
férence ont feules leur aigrette portée fur un
pédicule.
• On rencontre cette plante fur le bord des
chemins & des folles des bois taillis , dans les
contrées feptentrionales de l'Europe } en France 3
en Allemagne j en Suiffe. Je l’ai vobfervée dans
la forêt de Viliers-Coterêts. O ( V - y. )
4. PoRCELLE arachnoïde. Hypoch&ris aracknoi-
des. Desf.
Hypoch&ris foliis dentato finuatis3 obtufis ; calicï-
bus hifpidis j pappis difcj. Jlipitatis , plumofis, radii
fejfîlibus ; fetis bafi araneofo-tomentofis. Desf. Flor.
atl. vol. 2. pag. 238'. Non fypoch&ris minima.
Il exifte beaucoup de rapports entre Yhypoch&ris
glabra & cette efpèce } elle s’en diftingue néanmoins
avec fa c ilité en ce qu’elle eft conftamment
deux & trois fois plus petite, & par.fes calices
chargés à leur bafe de poils fins, entrelacés1
comme une toile d’araignée.
Ses tiges font un peu rameufes, nues, fort grêles
j les feuilles font radicales, fefliles, un peu
alongées, dentées ou finuées à leurs bords, ob-
tufes à leur fommet. Les fleurs font jaunes, médiocres
5 les calices prefque cylindriques} leurs
écailles, étroites,embriquées, hifpides, prefque
glabres par la culture. Les femences du centre
, font des aigrettes fefliles.
Cette plante croît en Barbarie dans les champs
incultes. ( F . fi )
C ’eft par une erreur typographique que cette
plante porte le nom d‘hypoch&ris minima dans.
l’ouvrage de M. Desfontaines,.
5. PoRCELLE uniflore. Hypock&ris unifiora.
Hypoch&ris oris calicis fquamorum fimbriaiis ,*
caule bafifoliofo unifioro. Villars. Plant, du Dauph.
Vol. 3. pag. 6 1 . ta b . 23. & Profp. pag. 37. —
Allion. Flor. pedem. vol. 1. pag. 230. ri°. 8jo.
pag. 31. fig. 1.
Hypoch&ris (helvetica), caule fimplici foliofo ,
unifioro ÿ foliis lanceolatis , dentatis. Jacq. Mifcell.
vol. 2. pag. 2 j. & Icon. rar. centur. 1. tab. 4.
Hieracium alpinum , foliis dentatis , flore magno.
Bauh. Prodr. 65. — Haller. Enum. 760. tab. 21.
— Parkins. Theat. 797.
Dens leonis latifolius, caulefcens.Q. Bauh. Prodr.
61. — Rai. Hift. 237.
Dens .leonis , foliis integris, caule rans foliis vef-
titâ monanthes. Rai. 244.
Cette efpèce a prefque le port du tragopogon
Dalechampii : elle fe diltingue à fes grandes feuil-
' le s , à fes calices épais, à larges écailles velues}
H à fes tiges fimples, uniflores.
Ses racines font dures, épaiffes : il s’en élève
une tige droite, haute d’environ deux pieds,
profondément ftriée, velue, fort épaifle, renflée
à fa partie fupérieure, garnie de deux ou trois
feuilles caulinaires: celles du bas font relevées &
non couchées fur la terres larges, alongées, fef-
fîles, velues, point tachetées, denticulées à leurs
bords, aiguës, quelquefois obiufes à leur fommet.
Les fleurs font terminales ,fo!itaires, très-grandes,
jaunes, munies d’ un calice fort gros, com-
pofé d’écailles embriquées, larges, aplaties, couvertes
de poils nous & roides , denticulées &
ciliées à leur contour. Les femences font étroites,
alongées, aiguës, furmontées d’une aigrette pé-
diculée & plumeufe. Le réceptacle eft garni de
paillettes étroites, plus longues queles. femences.
Cette plante croît dans les départemens méridionaux
délia France, fur les A lp e s , dans le
Piémont, &c.
