2,96 I n t r o d u c t i o n i l ’H i s t o i r e
I I I.
L es matières vitrefcibles & vitrées que j’ai mifes à
l’épreuve, étant rangées fuivant l’ordre de leur denfité
font :
Pierre ponce, porcelaine, ocre, glaife, verre, criftal-
de-roche & grès ; car je dois obferver que quoique le
criftal ne foit porté dans la table des poids de chaque
matière que pour 6 gros 22 grains, il doit être foppofé
plus pefant d’environ 1 gros, parce qu’il étoit fonfiblement
trop petit, & c ’eft par cette raifon que je l ’ai exclu de la
table générale des rapports, ayant rejeté toutes les expériences
que j ’ai faites avec ce globe trop petit. Néanmoins
le réfoltat générai s’accorde affez avec les autres, pour
que je puiffe le préfenter. Voici donc l’ordre dans lequel
ces différentes fobftances fe font refroidies.
Pierre ponce, ocre, porcelaine, glaife, verre, criftal
& grès, qui, comme l’on voit, eft le même que celui de
la denfité, car l’ocre ne fe trouve ici avant la porcelaine
que parce qu’étant une matière friable, il s’eft diminué
par le frottement qu’il a fubi dans les expériences; &
d’une portion de fer, j’ai été obligé
de fubftituer dans la Table générale
aux premiers rapports, de
nouveaux rapports que j’ai placés
fous les autres, par exemple, le
rapport du fer au zinc de i oooo
à 7654. n’eft pas le vrai rapport,
& c’eft celui de 10000 à 6804
écrit au-dcffous qu’il fout adopter ;
il en eft de même de toutes les autres
corrcélions que j’ai faites d’un
neuvième fur chaque nombre,
parce que j’ai reconnu que la portion
de fer contenue dans ce zinc,
avoit diminué au moins d’un neuvième
le progrès de la chaleur.
d’ailleurs
DES MINÉ R A U X , Partie Expérimentale. 2 9 7
d’ailleurs fa denfité diffère fi peu de la porcelaine, qu’on
peut les regarder comme égales.
Ainfi la loi du progrès de la chaleur dans les matières
vitrefcibles & vitrées, eft relative à l’ordre de leur denfité,
& n’a que peu ou point de rapport avec leur fufibilité,
parla raifon qu’il faut, pour fondre toutes ces fiibftances,
un degré prefqu’égal du feu le plus violent, & que les
degrés particuliers de leur differente fufibilité font fi près
les uns des autres, qu’on ne peut pas en faire un ordre
compofé de termes diftinéts. Ainfi leur fufibilité prefque
égale ne fàifànt qu’un terme, qui eft l’extrême de cet
ordre de fufibilité , on ne doit pas être étonné de ce
que le progrès de la chaleur fuit ici l’ordre de la denfité,
& que ces differentes fobftances qui toutes font également
difficiles à fondre, s’échauffent & fe refroidiffent plus
lentement & plus vite,, à proportion de la quantité de
matière qu’elles contiennent.
On pourra in’objeéter que le verre fe fond plus aifément
que la glaifè, la porcelaine, l’ocre & la pierre ponce, qui
néanmoins s’échauffent & fe refroidiffent en moins de
temps que le verre ; mais l’objeélion tombera lorfqu’on
réfléchira qu’il faut, pour fondre le verre, un feu très-
violent dont le degré eft fi éloigné des degrés de chaleur
que reçoit le verre dans nos expériençes fur le refroidif-
fement, qu’il ne peut influer fur ceux-ci. D ’ailleurs en
pulvérifànt la glaife, la porcelaine, l’ocre & la pierre
ponce, & leur donnant des fondans analogues, comme
l’on en donne au fable pour le convertir en verre ; il eft
Supplément. Tome 1. s P p