes,
& on y mêle dès lîts de hors vert &r refîneux : la
réfine fond. 5 eflè-fc mêle avec la fève réfineu-fe du
b o i s t o u t fè réunir au bas du fourneau où le
b-rai doit prendre wn certain-degré de coiffe h . L'habileté
de rotivrier eonfiflfeà favoir au jufte le te-ms
où il faut le lailfer couler : alors on en retireune plus
grande quantité,de bBaig^as-s, mais.cebrai.eûmoins
gras qpe celui dont.nous avions. parlé, plus. haut,. &
dans. Ucotag cilrion duquelileatxedu tui£de.boeu£.'
On met ce b car gras d’ans des barils,, & on le
tranfporte dans l’es ports de mer x où on l'emploie
à caréner Si à enduire, prelque tout, le corps des
vaiffeaux.. On retire alors du fourneau. l!e charbon
qui y. eft refté , & qui eft. trës-effinaé pour ï ’ex-
pfoicatron des mines :■ on y ramaffé encore du/ioir
de fumée. On prépare aufli de ce noir de fumée à
Paris* EVtur eec eâfetr 3 on. met: dans une marmite
de fer des. morceaux de: rebut de? toutes les: ef-
pècesde téfiae- r om y met le feu., & en fuite on>
namaffe la fuie qui s’eftr attachée aux. parois de la
chambre , qui doit êtse tapiffée de peaux de montons^.
Cette fuie eft: le noir de fumée donc orr fait
ufagp en pemtune, dans lf imprime rie , &e. Celuix
qui eft fait avec de groffes huiles: &r des graèffès-
feriEées eft très-inférieur au précédent»
Nous ferons temacquet avec Duhamel, qji on ne
peut guère planter de forêt qui foit plus, avanta-
geufe au propriétaire, que celle des pins. i° . Cet
arbre peut s'élever dans les fables où rien ne peut
croître, & où lion ne peut élever que dé mauvaises
bruyères". i a. Le pin croît fort v ire : dès la
deuxième année on en peur faire des. échal’as pour
Ifes vignes , $r quand il’ eft’ à l'âge- de quinze ou
dix - huit ans on peut f a battre pour brûler ; en
prenant la précaution de l'écorcer & de; le LifTer
Lécher deux ans, i l n’a prefqtre plus-de mauvaife
odeur? Ton écorce pelée, fournit, à- ce que l'on
affûte-, un bon tan. À l'âge de vmgr-cinqou trente
ans U commence à fournir de la réfine. On peut ,
après- en avoir tiré un profit annuel pendant trente
ans , abattre c e t arbre pour en faire du bois de
charpente, qui eft d’ un très - bon fèrvrce j enfin,
toutes fes parties grades- de cet. arbre peuvent
fournir du goudron & du charbon.
Les pins: font dans toute leur- force à foixante.
ou. quatrervingts ans,, comme les chênes à cent
cinquante ou deux centsv On peut, donc conclure
que les futaies de pin font bien plus avantageuses
aux propriétaires, que celles de chêne , non-feulement
parce qu'on peut les abattre, deux fois
contre cellesde chêne une , mais encore parce, que
les forces- de pin produifent un revenu annuel
bien plias confîdérable. Il eft. fur prenant, ajoute
Duhamel, que les propriétaires de grandes plaines
de table ,. qui ne produifent que de mauvaifès
bruyères, ne pervfent pas à y planter des> forêts de
pin,, qui,n’exigent prefqti'aucune déperde : un père
de famille.ne pourroit rien faire de. mieux pour, fes
enfans. D1 ailleurs, on a recnanquié que l'air'imprégné
des exhalaifons balfamiques des pins eft
très-falutaire auxphchifiques.. L'aubier mou du. pi®
cultivé fournit, au printems , en Suède , un mets
qu'on dit très-délicat.
Il eft.donc peu d'arbres q.u-i foient moins délicats
fur la nature du terrain,, que les puas». On. voi«t ,
en effet, de très-beaux pins dans des fables fort
arides,. fur des; montagnes, fèehes., où» la roche fe
montre de- toutes parts : il faut cependant, a-vcrneir
qu'ils, viennent mieux dans les terres légères.,, futhC-
tantielles,„ Si qui ont beaucoup de fondi.Lorfqti'oni
prend foin de la culture des piiis^Qia ne. doi t leu«
couper les branches, que. d'année en année , enjes
dégarniffant par le bas 5 car ces arbres profitent
d’autantmieux qu'ils ont plus de branches à nourrir
, & if ne repouffe jamais d'e nouvelles’ branches
qui puiffënt remplacêr celles qu’on a coupées.. Les
femences des pins croifïent au mieux fèmées dans
des brouffailles j. elfes prennent à l’a fi'ir le deffûs.,
Si étouffent lesautres arhriffeaux ; mais-ces’graines
ne paroifïènt quelquefois, qu'au bout de trois eu
quatre ans.
