
crucifères, la giroflée, &c. ; enfin pentaphylle
( pentaphyllus ) , celui qui en a cinq, comme dans
le mouron , les cilles, &c.
Le calice garde exclufivement Te nom de poly-
phylle lorfqu’il a plus de cinq divilions profondes,
comme dans la tormentille , le potendlla , & c .
( PoiRET.)
POLYPODE. Polypodium. Genre de plantes
cryptogames, de la famille des fougères, qui a de
grands rapports avec les pteris & les acrofiichum,
qui comprend un très - grand nombre d’efpèces
Herbacées ou ligneufes, ces dernières plus rares, les
un%s indigènes de l'Europe , d’autres exotiques.
Le caractère effentiel de ce genre efl d’avoir :
La fructification difpofêe par points ou paquets arrondis
, féparés, épars fur le difque de la furface inférieure
des feuilles.
Obfervations. Le caraCtère de ce genre eft facile
à faifir, & fe diftingue très-bien des pteris , dont
la fructification borde en lignes marginales le contour
des folioles ou des pinnules ; des acrofiichum3
dont les points ou capfules de la fructification recouvrent
entièrement le difque inférieur des feuilles.
Dans les doradilles (afplenium), la fructification
eft difpofêe par petites lignes éparfes. D'ans
ces trois derniers genres, les lignes ou les paquets
de la fructification n’affeâent ordinairement aucun
ordre régulier, tandis que dans les polypodes il eft
rare, qu’ ils ne foient pas diftribués régulièrement.
Cette diftribution a reçu différens noms, félon
l ’ordre qu’elle préfente. On dit que la fructification
eft folitaire ou longitudinale ( folitaria ) ,
lorfqu’elle eft conftituée par une fuite de points
rangés fur une ligne droite de chaque côté des
feuilles, à leur face inférieure, dans la longueur
de la principale nervure : elle eft tranfverfe ( fe-
rialis') , lorfqu’elle forme une feule ligne entre
chacune des nervures latérales ; enfin elle eft éparfe
( fparfa) , lorfqu’elie efl difpofêe fur deux ou plusieurs
lignes tranfverfes entre chacune des mêmes
nervures latérales.
Il fe préfente cependant quelques difficultés
pour plufieurs efpèces dont la fructification eft
placée fur le bord des feuilles, & approche de,
celle des pteris; mais tant que les points font féparés,
on doit regarder ces efpèces comme des polypodes.
Il arrive néanmoins que lorfque la végétation
eft vigoureufe , ces points deviennent
confluens, & recouvrent prefque en totalité, par
plaques , la face inférieure des pinnules. Ce cas
eft plus embarraffant} & l’on ne peut fe décider
que par l’infpeCtion de plufieurs individus, fur lesquels
on puiffe remarquer l’ordre régulier des
points : notre polypode fougère mâle en offre un
exemple. Quelquefois plufieurs pinnules font tellement
chargées de fructification, qu’il n’eft prefque
plus poffible d’y diftinguer les paquets. Au refte,
ces difficultés n’ayant lieu que pour un très-petit
nombre d’efpèces, il s’enfuit que le caractère de
ce genre peut être regardé comme confiant, &
un des meilleurs qu’on puiffe choifir. Je dois cependant
ajouter encore qu’ il eft des efpèces où
ces paquets font un peu plus ovales, médiocrement
alongés , & qu’infenfiblement ils prennent
prefque une forme linéaire; mais ce font là de ces
difficultés inévitables dans le plus grand nombre
des genres , qui fe lient à d’autres par des paffages
infenfibles.
