
que nous avons décrites jufqu ici. Elle croît à la
Caroline.
( P o ir e t . )
PRÈLE. Equifetum. Genre de plantes à fleurs
cryptogames, voifîn de la famille des fougères ,
qui renferme des herbes aquatiques ou maréca-
geufes, indigènes de l'Europe , à tiges fiftuleufts.,
ftriées , Amples ou rameufes, garnies fort Couvent
de rameaux verticillés , articulés , munis d'une
game dentée aux articulations , auxquels on a
donné improprement le nom de feuilles.
Le caractère effendél de ce genre eft d'avoir :
j La fructification difpofée fur un épi 3 en cône terminal
, o* confiituée par des capfales verticillées , pédicule
es 3 qui s'ouvrent en plufieurs valves.
Obfervations.. La fructification des- prêles eft
très - iîngulière : chaque capfule renferme des
filets diadiques, qui adhèrent à des grains pulvé-
rulens, qu’on regarde comme la pouflière fécondante.
Des qiie ces filets font fortis des cap fui es ,
ils forment de petits paquets poudreux, lanugineux
& verdâtres. J“ai examiné, dit M.Duhamel,
cette pouflière avec de bons microfcopes : elle
m'a paru formée de grains femblables à ceux du
millet, aigrettëe ou couronnée par quatre filets
diadiques. Cette obfervation préfente un fpec-
tacle affez agréable ; car^ comme ces grains font
placés pêle-mêle auffitôt que leùrs aigrettes fe
trouvent en liber té, elles cherchent ,. par leur
xeffoit 3 à fe rédrelfer, & cela s'exécute par plufieurs
reffauts femblables. aux mou ve mens que
feroient plufieurs vers viyans & amoncelés qui
cher cher oi en t à fe divifer.
Les prêles, dans l’économie rurale, font bonnes
ou mauvaifes, félon les efpèces. On les regarde
en général comme des plantes nuifibles aux prairies,
dans lefquelles,elles abondent. Outre qu'elles
empêchent les" autres herbes d’y croître, . elles
font encore dangereufes pour les beftiaux qui en
inangent lqrfqu’il& fqnt affamés. Elles jettent,
dit-on, les vaches dans le marafme, & font avorter
lesbrebis. -
Cependant quelques éconpmiftes exceptent la
prêle des marais, comme une nourriture excellente
pour les vaches, qui, en font friandes. Elle augmente
la quantité & fa qualité de leur lait. D'autres
ont prétendu qu'elle leur fai foi t uriner le
fang , & qu'elle étoirnûifiblé à tous les beftiaux.
A Rome, le peuple mangeoit autrefois les jeûnes
pouffes de la prêle fiuvia-tile_i, On les mange encore
en Tofcane ; mais il eft très-douteux que cet aliment
fait fort fain. L'efpèce dont on fait le plus
d ’ufage dans les arts mécaniques eft la prêle dhiver, \
( F ’oyei ce mot.)
E s. i5 è c ê s/. a
_ 1 .. Pr ê l e des bois. Equifetum^ filvaticum. Linn, :
Equifetum caule fptcato , frondibus compofitis.
Lin n. Sytt. Plant, vol. 4. pag. 372. n°. 1 .— Flor.
fuec. 834. 927. — Reyg. Ged. 1. pag. 243. n°. 1.
— Leerf. Kerboro.|n°. 779. — Pollich. Pal. 948.
Doerr. Naff. 101. — Lam. Flor. franç. vol. 1. pag.
8. n°. 124^. VIII. — Reth. Germ. I. pag. 440. —
Bolton. Fil. 32. 53.
Equifetum foliis repetito-ramofis, vaginip laxijfimis.
Hall. Helv. n°. 1680. «
Equifetum caule fulcato, frondibus raccmofis,
Scop. Carn. edit. 1. pag. 173. n°. 2. — edit. 2.
jff
Equifetum fetis ramofis, internodiis multoties, longioribus.
Roy. Lugd. Bat. 496.
