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ci.les droits ou courbés , réfléchis, remarquables
cr ailleurs-par le renflement qu'ils éprouvent à me-
Ture que les fruits mûriffent ; plus épais vers leur
fommet, qui s'évafe en cloche par la perlîftance
du calice. Les corolles font petites ou d une grandeur
mediocrej les fruits véficuleux,
Si les efpèces font difficiles à diflinguer par le
p ort & par la forme des feuilles, elles ne le font pas
moins par les figures des fruits, très-variés dans la
Plupart de ces efpèces. 11 en eft cependant dans
elquelles il paroit affez confiant ; tels que dans
le çapficum bucciferum, — cerafiforme, — finenfe, & c.
Les pédoncules courbés ou redrefles, folitaires ou
tafcicules, fourmffent des caractères plus conftans.
La fynonymie , par les mêmes raifons offre
d autres difficultés , & il eft à préfumer que plu-
heurs auteurs, que Miller lui-même a préfenté
comme efpèces des plantes qui ne différaient en-
tr elles que par fuite de la culture. Au refle , ce
genre a 1 avantage de ne contenir que des efpèces
qui ne peuvent convenir à aucun autre ; ce qui I
rend très-naturel. '
E s p i c i s .
I. Piment annuel. Capficum annuum. Linn.
Capficum caule herbaceo , pedunculis folitariis ; fruc-
ubus oblongis, propendentibus. Lam. Illuftr. Gener
vol. a. p. 26. n°. 2388. tab. 116. fig. 1.
Capficum caulekirbaceo, pedunculis folitariis. Linn.
Spe»C; P ant' vo1’ 1 ' P.....M Roy bugd. Bat. 426.
— Mater, medic. 66Ï#- Kniph. Cenr. n . n°. 23
— Knorr. Del. Hort. 2. tab. C . 6.
Capficum annuum. Hort. Cliff. ro. — Hort Upf
47. Flor. Zeyl. 32. r '
Capficum filiquis longis , propendcntibus. Tourn.
Inft. R.Herb. 132.
Piper indicum, vulgatijfimum. Bauh. Pin. 102._
Blacw. tab. 129.
Vallia — capo — molago. Rheed.Malab. 2. p...
tab. m 1
Capficum ASuarii. Lobel. Ic. 316.
Vulgairement le poivre-long.
Cette plante, originaire des Indes , eft cultivée
depuis long-tems dans les jardins, où fes fruits
d un rouge très-vif & de forme variée, produifent
un effet affez agréable.
Ses racines font fibreufes, grifâtres : il s’en élève
une tige herbacée, haute à peine d'un pied, prépayé
Ample , cylindrique, un peu ftriée, garnie de
feuilles (impies, pétiolées, très-entières, ovales
tres-aigues , alternes, & réunies fouvent deux à
deux a chaque infertion. Les pétioles font très-
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flexibles, fouvent plus longs que les feuilles, gla-
1« tiges <*Ut lpie^°'S Un PSU Pu^e^cens > a>nfi que
, fleurs font folitaires, prefqu'axillaires, portées
fur des pédoncules longs, plus ou moins fortement
recourbes. Le calice eft au moins de moitié
plus court que la corolle, très-ouvert, perfiftant
a la bafe des fruits. La corolle eft blanchâtre, affez
grande , à cinq découpures aiguës à leur fommet,
tres-Iarges a leur baie , ouvertes en étoiles. Les
anthères deviennent bleuâtres par la déification.
Le fruit eft une baie fèche, très-Iiffe, un peu
coriace > alongée, d'un rouge vif ou jaunâtre, vé-
hculeufe, contenant dans deux loges beaucoup de
jemences aplaties. Rien de plus variable que la
forme de ce fru it, tantôt alongé , étro it, aigu $
tantôt court , très - renflé 3 obtus & même
echancré a fon fommet 3 paffmt de la couleur
jaune a la couleur rouge , offrant même ces deux
couleurs réunies fur le même individu, caracr
teres qui ont déterminé plufieurs auteurs anciens
a prefenter la plupart de ces variétés comme autant
d efpeces.
