fùfpeétes,& les conféquences ne peuvent être qu’erronées.
II en eft de même de l’explication que Defcartes donne
de la réfraétion ; non-foulement là théorie eft hypothétique
pour la caufo, mais la pratique eft Contraire dans tous les
effets. Les mouvemens d’une balle qui traverfe de l’eau,
font très-différens de ceux de la lumière qui traverfe le
même milieu, & s’il eût comparé ce qui arrive en effet à une
balle, avec ce qui arrive à la lumière, il en auroit tiré des
conféquences tout-à-fait oppofées à celles qu’il a tirées.
Et pour ne pas omettre une chofo très - effentielle, &
qui pourrait induire en erreur, il faut bien fè garder, en
lifànt cet article , de croire avec notre Philofophe, que le
mouvement rectiligne peut fè changer naturellement en
un mouvement circulaire ; cette affertion eft fàuffe, & le
contraire eft démontré depuis que l’on connoît les loix
du mouvement.
Comme le fécond Difoours roule en grande partie fur
cette théorie hypothétique de la réfraétion, je me difpen-
forai de parler en détail des erreurs qui en font les conféquences,
un Lecteur averti ne peut manquer de les
remarquer.
Dans les troifième, quatrième & cinquième Difoours ,
il eft queftion de la vifion, & l ’explication que Defcartes
donne au fiijét des images qui fe forment au fond de
l’oeil, eft affez jufté; mais ce qu’il dit fur les couleurs
ne peut pas fo foutenir ni même s’entendre : car comment
concevoir qu’une certaine proportion entre le mouvement
reétiligne & un prétendu mouvement circulaire, puiffe
DES M lN É R A U X , Partie Expérimentale. 429
produire des couleurs ï Cette partie a été , comme l’on
fait, traitée à fond & d’une manière démonftrative par
Newton, & l’expérience a fait voir l ’infuffifance de tous
les fÿftèmes précédens.
Je ne dirai rien du fixième Difoours, où il tâche d’expliquer
comment fo font nos fonctions : quelque ingénieufos
que foient fos hypothèfos, il eft aifé de fontir qu’elles font
gratuites ; & comme il n’y a prefque rien de mathématique
dans cette partie, il eft inutile de nous y arrêter.
Dans le foptième & le huitième Difoours, Defcartes
donne une belle théorie géométrique fur les formes que
doivent avoir les verres pour produire les effets qui
peuvent fervir à la perfection de la vifion , & après avoir
examiné ce qui arrive aux rayons qui traverfent ces verres
de différentes formes, il conclut que les verres elliptiques
& hyperboliques, font les meilleurs de tous pour raffem-
bier les rayons ; & il finit par donner dans le neuvième
Difoours la manière de conftruire les lunettes de longue
vue, & dans le dixième & dernier Difoours, celle de tailler
les verres.
Cette partie de l’ouvrage de Defcartes, qui eft proprement
la feule partie mathématique de fon Traité, eft plus
fondée & beaucoup mieux raifonnée que les précédentes;
cependant on n’a point appliqué fà théorie à la pratique,
on n’a pas taillé des verres elliptiques ou hyperboliques,
& l’on a oublié ces fameufos ovales qui font le principal
objet du fécond Livre de fà Géométrie ; la différente
réfrangibilité des rayons, qui étoit inconnue à Defcartes,