
ïe s , comme elles le font dans les fibres, foient ,
dans certaines circonftances, agglutinées fur un
plan élargi : alors elles donneroient lieu aux membranes
végétales qui compofentles utricules , fans
avoir formé de fibres.
Le tiffu véfîculaire qui ré fui te , comme je viens
de le d ire, des utricules placées dans les mailles
du réfeau que forment les fibres, eft très-lâche
dans les plantes unilobées : dans les plantés graffes
il eft auffi très-lâche j mais il eft en outre etendu
en épaiffeur d’une manière remarquable. Ce tiftii
véfîculaire a beaucoup de rapport avec l’organe
fpongieux qui conltitue la moelle des végétaux.
Les V a is se aux , dans les plantes , font des
canaux plus ou moins cylindriques, employés à
contenir les fluides effentiels du végétal, & à les
tranfmettre à leur dcftination, à l’aide des mou-
vemens que reçoivent ces fluides par les caufes
extérieures qui agiffent fur eux. On prétend qu'il
exifte dans les végétaux trois fortes de vaiffeaux
différensj favoir : des vaiffeaux féveux on lymphatiques,
des vaiffeaux propres^ des vaiffeaux aériens
ou trachées. Cela peut être fonde, dit Lamarck,
comme il fe peut qu’ il y ait dans les. végétaux plus
de tro-s fortes de vaiffeaux différées néanmoins
il me paroît qu’on s’eft trompé à l’égard des yaif-
feaux que l’on nomme trachées , en les regardant
comme l’organe de la refpiratioo des plantes 5 & il
eft probable & même confirmé par plufîeurs observations,
que ces vaiffeaux , quoique très - fîn-
guliers par leur forme fpirale & par leur éclat
comme argenté, font deftinés à contenir & à tranfmettre
des liquides , & non uniquement dé l’ air,
j ’ajouterai même, contiuue Lamarck , que je fuis
très-porté à croire que ce font çes vaiffeaux roulés
en fpirale 3 en un mot, ces prétendues trachées qui
reçoivent & charient ou tranfmettent les fucs féveux.
En conféquence , je crois convenable pro-
vifoirement de ne confidérer dans les plantes que
Fexiftence de deux fortes de vaiffeaux jNfavoir : des
vaiffeaux féveux ou lymphatiques, & des vaiffeaux
propre s.
Malgré la confiance que doit inipirer l ’opinion
d ’un favant auffi diftingué que M. Lamarck, nous
rtous permettrons quelques réflexions fur les idées
quenous venonsde préfenter d’ après lui. S’il eft reconnu
que les vaiffeaux aériens ont une forme différente
de celte des deux autres -fortes, il eft auffi
cellulaire, & y dépofent les fucs qu’ils charient j
en forte que de là , de proche en proche par les
communications exiftantes, ces fucs arrivent avec
lenteur dans la moëlle, & y fubiffent les change-
mens qui les rendent propres à nourrir & développer
à préfumer qu’ ils ont d’autres fonctions à remplir,
& qu’ ils, doivent être diftingués de ceux qutdiflri-
buent la fève & le fuc propre. Leur forme en fpi-
r.ale eft très-remarquable, & jufqu’alors il ne paroît
point qu’on y ait remarqué aujre thofe que de l’air.
Au refte, nous fommés encore fi, peu avancés fur
la phyfique végétale, qu’ il y auroit de la t|mérité
à donner fes opinions pour des vérités démontrées*
II. y a apparence, continue le même favant , que
k s vaiffeaux féveux fe terminent tous dans le tiffu
les parties.
Quant aux vaiffeaux propres , ils ont reçu ce
nom , parce qu’ils contiennent les fucs propres du
végétal. Ce font eux qui le ramènent dans l’écorce,
6c fpécialement dans le tiffu cellulaire, fous l’épiderme
des végétaux ligneux.
Les folides des végétaux étant effentiellement
compofés de fibres, d’utricules 6c de vaiffeaux ,
conftituent, par leurs diverfes fortes de réunions,
lesparties fuivantes 3 favoir : 1 °. F épiderme ; ^.L'enveloppe
cellulaiie ,• 30. Vécorce cellulaire ; 40. lebois ,*
50. la moelle. Voici une définition fuccinte de chacune
de ces parties & de leur fituation : on les trouvera
plus détaillées dans les articles particuliers qui
les concernent : il convient auffi d’obferver qu’on
ne les trouve point toutes réunies dans tous les végétaux.