I l eft d'expérience que la» fauche. d'un pin,qu'on
a- abattu ,. ne teperuffe point de: nouveaux jets ,
comme, font beaucoup d'autres arbres ; mais dans
les forêts, de pins, Les femences qui tomben t des
vieux arbres, les; renouvellent naturellement. Ce
n'eft pas qu’on ne puiffefemerdes. bois* de-pin, &
on en fème effectivement aux environs de Bordeaux
, pour avoir des futaies dont on puiffè recueillir
de la téfine & du goudron-, ou plus ordinairement
pour fe procurer dès taillis qui donnent
des échal’as, dont on. fait, une grande confomuia-
tion dans les vignobles du Bordelais.
Les boutons des pins, avant leur développement
,. avant qu'ils parviennent à l'état de bourgeons
, font regardés comme' un- excellent anri-
feorbutique & anti-pulmonique1. Onerrfaitbouill'iD
une once avec une- égale quantité- dé miel blanc ,
dans une pinte &. demie d'eau, julqu'à- rédu&iofr
dfonvironle tiers, & l'on paffe enfui te* au travers
i f un linge fâns expreflion'. On ne- donne d’abord
que trois onces de cette décoétion matin Si foir ?
& on- augmentera dofe par degrés, jufqu'à* ce que
l'eftomac puifle en fiipporter quatre verrées de fix
onces chacune dans lé cours de la; journée, pendant
trois ou quatre femaines confécutives.
On:fait, avecies; pins: du. Canada, une bièrequi
paffe pour excellente, & dont Kalm nous;a donné
les procédés« On jette dans une. chaudière, placée
fur le feu , quelques .poignées de jeunes branches
de p in, qu'on laiffe bouillir pendant environ une
heure : on tranfvafe enfuite le tout dans un autre
vaiffeau fans le marc; on le laiffe repofer jufqu’à
ce que la liqueur ne foit plus que tiède? on y verfe
enfuite le marc, & on le laiffe fermenter': on y
ajoute -du ïbere, relativement à la quantité d’eau
employée. Lorfqnela liqueur a fiiffifamment fermenté
, on la tire au clair, & on la met de fuite
en bouteille ou en tonneau. Cette boiffon dure
long-teins, & ne s ’aigrit pas auffi aifénrent que la
bière 5 elle moufle conîidérablement, & produit
Livre flè pour peu qu’on en boive avec excès. C ’eft
ainfi que les Hollandais la préparent. Les Français
ont un procédé un peu different. ( IVyr^ Razier,
Dffl- d'A'griv. tom. 7 . p.705 , '& Duhamel, Arbr.
v . 1. p. laS , Scc,
£ s p i c £ s .
1. Pin fauvage. Piaus JyJvefiris. Linn.
Pinus fo'lus ■ geminîs, primordialibus, Ji litarii-s ,
•glabris. Linn. Syft. Plant, vol. 4. p. 172. — Hort.
Cliff. 450. — Flor. Suec. 7'8S & 874. — Mater,
tnedic. 204. — Roy. Lugd. Bat. 89. — Dalib.
Paris. 294. Gmel. Sibir» vol. 1. pag. 178.—
Mill. Diâ. n°. 1. — 5 cop. Carn. edit. 2.n°. 1196.
— Pollich. Pal. n°. 5)13. — Gunn. Norveg.
n°* 337. — Mattufch. Sil. n°. 702. — Doeri'* NafT.
p. 16 3. — Trew, in ,nov. AB. A. N. C . III. Àpp.
p. 452. tab. ly. fi g. 1. 3. tab. 16. .fig. 11. 25.
— Mill. Illuftr. — Rozièr.. Di£f. d’Agric. vol. 7. j
p. 6797 — Tfchudi. Arbr. Refin. p. 19. & c . — '
Duham. Arbr. vol. 1. p. 125; — Lanr Flor. Franç. j
vol. 2. p. 200. n°. 175. III.