Quant aux efpèces, elles font fi nombreufes, fi
variées, les caractères qui les féparent fi difficiles
à préfenter, qu’on ne doit pas s'attendre à un travail
complet, à moins qu’il ne foit entrepris par
quelqu’ un qui s’en feroit occupé très-long-tems,
& qui auroit beaucoup vu, beaucoup comparé, &
dont les obfervations auraient eu pour objet les individus
vivans. Il eft vrai que ces plantes fe confer-
vent très-bien dans les herbiers ; mais il eft fouvent
difficile d’y diftingiîer les variétés des efpèces, à
moins de les obferver fur pied. Les caractères qui
portent fur les lobes des pinnules, fur les créne-
lures, les dents ( & il faut y recourir très -fou-
vent ) ; peuvent induire en erreur : ces dernières
divifions font fujètes à bien des variations. D’ailleurs,
il exifte fouvent des feuilles de deux fortes,
les unes ftériles, les autres fertiles, portées, ou
fur le même pétiole, ou fur des pétioles fépajés.
La fructification donne aux feuilles fertiles un af-
peCt particulier en les déformant : elles font en
général plus étroites, plus alongées.
La multiplicité des efpèces de ce genre a déterminé
plufieurs botanifles à le divifer en plufieurs
autres genres qu'ils ont établis d’après le
mode de la fructification, qui. tantôt confifte eu
petits grains ifolés, pulvérulefis, fans enveloppé;
tantôt en petits grains renfermés dans une forte de
capfule membraneufe, qui fe déchire ou s’ouvre
tranfverfalement, ou forme une efpèce d’ombilic
ou de chapeau plat, orbiculaire ou échancré en
rein, caduc & fitué au deffus des grains qu’elle
recouvre. L’on conçoit combien ces diftinCtions
font délicates & difficiles à faifir : il en réfulte une
incertitude pénible lorfqu’il s’agit de rapporter
une efpèce à l’un de ces genres, & , bien loin d’aider
le travail, il n’en devient que plus difficul-
tueux. L’on peut s’en convaincre par la favante
monographie des fougères que M. Swartz vient
de publier. Il diftribue les polypodes en deux genres
( polypodium & afpidiumy, & il s’eft vu forcé
d'en rejeter un grand nombre d ’efpèces , incertain
auquel des deux genres elles dévoient appartenir
: elles ne font plus douteufes dès que l ’on
conferve le genre polypode dans fon intégrité.
1 Quelles que foient les bafés qu’on veuille établir
pour la formation des genres, on ne doit point
perdre de vue que , n’étant inftitués que pour faciliter
le travail du naturalifle, & que la plupart
n’étant que de convention, dès qu’ ils n’ atteignent
pas ce b ut, ils doivent être rejetés : tel eft le cas
de tous ceux qui font appuyés fur des caractères
fi peu fenfibles , qu'il faudrait, pour les faifir,
que l’oeil fût fans ceffe armé d’ un microfcope.
Lorfqu’ un genre fe prête, comme celui-ci, à de
bonnes fous-divifions, c’eft tout ce qu’ il faut ; &
comme ces divifions portent affez généralement
fur le port, elles font bien plus faciles à faifir.
E s p è c e s .
* Veuilles entières.
t. P o l y po d e lancéolé. Polypodium lanceo,latum.
Linn.
Polypodium frondibus lanceo lads , integerrimis,
glabris ; fruStificadonibus folitariis ; furculo nudo.
Linn. Syft. Plant, vol. 4. pag. 408. n°. 1. -— .Lam.
Illuftr. Gen. tab. 866. fig. 1.
Phyllitis 3 folio longo , angufiifolia ; maculis ma-
joribus. Petiv. Fil. 8. tab. 6. fig. 2.
Lingua cervina , pulvifculo aureo poftèriùs obduCta.
Plum. Fil. pag. 118. tab. 137.
A. Idem, frondibus minoribus3 angufiioribus.
. Ses racines font menues, arrondies, rouffâtres,
un peu velues, particuliérement vers leur extrémité
, garnies de fibres tortueufes & dures. Il s'en
élève des feuilles très-fimples, droites, lancéolées,
étroites, rétrécies à leurs deux extrémités, un peu
ondulées à leurs bords, liffes, d’un vert foncé,
longues d’environ un pied, larges d’un pouce,
portées fur un pétiole glabre, très-liffe, oui forme,
le long des feuilles, une.nervure forte &
Taillante.
