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n’a pas été découverte que cette théorie géométrique a été
abandonnée : il eft en effet démontré qu’il n’y a pas autant
à gagner par le choix de ces formes qu’il y a à perdre par
la différente réfrangibilité des rayons , puifque félon leur
différent degré de réfrangibilité, ils fe raffemblent plus
ou moins près ; mais comme 1 on eft parvenu a faire des
lunettes achromatiques, dans lefquelles on compenfè la
différente réfrangibilité des rayons par des verres de différente
denfité ; il ferait très-utile aujourd’hui de tailler des
verres hyperboliques ou elliptiques, fi l’on veut donner
aux lunettes achromatiques toute la perfection dont elles
font fûfceptibles.
Après ce que je viens d’expofer, il me femble que
l ’on ne devrait pas être fiirpris que Defcartes eût mal
prononcé au fhjet des-miroirs d’Archimède, puifqu il
ignorait un fi grand nombre de choies qu’on a découvertes
depuis : mais comme c ’efl ici le point particulier
que je veux examiner, il faut rapporter ce qu’il en a dit,
afin qu’on fbit plus en état d’ en juger. 1 Vous pouvez auffi remarquer paroccafion, que les
„ rayons du Soleil ramaffés par le verre elliptique, doivent
„ brûler avec plus de force qu’étant raffemblés par l’hyper-
» bolique, car il ne faut pas feulement prendre garde aux
„ rayons qui viennent du centre du Soleil, mais auffi a
» tous les autres qui venant des autres points de la fùper-
»ficie, n’ont pas fenfiblement moins de force que ceux
» du centre ; en forte que la violence de la chaleur qu’ils
» peuvent caufer, fe doit mefûrer par la grandeur du corps
DES MINÉRAUX, Partie Expérimentale. 4 3 1
qui les affemble, comparée avec celle de l’e/pace où il
les affemble.......... fans que la grandeur du diamètre de 1
ce corps y puiffe rien ajouter, ni fa figure particulière,
qu’environ un quart ou un tiers tout au plus ; il eft certain
que cette ligne brûlante à l’infini, que quelques-uns ont
imaginée, n’eft qu’une rêverie. »
Jufqu’ici il n’eft queftion que de verres brûlans par
réfraélion, mais ce raifonnementdoit s’appliquer de même
aux miroirs par réflexion, & avant que de frire voir que
l ’Auteur n’a pas tiré de cette théorie les conféquences
qu’il devoir en tirer, il eft bon de lui répondre d’abord
par l ’expérience. Cette ligne brûlante à l ’infini, qu’il
regarde comme une rêverie, pourrait s’exécuter par des
miroirs de réflexion femblables au mien, non pas a une
diftance infinie, parce que l’homme ne peut rien faire
d’infini, mais à une diftance indéfinie affez confidérable.
Car fùppofons que mon miroir au lieu d’être compofé
de deux cents vingt-quatre petites glaces, fût compofé
de deux mille, ce qui eft poflïbie; il n’en faut que vingt
pour brûler à 20 pieds, & le foyer étant comme une
colonne de lumière, ces vingt glaces brûlent en même
temps à 17 & à 23 pieds ; avec vingt-cinq autres glaces,
je ferai un foyer qui brûlera depuis 23 jufqu’à 30; avec
vingt-neuf glaces, un foyer qui brûlera depuis 30 jufqu’à
40; avec trente-quatre glaces, un foyer qui brûlera depuis
40 jufqu’à 52; avec quarante glaces, depuis y2 jufqu’à
64; avec cinquante glaces, depuis 64 jufqu’à 7 6 ; avec
foixante glaces, depuis 76 jufqu’à 88 ; avec foixante-dix
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