minéraux fe forment fous nos yeux; la Nature ne produit
plus de verre que dans les foyers particuliers de fes volcans,
tandis que tous les jours elle forme d’autres fùbflances par
la combinaifon du verre avec les autres élémens. Si nous
voulons nous former une idée jufle de fes procédés dans
la formation des minéraux, il faut d’abord remonter à
l ’origine de la formation du globe,*qui nous démontre
qu’il a été fondu, liquéfié par le feu ; confidérer enfuite
que de ce degré immenfe de chaleur il a palfé fucceffi-
vement au degré de là chaleur aéluelle ; que dans les
premiers momens où là fùrfàce a commencé de prendre
de la conliltance, il a dû s’y former des inégalités, telles
que nous en voyons lùr la lùrface des matières fondues &
refroidies; que les plus hautes montagnes toutes compofées
de matières vitrifiables., exiflent & datent de ce moment,
qui ell aulfi celui de la féparation des grandes maffes de
l ’air, de l’eau & de la terre; qu’enfuite pendant le long
efpace de temps que lùppolè le refroidilfement, ou li
l ’on veut la diminution de la chaleur du globe au point
de la température aéluelle, il s’ell fait dans ces mêmes
montagnes, qui étoient les parties les plus expofées à
l ’aétion des caulès extérieures , une infinité de fufions,
de lùblimations, d’agrégations & de transformations de
toute efpèce par le feu de la terre, combiné avec la chaleur
du fbleil, & toutes les autres caulès que cette grande
chaleur rendoit plus aétives qu’elles ne le font aujourd’hui ;
que par eonféquent on doit rapporter à cette date la
formation des métaux & des minéraux que nous trouvons
d e s M i n é r a u x , IL * Partie, 123
en grandes malfes & en filons épais & continus. Le feu
violent de la terre embrafee après avoir élevé & réduit en
vapeurs tout ce qui étoit volatil, après avoir chaffé de
lbn intérieur les matières qui compolènt l ’atmofphère &
les mers, a dû lùblimer en même temps toutes les parties
les moins fixes de la terre, les élever & les dépofer dans
tous les efpaces vides, dans toutes les fentes qui le for-
moient à la lurface à mefure qu’elle fe refroidilfoit. Voilà
l’origine & la gradation du gilfement & de la formation
des matières vitrifiables, qui toutes forment le noyau des
plus grandes montagnes & renferment dans leurs fentes
toutes les mines des métaux & des autres matières que le
feu a pu divilèr, fondre & lùblimer. Après ce premier
établilfement encore lùbfillant des matières vitrifiables &
des minéraux en grande malfe qu’on ne peut attribuer qu’à
l ’aélion du feu; l ’eau qui jufqu’aiors ne formoit avec l’air
qu’un valle volume de vapeurs , commença de prendre
Ion état aéluel dès que la lùperficie du globe fut alfez
refroidie pour ne la plus repouffer & dilfiper en vapeurs ;
elle fè raffembla donc & couvrit la plus grande partie
de la lùrfàce terreflre , lùr laquelle fè trouvant agitée
par un mouvement continuel de flux & de reflux, par
i’aétipn des vents, par celle de la chaleur ; elle commença
d’agir fur les ouvrages du feu, elle altéra peu-à-peu la
fuperficie des matières vitrifiables, elle en tranlporta les
débris, les dépofà en forme de ledimens, elle put nourrir
les animaux à coquilles, elle ramaffa leurs dépouilles,
produifit les pierres calcaires, en forma des collines &
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