La fructification confifte en petits paquets rouffâtres,
folitaires, très-rapprochés, d e là groflfeur
d'une lentille, rangés fur deux lignes fimples,
parallèles, longitudinales. Dans la variété A , les
feuilles font au moins une fois plus petites, très--
étroites, un peu rouffâtres.
Cette plante croît dans l’Amérique méridionale,
au Bréfil, le long de la rivière Rio-Janeiro.
La variété A vient de l’ Ile-de-France. ( V. f. in
herb. Lam. )
2. Po l ypo de à feuilles de lycopode. Polypodium
lycopodioides. Linn.
Polypodium frondibus lanctolads , integerrimis ,
glabris ; fruêtificationibus folitariis ; furculo fquamo-
fp , repente. Linn. Syft. Plant, vol. 4. pag. 408. n°. 2.
— Hort. Cliff. 474.
Lingua cervina , fcandens ; caulibus fquamofis.
. Plum. Fil, pag. 104, tab, 119.
Phyllitis fcandens , caulibus fquamofis. Plum.
Amér. pag. 29. tab. 42. — Rai. Suppl. 53.
Phyllitis minor, fcandens ; foliis anguftis. Sloan.
IJ. Hift. 1. pag. 73.
Filix maculata , fcandens ; caulibus fquamofis.
Petiv. Filic. 12. tab. 4. fig. i j .
Filix farmentofa, bifrons 3 feu dryopteris fcandens,
jamaicenfis, inter filicem & lycopodium media. Pluk,
Almag. 1 j6. tab. 290. fig. 3.
Polypodium fcandens , caule tereti, hirfuto ; foliis
fimplicibus, lanceolads; càpfulis linearibus. Brown.
Jam. 97. 6. — Swartz. Obferv. bot. 400.
Si l’on ne confidère que les racines traçantes &
rameufes de cette plante privée de fes feuilles ,
on y verra les carà&ères d'un lycopode : ce font
des efpècés de tiges menues, très-longues, fer-
pentant autour des vieux arbres, auxquels elles
tiennent par un grand nombre de petites fibres.
Ces racines font couvertes, dans toute leur longueur
, de poils rouffâtres & d'écailles membra-
neufes.
Il s’en élève une grande quantité de feuilles
longues de quatre à cinq pouces, larges de fix à
huit lignes, vertes, liffes, glabres, très-entières,
lancéolées, rétrécies à leurs deux extrémités, un
peu obtufes àleurfommet, garnies de petites ner-
vûres ondulées, lacuneufes, irrégulières. Leur
fructification confifte en petits globules folitaires,
écartés, rangés fur deux lignes parallèles 8c longitudinales,
de couleur grifâtre.
Cette plante croît fur le tronc des arbres à
Saint-Domingue & dans toutes les îles de l ’Amérique,
où elle eft-affez commune. ( V '. f. in herb.
Lamarck. )
3. P ol y po d e pilofelle. Polypodium pilofelloi-
des. Linn.
Polypodium frondibus lanceolads, integerrimis ,
hirtis; fterilibus ovads; ferdlibus lanceolads; fruSti-
ficadonibus folitariis. Linn. Syftem. Plant, vol. 4.
; pag. 409. n°. 3.
Polypodium fimplex3 foliis minoribus ovads3 cap-
fulis fparfis. Brown. Jam. 97. 5 .— Swartz. Obferv.
bot. 400.
Lingua cervina , mi ni ma , repens & hirfuta. Plum.
Fil. pag. 103. tab. 118.
Filix foliis ovalibus & longis pilofis. Petiv. Fi 1.17 ƒ.
tab. 10. fig. ƒ.
Ses racines font v e lu e s, grê’e s , rampantes,
affez ordinairement chargées de petites mouffes :
elles fe divifent en rejets longs & nombreux, qui
couvrent une grande étendue de terrain. Les feuilles
font fimples, les unes ftériles, les autres fer-
i tiles. Les premières font ovales, longues d’environ