glace, & que la matière même du verre en retienne
une certaine quantité. D ’autres expériences plus recherchées
(g), femblent prouver que la lumière augmente
de chaleur à mefùre qu’elle traverfè une plus grande
épailTeur de notre atmofphère. Q n
(g) Un habile Phyficien (M.
de Sauflure, citoyen de Genève) a
bien voulu me communiquer ie
réfultat des expériences qu’il a
faites dans les montagnes, fur la
différente chaleur des rayons du
fbleil, & je vais rapporter ici lès
propres exprefîïons. « J’ai fait faire
33 en njfirs 1 7 6 7 , fept caiffes rec-
33 tangulaires de verre blanc de
» Bohème, chacune desquelles elt
» la moitié d’un cube coupé pa-
x raljèlement à là balè ; la première
» a un pied de largeur en tout lèns,
» for lix pouces de hauteur ; la
3? lèconde dix pouces lur cinq , &
33 ainli de foite , jufqu’à la cin-
3? quième qui a deux pouçes lur
33 un, Toutes ces caiffes lont ou-
33 vertes par le bas, & s’emboîtent
33 les unes dans les autres lur une
» table fort épailîè , de bois de
33 poirier noirci, à laquelle elles
33 font fixées. J’emploie lëpt ther-
33 momètres à cette expérience ;
33 l’un fofpendu en l’air & parfai-
33 tement ifolé à côté des boîtes ,
& à la même diltance du loi) ce
un autre pôle lur la caille ex- cc
térieure en dehors de cette caillé, ce
& à peu-près au milieu ; le lui- ce
vant pofé de même lùr la le- ce
conde caiffe , & ainfi des autres, et
jufqu’au dernier qui elt fous la ce
cinquième caillé, ôç à demi noyé ce
dans le bois de la table. ce
II faut oblèrver que tous ces ce
thermomètres lont de mercure , ce
& que tous, excepté le dernier, ce
ont la boule nue, & ne font ce
pas engagés comme les ther- ce
momètres ordinaires, dans une ce
planche ou dans une boîte, dont ce
le plus ou le moins d’aptitude ce
à prendre & à conlèrver la cha- ce
leur, fait entièrement varier le ce
réfultat des expériences. ee
T out cet appareil expofé au ce
foleil, dans, un lieu découvert, ce
par exemple , fur le mur de ce
clôture d’une grande ter rafle ; ce
je trouve que le thermomètre ce
folpendu à l’air libre, monte le ce
moins haut de tous ; que celui ce
qui
On fait de tout temps que la chaleur devient d’autant
moindre ou le froid d’autant plus grand, qu’on s’élève
plus haut dans les montagnes. II elt vrai que la chaleur
qui provient du globe entier de la terre, doit être moins
fenüble fur ces pointes avancées qu’elle ne i’elt dans les
plaines, mais cette caufë n’ell point du tout proportionnelle
à l’effet; l’aétion de la chaleur qui émane du globe terreflre,
33 qui eft fur la caillé extérieure,
33 monte Un peu plus haut ; enfuite
33 celui qui ell fur la lèconde caillé,
33 & ainfi des autres, enoblèrvant
33 cependant que le thermomètre
33 qui eft pofé fur la cinquième
33 caillé, monte plus haut que celui
33 qui eft fous elle & à demi noyé
33 dans le bois de la table : j’ai vu
33 celui-là monter à 70 degrés de
33 Reaumur { en plaçant le Q à la
33 congélation, & le 8o.me degré
33 à l’eau bouillante ). Les fruits
33 expofés à cette chaleur, s’y cui-
33 font & y rendent leur jus.
>3 Quand cet appareil eft expofé
33 au foleil dès le matin, on obforve
33 communément la plus grande
33 chaleur, vers les deux heures
» & demie après midi, & lorfqu’on
33 le retire des rayons du foleil, il
33 emploie plufieurs heures à fon
33 entier refroidiffement.
33 J;ai fait porter ce même ap-
Supplément. Tome 1.
pareil fur une montagne élevée cc
d’environ cinq cents toifes au- %
deffus du lieu où fe faifoient ce
ordinairement les expériences , cc
& j’ai trouvé que le refroidif- cc
foment caufé par l ’élévation , cc
agiffoit beaucoup plus for les ce
thermomètres folpendus à l’air ce
libre , que for ceux qui étoient cc
enfermés dans les caillés de ce
verre, quoique j’euflé eu foin ce
de remplir les caiffes de l’air cc
même de la montagne, par «
égard pour la fauffe hypothèfo ce
de peux qui croient que le froid cc
des montagnes tient de la pureté ce
de l’air qu’on y relpire. 33
II feroit à defirer que M. de
Sauffure, de la fagacité duquel
nous devons attendre d’excellentes
chofos, foivît encore plus loin ces
expériences, & voulût en publier
les réfultats.
. D