forfâce convexe, & je fis pour cela plufieurs effais & un
afTez grand nombre d’expériences qui ne me réuflirent
point. M. de Bernières, beaucoup plus habile que moi
dans .cet art de l’étamage, vint à mon fecours, & me
rendit en effet deux de mes glaces étamées ; j’eus l’honneur
d’en préfenter au Roi la plus grande, c ’efl-à-dire, celle
de 46 pouces, & de faire devant Sa Majefté les expériences
de la force de ce miroir ardent qui fond aifement
tous les métaux ; on f’a depofe au chateau de la Muette,
dans un cabinet qui efl fous la direction du Père Noël ;
c ’eft certainement le plus fort miroir ardent qu’il y ait
en Europe ( f ) . J ’ai dépofe au Jardin du Roi, dans le
Cabinet d’Hiftoire Naturelle, la glace de 37 pouces
de diamètre, dont le foyer efl beaucoup plus court que
celui du miroir de 46 pouces. Je n’ai pas encore -eu le
temps d’effayer la force de ce fécond miroir que je crois
auffi très-bon. Je fis dans le temps quelques expériences
au château de la Muette , fur la lumière de la Lune, reçue
par le miroir de 46 pouces, & réfléchie fur un thermomètre
très - fenfible, je crus d’abord m’apercevoir de
quelque, mouvement , mais cet effet ne fe fbutint pas,
depuis je n’ai pas eu occafion de répéter l’expérience.
Je ne fai même fl l ’on obtiendrait un degré de chaleur
fenfible en réunifiant les foyers de plufieurs miroirs, &
(f). On m’a dit que l’étamage
de ce miroir, qui a été fait il y a
plus de vingt ans, s’étoit gâté, il
fjtudrojtie remettre eptre les mains
de M. de Bernières, qui feul a le
fecret de cet étamage, pour le
bien réparer.
les
d e s M i n é r a u x , Partie Expérimentale. 489
les faifànt tomber enfèmble fur un thermomètre aplati &
noirci ; car il fe peut que la Lune nous envoie du froid
plutôt que du chaud ; comme nous l’expliquerons ailleurs.
Du refte ces miroirs font fopérieurs à tous les miroirs de
réflexion dont on avoit connoiflance: ils fervent aufli à
voir en grand les petits tableaux, & à en diflinguer toutes
les beautés & tous les défauts ; & fi on en fait étamer de
pareils dans leur concavité, ce qui ferait bien plus aifé que
fur la convexité, ils fèrviroient à voir les plafonds & autres
peintures qui font trop grandes & trop perpendiculaires
fur la tête, pour pouvoir être regardées aifément.
Mais ces miroirs ont l’inconvénient commun à tous
les miroirs de ce genre, qui efl de brûler en haut, ce
qui fait qu’on ne peut travailler de fuite à leur foyer, &
qu’ils deviennent prefque inutiles pour toutes les expériences
qui demandent une longue aélion du feu, &
des opérations fuivies. Néanmoins en recevant d’abord
les rayons du Soleil for une glace plane de quatre pieds
& demi de hauteur & d’autant de largeur qui les réfléchit
contre ces miroirs concaves, ils font afTez puiffans pour
que cette perte, qui efl de la moitié de la chaleur, ne
les empêche pas de brûler très - vivement à leur foyer,
qui par ce moyen fo trouve en bas comme celui des
miroirs de réfraélion, & auquel par conféquent on pourrait
travailler de foite & avec une égale facilité. Seulement
il ferait néceffaire que la glace plane & le miroir concave,
fuffent tous deux montés parallèlement for un même
fopport, où ils pourraient recevoir également les mêmes
Supplément. Tome I. . Q q q