Cette plante croît naturellement dans les Indes,
d ou il paroit qu'elle a été tranfportée en Amérique
, & de ces contrées en Europe. O ( V. v. )
Les Caraïbes s'en fervent, ainfi que de la plupart
des autres efpèces de ce genre,, pour affaifonner
tous leuis alitnens. Les Nègres en font auffi un
très-grand ufage.
Toutes^ les parties de cette plante ont une faveur
extrêmement âcre & brûlante, particuliérement
les fruits, qu'on ne peut affayer d'avalec
fans éprouver à la gorge une chaleur piquante de
douloureufe. Ces fruits font cependant la feule
partie employée, tant dans les alimens, qu'en
médecine; & maigré leur grande àéliviié fur les
orgares falivaires, les Indiens les préfèrent au
poivre ordinaire & les mangent crus. On les
confit auflï au fucre, & l’on en porte fur mer
pour fervir dans les voyages de long cours. Us
excitent 1 appétit, diffipent les vents & fortifient
1 ettomac. On les cueille auffi en vertj & lorfqu'ils
ne font que nouer, on les fait macérer quelques
mois dans Je vinaigre, & on s’en fert enfuite, en
guife de câpres & de capucines, pour relever les
fauces par leur faveur âcre & piquante.
La plupart des autres efpèces de piment font
en ufage chez les Indiens, qui en mêlent dans
leurs ragoûts : elles font encore plus âcres que
celle dont nous venons de parler 5 néanmoins ces
peuples en font des efpèces de bouillons ou de
décoctions très-fortes qu'ils boivent avec plaifir.
Un Européen ne pourroit en avaler feulement
une cuillerée fans fe croire empoifonné. Les Portugais
établis dans ces contrées appellent ces potions
ftomachiques caldo di pimento. En Europe,
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les vinaigriers en mettent quelquefois dans leur 1
vinaigre pour le rendre plus fort : on les mê-e
auffi aux cornichons que l'on confit dans le vinaigre.
Voici la manière dont les Indiens préparent
ces fruits pour leur ufage, & qu’ ils nomment
beurre de cayan ou pots de poivre. D'abord ils les
font fécher â l’ombre, puis à un feu lent, avec
de la farine, dans un vaiflèau propre à cela > en-
fuite ils les coupent bien menus avec des cifeaux,
& fur chaque once de fruit ainfi coupé ils ajoutent
une livre de la plus fine/farine pour les pétrir,
avec du levain, comme de la pâte. La maffe
étant bien levée, ils la mettent au four; quand
elle eft cuite, ils la coupent par tranches, puis ils
la font cuire de nouveau comme du bifeuit 5 enfin
ils la réduifent en une poudre fine qu’ils paffent
par un tamis. Cette poudre eft admirable, félon
eux, pour affaifonner toutes fortes de viandes :
elle excite l'appétit, elle fait trouver les viandes
& le vin agréables au goû t, elle facilite la digef-
tion & provoque les évacuations de l'urine, &c.
( Geoff. Mat. med. )
Les vapeurs que répandent les fruits mûrs des
différentes efpèces de capficum 3 lorfqu'on les jette
ffur u,n brafier ardent, font très-permeieufes ; elles
occafionnent des éternumens, une toux violente,
& même des vomiffemens à tous ceux qui y font
expofés. Quelques perfonnes fe font fait un jeu
de mêler de la poudre de piment avec du tabac j
mais cette plaifanterie eft'très-dangereufe, car fi
la dofe eft trop forte, elle excite des éternumens
fi viôlens, qu’ils occafionnent fouvent la rupture
de quelques vaiffeaux.
2. Piment frutefeent. Capficumfrutefeens. Linn.
Capficum cault fruticofo3 foliis lanceolatis y fruc-
tibus oblongis , folitariis , fubereftis. Lam. Illuftr.
