en diminuant, & qu'au total elle a été beaucoup moindre
& plus lente que l’autre qui alloit toujours en augmentant
& qui s’eft faite en moins de temps. Lorfque tout accès
efl fermé à l’air, & que les matières renfermées n’en
contiennent que peu ou point dans leur fubltance, elles
ne fo confumeront pas , quelque violente que foit la
chaleur ; mais s’il relie une certaine quantité d’air entre
les interllices de la matière combullible, elle le conlùmera
d’autant plus vite & d’autant plus qu’elle pourra fournir
elle-même une plus grande quantité d’air: 3.0 Il réfulte
encore de ces expériences, que la chaleur la plus violente,
dès qu’elle n’elt pas nourrie, produit moins d’effet que
la plus petite chaleur qui trouve de l’aliment ; la première
eft pour ainfi dire une chaleur morte qui ne fe fait lèntir
que par là déperdition ; l’autre eft un feu vivant qui
s’accroît à proportion des alimens qu’il conlùme. Pour
reconnoître ce que cette chaleur morte, c ’elt-à-dire cette
chaleur dénuée de tout aliment pouvoit produire, j’ai fait
l ’expérience luivante.
T r o i s i è m e e x p é r i e n c e .
A p r è s a vo ir tiré du fo u rn e a u , par l ’o u v e r tu re d e la
c o u l é e , to u t le ch a rb o n qui y é to it c o n t e n u , & l ’avoir
entiè rem en t v id é d e mine & d e to u te autre ma tiè re , je fis
m a ço n n e r d e n ou v e au c e t te o u v e r tu re & b o u c h e r avec
le p lus grand foin c e lle d u gu eula rd en h a u t , to u tes les
pierres des parois du fourneau étant e n c o r e e x c e lfiv em en t
ch au d e s ; l ’air n e p o u v o it d o n c entrer dans le fourneau
pour
d e s M i n é r a u x , Partie Expérimentale. 385
pour le rafraîchir, & la chaleur ne pouvoit en fortir qu’à
travers des murs de plus de 9 pieds d’épailfeur ; d’ailleurs
il n’y avoir dans là cavité, qui étoit abfolument vide,
aucune matière combullible , ni même aucune autre
matière. Obforvant donc ce qui arriveroit, je m’aperçus
que tout l’effet de la chaleur fo portoit en haut, & que
quoique cette chaleur ne fût pas du feu vivant ou nourri
par aucune matière combullible , elle fit rougir en peu de
temps la forte plaque de tôle qui couvroit le gueulard ;
que cette incandefoence donnée par la chaleur obfcure à
cette large pièce de fer fe communiqua par le contact à
toute la malfe de poudre de charbon qui recouvrait les
mortiers de cette plaque & enflamma du bois que je fis
mettre delfus. Ainfi la foule évaporation de cette chaleur
obfoure & morte, qui ne pouvoit fortir que des pierres
du fourneau , produifit ici le même effet que le feu vif
& nourri. Cette chaleur tendant toujours en haut & fo
réunifiant toute à l’ouverture du gueulard au-deflous de la
plaque de fer, la rendit rouge, lumineufo & capable
d’enflammer des matières combullibles. D ’où l’on doit
conclure qu’en augmentant la malfe de la chaleur obfoure,
on peut produire de la lumière de la même manière
qu’en augmentant la mafle de la lumière on produit de
la chaleur ; que dès-lors ces deux lùbllances font réciproquement
convertibles de l’une en l ’autre, & toutes deux
néceffaires à l’élément du feu.
Lorlqu’on enleva cette plaque de fer qui couvroit l’ouverture
fopérieure du fourneau & que la chaleur avoit fait
Supplément. Tome 1. . C c c