
îïom à quelque jolie plante : tel étolt, par
exemple, le pampadoura, dont on a fait justice
-y ou bien ils sollicitent tacitement la
même faveur des personnes auxquelles ils
s’empressent de l’offrir.
Comme la découverte destgenres'vraiment
nouveaux n’est pas accordée à tous, ceux qui
s’en voient privés trouvent moyen de s’en
dédommager en lacérant des genres déjà
établis, dès qu’ils peuvent y découvrir quelques
espèces dont là fructification s’écarte un
peu, dans quelques-unes de ses parties , des
caractères du genre , sans s’embarrasser si '
elles y conviennent par un plus grand nombre
d’autres, ou si elles appartiennent à un de
ces fentes naturels que l’ignorance méconnoît
faute de saisir l’ensemble des rapports. Si ces
moyens leur manquent, ils ont une autre ressource
-, c’est de changer les noms des genres
déjà établis par d’autres. Tous ces faits sont
trop connus pour en citer des exemples : il
suffit, pour s’en convaincre, d’ouvrir le premier
ouvrage de Botanique. Voulant d ailleurs
m’abstenir dé toute critique personnelle, je
dois me borner à indiquer les sources du désordre
, et à en prémunir tous nos jeunes
écrivains.
Je suis loin d’appliquer ces réflexions à
toutes les réformes qui se font tous les jours
dans la Botanique : ce serait attaquer ce qui
tend à la perfection de nos connoissances dans
cette partie. Je le répète : je n’attaque que
tes abus. Combien, au contraire, ne devons-
nous pas-de reconnoissance à ces hommes laborieux,
qui, livrés tout entiers à l’analyse des
végétaux, réforment, dans un grand nombre,
d® caractères qui avoient été, ou mal observés,
ou méconnus. Il en résulte alors que telle
gspçce qu’on avoit rangée dans tel genre, appartient
à un autre, ou doit constituer un
nouveau genre. Jamais ces observations n’ont
été plus multipliées, et la science, sous ce rapport
, a acquis infiniment, comme je l’ai déjà
dit. Il est également de très-bonnes raisons
qui autorisent et même nécessitent le changement
des noms. Il devient nécessaire, in-
dispensable, toutes les fois , par exemple ,
qu’un nom spécifique porte sur un attribut
qui n’existe point dans la plante j ce qui peut
arriver toutes les fois qu’on décrit une plante
d’après un individu tronqué bu imparfait. -
Ces erreurs , souvent involontaires, doivent
être nécessairement rectifiées toutes les fois
que l’occasion s’en présente. Dans telle plante,
née dans un mauvais terrain ou attaquée par
quelque maladie , le pistil ou une partie des
i étamines ou quelques-unes de ses semences
avortent souvent, si je la caractérisé d après
des observations faites sur un seul échantillon
, et qu’à son nom générique j ajoute ceux
de dïoïque , de pentandrique, de monosperme,
etc. il est évident que je vais jeter le
fondement d’une erreur qui sera répetee par
d’autres , et que la même plante parfaite sera
donnée pour une espèce différente. Dès que
l’erreur pourra être reconnue, il faudra s empresser
de la rectifier, en supprimant le nom
spécifique qui pourrait la propager.
Une autre erreur, mais moins nuisible a
la science, est de donner aune plante le nom
d’un pays où elle ne croît pas , et d’où on 1 a
crue d’abord originaire : on ne peut guère se
dispenser d’en changer le nom dès que l’on
est certain de l’erreur. Il est, par exemple ,
très-douteux que la scïlla. peruviana croisse au
Pérou. Il est bien certain qu’elle croit en Espagne,,
et je l’ai trouvée très-commune dans
l’Afrique septentrionale. D ’ailleurs, les noms
de pays doivent- être employés avec bien de
la réserve, et peut-être totalement exclus de
la nomenclature, d’autant plus qu’il -est -rare
qu’une plante naisse exclusivement dans le
pays dont elle porte le nom : cependant dès
que de pareils noms ont été une fois donnés
aux plantes, il y a bien moins d’inconvénient
à les leur laisser qu’à les changer.
Enfin, il arrive encore que, pour exprimer
par la dénomination des plantes leur caractère
essentiel, on les désigne sous celui qui est le
plus saillant, caractère qui pouvoir bien leur
être particulier à l’époque de leur découverte,
mais qui souvent leur devient ensuite commun
avec d’autres espèces qui alors n’étoient
pas encore connues. Quoique cette dénomination
perde alors beaucoup de son mérite,
elle doit être conservée pour ne point multiplier
la synonymie, déjà trop nombreuse,
et dont l’étude, quoiqu’indispensable, n ’est
qu’accessoire à la science , et en ferait une
science de mots.
Une autre cause qui multiplie la nomenclature
, et qui est souvent inévitable , vient
du travail simultané de plusieurs auteurs qui
décrivent la même plante à l’insu les uns des
autres. Il est bien évident qu’il en résulte
alors des noms différens, qu’ensuite les uns
adoptent, et que d’autres rejettent. Ajoutons
encore que, depuis un certain nombre d’années
, les ouvrages de Botanique se sont tellement
multipliés dans les différentes parties de
l’Europe, surtout en France, en Allemagne,
en Suède, en Angleterre, etc. et que la plupart
sont si chers , à cause des gravures nombreuses,
de leur belle exécution et du luxe
typographique , qu’il est très-difficile aux sa-
vans , je ne dis pas seulement d’en faire l’a c
quisition, mais de les trouver tous dans les
•bibliothèques publiques. Il suit de là que ce
.qui devrait contribuer à-étendre-les 'limites
de la science, : lui devient presque nuisible
par circonstances.
En effet, l’impossibilité où se trouve un
auteur d’étendre ses recherches dans tous les
ouvrages publiés, lorsqu’il se propose de décrire
des plantes qu’il regarde comme nouvelles
, le laisse dans cette persuasion, et les
noms nouveaux, soit génériques ou spécifiques.,
qu’il établit sans pouvoir y ajouter de
synonymie, jettent dans un autre embarras
ceux qui travaillent après lui ; aussi il est peu
d’ouvrages-généraux qui ne renferment, par
cette même raison, beaucoup dédoublés emplois,
e t ceux qui commettent cette ,erreur
méritent un peu plus de ménagement de 1*
part-des critiques.
Urne-reste à présenter quelques réflexions
-sur l’exécution-de cet ouvrage. Le plan-en-esc
connu. Je ne m’.y suis permis d’autres chau -
gemens que ceux exigés par des découvertes
plus récentes : j ’ai été quelquefois- forcé de
rappeler, dans certains genres , -des espèces
déjà décrites dans d’autres , et lesquelles .
mieux connues, ont été jugées ne pouvoir
occuper la place qui d’abord leur avoit -été
assignée. D ’un autre côté, il existe un grand
nombre de genres dont on a retranché des
espèces pour en former d’autres genres. Forcé
souvent, par l’ordre alphabétique, ou à les
réserver pour un supplément, ou à les conserver
dans leur ancien genre , j’ai préféré ce
(dernier parti, ayant soin alors d’établir des
divisions, et d’indiquer dans des observations
particulières les caractères de ces nouveaux
genres , et les noms qu’ils portent.
J ’ai établi des phrases spécifiques pour des
espèces uniques dans un genre, quoique dans