eft en même temps fi complète qu’il ne relie prelque
rien après l’inflammation, tandis que toutes les autres
matières enflammées laifTent des cendres ou d’autres ré-
fidus qui démontrent que leur combuftion n’eflpas entière,
ou ce qui revient au même, qu’elles contiennent un allez
grand nombre de parties fixes qui ne peuvent ni fe brûler
ni même le volatililèr. On peut de même démontrer que
l'acide vitriolique contient auffi beaucoup d’air & de feu
fixes, quoiqu’en moindre quantité que l’acide nitreux ; &
dès-lors il tire, comme celui-ci, fon origine de la même
lource | & le Ibufre dans la compofition duquel cet acide
entre fi abondamment, tire des animaux & des végétaux
tous les principes de la combuftibilité.
L e pholphore artificiel, qui. eft le premier dans l’ordre
des matières combuftibies, & dont l’acide ell différent de
l ’acide nitreux & de l’acide vitriolique, ne fe tire auffi que
du règne animal, ou , fi l’on veut, en partie du règne
végétal élaboré dans les animaux, c ’ell-à-dire, des deux
lources de toute matière combuftible. Le pholphore s’enflamme
de lui-même, c ’eft-à-dire, làns communication
de matière ignée, làns frottement, làns autre addition que
celle du contaél de l’air: autre preuve de la nécelfité de
cet élément pour la combuftion même d’une matière qui
ne paroît être compofée que de feu. Nous démontrerons
dans la lîiite.que l’air eft contenu dans l’eau fous une
forme moyenne, entre l’état d’élafticité & celui de fixité;
le feu paroît être dans le pholphore à peu-près dans ce
même état moyen ; car de même que l ’air fe dégage de
f’eau dès que l’on diminue la preffion de l’atmolphère,
le feu le dégage du pholphore lorlqu’on fait celfer la
preflion de l’eau, où l’on eft obligé de le tenir lubmergé
pour pouvoir le garder & empêcher Ion feu de s’exalter.
L e pholphore lèmble contenir cet élément Ibus une forme
oblcure & condenlee, & il paroît être pour le feu obfcur
ce qu’eft le miroir ardent pour le feu lumineux, c ’eft-à-
dire un moyen de condenlàtion.
Mais làns nous loutenir plus long-temps à la hauteur
de ces confidérations générales , auxquelles je pourrai
revenir lorfqu’il lèra néceflàire, fiiivons d’une manière
plus direéte & plus particulière l’examen du feu ; tâchons
de faifir lès effets, & de les prélènter fous un point de
vue plus fixe qu’on ne l’a fait julqu’ici.
L ’aétion du feu , lùr les différentes ftibftances, dépend
beaucoup de la manière dont on l’applique ; & le produit
de Ion aélion lùr une même lùbftance, paraîtra different
félon la façon dont il eft adminiftré. J ’ai penfé qu’on devoit
confidérer le feu dans trois états différens, le premier
relatif à fa vîtelfe, le lècond à fon volume, & le troifième
àlàmalfe; lous chacun de ces points de vue, cet élément
fi fimple, fi uniforme en apparence, paraîtra pour ainfi
dire, un élément différent. On augmente la vîtelfe du feu
làns en augmenter le volume apparent, toutes les fois
que dans un elpace donné & rempli de matières combuf
tibles, on prelfe l’aétron & le développement du feu en
augmentant la vîtelfe de l’air par des foufflets, des trompes,
des ventilateurs, des tuyaux d’alpiration, &c. qui tous
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