même métal, & ajuftées comme les vitres en plomb;.ce
chaffis & ces verges de fer auxquelles on donnerait la
courbure fpbérique, & quatre pieds de diamètre contien-
droient chacun trois. cents quarante - fix de ces petits
morceaux de 2 pouces, & en lailTant quarante - fix pour
l ’équivalent de l’efpace que prendroient les verges de
fer, il y auroit toujours trois cents difques du Soleil
qui coïncideraient au même foyer que je fuppofe à dix
pieds: chaque morceau bifferait paffer un difque de 2
pouces de diamètre, auquel ajoutant la lumière des
parties du quarré circonfcrit à ce cercle de 2 pouces de
diamètre, le foyer n’auroit à dix pieds que 2 pouces ~
ou 2 pouces fi la monture de ces petites glaces étoit
régulièrement exécutée, O r , en diminuant la perte que
foufïre la lumière en paffant à travers l’eau & les doubles
verres qui la contiennent, ■ & qui feroit ici à peu - près
de moitié, on auroit encore au foyer de ce miroir tout
compofé de facettes planes une chaleur cent cinquante
fois plus grande que celle du Soleil. Cette conflruétion
ne ferait pas chère, & je n’y vois d autre inconvénient
que la fuite de l’eau qui pourrait percer par les joints des
verges de fer qui foutïendroient les petits trapèzes de
verre; il faudrait prévenir cet inconvénient en pratiquant
des petites rainures de chaque côté dans ces verges &
enduire ces rainures de maftiç ordinaire des vitriers qui
efl impénétrable à l’eau. I
I Y . L e n t i l l e s
D E S M I N É R A U X , Partie E xp é rim en ta le. 4 9 7
I Y .
L e n t i l l e s d e V e r r e s o l i d e .
J ’ a i vu deux de ces lentilles, celle du Palais - royal,
& celle dufieur Segard, toutes deux ont été tirées d’une
maffe de verre d’Allemagne, qui eft beaucoup plus
tranfparent que le verre de nos glaces de miroirs. Mais
perfonne ne fait en France fondre le verre en larges
maffes épaiffes, & la compofition d’un verre tranfparent
comme celui de Bohème , n’eft connue que depuis peu
d’années.
J ’ai donc d’abord cherché les moyens de fondre le
verre en maffes épaiffes, & j’ai fait en même-temps
différens effais pour avoir une matière bien tranfparente.
M. de Romilly, qui dans ce temps étoit l’un des Directeurs
de la manufacture de Saint-Gobin, m’ayant aidé
de fes confeils, nous fondimes deux maffes de verre
d’environ fept pouces de diamètre fur cinq à fix pouces
d’épaiffeur dans des creufets à un fourneau où l ’on cuifoit
de la fàyence au faubourg Saint-Antoine. Après avoir
fait ufer & polir les deux furfaces de ces morceaux de
verre pour les' rendre parallèles, je trouvai qu’il n’y en
avoit qu’un des deux qui fut parfaitement net. Je livrai le
fécond morceau qui étoit le moins parfait à des ouvriers
qui ne biffèrent pas que d’en tirer d’affez bons prifmes
de toute groffeur, & j ’ai gardé pendant plufieurs années
le premier morceau qui avoit 4 pouces ~ d’épaiffeur, &
dont la tranfparence étoit telle qu’en pofànt ce verre de
4 pouces \ d’épaiffeur fur un livre, on pouvoit lire à
Supplément. Tome I. , R r r