des montagnes, qui fe defsèchant enfùite reçurent dans
leurs fentes toutes les, matières minérales qu’elle pouvoir
diffoudre au charier.
Pour établir une théorie générale fur la formation, des
minéraux , il faut donc commencer par diftinguer avec la
plus grande attention, i.° ceux qui ont été produits par
le feu primitif de la terre lorfqu’elle étoit encore brûlante
de chaleur, z.° ceux qui ont été formés du détriment des
premiers par le moyen de l’eau, & troisièmement ceux
qui dans les volcans ou dans d’autres incendies pofté-
rieurs au feu primitif, ont une féconde fois fùbi l’épreuve
d’une violente chaleur. Ces trois objets font trèsrdifiinéls
& comprennent tout le règne minéral ; err ne les perdant
pas de vue & y rapportant chaque fobflance minérale,
on ne pourra guère fé tromper fur fon origine & même
fur les degrés de fà formation.. Toutes les mines que
l ’on trouve en maffes ou gros filons dans nos hautes
montagnes,. doivent fe rapporter à la fublimation dii feu
primitif, toutes celles au contraire que l’on trouve en
petites ramifications, en filets, en végétations, n’ont été
formées que du détriment des premières,. entraîné par la
flillation des eaux. On le voit évidemment en comparant,.
par exemple, la matière des mines de fer de Suède avec
celle de nos mines de fer en grains ; celles-ci font l’ouvrage
immédiat de l’eau, & nous les voyons fè former
fous nos yeux, elles ne font point attirables par l’aimant,
elles ne contiennent point de foufre, & ne fe trouvent
que difperfées dans les terres ; les autres font toutes plus
d e s M i n é r a u x , I I / ' Partie. 125
ou moins fùlfureufes, toutes attirables par l ’aimant, ce
qui feul fuppofe qu’elles ont fubi l’aélion du feu, elles,
font difpofées en grandes maffes dures & folides, leur
fubflance efl mêlée d’une grande quantité d’afbefle, autre
indice de l’action du feu. Il en efl de même des autres
métaux, leur ancien fonds vient du feu & toutes leurs
grandes maffes ont été réunies par fon aétion ; mais toutes
leurs criflalliJations, végétations, granulations, &e. font
dues à des caufès fécondaires où l’eau a la plus grande
part. Je borne ici mes réflexions for la converfion des
élémens, parce que ce feroit anticiper for celles qu’exige
en particulier chaque fubflance minérale, & qu’elles feront
mieux placées dans les articles de i’hiftoire naturelle des
minéraux.