
qui s'élève à peine d’ un pouce : ici fon épi eft
feuillé dans toute fa longueur ; ailleurs il fe ramifie
, s’étale & fe divife en une belle panicule,
&rc. Le plantain lancéolé n’ eft pas.moins fertile eh
variétés, ainfi qu’un grand nùmbre .d’autres efpèces;
mais dès que ces efpècës deviennent plus
rares pour nous, moins faciles à. obier-ver-., ou que
nous les rencontrons dans les herbiers, c’eft alors
-que les difficultés font, j’ofe dire, infurmontables.
Ne pouvant y reconnoître tous les caractères fous-
lefquels nous les ont préfentées les premiers auteurs
qui en ont parlé, nous en faifons des efpèces
nouvelles, qui font admifes par la plupart de ceux
qui écrivent après nous. L’erreur fe propage, s'augmente
j d’un autre cô té , toutes ces variétés, ob-
fervées même dans la nature , en font difparoître
les caractères diftindtîfs, & nous rendent un grand
nombre d’efpèces prefque méconnoiflables.
Pour fixer nos idées fur la détermination des
efpèces dans ce genre, il convient de, rechercher
quelles font les parties de ces plantes les plus fu-
jètes à varier , quelles font celles qui ré liftent le
plus à l’ influence du fol & du climat.
Il eft facile de remarquer que les variétés les
plus'grandes affeCtent particuliérement, r°. le port
èntier de ces plantés, dans les proportions de grandeur
dans toutes leurs parties 5 20* les formes des
feuilles 5 30. celle des ép is ,,
Les pa1 tics les moins variables font toutes celles
qui appartiennent à la frtfCtificàtibn ; la forme des !
bradées,celle des folioles calicinales, les’divifions
delà corolle, la Longueur desétamines plus ou moins
(aillantes hors de la corolle y peut-être le nombre
des femences dans chaque-capfuie, & leur forme ;
les hampes ftriées ou fans ftries , cylindriques ou
anguleufes, toutes ces parties peuvent fournir des
caractères aflez conftans; mais il arriveaufli qu’ on
ne peut en tirer qu’ un fôible fecours pour beaucoup
d’efpèces, diftinguées d’ ailleurs par d’>autres
caradères.
^Pour tâcher de commettre le moins d’erreurs
poffibles, au défaut de la nature vivante; j’ ai con-
(ùltë les herbiers des plus célèbres botaniftés de
Paris , & j ’ai profité des lumières de leurs fâvans
pofleffeurs , afin d’édaircir une partie'des dfffi^
cultés fi multipliées dans un genre auffi nombreux
en efpèces.
J’ai auffi-effayë d ’ÿ établir.'plulîeuts. fous - divi-
fions , afin de rapproché? davantage les efpèces 5;
jè n’ai pu les appuyer quefur les feuilles.«'D’après
ce que j’ai dit plus haut, ces divifions ne peuvent
être très -'rigdirvëufés y elles ifcrvifont du moins,
d’indicatioivdàns la •recherche d’un grand nombre
d’efpèces. J’ai confervé fadivifion despfy Ilium ou
des plantains à tige - f ê aillée, dont on pourrait rir-
gouréufement faire un genre à part, ainfi.que l’a
faitM. Juflîeu, en confultant plutôt leportde cei
plantes, que les parties de leur fructification.
E s p è c e s .
§. I . Hampe nue.
* Veuilles grandes, prefque glabres.
i . Pl an ta in à grandes feuilles. Plantago major.
Linn.
Plantago foliis ovatis , fubdentatis, glabriufculis y
fcapo tereti y fpicâ oblongâ, imbricatâ. Lam. Illuftr.
Gen. vol. 1. pag. 338, tab. 83. — Gaertn. de Fruft.
& Sem. tab. yr. fig. 3 .—* Desfont. Fl. atl. vol. 1.
pag. 134. —■ Leers. Herborn. 50.
Plantago foliis ovatis, glabris y fcapo tereti y fpicâ
fiofculis imbricatis. Linn. Spec. Plant, vol. 1. p. 163.
-jri (Eder. Dan. tab. 461. — Bergeret. Phyto-
graph. î . pag. 131. Icon. — Curtis. Lond. Icon.