Equifetum filvaticum. Flor. lapp. 391. — Tabern.
H ift.561. Ic.
Equifetum'fcapillaré), frondibus tenuijfimis, com-
pofitis, Jlerilibus. Hoff. Germ. Crypt. 3.
Equifetum filvaticum 3 tenuijfimis fetis. C . Bauh.
Pin. 16. — Theatr. 245. — Tournef. Inft. R.
Herb. ;33.
Vulgairement queue de renard.
Cette efpèce eft une dès plus diftinCtes de ce
genre, par fes rameaux nombreux, fous-divifes
en d'autres plus courts.
Ses tiges font grêles, articulées, hautes d'un à
quarre pieds ; les gaînes de leurs articulations profondément
cannelées-, verdâtres, plus ou moins
lâches , divifées à leur orifice en découpures
rouffâtresy linéaires, aiguës. Chaque articulation
eft environnée d'un grand nombre de rameaux fort
menus, beaucoup plus longs que les entre-noeuds,
chargés eux-mêmes d'autres verticillés courts à
chacune de leurs articulations ; ce qui donne à
cette plante un afpeCt très-touffu. L'épi eft terminal,
médiocrement alongé & comme panaché.
Cette plante croît dans les forêts, aux lieux humides.
( V . ƒ.') Les habitans du nord s'en fervent
comme de fourage pour leurs chevaux.
z. Prêle à rameaux nombreux. Equifetum ra-
mofijfimum. Desfont.
Equifetum caule Jlriate , ramofijfimo y ramis vir-
gatis y firiatis y ereBis , vertiçillatis , apice fiojiferis.
’Desfont. Flor. atlant. vol. 2. pag; 398.
Ses tiges font droites, glauques, profondément
ftriées, un peu rudes au toucher, hautes
d'environ trois pieds, noueufes, de la groffeur
.d’une plume d'oie. Chaque articulation eft garnie
d'une gaîne (triée, dentée à fon orifice. Les rameaux
font verticillés, Amples,. longs d'un pied
& demi, très-nombreux, droits,' ftriés, articulés,
chacun d’eux enveloppés à fa bafe d'une petite
gaîne denticuîée. Les tiges 8c les rameaux fe
terminent par un petit épi de couleur brune ,
ovale, cylindrique, muni à fa partie inférieure
d'uné gaîne en forme de coupe, dentée, fil Ion -
née, inférée par fa bafe à l’extrémité de chaque
rameau.
Cette plante a été recueilliê par M. Desfontaines
dans le royaume de Tunis, aux pieds des montagnes
de Lowan. ( Defcript. ex Desfont. )
3. P r ê l e géante. Equifetumgiganteum. Linn.
Equifetum caule ftriato , arborefeente y frondibus
fmpticibus, firiciis, fpiciferis. Linn. Syft. Plant,
val. 4. pag. .374. n°. 7^-V
Equifetum alti(Jimum3 ramofum. Plum. Spec. ir .
Equifetum fetis fimplicijfimis, fpiciferis , patenti-
bus, nodofis. Plum. Plant, amér. pag. n y . tab. 125-.
Ag. 2.
Cette plante eft très-haute , fort rameufe. Ses
tiges font groffes, ftriées, génie niées, munies de
rameaux très - longs , Amples, articulés, très-
ouverts, terminés par la fructification. Les gaines
font cylindriques , entières, denticulées à leur
orifice.
Cette plante croit en Amérique.
4* Prêle des champs. Equifetum arvenfe. Linn.
Equifetum fcàpo fruBificante nudo, fierili frondofo.
Linn. Spec. Plant, vol. 2 -pag. iyi6.®- Syft. Plant,
vol. 4. pag. 372. n°. 2. — Mater, medic. 224. —
Reyg. Ged. 1.- pag. 244. n°. 2. — Scop. Carn. ed.
2. nQ. 1253. — Leerf. Herborn. n°. 780. — Poli.
Pal. n°. 949. — Doerr. Naff. pag. 102. — Kniph.'
