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miroirs, car alors l’image qu’il réfléchira, ne contiendra
que le quart, la moitié ou les trois quarts de la chaleur que
contient l’image entière ; & par' conféquent les divifions
des parties aliquotes feront auffi exactes que celles des
nombres entiers.
Si l’on réuflit une fois à faire ce thermomètre réel, &
que /’appelle ainfi, parce qu’il marquerait réellement la
proportion de la chaleur, tous les autres thermomètres,
dont les échelles font arbitraires & différentes entr’elles,
deviendraient non-feulement luperflus , mais même nui-
fdfles, dans bien des cas, à la précifion des vérités
phyfiques qu’on cherche par leur moyen. On peut fe
rappeler l’exemple que j’en ai donné, en parlant de l’efli-
mation de la chaleur qui émane du globe de la T erre,
comparée à la chaleur qui nous vient du Soleil.
5.° Au moyen de ces miroirs brifes, on pourra aifement
recueillir dans leur entière pureté, les parties volatiles
de l’or & de l’argent, & des autres métaux & minéraux;
car en expofant au large foyer de ces miroirs une grande
plaque de métal, comme une affiette ou un plat d’argent,
on en verra fortir une fumée très-abondante pendant
un temps confidérable, jufqu’aù moment où le métal
tombe en fufion, & en ne donnant qu’une chaleur
un peu moindre que celle qu’exige la fufion, on fera
évaporer le métal au point d’en diminuer le poids affez
confidérablement. Je me fuis afflué de ce premier fait,
qui peut fournir des lumières fur la compofition intime
des métaux : /’aurais bien defiré recueillir cette vapeur
d e s M i n e r . A U X , Pa r tie Exp é rim en ta le . 4 6 1
abondante que le feu pur du Soleil fait fortir du métal ;
mais je n’avois pas les inftrumens néceflaires, & je ne
puis que recommander aux Chimiftes & aux Phyficiens,
de fùivre cette expérience importante, dont les réfùltats
fèroient d’autant moins équivoques que la vapeur métallique
efl ici très-pure; au lieu que dans toute opération
fèmblable qu’on voudrait faire avec le feu commun, la
vapeur métallique feroit néceffairement mêlée d’autres
vapeurs provenant des matières combuftibles qui fervent
d’aliment à ce feu.
D ’ailleurs ce moyen efl peut-être le feu! que nous
ayons pour volatilifer les métaux fixes , tels que l ’or &
l ’argent ; car je préfùme que cette vapeur que j’ai vu
s’élever en fi grande quantité de ces métaux ; échauffés
au large foyer de mon miroir, n’efl pas de l’eau ni quel-
qu’autre liqueur, mais des parties mêmes du métal que
la chaleur en détache en les volatilifànt. On pourroit en
recevant ainfi les vapeurs pures des différens métaux les
mêler enfemble, & faire par ce moyen des alliages plus
intimes & plus purs qu’on ne l’a fait par la fufion & par
la mixtion de ces mêmes métaux fondus , qui ne fè marient
jamais parfaitement à caufè de l’inégalité de leur pefànteur
fpécifique, & de plufieurs autres circonflances qui s’op-
pofent à l’intimité & à l’égalité parfaite du mélange.
Comme les parties conftituantes de ces vapeurs métalliques
font dans un état de divifion bien plus grande que
dans l’état de fufion , elles fè joindraient & fè réuniraient
de bien plus près & plus facilement. Enfin on arriverait