U épiderme ( cuti cul a ) eft cette membrane fèche,
aride, mince, fouvent luifante ou tranfparerrte ,
qui environne ou recouvre extérieurement les par-
lies des végétaux, & que l’on remarque particu»
fièrement fur l’écorce de leur tige 6c de leurs ra-i
meaux. Cetre membrane ou pellicule paroît n’être
qu’une dépendance de l’ écorce quelle recouvre ,
<k même elle en eft en quelque forte la couche extérieure
} néanmoins elle n’eft pas toujours eonfti-
tuée par une feule couche : on en diftingué, fur-
tout dans celle des arbres, plusieurs qui; font autant
de réfeaux de fibres, appliqués , ferrés , & comme
collés les uns fur les autres. Le defféchement & l’ aridité
de l’épiderme lui viennent fans doute de ce
qu’ il eft immédiatement expofé aux impreffionsdes
milieux environnans & des agens externes.
Cette partie eft liffe , fine ou mince, entière, fut
les. parties, jeunes & tendres des végétaux } mais
fur le tronc de beaucoup d’aibres, furtout de ceux
M ont vieilli, elle eft plus groflière, crevaffée &
échirée. En e ffet, outre que la dilabilité de l’épiderme
varie dans les différentes plantes, on remarque
en général qu'elle eft d’autant plus bornée,
que cette pellicule recouvre des parties plus fèehes
& plus dures. L’ épiderme eft criblé de pores imperceptibles
, & donne iffueà l’infenfible tranfpi-
tation. Comme il paroît être le produit des agens
extérieurs qui le forment, en. deffechant & aridi-
fiant pour ainfi dire les couches corticales externes,
il fe régénère ( lorfqu’il a été détruit,). par les mê-
mescaufes qui agiffent fur les couches qui fe trou*
vaient fous lui.
L’Enveloppe cellulaire eft une fubftance
fucculente, verte, très-analogue au parenchymeT.
qu’on nomme, auff» tiffu, cellulaire, & qui fe trouve
firùé fous l’épiderme, formant en quelque forte la
partie extérieure de l'écorce. Elle elt conftituée par
un réfeau de filamens très-déliés , qui fe croifent
dans diverfes directions, paroiffent être des vaiffeaux
tranfparens , remplis d ’un fuc v e r t , & par
de petits grains véficuleux, fitués dans les mailles
du réfeau.
Cette enveloppe cellulaire, ainfi que le tiffu cellulaire
ou le parenchyme, font très-analogues à la fubftance
de la moëlle, & paroiffent être, ainfi qu’elle,
l’organe qui élabore les fucs féveux. Ils communiquent
en effet tous enfemble , c ’eft-à-dire , avec
la moëlle, foit par leurs portions éparfes entre les
fibres & les vaiffeaux, foit à l’aide des productions
médullaires à travers le corps ligneux.
L’Ecorce eft cette peau plus ou moins épaiffe,
placée fous l'épiderme, qui enveloppe les racines,
les tiges, les branches, les feuilles , &c. du plus
grand nombre des végétaux. Sa couche extérieure,
qui eft d’un tiffu allez lâche, conftitue l’enveloppe
cellulaire ci-deffus, 6c au deffous d’elle fe trouvent
plufîeurs autres couches plus ferrées, connues fous
le nom de co u ch e s c o r t i c a le s , & qui compofent ce
que l’on appelle ordinairement le lib e r .
L'écorce n’exifte pas dans tous les végétaux : il
paroît qu’elle manque réellement dans les plantes
unilobées, ou au moins dans celles de cette di-
vifion des végétaux, dont les tiges fontperfiftantes.
On avoit cru qu’elle manquoit généralement dans
les feuilles 6c dans les pétales des fleurs, auxquelles
on attribuoit généralement un épiderme 3 mais,
d ’après les obfervations de Sauffure, il n’ y a pas
de doute que les feuilles & les pétales des fleurs ne
foient enveloppées d’une véritable écorce, quoiqu’elle
ait peu d’ épaiffeur dans ces parties. Au
refte, l’écorce varie beaucoup félon les efpècés ,
dans fon épaiffeur, dans fa compofition , dans le
nombre , la fituation & la préfence de fes glandes
miliaires ou corticales > 6c l’on remarque que celle
des plantes herbacées ne reffemblepas entièrement
à celle des plantes ligneufes.