Centur. 1. n°. 28. — Lam. Flor.franç. vol. i.pag.
6. n°. 1245. IV.
Equifetum feapo fruBificante, nudo y caule fierili,
ramis compofitis, Flor. fuec. 833. 928.— Dalib.
Parif. 308,
Equifetum caille florigero , nudo fierili, verticil-,
lato y radiorum duodecim. Hall. Helv. n°. i 6j 6.
Equifetum fetis quadrangularibus , internodio Ion-
gioribuSy caulibusreptantibus. Guett. Stamp. 1. pag.'
1201. H _
Equifetum fetis fimplicibus, internodio multoties
longioribus. Roy. Lugd. Bat. 496.
Equifetum arvenfe. Flor. lapp. 390. — Hort. Cliff.
47L — Gronov. Virg. 123.
Equifetum arvenfe, longioribus fetis. C. Bauh.Pin.
*6. — Tournef. Inft. R. Herb. 533.
Equifetum minus. Fufch. Hift. 323.
Equifetum minor, cum flore & afque flore. Dodon.
Pempt. pag. 73. Icon.
Hippuris minor. Lobel. Icon. 794,
] Equifetum alierum. Lobel. Icon. 795^
J Equifetum alterum, five minus Matihioli. Dalech.
Hift. vol. 2. pag. 1070. Icon.
Equifetum tertium & quartum Matthioli. Dalech.
Hift. vol. 2. pag. 1071. Icon. — Math. édit. fr.
pag. 557. Icon. 2. 3.4. -
Equifetum minus, terreftre. J. Bauh. Hift. 3. pag.
73°.
A. Equifetum (pratenfe), caule fubsquali, ra-
mofo y fulcato y feaberrimo y ramis patentijfimisyfteri-
libus y dentïbus vaginarum fubulatis, feariofis. ?
Ehrhart. Hannov. 3. 77.
Cette plante offre deux fortes de tiges5 les unes,
ftériles, rameufes; d’autres, fertiles, Amples. Les
tiges ftériles ont d’ un à deux pieds de haut : elles
font grêles, profondément cannelées, un peu rudes,
garnies de rameaux verticillés, fort longs,
nombreux, quelquefois un peu rameux 5 les gaines
font lâches, à dents courtes, aiguës, noirâtres.
Les tiges fertiles font Amples, ordinairement
renflées & plus courtes que les ftériles; leurs gaines
font plus amples, l’épi oblong, ventru, aigu
à fon fommet. Ces tiges paroiffent lès premières
dans le courant du printems 5 les ftériles pouffent
plus tard. .
On rencontre cette plante dans les champs humides.
if ( V. v. )
La plante A me paroît fe rapprocher beaucoup
j de cette efpèce & de l’equifetum paluftre.
■ J"• PRELE campanule. Equifetum campanulatum.
Equifetum caule fubnudo, fulcatoy vaginis campa-
nulatis y dentibus minimis, fubarijlatis. (N .)
Equifetum caule fulcato, fubnudo : vaginis arifla-
tis. Hall, Helv. n°. 1678.
Equifetum minus, nudum , variegatum , bafileenfe.
C. Bauh. Prodr. 24. — Tournef. Inft. R. Herb.
SI 3-
Il s’élève des mêmes racines pîuAeurs tiges
grêles, longues d’un pied environ, affez nom-
breufes, profondément Allonnées, un peu rudes
fur leurs angles, de couleur cendrée, Amples,
articulées, munies à chaque articulation d’une
gaîne affez petite, campanulée, entière, divifée
feulement à fon orifice en' petites dents très-
courtes , quelquefois noirâtres , la plupart arif-
tées. L'épi eft court, ovale, peu épais, mélangé
de noir, de blanc ou de jaune.
J’ai trouvé des individus garnis de verticilles à
rameaux longs & nombreux : comme ils confer-
voient d'ailleurs les mêmes caractères cités plus
haut, & que je n’y ai point obfervé de fructification
, je foupçonne qu’ ils font ftériles.