Gen. vol. 2. p. 26. n9. 2395. tab. 116. fig. 2.
Capficum cault fruticofo ,* pedunculis folitariis,
frufiibus oblongis. Willd. Spcc. Plant, vol. 2.
p. 1051. n*. 5.
Capficum caule fruticofo, feabriufeulo ,• pedunculis
folitariis. Linn. Hort. Cliff. 59.
Capficum brafilianum. Cluf. Exot. 340. fig. 2.
Capficum indicum. Rumph. Afnboin. y. p. 247.
tab. 38. fig. 3'.
Capficum filiquâ olivtformi. Tournef. Inft. R.
Herb. 153.
Capficum (olivaeforme), caule herbaceo, frufiu
ovato.l Mill. Diét. n°. 6.
Ses tiges font frutefeentes, un peu rudes au
toucher, prefque cylindriques, un peu pubefeen-
tes, ainfi que les autres parties de la plante, divi-
fées en rameaux roides, nombreux, anguleuxj
garnies de feuilles alternes, ou géminées, ou op-
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pôfées aux jeunes rameaux ; ovales, lancéolées,
acuminées ; les fupérieures plus étroites, un peu
ciliées à leurs bords, marquées en deffous de
quelques nervures jaunâtres, fupportées par dis
pétioles beaucoup plus courts que les feuilles.
Les fleurs font folitaires, fituées, ou dans l’aif-
felle des rameaux,ou prefqu’oppofées aux feuilles.
Leur pédoncule eft long, prefque droit, filiforme,
épaiffi & renflé vers fon fommet à la maturité des
fruits, comme dans toutes les autres efpèces. Le
calice eft monophylle, prefque tronqué, garni de
cinq petites dents très-courtes, aiguës. La corolle
eft blanche, petite ou un peu jaunâtre, divifée ,
à l’orifice de fon tub e, en cinq découpures prefque
lancéolées, aigues, très-ouvertes. Le fruit
eft une baie oblongue, obtufe, de la forme & de
la groffeur d'une petite oliv e, d’ un jaune rouf-
fâtre, contenant, dans deux loges, des femences
planes, prefqu'oVales.
Cette plante croît naturellement dans les Indes
8c à l'île de Ceilan. On la cultive dans les jardins.
( V . v.)
3 . Piment cerife. Capficum cerafiforme.
Capficum caule frutefeente, fuElibus fubglobofis ,
folitariis, ereciis. Lam. Illuftr. Gen. vol. 2. p. 26.
n°. 2391.
Capficum caule fruticofo , pedunculis folitariis ,
fruüibus globofis. Willden. Spec. Plant, vol. 2.
pag. 1051.
Piper filiquâ parvâ. J. Bauh. 2. p. 944. Icon.
Capficum ( cerafiforme ) , caule herbaceo ; fructu
rotundo3 glabro. ? Mill. Diét. n°. y .
Cette efpèce a beaucoup de rapport avec le
capficum frutefeens, dont elle fe diftingue particuliérement
par fes baies globuleufes, arrondies,
! prefque de la groffeur d'une cerife, cara&ère qui
i paroît fe perpétuer par la cu'ture. Ses tiges font
prefque ligneufes, glabres, un peu quadrangulai-
res, rameufes, garnies de feuilles éparfes, alternes,
glabres, lancéolées, un peu ovales, acuminées.
Les fleurs font folitaires, fupportées par des pédoncules
redreffés, longs d’ un pouce. Le calice
eft court, campanulé, tronqué, à peine denté.
La corolle eft d’un blanc jaunâtre , à cinq découpures
un peu aiguës : les fruits font rouges ou
jaunâtres.
Cette plante croît naturellement au Brélïl. On
la cultive au Jardin des Plantes du Muféum d’Hif-
toire naturelle. T? ( V» v.)
4. Piment à petites baies. Capficum baccatum.
Linn.
Pimentum caule frutefeente, Uyi ; pedunculis fub