— Gmel. Sibir. 4. pag, 71. n°. 2. tab. 33, 36 —
Pollich. Pal. n°. 159, — Blackw. tab. 3 y. — Hoffm.
Germ. 32. Roth. Germ. I. 60. II. 169. — Lam.
Flor. franç. vol. 2. pag. 309. n°. 335. IV.
Plantago foliis petiolatis , ovatis , glabris } fpicâ
cylindricâ. Hall. Helv. n°. o.
Plantago foliis ovatis, glabris. Hort, Cliff. 43.
— Flor. Suec. 122. i— Mater, medic, pag. 31. —
Roy. Lugd. Bat.401. — Dalib. Paris, y o .— Morif.
Hift. 3. pag. 8. tab. 14.
P lantago fcapo fpicato „ foliis ovatis. Fl. lapp. 61.
Plantago latifolia 3 finuata.C. Bauh. Pin. 189. —
Tourn-. lrift. R. H. i i 6. ‘ .
P lantago^ major. Fufch. Hift. 3-8. Iç. - r Brunsf.
1. pag. i z j . Ic.
Plantago latifolia , Uvis. Lob. Icon. 303.
Plantago major, folio glabro, non laciniato, J,
Bauh. Hift. 3. pag. 502. Ic.
A. Plantago latifolia , rofea, flore expanfo. Bauh.
Pim 189*— Tourn. Inft. R. H. 126.
Plantago latifolia , roféa , flotibüs ■ quafi'in fpicâ
difpofiàs. Bauh. Pin, 189. — Hort. Opf. 29.
Plàjitago latifolia , fpicâ multiplici fparfâ. Bauh.
Pin. 189.
Plantago latifolia , glabra,, L minor. Bauh. Pin.
189. -7 - Tabern. 731.
B. Êadem , minima, foliis fublanceôlatis, fpicis
brevijjimis. • ( N. ) ,
C ’.eft une plante fort.commune & qui croît partout
: fes tiges font cylhidriques, un peu Itriées ,
hautes d’environ un' pied , légèrement coton-
neufes vers leur- fom'rriët, & terminées par un
épi grêle , long de cinq à fix pouces. Ses feuilles
font
font toutes radicales, grandes, ovales, pétiolées,
obtufes, lifles, marquées de cinq à fept nervures,
denticulées'& un peu glanduleufes à leurs bords j
arrondies à leur bafe, légèrement décurrentes fur
un pétiole canaliculé : leurs dents font écartées,
les nervures, ainfi que les pétioles, font chargées
de quelques poils courts, rares & couchés. Les
fleurs font très-ferrées fur l’é p i, excepté celles
du bas, qui fouvent font très-écartées. La corolle
eft très-ouverte, d’un blanc-fale. Le fruit eft une
capfüle ovale, à deux loges, dont la cloifon devient
libre au moment de la maturité des femences:
celles -ci font rouflatres , oblongues , convexes
d’un cqté , fixées fur un réceptacle charnu , & au
nombre de huit à neuf. Cette efpèce eft fort commune
dans les prés, dans les champs & fur le bord
des chemins* Q ( V . v A
Elle produit plufieurs variétés aflez remarquables,
félon les localités: fes épis font quelquefois
chargés de petites feuilles difpofées en rofette j
d’autres fois les feuilles radicales font fi grandes,
qu’elles ont depuis huit jufqu a dix pouces & plus
de longueur. Par un contrafte aflez fingulier, j’en‘
ai trouvé dans des lieux marécageux, à Fontainebleau
une autre variété B , fi petite, qu’ on j
feroit tenté de la diftinguer comme efpèce fi j
d’ailleurs elle ne confervoit tous les caractères de j
celles dont il eft ici queftion, fi l’on en excepte
quelques légères différences que nous allons indiquer.
