lui donnai une portion de celle que j’avois attirée par
l’aimant, & une autre portion de celle qui avoit paru
infenfible au magnétifme, en le priant d’expofèr ce minéral
fingulier au plus grand feu qu’il lui fèroit poffible
de faire, & quelque temps après il m’a remis les expériences
fùivantes, qu’il a trouvé bon de joindre ici avec
les miennes.
E x p é r i e n c e s faites par M. d e M o r v e au ,
en Septembre iyyj-
« M. le comte de Buffon, dans un voyage qu’il a fait
à D ijon, cet été 1 7 7 3 , m’ayant fait remarquer dans un
demi-oros de platine, que M. Baumé m’avoit remis en
1768, des grains en forme de boutons, d’autres plus plats,
& quelques-uns noirs & écailleux; & ayant féparé avec
l’aimant ceux qui étoient attirables de ceux qui ne don-
noient aucun figne fenfibie de magnétifme, j’ai effayé de
former le bleu de Pruffe avec les uns les autres. J ai
verfé de l’acide nitreux fumant fur les parties non-attirables
qui pefoient deux grains & demi; fix heures après, j’ai
étendu l’acide par de l’eau diflillée, & j’y ai verfé de la
liqueur alkaline fàturée de matière colorante , il n’y a
pas eu un atome de bleu, la platine avoit feulement un
coup d’oeil plus brillant. J’ai pareillement verfé de l’acide
fumant fur les 3 3 grains \ de platine reliante, dont partie
étoit attirable, la liqueur étendue après le même intervalle
de temps, le même alkali Pruffien en a précipité une
fécule bleue qui couvroit le fond d’un vafè affez large. La
DES MINÉRAUX, Partie Expérimentale. 329
platine après cette opération étoit bien décapée comme la «
première, je l’ai lavée & féchée , & j’ai vérifié qu’elle «
n’avoit perdu qu’un quart de grain ou l’ayant examinée «
en cet état, j ’y ai aperçu un grain d’un beau jaune qui «
s’eft trouvé une paillette d’or. «
M. de Fourcy avoit nouvellement publié que la diffo- «
lution d’or étoit auffi précipitée en bleu par l’alkali Pruffien, «
& avoit configné ce fait dans une Table d’affinité; je fus «
tenté de répéter cette expérience, je verfai en confëquence «
de la. liqueur alkaline phiogifliquée dans de la diffolution «
d’or de départ, mais la couleur de cette diffolution ne «
changea pas, ce qui me fait foupçonner que la diffolution «
d’or employée par ,M. de Fourcy, pouvoit bien n’être «
pas auffi pure. «
Et dans le même temps, M. le comte de Buffon m’ayant «
donné une affez grande quantité d’autre platine pour en «
faire quelques effais, j’ai entrepris de la féparer de tous les «
corps étrangers par une bonne fonte ; voici la manière «
dont j’ai procédé, & les réfultats que j’ai eus. et
P r e m i è r e e x p é r i e n c e .
A yant mis un gros de platine dans une petite cyu- «
pelle , fous la mouffle du fourneau, donné par M. Macquer «
dans les Mémoires de l’Académie des Sciences, année «
iy< 8 , j’ai foutenule feu pendant deux heures, la mouffle «
s’eft affaiffée, les flipports avoient coulé; cependant la «
platine s’eft trouvée feulement aglutinée, elle tenoit à la «
coupelle & y avoit laiffé des taches couleur de rouille ; la
Supplément. Tome I. . T t