Obfervations. Il a été reconnu que l’hypoch&ris
pontana de Linné ne pouvoit appartenir à ce genr
e , ayant des aigrettes fimples & fefliles, le réceptacle
garni de poils courts & non de paillettes.
C ’eft, dans Villars, andryala pontana. Flor. daüph.
— Hieracium montanum. Allion. Flor. ped.
* Efpeces peu connues.
* Hypoch&ris (minima ) ,'caille fuperïîis fquamofo;
foliisfinuato-lyratis. Cyrill. Plant, rar. Neap. Fafc.
1. tab. 10, -
( P o i r e t . )
PORELLE. Porella. Ce genre, établi par Linné
d’après Dillenius , mieux examiné, a été reconnu
pour appartenir aux jungermannia. Dickfon,
dans les TranfaCtioiis de la Société linnéenne, vol.
3. pag. 238. tab. 20. fig 1 , en a donné la defcrip-
tion, & la caraCtérife ainfî.
Jungermannia ( porélla ) , furculis pinndtis, ramé-
fis , medio floriferis ƒ fioribus fubfejfîlibus ; vaginis
obovatis, infiàtis.
Ses racines font fibreufes, grêles, filiformes}
elles produifent des ramifications alternes, comtes,
garnies dans toute leur longueur de feuilles
alternes, très-rapprochées, prefqu’ovales, minces,
tranfparentes, perforées , un peu auriculée.s au
côté inférieur de leur bafe,. On y „remarque, une
gaîne légèrement pédonculée, enflée, munie de
quelques écailles qui entourent la bafe.
M.Perfoon m’a communiqué cette plante, qu’il
; avoit reçue de l’Amérique de M. Muhlenberg. Ce
[ dernier la regarde comme une variété du j'unger-
mannia yiticulofa. On y voit des boutons fefliles,
ovales, qui font peut-être, ou le rudiment d’un
rameau , ou plutôt des parties mâles non développées
, femblables à celles du jungermannia plat) -
phylla.
Cette planté croît dans l’Amérique feptentrio-
nale. ( r . f . )
( P o i r e t . )
PORT des plantes. Habitus, faciès externa plan-
tarum. C ’eft la figure totale ou la conformation
générale d’une plante confidérée dans toutes fes
parties} ce qui conftitue fon caractère habituel.
Il efl fort fouvent affez frappant pour pouvoir être
faifi d’un coup d’oe i l, quoiqu’ il foit extrêmement
; difficile & prefqu’impoflible de le rendre par un<
; defcription : on juge fouvent ainfi qu’un homme
[ a l’air d’un autre, fans pouvoir quelquefois déterminer
les points de reflemblance qui exiftent
' entr’eux.
ce Le hotanifte empirique, dit M. Durande, fe
contente de ce caractère habituel que le botanifte
inftruit juge infuffïfant, fans néanmoins qu’ il croie
devoir le négliger} il fait que la conformité-dans
[ les racines, les rameaux, leur difpofition, les ger-
• mes, les feuilles, lesftipules, le velouté, les glandes,
le fuc laiteux, la floraifon, &c. rapprochent
quelquefois tellement une plante d’ une autre,
qu’on peut déterminer au premier afpeêl fa famille,
fon genre, & quelquefois même le pays
d’ou elle tire fon origine.
« Les plantes d’Afrique ont en général un port
dur, fec, obfcur} celles d’Afie font brillantes,
magnifiques} celles d’Amérique font agréables &
liftes j celles des Alpes font refîerrées, endurcies.
Il eft encore d’autres cara&ères particuliers aux
plantes des différentes contrées : les radiées du
Cap ont ordinairement leur rayon de couleurs différentes
en deflous ; plufieurs compofées de l’Amérique
feptentrionale font analogues aux helianthus
par leurs feuilles à triples nervures} les géranium
d’Afrique, dont le calice eft tabulé, les pétales
inégaux, les étamines au nombre de fept, les fe- ;
mences aigrettées, plumeufes, diffèrent très-ef- ;
fentiellement des géranium d’Europe, tandis qu’ils ;
ont entr’eux une telle affinité, qu’on ne peut les :
rapporter qu’aux mêmes pays.