Le Bois eft cette fubftance compa&e , dure &
folide, qui compofe la tige & les branches des
arbres 6c des arbriffeaux , & qui eft placée fous
l’écorce. C ’eft une maffe épaiffe 6c très-dure , formée
de couches concentriques qui s’emboîtent les
unes dans les autres, & qui eft compofée de fibres
dures, longitudinales, Se étroitement réunies par
les fuites de leur refferrevnent & du defféchement
plus ou moins confidérable du tiffu cellulaire in-
.terpofé entr’eiles. Ces fibres paroiffent être pour
la plupart les reftes de vaiffeaux oblitérés & deffé-
chés, formant, par leur affemblage, des couches
concentriques qui fe recouvrent les unes les autres,
dont les intérieures font plus ferrées 6c plus dures
que les extérieures, & qui toutes font traverfées,
dans leur épaiffeur , par les ramifications ou pro-
longemens médullaires-
1 On diftingué ordinairement deux parties dans la
maffe compacte & folide qui conltitue le bois :>
l'une, extérieure, que l’on appelle Yaubier; 1 autre,
intérieure, plus dure, plus ferrée 6c d’une couleur
plus foncée ou plus rembrunie , qu’on nomme le
coeur. L’aubier n’eft qu’un bois imparfait & de mau-
vaife qualité ; mais le coeur eft un bois fa it, c ’efl:
même le bois proprement dit.
Dans les végétaux ligneux ou à tige perfîftante,
il paroît qu’il fe développe chaque annee entre l'écorce
& la partie extérieure du bois qu’on nomme
aubier, deux couches de nouveaux vaiffeaux qui
forment en cet endroit un tiffu vafculaire plus lâche
que celui des couches corticales &r des couches de
l’aubier. Les vaiffeaux de cés deux couches s’oblitèrent
l’année fuivante; leurs couches alors fe ref-
ferrent : l’une s’applique contre la partie intérieure
de l’écorce, & l 'autre contre la partie extérieure
du bois ( de l’aubier ) , tandis que les deux nouvelles
couches vafculaires fe forment entr’elles.
C ’eft de là qu’eft réfultée l ’obfervation qui nous
apprend que les couches corticales (le liber) s ac-
croiffent de dehors en dedans , & que les couches annuelles
du bois s‘accroiffent de dedans en dehors.
Le bois eft la caufe de la force des arbres ; il fait
leur foutien , & peut être comparé à la charpente
offeufe fur laquelle fe trouve appuyé le corps des
animaux à vertèbres, mais feulement quant à l’effet,
& non quant à la formation & à l ’analogie. Dans
les végétaux à tige perfîftante , qui appartiennent
à la divifion des unilobées, les fibres ne font jamais
difpofées par couches concentriques. Dans cette
même divifion des unilobées oumonocotylédones,
les racines épaiffes des plantes herbacées n’offrent
jamais de prolongemens médullaires, tandis qu’on
en voit diftinèbement dans les racines épaiffes des
plantes bilobées ou dicotylédones.
L a Moelle , dans les végétaux, eft cette parre
ou cet organe effentiel à la vie des plantes, qui ,
dans tous les végétaux dicotylédons ou biiobés ,
occupe le centre du corps ligneux, au moins dans
les rameaux & les jeunes pouffes. C ’eft un com-
pofé d’utricules affez lâches , formant une fubf-
tance fpongieufe ou celluleufe, renfermée dans le
tube formé par le bois, c’eft-à-dire, par la couche
intérieure du bois. Cette fubftance fpongieufe exifte
déjà dans le bourgeon qui doit fe développer au
printems 5 elle remplit enfuite tout l’ intérieur de
la nouvelle pouffe qui en eft provenue : elle s’y
trouve d’abord colorée en v e r t, mais elle pâlit peu
à peu & blanchit avec le te ms 5 enfin elle fe def-
fèche, fe refferre & difparoît entièrement dans les
parties du végétal qui ont v ieilli, dans les troncs
& les branches des vieux arbres & de beaucoup
d’arbriffeaux divers.
La moëlle exifte dans les plantes herbacées, ainfi
que dans celles qui font ligneufes , mais avec des
variations dans fa qualité 6c dans fa fituation, félon
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