Ses feuilles font ovales, prefque lancéolées,
obtufes, lâchement denticulées à leurs bords ,
marquées feulement de trois nervures, longues
à peine d’ un pouce, en y comprenant leur pétiole;
elles font chargées à leurs deux faces de poils
rares, fort petits, glanduleux à leur bafe : leur
hampe eft à peifie plus longue que les feuilles,
légèrement velqe , terminée par un épi cou rt,
obtus, de trois à quatre lignes de long; glabre,
muni de bradées concaves, membraneufes fur
leurs bords. Cette variété paroît tenir le milieu
entre le plantago majorât le plantago media.
Le plantain eft beaucoup plus recherché pour
la nourriture des petits oifeaux élevés dans les
cages, que pour fes ufages en médecine ; il pafle
cependant pour vulnéraire & aftringent : fon in-
fufion, le fuc exprimé de fes feuilles, l’eau qu’ on
en extrait par la diftillation, font recommandés intérieurement
contre toutes fortes d’hémorragies,
les pertes, le cours de ventre, le crachement de
fang & les fièvres intermittentes; mais c’eft un
bien foible fébrifuge. On fe fert de fes feuilles
en gargarifme contre l’efquinancie catarrale : on
les emploie en fomentation dans les chutes dm
fondement ; enfin, elles «s’appliquent fur les blef-
fures légères, faites par les animaux venimeux, &
fur les ulcérés fer o fui eux. Son eau diftillée pafle
pour adoucir les inflammations des yeux. Les *
Botanique. Tome V.
émulfiohs préparées avec les graines'ont les mêmes
propriétés que les feuilles pour les ufages internes.
Cette plante eft aflez inutile dans les prairies
: les chevaux & les vaches la rejettent ; mais
les chèvres & les moutons s’en accommodent un
peu mieux.
2. Plantain à feuilles en coeur. Pliuuago cor*-
data. Lam.
Plantago foliis cordatis , latijjtmis, fubdentatis ,
glabris y fpicâ pr&longâ, fiofculis imbricatis. Lam. II-
iuftr. Gener. pag. 338. n°. 1649.
Plantago canadenfis , latijftmo folio, glabro. Hort.
Pari fi
Plantago ( Kentuckenfis ) , glabra ; foliis lato-
ovalibus, fubintegrisy fpic& fioribus fparfis pafsïmque
glomeratis ; braéieis caliçibufque rotundato - obtufis.
Michaux. Flor. americ. vol. 1.
C ’eft une grande & belle efpèce très-facile à
diftinguer par fes feuilles amples, prefqu’arrondies,
fouvent en coeur à leur bafe ; glabres , vertes en
deflus, plus pâles en deflous, légèrement dentées
à leurs bords, larges d’environ huit pouces,
marquées au moins de. neuf nervures, portées fur
de longs pétioles comprimés & ftriés.
Les hampes font glabres, cylindriques, fortement
ftriées, terminées par de longs épis à fleurs
imbriquées, très-rapprochées, excepté les inférieures
; glabres, munies de braétées ovales, ob-
tufes, plus courtes que les calices : ceux-ci ont
leurs folioles un peu lancéolées, étroites, prefque
aiguës , membraneufes à leurs bords. Les capfules
font oblongues, ovales, d’ un tiers au moins plus
longues que le calice, contenant trois à quatre
femences noirâtres, prefqu’elliptiques, comprimées.
''C ette plante eft originaire du Canada; elle a
été cultivée au Jardin des Plantes du Muféum
d’Hiftoire naturelle de Paris. ( V .f . in herb. Juif.)
3’ Plantain afiatique. Plantago afiatica. Linn.
Plantago foliis ovatis , fubdentatis , glabris ; fcapo
angulato , fpicâ longâ , fiofculis diftinftis. Lam. Ii-
luftr. Gen. vol. 1. pag. 339. n°. 1653.
P lantago foliis ovatis, glabris y fcapo angulato y
fpicâ fiofculis difiinâlis. Linn. Spec. Plant. & Syft.
Plant. 319. — Gmel. Sibir. 4.' n°. 2. tab. 37.
A . Eadem , foliis integris, glaberrimis.
Malgré les rapports que cette efpèce peut avoir
avec le plantago major Linn., elle a néanmoins
des caractères qui l’en tiennent féparée : fes épis
font grêles, bien plus longs, compofés de fleurs
écartées les unes des autres, particuliérement à la
partie inférieure de chaque épi.
A a