»Les afters d’Amérique feptentrionale fe reflem-
! blent de même à un tel point, qu’ on peut à peine
les diftinguer. Le port ou le caraélère habituel dès
plantes mérite donc d’être confulté par le botanifte,
qui néanmoins confidère enfuite avec attention
les autres parties de la plante, afin d’ établir
les genres avec certitude} il peut encore être utile
lorfque les rapports tirés des parties de la fructification
fe balancent mutuellement & laiflent de
l’incertitude. .
"Gefner,Céfalpin, Columna,&c.ontpenféque
les plantes analogues ou congénères conviennent
entr’elles par les parties de la fructification, &
que les genres doivent être établis fur cette feule
confidération. Cette opinion n’a pas été adoptée
par tous les botaniftes 5 c’eft cependant celle de
• Linné, q u i, pour établir le caractère d’un genre,
a eu foin de décrire exactement toutes les parties
de la fructification d’une efpèce, a comparé les
autres efpèces du même genre à cette defcription,
& a donné, autant qu’il étoit poflïble, l’exclufion
aux caractères qui n'étoient point communs à toutes.
« ( Durand. £ilém. de Botan. )
On eft tombé dans 4eux excès oppofés, relativement
aux caractères habituels des plantes. Les
; anciens n’en confidéroient guère que les parties
extérieures, leur enfemble , leur difpofition} à
peine connoiffoieni-ils celles de la fructification }
I les moins apparentes étoient comptées pour rien :
plufieurs leur étoient abfolument inconnues } & fi
leurs écrits ne nous en fournifioient la preuve,
nous aurions peine à croire aujourd’hui qu’ils aient
pu rapprocher un grand nombre de plantes très-
différentes, & qui fouvent ne fe reffembloient que
par la forme de leurs feuilles & la difpofition de
leurs fleurs } c’eft: ainfi que les eryngium fe trou-
voient avec les chardons, les fcabieufes avec les
flofculeufes, & même des plantes de genre,.de
clafle , de famille très - différentes, portoient le
même nom.
On conçoit que , d’après une femblable diftri-
bution, il étoit impoflïble de fe reconnoître, &
que la fcience ne pouvoit faire aucun progrès :
ils ont été affez rapides dès que l’on eut pris le
parti d’établir les principaux caraCtères des plantes
fur la fructification.} eiie fut dès - lors reconnue
comme fi effentielle, que toutes les divifions méthodiques
& génétiques ne furent plus appuyées
que fur elle. Il eft bien certain qu’aucune partie
des plantes ne peut nous offrir des caraCtères mieux
déterminés & plus conftans, & qu’en général ils
font à préférer à tous ceux qu’ on tireroit d’ailleurs.
Nous croyons néanmoins qu’on a donné aux
feuilles & aux autres organes des végétaux une
exclufion trop rigoureufe, & qu’il doit exifter entre
les organes de la fructification & ceux des autres
parties, des rapports qui déterminent la nature,
la forme, la difpofition de ces dernières,
relativement à celles de la fructification. C ’eft en
effet ce que nous remarquons dans les familles que
nous regardons comme les plus naturelles : dans
les graminées, les ombelles, les liliacées, les ru-
biâcëes, les borraginées, & c . les tiges, les feuilles
, leurs nervures, la difpofition des fleurs font
telles, que, pour les boraniftes exercés à l’obfer-
vation, fouvent elles fuffïfent feules pour qu’ils
puiffent affirmer que telle plante, dont ils ne voient
que les feuilles, appartient à telle famille plutôt
qu’ à telle autre. Le beau travail que M. Desfontaines
a préfenté fur la différence des plantes mo-
nocotylédones & dicotylédones, d’après la feule
infpeCiion des feuilles , des tiges & de leur orga-
nifation intérieure , fuffit pour prouver combien