accélèrent plus ou moins la rapidité de l’air dirigé for le
feu ; ce qui comprend, comme l’on voit, tous les inf-
trumens, tous les fourneaux à vent, depuis les grands
fourneaux de forges jufqu’à la lampe des émaiileurs.
On augmente faCtion du feu par fon volume toutes
les fois qu’on accumule une grande quantité de matières
combuftibles, & qu’on en fait rouler la chaleur & la
flamme dans des fourneaux de réverbère ; ce qui comprend
, comme l’on fait, les fourneaux de nos manufactures
de glaces, de criftal, de verre, de porcelaine, de poterie,
& aufli ceux où l’on fond tous les métaux & les minéraux,
à l ’exception du fer; le feu agit ici par fon volume, &
n’a que fa propre vîtefle puifqu’on n’en augmente pas la
rapidité, par des foufflets ou d’autres inftrumens qui portent
l’air fur le feu. Il eft vrai que la forme des tifards,
c ’eft-à-dire des ouvertures principales, par où ces fourneaux
tirent l ’air, contribue à l’attirer plus puiflamment
qu’il ne le feroit en efpace libre, mais cette augmentation
de vîtefle eft très-peu confidérabie en comparaifon
de la grande rapidité que lui donnent les foufflets; parce
dernier procédé on accélère faCtion du feu qu’on aiguifè
par l ’air autant qu’il eft poffible; par l ’autre procédé on
l ’augmente en concentrant fa flamme en grand volume.
Il y a, comme l’on voit, plufieurs moyens d’augmenter
l ’action du feu,, foit qu’on veuille le faire agir par fa
vîtefle ou par fon volume; mais il n’y en a qu’un foui par
lequel on puifle augmenter fa mafle, c ’eft de le réunir au
foyer d’un miroir ardent. Lorfqu’on reçoit for un miroir
réfringent ou réflexif les rayons du foleil, ou même ceux
d ’un feu bien allumé, on les réunit dans un efpace
d’autant moindre que le miroir eft plus grand & le foyer
plus court. Par exemple , avec un miroir de quatre pieds
de diamètre & d’un pouce de foyer, il eft clair que la
quantité de lumière ou de feu qui tombe for le miroir de
quatre pieds fo trouvant réunie dans l’efpace d’un pouce,
foroit deux mille trois cents quatre fois plus denfo qu’elle
ne l’étoit, fi toute la matière incidente arrivoit fans perte
à ce foyer. Nous verrons ailleurs ce qui s’en perd effectivement
, mais il nous foffit ici de faire fontir que quand
même cette perte feroit des deux tiers ou des trois quarts,
la mafle du feu concentré au foyer de ce miroir, fora
toujours fix ou fopt cents fois plus denfo qu’elle ne l’étoit
à la fiirface du miroir. Ic i, comme dans tous les autres
cas, la mafle accroît par la contraction du volume ,■ & le
feu dont on augmente ainfi la denfité, a toutes les propriétés
d’une mafle de matière ; car indépendamment de
faCtion de la chaleur par laquelle il pénètre les corps,
il les pouffe & les déplace comme le feroit un corps
folide en mouvement qui en ehoqueroit un autre. On
pourra donc augmenter, par ce moyen, la denfité ou la
mafle du feu d’autant plus qu’on perfectionnera davantage
la conftruCtion des miroirs ardens.
O r , chacune de ces trois manières d’adminiftrer le feu
& d’en augmenter ou la vîtefle, ou le volume, ou la
mafle, produit fur les mêmes fobftances des effets fouvent
très-difïèrens ; on calcine par l’un de ces moyens ce que