Pinus foliis geminis3 rigidis y conïs ;ovato-conicis3 j
hngitudine folio ru m, fübgeminis, büß rotundatis.
Ait. Hort. Kew. vol. 3. p. 3$é.
Pinus foliis binisi3 convexo-concuvis, julis maf-
cutiSy folitarîisy alaribus .Hall. Heîv. n°. 1660.
Pinus foliis geminisj conis pyramidalis, fquajnis
oblongis3 obtufis. Duroi. Harbk. 2. p. 13.
Pinus fylvefiris. G. Bauh. Pin. 491. Flor.
Lappon. 346. — Dalechamp. Hift. vol. 1. p. 4t.
— ■ Blackw. tab. 180.
Pinus fylvefiris montana. Camer. llpit. 40.
• Pinus fylvefiris vulgaris, Genevenfis, ? Tourn.
Inft. R. Herb. y86.
À. Pinus conis ereBis. Idem. Inft. R. H. j8é.
Vulgairement pin commun, pin de Rußte, pin
de Genève, pinéaftre.
Cette efpèce forme un alfez grand arbre, dont
1« tronc s’ élève droit, & ne fe ramifie que vers fon
fbmmet lorfqu’ il croît au milieu d’autres arbres
•qui le preffem, Si occafionnent, par leur ombre
Si la-privari-on de l ’air, la perte des branches inférieures
? mais fi cet arbre croît en liberté, èn plein
air, au lieu d e s'élancer* il poufle des branches
nombreufes à la partie inférieure de fon tronc,
s'élève bien moins 3 & prend un p o n différent.
Ses ,n ouvel les pouffes font verdâtres, tan d is qu ’e I les
font rougeâtres dans le pin maritime. Ses feuilles
font dûtes, longues d ’environ deux pouces au
plus, très-étroites, un peu canaliculées à leur face
fupérreiTre, pointues, prefque piquantes, d’un
vert gai, un peu bleuâtres, renfermées deux à
deux, au point de leur infertion, dans une gaine
courte & cylindrique, munies d’une écaille rouf-
fâtre à leur bafe, & dont les impreffions rendent
les rameaux très-raboteux, de couleur grifâtre oa
cendrée.
Les fleurs mâles fonr difpofées en plufieurs petites
grapes, formant des chatons alongés Si ra-
meux, diftinétsdes chatons femelles : ces derniers
font courts, de forme conique , pointus, & pen-
dans vers la terres leurs écailles font très-épaiïïes,
d’ un gris cendré, obtufes, ligneufes^ Si en maffue
quadrangulaire & ombiliquée à leur fommeti
amincies à leur point d'infertion. Ces cônes font
redreffés fur leur pédoncule dans la variété A. T j.
Les extrémités des jeunes branches de ce pin ,
nouvellement cueillies, font dépuratives, un peu
aftringentess elles augmentent la fécrëtion des
urines, Si font far tout employées dans les affections
foorbutiques. En faifant fermenter ces branches
ou l'extrait des feuilles bouillies dans l’ean
avec du pain grillé, de la mélaffe, du fucre ou
du firop commun, on obtient une bière aflez
agéable. Le liber que l’on enlève du tronc de c e t
arbre, eft recommandé comme diurétique, un
j peu laxatif , ami-feoxbutique & vermifuge. Les
charpentiers , les menuifiers, tes fa&eurs d ’inft rumens
Font grand cas des pins. Leur bois, dans
différens pays,, eft employé pour le chauffage.
2. PiN- rouge. Pinus rubra.
Pinus foliis gemini*, breviorxbas, glands ; conis
parvis, mucronatis. Mill. Diél. n°. 3* Duroi,
Harbk. 2. p. 29.
Pinus fylvefiris, foliis brevibtts, glands • conis
parvisjulbicanîibus. Duham. A rbr. $. v o l.2. p. 133.
tabl 30. n9. 5. — Hort. Angl. tab. 17. — Roi.
Syn. 2, 288.
Pinus (fylveftris), S. Var. rubra. Liun. Syft,
Plant, vol. 4. p. 172.
Pinus fylvefiris5 commuais. Ait. Hort. Kevr.
vol. 3. p. 366.
Vulgairement pin d'EcoJfe.
Cet arbre s’élève fort haut, & fon bois eft très-
réfioeux, un peu rougeâtre : fes jeunes branches
font pliantes, inclinées, garnies de fouilles courtes