T emps du fécond refroidiffement, fuppofés en raifon
du diamètre.
3 9 ', 7 8 ', 1 1 7 ' , 1 5 6 ', 1 9 5 ', 2 3 4 ', 2 7 3 ', 3 1 2 ', 3 5 1 ' , 3 9 0 '.
Temps réels de ce fécond refroidiffement, trouvés par
l ’expérience ;
3 9 , 9 3 ' , 1 4 5 ', 1 9 6 ', 2 4 8 ', 3 0 8 ', 3 5 6 ', 4 1 5 ' , 4 6 6 ' , 5 2 2 '.
On voit, en comparant ces progreffions terme à terme,
que dans tous les cas la durée de la chaleur, non-fèulement
n’eff pas en raifon plus petite que celle du diamètre,
(comme il eft écrit dans Newton), mais qu’au contraire
cette durée eft en raifon confidérablement plus grande.
Le doéteur Martine qui a fait un bon ouvrage flir les
thermomètres, rapporte ce paffage de Newton, & il dit,
qu’il avoit commencé de faire quelques expériences qu’il
fè propofoit de pouffer plus loin ; qu’il croit que l’opinion
de New'ton eft conforme à la vérité, & que les corps
femblables confervent en effet la chaleur dans la proportion
de leurs diamètres ; mais que quant au doute que
Newton forme, fi dans les grands corps cette proportion
n’eft pas moindre que celle des diamètres, il ne le croit pas
fuffifàmment fondé. Le doéteur Martine avoit raifon à
cet égard ; mais en même temps il avoit tort de croire
d ’après Newton, que tous les corps femblables folides
ou fluides, confervent leur chaleur en raifon de leurs
diamètres ; il rapporte à la vérité des expériences faites
avec de l’eau dans des vafès de porcelaine, par lefquelles
d e s M i n e r A u x , Partie Expérimentale. 1 5 7
il trouve que les temps du refroidiffement de l’eau font
prefque proportionnels aux diamètres des vafès qui la
contiennent ; mais nous venons de voir que c ’eft par
cette raifon même que dans les corps folides la chofe fè
paffe différemment, car l’eau doit être regardée comme
une matière prefque entièrement perméable à la chaleur,
puifque c ’eft un fluide homogène & qu’aucunes de fes
parties ne peuvent faire obftacle à la circulation de la
chaleur : ainfi , quoique les expériences du doéteur
Martine donnent à peu-près la raifon du diamètre pour
Je refroidiffement de l’eau, on ne doit en rien conclure
pour le refroidiffement des corps folides.
Maintenant, fi l’on vouloit chercher avec Newton,
combien il faudroit de temps à un globe gros comme la
Terre pour fe refroidir, on trouveroit, d’après les expériences
précédentes, qu’au lieu de cinquante miile ans
qu’il affigne pour le temps du refroidiffement de la Terre
jufqu’à la température aétuelle, il faudroit déjà quarante-
deux mille neuf cents foixante-quatre ans & deux cents
vingt-un jours pour la refroidir, fèulement jufqü’au point
où elle cefferoit de brûler, & quatre-vingt-fèize mille fix
cents foixante-dix ans & cent trente-deux jours pour la
refroidir à la température aétuelle.
Car la fuite des diamètres des globes étant
1 , 2 , 3, 4 , 5 . . . ........................... JV demi-pouces,
celle des temps du refroidiffement jufqu’à pouvoir toucher
les globes fans fè brûler, fera